Le destin de l’être humain, c’est de retourner à la Conscience cosmique dont il provient, ce qui se réalise par l’Illumination. Le retour à cet état de conscience infini et absolu de l’Esprit ne peut se produire que par l’instance qui, en lui, détient le Pouvoir véritable, sa Monade divine. Il s’agit d’un état qu’il peut atteindre, mais qu’il ne parviendra jamais à décrire. Au terme de sa quête intérieure, l’être incarné finit par s’identifier à l’Absolu dans le Vide plein de la Conscience universelle, éprouvant la béatitude suprême de la fusion, de l’Union totale avec lui, et la plénitude de la conscience d’être. Il devient pour ainsi dire un duplicata de l’Être total, une existence qui se répand dans tout le Cosmos. Il représente un point au cœur d’un cercle qui s’élargit, au-delà du temps et de l’espace, dont le centre, autant que la périphérie, sont l’Absolu. Il exprime l’aboutissement de tout Savoir, ce qui est le but ultime de l’existence.
La Conscience cosmique, le Point d’Origine et d’Aboutissement, du périple humain, représente l’état par lequel un être atteint la Cause première et absolue. C’est un état qui s’accompagne d’une grande Lumière dans lequel un être ne capte plus que par l’intuition, son mental s’étant évanoui. Il n’est plus lui-même bien qu’il reste lui-même, individualisé. Il réalise d’un simple constat l’universalité de son être propre. On pourrait dire que l’être incarné sert de véhicule qui permet à l’Absolu de vivre l’effet de se connaître lui-même à travers lui. Il fait l’expérience d’une félicité en raison d’une réalisation unifiante.
Dans cet état, l’individu réalise qu’il vit dans la Communion fraternelle de tous les êtres et de toutes les choses, autant dans la réalité terrestre que dans la réalité céleste. Il réalise surtout que l’Absolu est avec lui, même qu’il est lui, partout. Sur le plan de l’humanité, ce degré de conscience élevé s’amorce par la conscience sociale et la conscience spirituelle à titre de courants de civilisation. En cela, la Conscience cosmique s’exprime toujours dans un mouvement circulaire, ce qui donne l’impression à un être qui s’élève à travers les plans d’épouser une Spirale énergétique, enveloppé d’une Lumière prodigieuse, qui aboutit au Centre de Tout, dans un Point immobile. Cette haute conscience attire autant l’être incarné que l’être incarné l’attire, lorsqu’il se met à sa quête. Plus un être s’élève, plus sa conscience grandit, sa prise de contact se faisant plus insistante, plus sonore, plus lumineuse, parce que plus intense.
En fait, la Conscience cosmique peut se manifester à n’importe quel être évoluant dans la mesure qu’il présente l’état de conscience lui permettant d’apparaître. Or, chez tout être incarné, la conscience, qui n’est pas science ou connaissance, mais Savoir ou Sagesse, ne grandit que par une exploration intime de son être. Dès lors, on comprend que ce qu’un être reçoit ou ne reçoit pas résulte d’un choix personnel et incombe à sa responsabilité. D’ailleurs, en spiritualité, tout se fonde sur l’état de conscience personnel, celui qu’un être a pris le soin d’atteindre lui-même.
À vrai dire, la Conscience est le propre de l’Absolu et de tout être qui n’en est qu’une part qui s’est investi dans la quête évolutive qui permet à son Créateur divin de valider ses concepts à travers lui. La conscience individuelle est inséparable de la Conscience cosmique. En effet, tant qu’un être est perdu dans la Conscience de Dieu, il n’a pas conscience de son existence propre, vibrant à la fréquence même de l’Absolu. Pour cette raison, pour ce qui a trait à l’être incarné, on peut définir la conscience comme le mouvement de sa Monade divine, Étincelle de l’Absolu, dans sa quête d’expression individuelle, celle de se connaître elle-même à travers d’elle-même.
Comme le Cosmos est un Système mental, tout y tire son origine de l’Idée unique ou l’Archétype de Dieu, s’exprimant comme pensée, sentiment et acte. Dès lors, on comprend comment l’Absolu ou l’Idéal divin a besoin de la conscience individuelle pour s’extérioriser dans une vie objective. Il s’exprime à travers chaque être conformément à son degré de conscience, soit dans la mesure où chacun la mesure ou la forme à son tour dans une idée. Dans le processus créatif de l’âme, intermédiaire de l’Esprit de Vie, chaque être devient la réflexion individuelle de ce qu’il réalise être du Pouvoir divin par rapport à lui-même.
En fait, dans l’ordre de la Manifestation, la conscience humaine forme un nouveau point de départ pour l’Œuvre du Pouvoir divin dans son choix de se contempler, quand il se fait le Sujet qui s’observe en tant qu’Objet, ce qui rend l’être humain si noble et grandiose. Lorsqu’un être humain joue du piano, il reconnaît immanquablement le fait de faire une fausse note; s’il plonge son doigt dans l’eau, il sait tout aussi immédiatement si l’eau est tolérable ou intolérable. Un être coupable n’a pas besoin d’accusateur pour savoir qu’il a mal agi. Un être peut aller contre sa conscience, mais il ne saurait la faire taire. Cela démontre que la conscience procède spontanément de la même manière sur le clavier de l’Harmonie universelle : à moins de s’être longtemps fourvoyé, d’avoir émoussé son ressenti et d’avoir sombré dans la confusion, quelque chose d’intime fait immédiatement savoir à un être s’il procède de la bonne manière ou pas dans un acte particulier.
L’œuvre de la conscience, qui ramène à la Conscience cosmique, consiste à apprendre à être, soit à jouer comme il faut sur le clavier de l’Harmonie universelle. Dans cette expérience, l’âme se sent tout à son aise lorsqu’un être agit dans le Juste Milieu, évitant les écarts, les excès, les abus, les extrêmes. En cela, un être incarné apprend à jouer comme il le faut dans la mesure que, se méfiant de l’ego, il s’abandonne à son Centre divin. En effet, dans cet état de détachement, dépourvu de résistance et de tension, il perçoit les choses comme elles sont plutôt que comme il imagine qu’elles sont ou voudrait qu’elles soient. Il résulte de cet accomplissement unifiant un état de sérénité et de béatitude.
Ce qui se produit, c’est que, à ce moment, par son lien avec la Cause Première absolue, l’être incarné n’obtient plus une connaissance de la pensée, mais un Savoir du cœur, ce qui se nomme intuition. Il appréhende la Vérité même.
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