arbresenfleurs

 

Le décor est planté pour que cette journée soit des plus désagréables. Un ciel gris, plombé de brume,  l’humidité et le manque de clarté extérieure, les chemtrails dans le ciel bleu d’hier qui me reviennent en mémoire, des pensées de trouille à propos de la voiture, les amortisseurs toujours pas expédiés, le bruit des travaux dans le couloir…pourtant, je ne m’y attache pas plus que ça.

Une mésange a cherché à rentrer plusieurs fois dans la maison et j’ai ouvert la fenêtre pour ne pas qu’elle s’explose sur la vitre. Elle revient se poser sur le ficus de temps en temps et égaye cette journée dont la bizarrerie me fait plus sourire qu’autre chose. C’est souvent que des oiseaux se mangent les vitres. Des pigeons dont je voie la marque de l’impact du corps et des ailes sur les carreaux de la chambre. Il doit y avoir une signification mais je ne cherche pas.

Je suis allée chercher des beaux pieds de tomates et des paquets de haricots secs à planter, j’ai fait des courses et mis de l’essence pour mon expédition de samedi. Chaque fois que j’y pense et que le risque de croiser les flics me vient en tête, je me dis « eh, on est jeudi, il sera temps de flipper le jour venu », à chaque jour suffit sa peine comme disait un certain Jésus.

J’en viens à me demander si mon âme ne me créé pas des situations de stress pour m’apprendre à vivre dans le moment présent. Si je n’avais pas la foi en l’humain divin et la connaissance des lois universelles d’attraction et de résonance, je serais à me plaindre sur mon sort, à râler contre le temps pourri et à me dire que tous les scandales politiques actuels sont la preuve que le monde est aussi naze que le ciel.

C’est là où ma foi change tout.

Savoir que tout a un sens, que chacun participe à sa façon à l’élévation de l’ensemble, délivre de l’angoisse amenée par le jugement de l’autre, de l’extérieur.

J’ai eu une drôle d’impression, tout à l’heure alors que je me dirigeais vers le super marché. Je me suis dit, « pouah, je n’aimerais pas vivre sa vie », en voyant une personne accablée par le poids des années et surtout par une mine aussi triste que le temps. J’ai remercié mon âme pour notre choix d’incarnation, la relation intime que nous avons et j’ai pu voir toutes les « bénédictions » de ma vie. En même temps, je me suis dit, elle est une forme d’expression de la conscience UNE et son âme a choisi précisément ce qui l’amènerait à retourner à la source, donc, tout est bien.

Pour que l’on puisse intégrer un principe, il faut qu’à un moment donné, il vienne à la conscience, que le mental puisse se recadrer et cette idée d’unité si inconcevable pour lui, commence à émerger de plus ne plus.

Mais comme tout se fait par étape et dans un ordre spécifique bien que ce ne soit pas linéaire, tout commence par l’amour de soi et l’acceptation de tout ce que l’on est. Ce n’est pas une idée en l’air, une philosophie humaine de plus, c’est réellement un principe universel. On ne peut aimer l’autre à moins de s’aimer soi-même. On ne fait que s’attacher à des personnes selon des critères spécifiques, de beauté, de richesses, on cherche chez l’autre ce qu’on ne trouve pas en soi mais un problème immense se pose alors, celui de l’interdépendance.

A moins de trouver la complétude intérieure, on est toujours dans le manque qui va s’exprimer dans tous les domaines de notre vie. De plus, la complétude se trouve seulement quand on lâche ses attentes, sa conception du divin qui devrait être perfection. Mais il ne peut en être ainsi puisque la vie est en perpétuel mouvement et la progression aussi. La perfection reste un concept limitant qui enferme celui qui la recherche, dans les notions de bien et de mal qui sont l’opposé de l’amour inconditionnel.

Oui, encore ce mot ! Mais si on doit parler de perfection, elle ne peut se trouver que dans cet amour divin. Celui qui accepte tout ce qui est. Qui ne juge pas qui laisse à chaque être vivant la liberté d’être ce qu’il veut expérimenter.

Quand on se situe du côté de la lumière, dans un premier temps et qu’on se rend compte que le fait de se positionner enferme dans la dualité, on finit par adopter la neutralité comme point de vue.

Accepter ce qui est ne veut pas dire de cautionner le « mal ». Être libre ne veut pas non plus dire faire n’importe quoi. Quand on est centré en son cœur, on n’est ni d’un côté ni de l‘autre, on est soi-même et comme ce postulat ouvre le cœur et la conscience, on ne peut sombrer dans le côté obscur. Il m’a fallu un certain temps pour comprendre ça.

