Ce matin, ou devrais-je dire cette nuit puisque j’étais réveillée à 1h30, après 3 ou 4h de sommeil seulement, des questions fusent. Je suis convaincue que les autres me renvoient des aspects occultés de moi-même, refoulés ou niés et ce que je vis me montre ma difficulté à me reconstruire à partir de mes propres convictions, sans me soucier des critiques ou retours. Par le fait de connaître des gens au travers de ce blog, j’ai pu en même temps, visiter plusieurs aspects de mon être et me dépouiller de peurs et de fausses croyances. Je n’en suis pas au bout mais ce qui avant me déstabilisait et me plongeait dans l’auto-dévalorisation me permet aujourd’hui, de progresser, de mieux comprendre ce que c’est que d’être entier, autonome et souverain, à partir du cœur. Même si je le sais en théorie depuis pas mal de temps déjà, les mots restent des mots et tant qu’on n’applique pas des connaissances, ça reste stérile. Une intégration, une validation intellectuelle est nécessaire avant de pouvoir intégrer, vivre des principes et l’écart entre les deux peut être long si on continue de se déprécier, de culpabiliser et de renier les parts moins glorieuses de notre personnalité. Quand on reconnaît, malgré la foi en son potentiel divin, que la personnalité reste très immature et bercée d’illusions, on fait déjà un grand pas. Plutôt que de jouer les êtres impeccables sous prétexte qu’on a compris mentalement un concept, on s’aide grandement en alignant ses corps, en prenant en charge ses émotions, de façon à libérer les vieilles croyances et soigner les blessures de l’enfant intérieur concrètement.
Le malheur, c’est lorsqu’on refuse de considérer cet enfant et qu’on se force à jouer les adultes responsables parce que la seule échappatoire, c’est d’accuser l’extérieur, de se construire en décrédibilisant les autres afin d’avoir raison, de gagner de l’assurance. Et à côté de ça, on s’étonne qu’il y ait tant d’enfant qui soient forcés de travailler dans le monde. L’estime de soi basée sur la peur et le déni est très précaire. En même temps, c’est un réflexe purement humain que la majorité d’entre nous utilisent pour se sentir valorisé.
Je ne suis pas à l’abri de tomber dans le panneau et il me faut être vigilante pour ne pas projeter mes propres ombres sur les autres.
Je constate que l’autonomie s’acquiert par la responsabilisation de tout ce que l’on vit à l’intérieur et en acceptant ce qu’on y trouve, on grandit en sagesse et en clarté. Une fois qu’on repère les stratégies de survie interne et qu’on les prend pour ce qu’elles sont, une protection pour l’enfant intérieur, il faut alors entreprendre un dialogue sincère avec soi-même afin que « la garde tombe les armes ».
En appelant la paix à se manifester, en choisissant de vivre à partir du cœur, on active en soi, des énergies qui vont faciliter le dialogue intérieur et finalement on va arriver à trouver des « accords », des nouvelles manières de prendre en charge nos parts blessées, de façon consciente.
C’est en cela que je dis qu’il est nécessaire d’accepter ses « ombres », de reconnaître qu’elles agissent pour notre bien. Quand on reconnaît leur rôle de protecteur, de garde fou, tout autant que leur aspect formateur et qu’on cesse de croire que ce sont des entités diaboliques qui nous empêchent d’être heureux, on peut enfin progresser. Puisque tant qu’on accuse l’extérieur, que ce soit d’autres humains ou des entités, on perd totalement son pouvoir de guérir, sa capacité à devenir un adulte responsable, entier.
Trop souvent, on continue de se conformer à la pensée commune, aux croyances collectives pour se préserver du risque d’être rejeté parce que notre façon de voir et de penser ne correspond pas à celle de la majorité. C’est très insidieux et tout le monde se laisse prendre au piège. Même et peut-être encore plus dans le milieu dit « spirituel », fondé sur l’idée de maître et de disciple. On fait plus confiance aux entités de lumière qu’à son propre ressenti. On attend d’être guidé de l’extérieur parce que la peur de se planter s’ajoute à celle d’être honnête avec soi-même.
Et puis le ressenti, oblige à regarder en soi et à l’intérieur, il y a tout.
Ce qui me permet de m’exprimer librement, c’est que je n’ai pas encore décidé de faire de ma passion, un business.
En effet, il est hors de question que je change pour plaire, que je formate mon discours, mes pensées, afin de gagner la reconnaissance extérieure ou la crédibilité. Ce n’est que sur la reconnaissance de mes vraies valeurs et talents que je veux construire ma crédibilité, sur le bien-être acquis par l’acceptation totale de soi, sur ma propre guérison et ma souveraineté. Suivre son cœur, ne veut pas dire d’être naïf ni de faire en sorte de se préserver de la douleur mais au contraire de pouvoir l’accueillir afin que la conscience s’associe à l’élan de l’amour.
Les défauts, les imperfections nous permettent de développer la compassion pour les autres, tout en nous préservant du sentiment de supériorité qui nous pousserait à user injustement de notre pouvoir créateur, à tomber dans le jugement et la manipulation.
Quand nous comprenons que c’est avant tout envers soi-même que nous devons avoir cette compassion, le « défaut » devient alors obsolète et s’il continue de se manifester c’est parce que nous risquons encore de tomber dans l’arrogance, la supériorité ou la culpabilité. Nous pouvons les remercier de nous donner de la profondeur, de la sagesse, d’ouvrir notre cœur, par l’humilité que leur reconnaissance amène. Il faut évidemment être honnête envers soi.
