Lorsque la chrysalide appelle de tout son cœur le papillon, lorsqu’elle ressent une profonde aspiration à être lumière, il lui arrive de préférer ses propres théories de la transformation, à la transformation elle-même. Et la voilà qui, aveuglé en théories et conjectures diverses, commence à institutionnaliser les lois de la transformation pour en faire des vérités une et irréductibles, et les clamer au monde comme vérité de passage. Et la voilà finalement suivi par un cortège d’admirateurs qui présage en elle l’étoffe du Sauveur…

Oui, il arrive que la chrysalide se prenne pour un papillon et fasse étalage de mots dispendieux et de théories grandiloquentes pour expliquer le monde de façon si chère aux adultes, avec sérieux et suffisance. Et voilà que la chrysalide s’agite et se tord de sérieux. Elle s’agrippe et s’enroule autour de ses théories pour poser les fondations d’un nouveau monde en brandissant les pancartes de l’universalité !

 

Mais ce n’est pas de ce voyage à sens unique qu’il s’agit ici. Nous parlons bien d’autre chose…

 

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A cette série d’articles consacrée à l’invitation au voyage, nous avons déjà soulevés quelques questions qui ne sont pas anodines.

 

Sommes-nous prêt à hisser la grand voile ? Sommes-nous prêt pour le grand voyage ?

 

Ces questions sont posées parce que beaucoup d’entre nous pressentent des changements, croisent l’évidence d’une profonde mutation de la société.

Comme toute société se transforme à partir des individus qui la composent, nous savons que c’est notre propre transformation qui va transformer la société et non l’inverse.

Il est donc essentiel d’être à l’écoute de soi-même afin d’être en mesure de s’accompagner.

Ce qui se passe actuellement n’est pas un jeu ou un passe-temps que l’on prend et que l’on jette. Ce n’est pas un jouet que l’on consomme pour s’amuser et se donner bonne conscience.

Ce qui se passe en nous d’ineffable, cette aspiration sans condition ni raison qui nous appelle à devenir, est un appel à être.

La chrysalide que nous sommes pressent le voyage. Et ce voyage est celui de notre propre transformation…

Oui, il y a au plus profond de nos cœurs les prémisses d’un voyage qui se lève dans la clarté du jour naissant. Et le voyage qui nous apparaît et que nous ressentons n’est pas un voyage d’agrément. Ce n’est pas un voyage ordinaire, un voyage organisé.

C’est avant tout un voyage ou chaque étape correspond à une prise de conscience. Ou chaque étape ne peut être franchie qu’au travers d’une prise de conscience. Il ne s’agit plus ici de brandir de belles et grandes théories sous les feux rassurant de croyances et de colloques. Ce voyage se situe bien au-delà de la notion de succès ou d’échec. Il ne s’agit pas non plus de convaincre ou de se convaincre ou encore de suivre un hypothétique sauveur. Car personne ne nous sauvera de nous-mêmes. Ce n’est pas non plus une aspiration au pouvoir et à la domination.

 

C’est un voyage qui nous conduit vers nous-mêmes, en nous-mêmes, qui nous rend présent à nous-mêmes. Et cette présence à nous-mêmes nous confère la seule et l’unique responsabilité de toutes nos pensées et de tous nos actes.
C’est un voyage vers l’acceptation totale de nous-mêmes. C’est un voyage qui n’est pas une tour d’ivoire pour se détacher du monde mais qui permet de l’embrasser d’amour et de pardon. C’est un voyage qui nous permet d’apprendre à ne plus être étranger au monde, ou la notion d’étranger n’existe plus. Parce que lorsque nous devenons présents à nous-mêmes, nous devenons présents au monde. Et cette présence au monde efface toutes les notions de différences. L’autre devient alors un écho de nous-mêmes…

Et lorsque le monde devient un écho de nous-mêmes, le voyage devient telle cette pièce de théâtre ou nous sommes à la fois spectateur et acteur. A la fois soumis aux tempêtes du voyage et aux grâces célestes qui nous forgent de sagesse et nous construisent d’amour.

C’est ici le voyage d’une chrysalide qui devient papillon ou abeille céleste…

Alors, êtes-vous prêt à hisser la grand voile, êtes-vous prêt au voyage de votre vie ?

A suivre…

Fraternellement,

Alain