Bertrand Duhaime
L’être humain, engendré à l’Image et à la Ressemblance de l’Absolu, mélange de l’Essence céleste et de la Nature terrestre, d’où il est désigné chef-d’œuvre de la Création, a été nommé le Gardien de la Terre et de ses créatures. Aussi, au terme d’une plongée dans la matière, qui lui a assuré une densification extrême dans la troisième dimension, le plan de la dualité, qui lui a permis, par son apparente séparation d’avec la Source unique, de faire l’expérience de l’individualisation et de l’expérimentation dans la liberté, doit-il se résigner, puisque son Créateur n’a plus rien à apprendre de son ancienne expérience, à accomplir son But ultime : vivre son Ascension, soit retourner consciemment à la Maison originelle ou à la Source divine, en s’intériorisant et en écartant, du mieux qu’il le peut, les distractions et les diversions qui surgissent de l’Illusion et ne l’amènent qu’à se détourner de sa véritable finalité.
Ainsi, le Moment annoncé et redouté de la Fin d’un Temps, même de la fin du Temps, est-il arrivé. Dès lors, tout être incarné doit, avec ses semblables, dans une collaboration intense, engendrer le Monde nouveau, produire le passage dans la cinquième dimension, qui représente l’état du Ciel sur Terre ou du Paradis terrestre. Ce qui lui manque, pour stimuler sa motivation d’assumer sa responsabilité, conformément à son Alliance éternelle avec Dieu, qui implique le respect de sa Volonté ou de son Plan cosmique, afin que sa volonté propre se fasse, c’est une idée de ce que peut représenter cet état glorieux d’Immortalité et d’Éternité, de sorte qu’il mette un terme à son histoire passée en se dépouillant de sa personnalité (son ego), de ses constructions mentales approximatives, de ses fausses croyances, de ses anciens modèles de conditionnement, de ses mécanismes de défense et de compensation, de ses motivations à ras des pâquerettes, de ses liens éphémères, de ses attachements stériles, bref, de tout ce qui n’est pas ajusté à sa Source d’origine.
Alors, il faudrait voir à quoi peut ressembler l’accès à l’Éden qui l’attend en partage, dans la Conscience christique, s’il peut se vider de lui-même afin de se tirer de son cauchemar, en se remplissant de l’Absolu. Il est difficile d’exprimer une conception mentale de cet état béatifique de plénitude infinie puisque l’intellect comprend les diverses réalités surtout à partir des contrastes afin de mettre du relief et de permettre ainsi de mieux percevoir ce qui sépare le vide du plein, la fausseté de la Vérité. Autrement dit, la Maison du Père-Mère se comprend difficilement dans son expression mystique puisqu’une telle description ne contribuerait qu’à faire fuir tout lecteur dont l’intérêt est plutôt matérialiste ou intellectuel. Aussi, importe-t-il de faire comprendre ce qu’elle comporte par des oppositions apparentes, mais diamétrales.
Dans ce contexte, on peut dire que le Royaume éternel correspond à la Réalité divine, mieux dit, au Jardin des délices qui comporte le comble éternel de tous les besoins dans un état permanent de félicité. C’est dire qu’un être pénètre dans la Vie du Bonheur constant dans un corps restauré dans sa vitalité, son intégrité, son immunité et sa perfection, ce qui implique la disparition de la douleur, de la souffrance, de la maladie, de la pénurie, des questionnements, du doute, des peurs et des angoisses, des conflits et des guerres, des restrictions et des limites, même de toute quête. Cet état amoureux exclut toute idée de solitude, d’hostilité, d’inimitié, de concurrence, de rivalité, de ségrégation, éliminant les préférences et les privilèges. C’est que l’exigence ne s’en fait plus sentir, puisqu’il s’agit d’un état qui élimine, pour tout âme, toute nécessité de produire des efforts et de lutter pour obtenir une réalité ou une autre, du fait que tous les besoins sont comblés sans gêner ni spolier qui que ce soit, en raison de sa possibilité de puiser instantanément, par sa propre créativité, dans le Réservoir infini des potentialités divines, soit de la Substance cosmique ou l’Intelligence universelle.
Dans la cinquième dimension, tous les êtres vivent en paix, d’où chacun peut s’exprimer dans la détente, la joie sereine, le respect mutuel, l’acceptation des différences et peut développer ses facultés créatrices infinies, mises au service de son intuition et de son imagination, en contribuant au bonheur des autres âmes. Il n’y est plus question de métro, boulot, dodo, mais d’émerveillement constant devant les potentialités divines inhérentes à chaque résident. Chacun peut s’exprimer sans méfiance, sans soupçons, sans jugement, sans attente, sans déceptions ni frustrations, sans crainte de trahison, uniquement dans une gentillesse exquise et dans la coopération générale constante, afin de favoriser le bien de tous. Car il n’y existe plus de critères ethniques, de frontières, de système financier, de gouvernements, d’impôts et de taxes, de différences sociales, raciales, religieuses et culturelles, plus de riches ni de pauvres, plus de faibles ni de forts, uniquement des âmes qui se sentent soudées dans la Conscience de l’Unité.