L’association cœur/conscience est essentielle pour pouvoir être soi-même et affirmer ses convictions sans tomber dans la séduction. La solution, c’est l’amour vrai de soi, l’acceptation de tous nos corps, de notre ambivalence, de nos aspects apparemment contradictoires. Beaucoup de gens dits spirituels rejettent totalement le corps physique, et j’en fais encore un peu partie, c’est certainement pour ça que lorsqu’on me fait le reproche de parler de l’aspect humain, dans ce qu’il a de plus terre à terre, ça me blesse.
On ne peut mépriser son corps et vivre sa vie à travers le mental, est la meilleure façon de se laisser aller à sombrer dans l’illusion, l’inconscience.
L’éveil, déjà le mot par lui-même est galvaudé, mais bon, ça n’est pas de s’enfermer dans son mental, ou même dans son soi « supérieur », c’est vivre en étant pleinement incarné, présent en son corps, acceptant tout ce qu’il nous donne à vivre, sans distinction ni préférence.
Devenir conscient, c’est voir chacun de ses aspects avec autant de respect et d’amour, c’est associer le cœur à la conscience. Il ne s’agit pas de ne plus avoir d’opinion sur le monde mais de l’éclairer à partir du cœur, avec lucidité.
Tant qu’on cherche à opposer le peuple et les politiques, par exemple, ça n’est que le reflet du conflit intérieur qui vient du rejet des parts les plus banales, communes, impuissantes, incapables de se prononcer, d’être intègre, responsables.
Nous rejetons les pauvres parce qu’ils nous renvoient une image peu flatteuse de nous-mêmes et préférons la compagnie de gens qui ont du succès parce qu’on s’imagine prendre une part de leur lumière, être valorisés par leur seule présence. Mais ils nous reflètent notre incapacité à oser être nous-mêmes et bien souvent suscitent autant d’envie, de jalousie, de frustration puis d’auto dévalorisation que d’admiration.
Nous passons notre temps à nous identifier à ce qui nous flatte et à rejeter ce qui nous dérange. On construit sa personnalité selon des rêves bien souvent insufflés par l’extérieur. Notre incapacité à nous distinguer, à penser par nous-mêmes, notre besoin de reconnaissance, de validation, nous formatent complètement.
Quand on se dépouille de toute l’illusion du monde extérieur et intérieur, de toutes les fausses valeurs, notre cœur nous parle et nous inspire puis, notre intellect nous aide à nous construire à partir de nos propres rêves.
Le conflit interne vient très souvent de cette lutte entre, être soi-même et paraître et même si ça semble évident, s’en extraire n’est pas si facile.
Notre besoin d’amour est tel qu’il nous pousse très souvent à nous renier, à nier notre perception, notre sensibilité.
Redevenir un enfant suppose d’agir à partir de son élan, de sa spontanéité naturelle, sans craindre d’être jugé par les autres, enfin sans culpabiliser. La culpabilité nait de l’illusion qu’il faille se conformer à un modèle particulier.
Pointer du doigt les incohérences extérieures sans chercher à unifier son monde intérieur, revient à dire « je suis parfait » et ce sont les autres qui font le mal.
Quand on a l’honnêteté de voir ses propres incohérences, on a l’humilité de mettre de l’ordre en soi et de cesser d’accuser les autres. Juger l’autre c’est aussi une forme de démission, ça revient à nier notre pouvoir créateur.
On reproche souvent aux dirigeants de ne pas tenir leurs promesses mais ils sont le parfait reflet de notre propre comportement envers nous-mêmes et les autres. Tant que nous renions une part de nous-mêmes, nous entretenons le mensonge, l’illusion, la tricherie, la supercherie…
Si on gratte un peu sous le vernis, on peut voir que derrière le jugement, il y a des injustices intérieures. Celui qui accuse fait très souvent ce qu’il reproche aux autres mais il le fait en cachette ou parfois même de façon inconsciente.
Quand on fait quelque chose que l’on juge être « bien », on va systématiquement pointer ceux qui font le contraire. Dès qu’on agit en se forçant, on tombe dans l’accusation qui n’est que le reflet du poids de nos efforts coûteux, et comme ça n’est pas un élan du cœur, notre frustration sera projetée avec véhémence sur ceux qui n’agissent pas comme nous.
Quand on est motivé par le cœur, en dehors de tous jugement bien/mal, on a aucune raison d’en vouloir aux autres. Au contraire, on va chercher à les éclairer en douceur. En tenant compte du fait que l’aveuglement nait de la peur.
Et comme ça demande de défaire notre conditionnement, de se dénuder, ça n’est pas aisé. Reconnaitre la difficulté du chemin amène à avoir de la compassion pour ceux qui rament plus que nous. Enfin en apparence parce que là encore, la reconnaissance de soi n’est pas un processus linéaire est n’est pas acquise, de façon définitive.
C’est tous les jours qu’il faut remettre en question sa façon de voir, de comprendre. Chaque jour nous appelle à nous situer soit dans le cœur, soit dans la peur et sortir d’un conditionnement reproduit de génération en génération, de vies en vies, ne s’effectue pas tout seul mais par la réitération consciente de ce choix de base.