Jean Bouchart d’Orval
Il nous vient un éclairage nouveau au moment où on se rend compte que toutes les pratiques et les techniques sont généralement des tactiques pour en arriver à ne plus sentir ce qui est là. Car que sentons-nous ? La misère, le mal-être. Et nous voulons retirer ça. Pourquoi ? Parce que de toute évidence nous ne sommes pas cela.C’est la joie qui est le critère universel de tout ce que nous faisons, disons ou pensons. C’est par référence à cette joie indélébile en nous que nous voyons que nous ne vivons pas ça. Nous voulons alors faire quelque chose. Mais plus nous nous enfonçons dans une tactique pour ne plus sentir, plus nous nous éloignons de ce que nous cherchons. Le seul dénouement possible est justement de sentir et d’arrêter de vouloir ne plus sentir. C’est le sens même de la démarche traditionnelle, si on peut utiliser ce mot, qui s’oriente vers le pur ressenti. Jean Klein a eu un choc, dit-on, au moment ou il a réalisé qu’ il n’y a rien à faire. C’est un choc extrêmement difficile à accepter pour le cerveau, car celui-ci est toujours en train de vouloir faire quelque chose. Nous ne pouvons sortir délibérément de ce fonctionnement. Le constat qui consiste à voir que nous fonctionnons de façon automatique ne vient pas d’une pratique. Il vient « comme ça »…de lui-même.
Vu sur http://www.choix-realite.org/
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Les dialogues avec Virgil sont uniques et tout à fait remarquables. Très peu ont eu la chance de côtoyer cet homme touché par une grâce inouïe en 1991. De tous les êtres humains que j’ai côtoyés dans ma vie, incluant tous les enseignants spirituels d’Orient et d’Occident, Virgil est le seul que je n’ai jamais surpris à tricher ni avec lui-même ni avec les autres. Pour lui, la vie spirituelle commence par l’honnêteté envers soi-même. S’il l’avait souhaité, il aurait pu devenir riche et célèbre. En voyant tous les « imposteurs » qui pullulent sur le marché pseudo spirituel, il aurait été justifié de s’afficher publiquement, mais il considéra toujours que tel n’était pas son rôle. Il fustigeait énergiquement le cirque « spirituel » moderne, comme étant une disgrâce, une calamité, une exploitation de la misère humaine et de la recherche sincère. Ses paroles sont bien peu de choses comparées à sa présence vivante, mais nous avons gardé leur parfum de simplicité et de vérité parfois cinglante. Virgil n’a jamais écrit un mot et n’a jamais enseigné. Il a partagé, simplement, gratuitement, dans la limpidité et la transparence.