Par Simon Leclerc

Bonjour à vous tous,

Le sujet que je vous présente aujourd’hui germe en moi depuis un bon moment, mais ce n’est que tout récemment que j’ai ressenti l’élan de vous le partager. D’abord, parce que je ne savais pas par quel angle l’aborder, mais aussi parce que je me questionnais à savoir s’il était de nature «publique» ou uniquement destiné à mon univers personnel. Dernièrement, quand j’ai commencé à percevoir la façon de vous le présenter, l’inspiration m’est venue et j’ai ressenti l’élan d’écrire le texte.

La recherche de la joie et du bonheur dans mon quotidien a toujours fait partie de ma quête spirituelle. Mais j’observe également que la vie, à travers différentes expériences, m’a aussi amené à vivre des situations qui m’ont permis de rencontrer des mémoires importantes en moi, et cela a aussi fait partie de mon cheminement. Ce sont des thèmes qui recherchent ma lumière et qui se présentent sous la forme d’éléments à pacifier (provenant de cette vie ou des précédentes). La plupart du temps, ce sont des situations qui éveillent des jugements ou des réactions et qui, lorsque l’on comprend leur signification, deviennent des messagers de notre Âme (voir le texte: Les messagers de l’Âme).

Tout cela pour dire que les mémoires – les miennes et celles des autres – ont aussi occupé une place importante dans mon parcours spirituel. Un élément à la fois, j’ai toujours cherché à les pacifier, car je comprenais qu’elles étaient des chemins de libération. Et cette quête de sens a constitué une partie de ma quête spirituelle. C’est d’ailleurs à partir de mon propre parcours de vie et de mes expériences de guérison / reprise de pouvoir que j’ai développé l’approche d’accompagnement individuel que j’utilise actuellement avec les gens.

Je suis parfaitement en accord avec l’idée qu’il faille laisser le passé derrière et ne pas le ressasser continuellement. Mais quand les mémoires se présentent et qu’elles génèrent des contractions et des inconforts, on doit s’en occuper, car autrement, elles accapareront tout l’espace. Nous ne sommes effectivement pas nos mémoires, mais lorsqu’elles se révèlent, qu’elles proviennent de cette vie ou d’une autre, il faut comprendre qu’elles cherchent à «retourner à la lumière» à travers nous. C’est notre responsabilité de leur accorder une attention adéquate.

Des incarnations linéaires
J’ai longtemps conçu la suite des incarnations de façon linéaire, en imaginant qu’il n’y avait qu’une seule expérience évolutive qui se poursuivait d’une vie à l’autre. Pour donner un exemple simple, imaginons le niveau de conscience et d’amour d’une personne sur une échelle de 100: 100 correspondrait à l’état de parfaite union avec «Tout ce qui est» en soi et autour, et 0 correspondrait à l’état de séparation et de rejet absolu de soi et des autres. En utilisant cette analogie, j’ai toujours cru que si une personne avait un niveau X dans une vie, elle aurait nécessairement un niveau X + quelque chose dans sa prochaine, et ainsi de suite. C’était ma compréhension linéaire du concept associé à l’évolution.

Graduellement, j’ai été amené à rencontrer des mémoires qui me paraissaient très éloignées du parcours évolutif linéaire décrit précédemment. Que ce soit pour les gens que j’accompagne ou pour moi-même, quand je regardais dans des vies passées, je voyais des scènes relativement contemporaines, mais avec des personnages ayant des états de conscience très contrastés. Cela me questionnait, car je ne comprenais pas comment on pouvait être si «allumé» spirituellement dans une vie, et si «éteint» dans la précédente. Je me disais qu’il s’agissait probablement d’une très ancienne incarnation présentée avec un «habillage» plus contemporain, mais j’avais quand même un doute. Mon intellect n’arrivait pas à vraiment accepter cette hypothèse.

Une rencontre révélatrice
Un jour lors d’une rencontre individuelle, j’ai reçu une «vieille Âme» dont le vécu ne correspondait pas du tout à ce que je captais intuitivement. En fait, je recevais qu’elle en était à sa première incarnation, alors que de toute évidence, cet être avait accumulé beaucoup de sagesse sur Terre. J’étais tellement intrigué par l’écart entre l’information et la sensation que j’en ai parlé avec la personne, insistant pour qu’elle conserve son discernement, puisque je doutais beaucoup de ce que je recevais.

