islandeUne autre leçon tirée du Nord : l’Islande procède à l’annulation d’une partie des emprunts hypothécaires de ses citoyens

Les Islandais, qui avaient lapidé le parlement en 2009, réclamant que les banquiers et les politiciens résolvent la crise financière, ont été entendus. En février, l’agence de presse Bloomberg a rapporté que selon un rapport de l’Icelandic Financial Services Association, l’équivalent de 13% du PIB en prêts hypothécaires avait été annulé. Plus d’un quart des ménages islandais ont été concernés par cette mesure, et selon Kristjan Kristjansson, un porte-parole de Landsbankinn hf, l’abandon de créances correspondant des banques pourrait dépasser 1,2 milliards d’euros. « Vous pouvez dire que l’Islande détient le record du monde en matière d’annulation de la dette », a déclaré Lars Christensen, l’économiste en chef pour les marchés émergents de la Danske Bank A/S à Copenhague : «L’Islande a rigoureusement suivi l’exemple de ce qu’il faut faire en cas de crise. N’importe quel économiste serait d’accord avec ça. »

Le gouvernement a signé un accord avec les banques, qui sont été partiellement nationalisées, pour annuler la part de l’endettement des ménages qui dépasse 110% de la valeur de leur propriété. De plus, en  Juin 2010, un jugement rendu par la Cour Suprême islandaise a statué que les prêts indexés sur des devises étrangères étaient illégaux et que les familles n’étaient plus tenues de rembourser la part qui correspondait aux pertes de change de la couronne islandaise.

En 2008, les banques islandaises avaient fait défaut de 85 millions de dollars. Le gouvernement est intervenu pour sécuriser les avoirs des ménages. La banque centrale a imposé un contrôle des capitaux, et de nouvelles banques contrôlées par l’Etat ont été créés avec ce qui subsistait des banques en faillite. En 2009, le PIB du pays s’était réduit de 6,7%. Mais l’année dernière, le pays a connu une croissance de 2,9%, et cette année et l’année prochaine, on s’attend à une croissance de l’ordre de 2,4%, selon les estimations de l’OCDE, contre 0,2% de croissance pour la zone euro.

Au début du mois de mars, l’Islande a remboursé au FMI 443 millions de dollars, soit environ un cinquième d’un prêt de 2,15 milliards de dollars qui ne tombait à échéance qu’en 2013. L’année dernière, lorsque le pays était revenu en juin sur les marchés financiers pour emprunter, il était parvenu sans problème à obtenir 1 milliard de dollars de prêt sur cinq ans pour un taux inférieur à 5%. Les investisseurs s’étaient précipités sur cet emprunt, et ils avaient été prêts à en octroyer le double.

Source : http://www.express.be/