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Le constructeur automobile allemand BMW, champion mondial du haut de gamme, a dévoilé lundi à Londres en grande pompe son premier modèle tout électrique de série, l’i3, avec l’ambition de jouer un rôle de premier ordre dans ce marché encore balbutiant.

« Plus qu’une voiture, la BMW i3 est un pas révolutionnaire vers la mobilité durable », a déclaré avec emphase le patron du groupe bavarois, Norbert Reithofer, lors de la présentation du véhicule.

Pour dévoiler ce modèle aux allures de mini-monospace, observé de très près par ses rivaux, BMW n’a pas lésiné sur les moyens, organisant trois conférences de presse simultanées à Londres, Pékin et New York.

Il s’agit de son premier modèle de série 100% électrique mais également de « la première voiture électrique premium au monde conçue d’emblée pour ce mode de propulsion », selon BMW.

Le constructeur a ainsi doté la citadine quatre places d’un châssis en aluminium et d’un habitacle en plastique renforcé de fibre de carbone (PRFC), des matériaux ultra-légers, afin de compenser le poids élevé des batteries lithium-ion.

BMW a investi des centaines de millions d’euros dans le développement de ces technologies et dans son usine de Leipzig, dans l’est de l’Allemagne, où sera fabriquée l’i3.

« Dès le début, nous réaliserons des bénéfices sur chaque véhicule produit », a assuré lundi à Londres Ian Robertson, directeur commercial de BMW, sans toutefois révéler les objectifs de vente et de production.

L’i3 est le premier né de la gamme électrique BMWi du constructeur, avant l’i8, une sportive hybride, prévue pour l’an prochain.

Destinée aux trajets urbains, l’i3 affiche une autonomie comprise entre 130 à 160 kilomètres, pouvant atteindre 300 kilomètres avec un prolongateur d’autonomie.

Son moteur électrique de 170 chevaux lui permet de passer de zéro à 100 km/h en 7,2 secondes, offrant selon BMW un plaisir de conduite digne de la marque.

Ce modèle compact se veut également à la pointe de l’échange d’informations entre la voiture, le conducteur et le monde extérieur, et s’accompagne d’un modèle commercial innovant avec possibilité d’achat sur internet.

« Une décision audacieuse »

Connu depuis plusieurs jours, son prix de départ est moins élevé qu’attendu par les spécialistes. La BMW i3 coûtera 34.950 euros en Europe et 41.350 dollars aux États-Unis -moins les aides gouvernementales pour les véhicules non-polluants, qui réduisent significativement le prix pour les clients.

« C’est un prix très attractif pour une voiture électrique haut de gamme », estime Stefan Bratzel, directeur du Centre de recherche automobile CAM situé à Bergisch Gladbach, interrogé par l’AFP.

D’après lui, ce modèle vise une clientèle aisée qui souhaite acquérir une deuxième voire une troisième voiture mais pourrait également intéresser les flottes d’entreprises et les offres d’autopartage.

L’i3 arrivera à partir de novembre sur les grands marchés européens comme l’Allemagne, la France, l’Italie ou le Royaume-Uni puis l’an prochain aux États-Unis, au Japon ou en Chine.

« Nous entrons sur ce marché pour y être un acteur significatif », a affirmé Ian Robertson, tout en admettant que le marché pour ce type de véhicules était encore « immature ».

De fait, la demande mondiale pour les véhicules électriques peine à décoller. En Allemagne, malgré la petite quinzaine de modèles proposés, seules 7.000 voitures électriques environ étaient en circulation au 1er janvier, soit moins de 0,1% des immatriculations, contre près de 65.000 voitures hybrides et plus de 30 millions de voitures à essence.

« Il existe toujours des réticences de la part des consommateurs pour les véhicules purement électriques », à cause du manque d’infrastructures de rechargement, relève Ian Henry, directeur du cabinet spécialisé AutoAnalysis.

Dans ce contexte, le lancement de l’i3 « est une décision audacieuse de la part de BMW », juge M. Bratzel pour qui le pari du groupe munichois sera réussi s’il parvient à vendre à terme 15 à 20.000 unités par an.

Face aux autres constructeurs qui tentent l’aventure, de Renault-Nissan à Chevrolet (General Motors) en passant par Volkswagen et Tesla, BMW mise sur son image de marque et son positionnement haut de gamme.

AFP

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