Le lendemain matin, cette personne m’a appelé pour me raconter son rêve. Durant sa nuit, on lui avait clairement montré qu’un «aspect d’elle était bel et bien sur Terre pour la première fois», et que cet aspect venait cohabiter avec d’autres, plus anciens. C’est comme si ce «nouveau venu» s’était ajouté à l’ensemble pour bonifier l’état de conscience global. La personne m’a aussi raconté son rêve parce qu’elle ressentait que ça me concernait également. J’ai compris plus tard que plusieurs humains conscients vivent la même chose. Je dirais même que ce sont ces «nouveaux venus» qui ont contribué le plus à créer l’éveil massif que nous vivons actuellement sur Terre.

Tout cela pour dire que si des aspects de nous plus conscients peuvent venir nous «rejoindre» en cours de route pour stimuler notre évolution vers la lumière, il est aussi envisageable que d’autres facettes moins conscientes en fassent autant. Et nous nous retrouvons alors à composer avec des mémoires qui nous paraissent être diamétralement opposés de notre état de conscience actuel, mais qui font tout de même partie de notre voyage sur Terre.

L’interconnexion
Il est important de se rappeler que notre Être est multiple. Cela veut dire que nous existons sur plusieurs plans de conscience à la fois et dans plusieurs dimensions. Aussi «vertigineuse» que cette information puisse nous paraître, il faut savoir que nous n’avons pas à gérer ces autres aspects parallèles, puisque tout comme nous, ils sont eux aussi «accompagnés» par notre Âme-Esprit et sont en évolution. Ces aspects ont chacun des niveaux de conscience différents et en même temps, ils sont interconnectés les uns avec les autres. C’est ce dernier élément qui est au cœur de la réflexion que je vous partage aujourd’hui.

D’une certaine manière, la vision linéaire évolutive de la vie est juste, mais elle doit tenir compte des aspects «parallèles» de notre Être et du fait que le temps soit très différent dans les autres dimensions. Personnellement, j’ai observé que mes plus récentes incarnations ne semblaient pas s’inscrire dans une continuité évolutive progressive. J’ai plutôt vu que j’avais effectué un saut d’évolution dans le temps, pour passer d’une vie de conflit, d’errance et de perte de sens à une vie où la quête d’union spirituelle avec le tout était le cœur de ma vie. Je me suis même demandé comment j’avais pu passer d’un extrême à l‘autre. Et cette information concernant les «nouveaux venus» m’a ouvert les yeux à une compréhension nouvelle de la vie et des mémoires rencontrées.

Il faut savoir que chacune des expériences terrestres que nous avons vécues, qu’elles aient été linéaires ou parallèles, a apporté son lot d’enseignement et d’évolution. Nous résistons parfois à intégrer les connaissances qui y sont associées, mais tôt ou tard, dans une vie ou une autre, nous guérissons et grandissons en sagesse et en conscience, lorsque nous ouvrons notre cœur à accueillir ce qui a été vécu. Notre Âme acquiert alors la sagesse recherchée, et la paix revient (voir le texte: Les sensations et leur pouvoir de transformation).

Un pont de lumière
Maintenant, revenons à ces mémoires interconnectées en quête d’évolution. D’abord, il faut se rappeler que tout comme chacune des particules de vie de l’Univers, les mémoires recherchent elles aussi le chemin de la lumière. Et plus nous sommes conscients de la dimension divine de notre Être – étant partie intégrante d’un Univers d’amour et de conscience -, plus nous devenons un phare pour d’autres facettes de nous en quête de libération. C’est alors que ces mémoires parallèles viennent nous solliciter, parce qu’elles perçoivent en nous le «pont de lumière» qu’elles recherchent. À première vue, cela peut paraître accablant, mais il faut se rappeler que ce ne sont pas des envahisseurs extérieurs, mais bien des facettes de nous qui cherchent à évoluer.

J’aime concevoir les mémoires que nous rencontrons en cours de route comme des aspects «orphelins» de notre Être qui se sont séparés de nous, parce qu’à un moment ou un autre, nous les avons jugés et rejetés. Ceux-ci recherchent la lumière de notre essence à travers nous et ils nous font grandir en sagesse et en conscience lorsque nous les réintégrons. Nous évoluons ainsi via les expériences vécues que nous acceptons de ressentir. Et puisque nous sommes des êtres multiples et que nous nous sommes engagés sur le «chemin du retour à la maison» (intérieure), différentes facettes de nous utilisent notre couloir de lumière pour retrouver leur chemin. Ces aspects se présentent sous des formes variées pouvant parfois paraître éloignées les unes des autres, mais ils font tous partie du même voyage.

