Sur le ventre d’une terre nouvelle qui émerge lentement de la brume, se tiennent de grands Êtres stellaires.
Ils contemplent un océan apaisé du tourment des âges.
Ils se dressent sur la berge d’une nouvelle humanité tels ces grands arbres multi-millénaires qui ont pris racine dans le cœur même de l’Univers.
Ils ne disent mot et ploient d’offrandes silencieuses. Leurs présences nous communiquent toute la fraîcheur du vent dans les feuillages, la joie de l’eau qui bondit dans les torrents, la profondeur des océans, l’odeur des blés fraichement coupés, le chant des oiseaux sous l’aurore naissante.
Ils évoquent le mouvement des planètes balayé par les grands vents stellaires, les grands cirques cyclopéens du règne minéral, les océans chargés de présages, et les mondes qui siègent aux confins des espaces visibles et invisibles.
Ils ne disent mot, mais leurs seules présences présagent toute la beauté de l’Univers. Leurs gestes amples et cérémonieux s’accordent du mouvement même de la vie.
Ce sont leurs présences mêmes qui sont créatrices de vie, à l’exemple de notre astre solaire qui fait l’offrande de sa lumière pour nourrir et féconder la vie.
Ils sont cette symphonie de vie qui jaillit de toute part et n’a de cesse de poursuivre son œuvre de lumière et de vie.
*
Surgissant de la brume, sur le radeau disloqué des fausses croyances déchues, nous nous échouons sur les derniers récifs de nos illusions, et nous approchons de la berge.
Alors ces grands Êtres stellaires, habillé de lumière et de vie, nous tendent des mains de partage pour sceller l’union entre deux mondes. Nous répondons à ces mains en tendant simplement les nôtres. Qu’aurions-nous pu faire d’autre ?
Père, que pouvions-nous faire d’autre ici et maintenant, si ce n’est simplement accepter ce qui est ?
Le visage levé, nous croisons leurs grands yeux ouverts d’univers et nous plongeons à la source même de la vie. Cette source est un voyage qui n’a ni commencement ni achèvement.
C’est un voyage qui nous construit d’éternité.
Un voyage qui nous instruit de courage et de simplicité, de discernement et de fraternité.
Et voici que soudainement le verbe se fait chair…
Les grands Êtres stellaires nous content alors les hauts faits qui ont forgé l’humanité et leurs yeux deviennent étoiles parmi les étoiles. Leurs mémoires remontent du fond des âges. Ils nous racontent l’émergence de la vie à partir du chaos, nous parlent de cette intelligence qui se déploie en toutes vies.
Et leurs souffles accompagnent le mouvement même de la vie car ils sont la vie…
Ils évoquent le mouvement des eaux de la conscience et celui des orbes stellaires habillant l’univers.
Leurs mots dansent au centre même de l’univers. Ils portent en eux la mémoire de l’humanité et leur présence seule suffit à nous ouvrir à notre propre éternité.
Ce qu’ils nous soufflent a la fraîcheur de la rosée sur les prés matinaux, l’abondance des blés dans les greniers de l’univers, la beauté de cette lumière d’aurore chevauchant l’azur.
Emerveillés, nous contemplons alors l’histoire défiler dans nos yeux. Et nous nous reconnaissons comme les enfants inconditionnels de cette histoire.
Et nos yeux maintenant mouillés d’océan, se liquéfient de lumière.
Et en silence nous demandons pardon à toute l’humanité…
Fraternellement,
Alain