Dans cette dimension, chacun occupe, dans l’Échelle cosmique, la place que son ouverture de conscience lui assigne, qui est en correspondance avec son taux vibratoire et sa fonction cosmique. Surtout, comme il n’y existe plus de division ni de séparation, de sentiments d’abandon ou de rejet, d’impuissance, d’infériorité ou de supériorité, chacun détient l’aptitude d’accéder à tous les autres Royaumes spirituels qui se superposent jusqu’à l’Absolu, l’Être un et unique, qu’il se sent lui-même être. Pour cette raison, chacun reçoit immédiatement tout ce qu’il peut désirer ou imaginer avoir besoin pour faire ce qui représente son bonheur, d’où il ne peut que vivre dans la confiance, se sentant toujours en parfaite sécurité. Tiré de l’emprisonnement, par la fin de l’enfermement, il s’exprime en toute liberté sans jamais se sentir bousculé dans son rythme vital ou critiqué dans ses choix.
Voilà grosso modo comment chaque être incarné, qui aspire à l’Idéal, doit commencer à concevoir le Monde nouveau sachant que, au-delà de l’aide des sphères supérieures, c’est l’humanité, par la participation de chaque membre, qui devra produire son propre salut. Pour chacun, qui doit se sentir responsable dans la quote-part qui lui est dévolue, cela implique qu’il doive cesser de tenter de maintenir les vieilles structures, les vieux rêves d’un paradis illusoire, les vieilles façons de faire et de vivre, qui n’amènent qu’à répéter ce qui a été encore et encore expérimenté, au cours d’innombrables incarnations, et qui n’apprend donc presque plus rien, ne contribuant qu’à perpétuer la ronde dans un cercle vicieux au pied de la Montagne sacrée qui retient dans un enferment qui n’est qu’apparent.
Le changement procède du changement, la nouveauté du renouvellement, non de la répétition ad nauseam de la vielle histoire humaine. De ce fait, chacun doit se tirer du statu quo, maintenu par le désir de maintenir sa zone de confort sécurisante, mais régressive, faire table rase du passé, consentir à devenir différent, donc accepter de passer à autre chose, accepter d’inventer une nouvelle réalité, d’innover à tous égards. Cette initiative doit impérieusement s’accompagner du choix de fusionner avec son Centre divin et de la décision de s’ouvrir à l’Inconnu, de rétablir le sens des valeurs, de découvrir le sens de sa mission immémoriale, de remettre les moyens au service de la fin, de moins s’extérioriser pour s’intérioriser davantage, en pensant, non plus en termes de considérations personnelles, mais en termes de cohésion et de bien commun de l’humanité. La priorité personnelle doit cesser de nourrir les désirs égoïstes, qui amènent un être à se fermer sur lui-même, dans sa peur de perdre au change, et à chercher à se réaliser dans la réalité extérieure, vaine et éphémère, afin d’y obtenir une place enviable dans le monde ou un sort heureux, pour engendrer un paradis artificiel, pour plutôt nourrir un idéal nouveau partagé en commun.
Dans cette entreprise, chacun doit éviter de se sentir petit, faible, démuni, insignifiant et impuissant, mais se reconnaître fort, du moins accepter que l’union fait la force, de manière à se motiver à se changer et à changer le monde, puisque, ce que l’un fait pour lui-même, par le lien indissoluble des êtres, cela se répercute sur l’ensemble de la Terre et des créatures terrestres. Par les changements auxquels il peut procéder, qui font forcément une différence, chacun doit croire en son pouvoir de contribuer au changement du monde et d’engendrer un état plus heureux, voire prodigieux, émerveillant, magique et grandiose. Pour l’être incarné, se savoir divin, c’est se savoir partie du Tout, voire se sentir le Tout en action, mais c’est également reconnaître qu’il est possible de rendre tous les impossibles apparents tout à fait possibles. Car c’est ainsi qu’apparaîtra le Monde nouveau, celui où pourront s’accomplir les rêves les plus grandioses.
Chacun est partie prenante de la réalité mondiale et il détient un rôle, même en cette fin de cycle, surtout en cette fin de phase. Aussi doit-il en venir à choisir, comme but unique, de trouver la Voie du Retour à sa Réalité primordiale en s’accordant intérieurement à la vibration de l‘Absolu. Car, la cinquième dimension, l’état du Paradis terrestre ou du Ciel sur Terre, c’est précisément le plan où chacun se retrouve dans cette sublime résonance d’accord avec l’Infini, ce qui commence par le fait d’accorder sa vibration à la Réalité nouvellement enfantée de l’Essence divine de l’Être.
Alors, pourquoi ne pas commencer à rêver quotidiennement, non dans le rêve vague et absent de celui qui rêvasse, mais dans le rêve conscient de celui qui imagine dans la foi et la confiance le plus merveilleux des avenirs au moment de l’accession à l’Instant éternel et qui, ainsi, le co-crée avec son Créateur? Puis, dans cette entreprise bénie, que chacun se rappelle qu’il ne peut jamais concevoir quelque chose de trop beau ou de trop grand pour couronner ses œuvres au terme de son épuisant périple évolutif et de son Retour dans la Patrie originelle.
Que la Célébration du Grand Rêveur, qui marque le Retour à la Demeure éternelle, s’exprime à travers chacun des Atomes divins que sont les êtres incarnés et se manifeste dans sa réalité la plus sublime!
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