Les orphelins
Un Maître a dit un jour que les prochains humains qui ascensionneront seront les premiers à le faire en emportant la totalité de ce qu’ils sont avec eux. Ce changement se serait produit vers la fin des années 1960, alors qu’un apport de lumière et de compréhension considérable serait survenu dans l’aura de la Terre. Cela a permis au collectif humain dont nous faisons partie de comprendre que les ombres ne sont plus des éléments à conquérir ni à dompter, mais des orphelins qui recherchent notre lumière. Peu importe que ces ombres se présentent sous une forme extérieure ou intérieure, elles sont attirées à nous afin que nous les réintégrions dans la lumière de notre cœur sacré. Nous permettons alors à notre Âme d’en extraire la sagesse, ce qui nourrit notre évolution.

Le Maître expliquait qu’anciennement, ceux qui atteignaient l’illumination devaient laisser derrière eux certains aspects qui n’avaient pas complété l’expérience de la dualité. C’est comme s’ils avaient ascensionné sans avoir réintégré tous leurs orphelins. Aujourd’hui, chacune de nos expériences de vie cherche à revenir à la maison, et ce processus de rapatriement est essentiel afin de «redevenir complet». Il n’est plus possible d’occulter ni de dominer nos ombres pour retrouver la paix. Il faut les rencontrer, les accueillir et les ressentir. C’est le seul chemin possible, du moins c’est le seul que je connaisse.

Sagesse pour notre Âme
Ce processus n’a pas besoin d’être difficile ni dramatique, au contraire même. J’aime rappeler que c’est la résistance qui crée les tensions, et non pas les situations en tant que telles. Peu importe ce que nous vivons / ressentons, si nous accueillons ce qui est en le laissant bouger en nous, sans résistance ni tentative de le modifier, cela se transforme en sagesse pour notre Âme. Après quelques instants de rencontre intime, une forme d’allègement s’installe et graduellement, la lumière revient. Mais quand il y a résistance et tentative «d’embellissement» de ce qui est, cela est reçu comme une sorte de rejet et la mémoire s’amplifie au lieu de s’atténuer.

Ce mécanisme de domination intérieure, préconisé par un ensemble de la population, est source de beaucoup de problèmes personnels et collectifs, car plus on se bat contre nos ombres, plus on les renforce. Et inversement, plus on les accueille et accepte de les ressentir, plus elles s’apaisent et se transforment en lumière.

À cause de la honte ou du déni, nous avons créé beaucoup d’orphelins de nous-mêmes au cours de nos différentes expériences de vie (actuelles, passées, parallèles). L’évolution consiste donc à réintégrer en soi l’ensemble des connaissances acquises en cours de route. C’est ce que je nomme «redevenir complet».

Réintégrer en soi
De plus, en faisant cela, les orphelins que nous réintégrons élèvent l’aura de la Terre en général, car ils cessent d’errer dans les plans de conscience plus denses. Nous ne les voyons pas, mais plusieurs entités du «bas astral» sont en réalité des énergies orphelines appartenant à des Êtres plus évolués qui les ont jugés et rejetés. En les réintégrant, les égrégores d’ombre se dissipent et l’énergie de lumière circule alors plus librement.

Si nous souhaitons retourner à Dieu (qui vit en nous), nous ne pouvons le faire en laissant derrière ces aspects qui ont aussi fait partie de l’aventure terrestre. Certaines expériences peuvent nous paraître moins nobles ou lumineuses, mais elles ont toutes servi notre évolution. En les rejetant, c’est là que nous créons ces aspects orphelins de nous-mêmes qui, à leur tour, viennent nourrir les égrégores de la Terre.

Il ne s’agit pas de courir pour arriver le premier à la ligne d’arrivée, mais plutôt d’avancer à notre rythme, un pas à la fois, en tenant compte de notre réalité personnelle. C’est une invitation à «partir d’où nous sommes», plutôt que «d’où nous aimerions être». Le chemin spirituel n’est pas une course au premier rendu ni un chemin de vertu. C’est un parcours d’amour de soi.

Au fond, peu importe l’angle d’où nous observons l’évolution, nous revenons toujours à l’amour de soi. C’est la seule voie qui permet d’ouvrir toutes grandes les portes de l’Univers, pour que nous puissions enfin nous rappeler que nous faisons UN avec lui.

Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent.

Salutations à tous

Simon Leclerc

… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle


Écrit le 19 décembre 2018, par Simon Leclerc (www.psychologiedelame.com)

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