Hommage aux « anciens », dont je fais partie
Chers nous, nous qui avons commencé à nous intéresser aux choses de l’esprit, durant les années 1990 ou même avant, je nous rends hommage.
Nous sommes les pionniers de la spiritualité, ceux qui ont ouvert quelques chemins, tracé des routes lumineuses, fait chanter des cœurs à l’unisson, allégé les expériences de la vie terrestre et j’en passe.
Nous avons construit un univers particulier, tout en délicatesse, rempli d’espérances folles et de convictions profondes.
Durant les premières années, il fallait être « à la hauteur » pour accéder aux sphères supérieures et recevoir les instructions de nos Amis de l’au-delà, ou extra terrestres, ou encore ceux vêtus de Lumière.
Quelques-uns s’exerçaient au spiritisme pendant que d’autres volaient vers les êtres ailés, quel que soit leur rang ou leur personnalité. Nous avons découvert des êtres fabuleux qui faisaient rêver. Et parfois ressenti des présences douces et aimantes. Ceux qui transitaient dans leurs vaisseaux, conçus sans écrou ni boulon, étaient plus autoritaires et montraient une voie axée sur des directives matérielles, comportementales ou encore galactiques. Mais toujours emprunts d’encouragements, quant à notre « évolution » prochaine et des futures découvertes que nous allions faire.
Enfin, des maîtres ont ouvert d’autres portes et laissé passer ceux ou celles qui voulaient bien découvrir les mondes parallèles. Ils nous appris ô combien l’Amour pur était notre bagage et qu’il fallait en être sa représentation terrestre. Nous nous sommes alanguis à la lecture ou à l’écoute de ces messages fabuleux, qui nous traçaient une expérience de « lumineux », porteurs d’une flamme toute particulière. D’autres, encore, nous proposaient quelques exercices afin de modifier notre comportement, de nous protéger de nous-mêmes ou des autres, de nous aider à nous élever tous seuls vers ces ailleurs fabuleux qui nous font toujours rêver.
Quelques-uns, des vétérans, ont été engloutis par la routine et le train-train de la vie quotidienne. D’autres se sont lassés, ont préféré la vie terrestre et tout ce qu’elle apporte comme joies futiles, faciles, dépendances terrestres, oserai-je dire.
Une partie a continué les recherches pour se diriger vers les découvertes modernes de la physique quantique. Et quel fut leur soulagement d’apprendre, d’une autre manière, qu’ils « étaient » déjà tout ce qu’ils désiraient à l’extérieur d’eux-mêmes.
Si nous essayons de comprendre ce cheminement, il devient évident que notre quête perpétuelle a le même effet, maintenant, qu’il y a 15 ou 20 ans : nous avons besoin d’une carotte pour avancer !
Nous avons eu la nécessité d’entendre ou de lire que nous sommes des êtres extraordinaires qui s’ignorent. Et notre quête fut de rejoindre cette fabuleuse lumière.
Nous avons écouté ou laissé parler des êtres galactiques qui nous racontaient que leur technologie était déjà connue de nos dirigeants et qu’ils n’avaient rien de menaçant, même si certains ont été montrés comme des figurines monstrueuses aux idées perverses. Il ne fallait pas que nous nous attachions à rêver que l’on allait faire un petit tour dans leurs soucoupes, car nous risquions de nous faire kidnapper. Et la lutte est apparue clairement. D’un côté les bons, de l’autre les méchants. Exactement à l’image notre monde terrestre.
Nous avons suivi le mouvement et aussi classifié les êtres lumineux et ceux de l’ombre. Alors que tous nous proposaient de rester unis entre nous, d’être des frères et des sœurs de lumière, comme nous n’avons jamais cessé de l’être, quelle que soit notre nature terrestre.
L’étincelle n’est plus, tout au moins dans le cœur des pionniers. Ou, si elle réside encore, c’est qu’elle aide à continuer la route, coûte que coûte, mais elle n’est plus empreinte de sensationnel, de paillettes, de magie. Elle est, simplement, enfin !
Pourquoi un être « éveillé » serait-il meilleur qu’un autre qui prend le métro tous les jours pour rejoindre son travail, sans penser un seul instant que son « ange protecteur » est assis sur son épaule ?
Pourquoi devrions-nous suivre des initiations coûteuses pour être adombrés par la Lumière divine ? Nous sommes Celle-ci.
Pourquoi devrions-nous taper sur des percussions toute une journée ou faire des incantations pour guérir notre planète, ou l’alléger de son karma ? Elle est notre merveilleuse représentation sous une autre forme d’expression. Et se débrouille fort bien avec ou sans nous.
