par Agnieszka Rouyer
L’une des maladies de notre société occidentale est la précipitation étourdie, qui nous fait perdre toute joie de vivre. Comment se libérer de cette course frénétique pour décocher les cases de notre « to-do » liste ? Comment faire pour commencer à vivre plus lentement et profiter de chaque minute de la journée ?
J’aime le doux rythme de la vie. Il existe encore des lieux sur cette planète où la vie se vit en douceur, où règnent la quiétude et la contemplation de la nature, où nous expérimentons comment est la vie quand tout se vit… au ralentit.
Il existe aussi de grandes villes où la quête des tâches quotidiennes nous consume sans pitié…La journée devient alors une course à tâches de 24 heures et cesse d’être un havre de paix…
Pourquoi cette précipitation ?
Depuis notre enfance on nous impose d’énormes, pesantes et presque écrasantes attentes associées à la quantité des choses que nous devons faire dans notre vie pour être heureux. Nous devons trouver un emploi qui nous plaira, gagner de l’argent dont nous aurons besoin pour acheter des choses qui nous apporteront du bonheur et un sentiment de sécurité. Nous devons faire du sport, nous devons apprendre des langues, rencontrer des gens, voyager, élever des enfants… Pourtant une journée ne dure que 24 heures…
L’être humain vit dans la conviction qu’il doit posséder toutes ces choses immédiatement, sans attendre, sans perdre de temps. S’il ne les possède pas, il a l’impression d’être en retard. Il pense qu’il est à la fin de la course, et que tout le monde le devance. Apparaissent alors le stress, les tensions dans le corps, qui, lentement, nous enlèvent la volonté et la joie de vivre.
Qui a dit que nous devons y prendre part ?
Pourquoi ne pas simplement quitter la piste et renoncer à cette course infernale ? Nous avons toute la vie pour tout cela. Rien ne presse… Pourquoi se dépêcher ? Chacun y parviendra à temps… Cette précipitation n’est que dans notre tête. Cela fait partie de notre façon de penser. C’est une illusion de penser qu’atteindre un but nous apportera le bonheur. Il y aura toujours plus à faire, toujours plus à atteindre, toujours plus à accomplir. Il se manifestera encore autre chose, une bonne raison de remettre le bonheur à plus tard. Nous pouvons courir jusqu’à la mort et notre vie va filer entre nos doigts. Pourtant, la vie existe déjà ici et maintenant. Maintenant. Ce pour quoi tu travailles depuis des années est déjà disponible dans ici et maintenant, à portée de main.
Si nous ne parvenons pas à nous réjouir de ce que nous possédons déjà, nous n’arriverons pas à nous réjouir de ce que nous acquerrons un jour. Le problème n’est pas que nous n’avons pas encore ou que nous avons trop peu. Le problème est que nous ne profitons pas de ce que nous avons. Le problème est que nous n’arrivons pas à voir la beauté des petites choses, à apprécier le beau dans ce que nous possédons déjà.
Je t’invite à faire une liste des choses qui sont en ta possession, et tu vas vite te rendre compte combien tu es déjà riche. Une simple joie de vivre quotidienne deviendra quelque chose de tout à fait commun dès que nous nous libérerons de cette impatience. Une journée alors durera bien plus que 24 heures et tu seras en mesure de te délecter de chaque seconde. Pour tout ce qui est dans ton agenda de la vie, le moment venu, tu trouveras le temps, tôt ou tard. Tu as toute ta vie… ou plus… qui sait ;-).
Je t’invite à répondre à 3 questions:
- Qu’est-ce qui aurait changé dans ta vie si tu commençais à vivre deux fois plus « lentement » ?
- Qu’aurais-tu alors perdu ?
- Qu’aurais-tu gagné ?
Apprenons à vivre sans faire, sans atteindre, sans obtenir, sans exécution des tâches. Planifie toute une après-midi sans but précis à atteindre, mais occupe-la uniquement de ce que tu aimes faire. Parce que si tu t’amuses bien en perdant ton temps, alors ce temps n’est pas du temps perdu.
En conclusion, je me permets de te donner un conseil tout simple : fais moins et sois plus.
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