Transmis par Agnès Bos-Masseron

Il existe des êtres qui font des choix qui sont leurs choix, le choix par exemple de rester dans la dualité et de pencher sur un côté de la balance, la noirceur peut-être. En apparence, il existe de tels êtres. De par le choix du libre arbitre, leur choix peut perdurer longtemps, très longtemps. Pourtant il est cet autre plan, ce plan de l’amour divin, ce plan du tout. Ne regarder, même au sein de ces êtres, que leur vrai visage de lumière. Ne leur ramener que cette dévotion inconditionnelle.

Il est vrai, l’on pourrait dire qu’à un certain niveau dans le jeu de la création et de l’incarnation, il est deux camps, les guerriers de lumière et les guerriers de l’ombre. L’on pourrait dire que les deux camps s’affrontent depuis que la création est création. Sage est celui qui sait qu’il est l’au-delà de ces camps, qu’il est l’infini de la lumière. Il n’est que cela. Ce n’est qu’un jeu.

Les guerriers de l’ombre ne sont que des marionnettes qui s’autoactivent elles-mêmes par les mains de leur choix ou de leur enfermement égotique. Que des marionnettes. Et même la marionnette la plus obscure sait qu’elle est lumière, le sait avec peut-être une acuité encore plus profonde que d’autres. L’enfermement égotique sait qu’il est autocréé, qu’il est illusoire.

Il est vrai, il en est qui semblent de grands manipulateurs, de grands contrôleurs. Le dévot de la lumière sait regarder à travers toutes les marionnettes pour adorer le Sans-visage. Le Sans-visage est au-delà du duel. Il ne connaît plus ni l’ombre ni la lumière, il est la félicité. Il est l’éternel. Il est pure transparence. Il est le vénérable. Il est le magnifique, la pure beauté.

Ne pas perdre son énergie à combattre, se croyant enfermé dans son carcan de guerrier de lumière. Dépasser ces croyances car elles sont encore dans le duel. Le vénérable est l’au-delà du duel. Tout est unifié. Retirer leur puissance aux guerriers de l’ombre n’est pas se battre contre eux, c’est garder le regard fixé sur eux, sur leur lumière, avec cet amour infini du vénérable qui se reconnaît dans toute parcelle de création et qui ne voit que cela.

Là, tout pouvoir égotique est enlevé. Avoir cette passion, cette vénération, cela implique être puissance. Cela implique servir la puissance à travers son incarnation. Cela implique choisir une hygiène impeccable, une hygiène parfaite. Ne laisser pénétrer aucun jugement. Ne laisser pénétrer aucune parole qui ne soit pas la pure expression de l’harmonie, aucune pensée, aucun sentiment. N’honorer que la joie. L’entretenir. L’entretenir dans sa structure cellulaire, dans sa structure corporelle, dans son aura, dans ses relations, dans ses actions, dans ses activités, dans son regard, dans sa vision. Ainsi se forge une autre physiologie. Le guerrier de lumière a déposé son armure et dévêtu, au cœur du soleil, il sert le soleil en l’incarnant.

Au-delà des deux camps, là est l’invitation.

Source : http://anandamath.org