Qui sommes-nous pour être investis du pouvoir de changer le cours des choses et l’expérience de chacun, y compris de notre sphère d’accueil ?
Nous nous sommes un peu égarés dans les méandres des choses de l’esprit.
Pourtant, si nous relisons certains passages de nos vies, nous y repensons avec nostalgie : c’était bien, cette époque, on s’amusait plus qu’aujourd’hui, nous étions heureux de nous retrouver en toute simplicité et de converser avec nos copains de là-haut. Jusqu’à ce que l’on s’aperçoive qu’ils étaient nous, tout simplement nous.
En conclusion, et sans fatalité aucune, je dirai que nous avons tous et toutes besoin d’une carotte pour avancer, chaque jour.
Que nous soyons croyants ou pas, que nous portions notre attention sur les choses de l’esprit ou pas, que nous soyons perchés en permanence sur les hauteurs subtiles des mondes divers, nous sommes sur une planète de matière qui recèle en son « cœur » un Amour immense pour ses petits.
Ainsi, si chaque jour se transforme en fatalité, ouvrez votre cœur à tout ce qui vous entoure et aimez.
Si vous ne savez pas pourquoi vous vous êtes extirpés de votre lit ce matin, ne vous posez pas la question : aimez tout simplement cet état de fait.
Si vous ne concevez plus l’expérience terrestre qui est vôtre, demandez-vous pourquoi vous l’avez laissée devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Et aimez-la.
Si vous êtes las de tout ce fatras et que rien ne vous fait sourire, imaginez que tous les « anciens », ceux et celles qui se sont laissés aller à croire à « autre chose », sont comme vous : prisonniers de leurs croyances, qu’elles soient limitantes ou fabuleusement libératrices.
La seule différence, c’est que nous n’avons pas besoin de sensationnel pour croire. Nous sommes anéantis par des vies aussi sclérosantes que les vôtres, et pires encore, car nous savons pertinemment qu’elles sont illusoires. Pourtant, cette fameuse illusion s’est incrustée dans notre monde de matière et c’est à qui remportera le round.
Alors, je vous demanderai : à quoi cela sert-il d’emprunter un tel chemin s’il n’est pas fait pour nous émancipateur de notre vie de matière ?
Même si vos croyances sont différentes de celles des autres, elles n’en restent pas moins des certitudes. Et la goutte qui risque faire déborder le vase de l’illusion sera celle de reconnaître que, rien de ce que vous savez maintenant ne vient de vous. Nous avons tous appris quelque chose par l’intermédiaire de quelqu’un, même au travers de nos moyens de communications « modernes ». Tout vient de l’extérieur et rien ne nous appartient vraiment.
Nous sommes de passage, nous le savons. Alors, pourquoi lutter encore pour savoir qui détient une vérité ou pourquoi cette boulimie face aux nouvelles informations qui pourraient défrayer les chroniques des journaux célestes ? Nous avons besoin de notre carotte, encore.
Pour certains, elle se transforme en chocolat, pour d’autres c’est plus dramatique.
Nous souffrons de notre vie, nous attendons le sensationnel et quand il n’arrive pas, on le pioche à la télévision ou sur la toile. Nous sommes avides de nouveautés, de quelque chose qui bouleversera enfin cette étape qui n’en finit jamais. Nous sommes prisonniers, même avec notre « démarche spirituelle », nous sommes accros à autre chose, au nouveau, au beau, au prodigieux. Mais pas à notre conscience de l’instant.
Ainsi, je demanderai aux « vétérans » de ma génération, d’ouvrir leurs ailes plus grandes. Silencieusement. De laisser butiner nos « petits » à droite et à gauche, pour qu’ils fassent leur marché spirituel. Et lorsqu’ils auront tout vu, tout lu, tout entendu, de les aider à réaliser combien ils sont uniques et beaux. Car, ce seront eux qui passeront le flambeau à la nouvelle génération des « spiritueux » en herbe.
Ceux-ci n’auront pas un nouveau monde à construire, mais juste à comprendre qu’ils doivent être, être ce qu’ils sont, tout simplement : des humains qui s’émerveillent de leur propre création.
Mais, ceci, ils le comprendront plus tard, beaucoup plus tard, quand ils cesseront de croire qu’ils sont juste humains et tout petits … comme nous l’étions, il a quelques années, avant que d’autres nous révèlent à notre Beauté…