CJyHnZSWoAAis1F

Par Caroline Canault/AllTheContent News Agency

Du pétrole artificiel fabriqué à partir du rejet du CO2 d’algues est aujourd’hui possible. Des chercheurs français et espagnols sont les auteurs de cette découverte remarquable qui bousculera peut-être l’économie de l’or noir.

L’homme est désormais capable de fabriquer du pétrole. Des chercheurs ont trouvé la formule prodigieuse en recyclant nos rejets de CO2 pour développer un nouveau biocarburant.

Une équipe de scientifiques et d’ingénieurs français, avec le soutien des universités espagnoles d’Alicante et de Valence, a conçu et développé le premier « procédé de conversion énergétique accélérée » qui permet de valoriser les émissions industrielles de CO2 en un pétrole de qualité, similaire au pétrole d’origine fossile.

Le procédé ingénieux

Le carburant de demain se fabrique dans une forêt de tubes où on y reproduit en 48 heures ce que la nature met des millions d’années à faire: des cultures de micro-algues extrêmement concentrées.

Dans 1 ml, soit pratiquement une goutte d’eau, les ingénieurs peuvent récolter près de 500 millions d’algues de 2 à 4 microns.

Pour nourrir ces végétaux, le procédé nécessite de la lumière (photosynthèse), et du gaz carbonique (CO2)

Le CO2 est récupéré via un pipeline. Gavées de gaz carbonique, les algues se multiplient. Le concentré végétal est filtré pour en retirer l’eau et les Omégas 3. La pâte obtenue est ensuite transformée par craquage à haute température et haute pression en pétrole artificiel. Ce pétrole bleu, comme il est nommé officiellement par la marque déposée, fonctionne comme un hydrocarbure classique.

Objectif chiffré

A terme, sur une superficie de 40 hectares, l’objectif est d’absorber 450’000 tonnes de CO2 par an pour obtenir 230’000 barils de pétrole.

Le projet a débuté il y a 5 ans et commence à séduire les plus grands comme Exxon. Le numéro un du pétrole dans le monde souhaite investir 600 millions de dollars dans la recherche et le développement du pétrole des algues.

Bernard Stroïazzo-Mougin, notamment à l’origine des brevets « phénomène d’ionisation en milieu subaquatique » et « contrôle des champs magnétiques artificiels », est l’ingénieur à l’origine du projet. Président fondateur de Bio Fuel Systems (BFS), il a réuni une équipe de 25 chercheurs et universitaires de renom pour cette nouvelle activité. A ce jour, plus de vingt brevets protègent le procédé BFS autour de la sélection des souches de micro-algues à haut potentiel.

Face à une consommation d’énergie mondiale qui augmente d’un peu plus de 1% par an, les initiatives de ces scientifiques ne peuvent que nous conforter sur le fait que la révolution énergétique et écologique est bien en marche. La projection d’un monde sans pénurie énergétique et rejets polluants dans l’air devient palpable. Voire la vidéo du journal info TF1 à ce sujet

(bluewin.ch/30.10.2014)