Je me disais mais si j’accepte ce qui est et en plus comme je ressens des entités, les énergies subtiles, je vais me faire embarquer dans l’ombre. Ce n’était que la conséquence d’une mauvaise compréhension et l’expression du doute qui subsistait encore en moi.

Quand je choisi de suivre la lumière du cœur, ça veut dire que je reconnais que le fait de classer en bien et mal ne rime à rien, ne fait que diviser or la lumière englobe tout. Après, c’est une question d’ouverture de conscience. On ne peut prétendre vivre dans l’amour divin, accepter que nous soyons UN et rejeter qui que ce soit. Tout comme à l’échelle d’un individu. Si je privilégie certaines parties de mon corps et en rejette d’autres, je vis dans le déséquilibre, le déni.

En acceptant tout ce qui me constitue, en reconnaissant que je ne suis pas constitué uniquement de lumière, en cessant de nier qui je suis en totalité, le conflit intérieur disparaît et laisse émerger l’être véritable. L’amour divin et la lumière qui sont ce que je suis éternellement, absorbent l’obscurité. Mes défauts ou ce que je considérais comme tel, deviennent des traits lumineux de ma personnalité qui participent à ma compréhension, mon élévation.

C’est quelque chose de difficile à expliquer parce que pour le mental qui fonctionne avec des références et des limites, ça reste un mystère mais le cœur sait que la dualité n’existe pas. Il est plutôt question de complémentarité et quand on ne s’identifie ni à une part de soi ni à l’autre, notre regard sur nous même change. Pour cette raison, pour ne pas tomber dans le jugement de soi ou de l’autre, il faut arriver à considérer ce que l’on vit et ce que vivent les autres, à partir du cœur. En se laissant guider par son intuition.

On dirait que le soleil se montre timidement. Mais oui, je fonce au jardin !

2 heures de désherbage et de centrage. J’aime de plus ne plus être au jardin. Peut-être que le fait d’en être privée à cause de la pluie, ajoute à mon enthousiasme. J’ai repiqué les pieds de tomates avec soin. J’ai pris du bio plus cher mais au moins, je sais ce que je mangerais. Le jardin commence à être de plus en plus joli avec les pieds de fraises remplis de fleurs, les herbes sauvages qui restent et qui sont aussi en fleur, les coquelicots énormes qui forment aussi leurs fleurs. Pour la première fois, je vais peut-être avoir des fruits au pêcher et aux deux autres petits arbres. Je crois que ce sont des pruniers, ce sera la surprise.

Ce matin, je me suis arrêtée sur le bord de la route pour prendre les cerisiers en fleur en photo, près de Céret. C’est le « pays de la cerise » ! Rien de tel que de focaliser sur ce qui est beau pour ne pas se laisser démoraliser.

Je me sens dans une paix vraiment agréable, la sensation d’avoir une fois de plus passé un cap, de ne pas m’être laissée envahir par les conditions extérieures et du coup, ça s’est amélioré. Hasard ou résonance ? L’important c’est que j’ai enfin pu m’aérer, être dehors au contact de la nature en pleine expansion, entourée des chats et de la chienne, sous un soleil caressant et doux, cool !

Tiens le téléphone? Il ne sonne jamais!

C’était le mécano qui donne enfin des nouvelles! Il était malade. Je lui ai dit que je m’étais débrouillée autrement comme il ne répondait pas à mes messages et il a fini par me proposer de les monter au cas où il y aurait un problème. Je préfère quand ça s’arrange. Il a commencé en baratinant mais comme j’ai été franche, il a fini par me dire la vérité. Je lui ai dit que j’avais parlé au voisin qui l’attendait aussi et il m’a dit que ce dernier aurait pu venir le voir, qu’il n’avait pas été correct! Encore une histoire de jalousie!

Merde, du coup je commence à me demander si je n’aurais pas dû accepter qu’il le fasse. Je verrais quand j’aurais les pièces. Éventuellement, je peux l’appeler voir s’il répond et s’il peut venir rapidement. Compliquée l’histoire, ça me saoule. Comme William m’a dit qu’il le ferait bien que ce soit chiant à démonter. Encore un choix à faire! Bon, repos, de toute façon tant que je n’ai pas les pièces, inutile de cogiter là dessus.

Photo d’un champ de cerisiers, prise ce matin.

Extrait de mon journal de bord, du 11 avril, publié à cet adresse : http://lydiouze.blogspot.fr