par Bertrand Duhaime – les Chroniques de la Presse Galactique
La croix résulte du croisement de la ligne verticale et de la ligne horizontale et elle symbolise, essentiellement, la rencontre de deux plans de conscience. En outre, elle illustre l’union des forces cosmiques, l’effet conjugué des deux aspects de la polarité qui engendrent le Monde, résumant tous les principes de la Création. Elle sert de symbole ou d’emblème à l’Esprit qui joint la matière. Son centre éclaire un lieu de rassemblement et de concentration des énergies. Au total, le motif désigne une antenne qui capte les énergies des Quatre Directions. Projection du cube dans la deuxième dimension, il précise un renversement de toutes les situations. Quant à la croix latine, le modèle conventionnel de l’instrument de supplice de Jésus, elle résulte du déploiement du cube, comme on peut le constater dans l’illustration d’accompagnement.
Ce signe graphique formé de deux traits de même longueur, croisés en leur milieu, est devenu, dans la Rome antique, un objet de supplice formé d’un poteau et d’une traverse de bois et, pour les Chrétiens, la représentation figurée de l’instrument de mise à mort de Jésus, dit le Christ. En spiritualité, la croix désigne une antenne. Elle figure le lieu de rassemblement et de concentration des énergies, d’où elle symbolise la rencontre des polarités qui créent le Monde par l’union des forces cosmiques. Ainsi, la croix illustre la projection du cube dans la deuxième dimension, elle précise un renversement de toutes les situations et elle constitue le résumé de tous les principes de la Création.
Dans son sens allégorique, rappelant la vocation horizontale et verticale de l’Homme universel, la croix annonce le renversement de toutes les situations dans la conscience d’un être qui, écartelé entre les directions, par projection dans les apparences de la dualité, lançant dans une quête extérieure, trouve enfin son centre unificateur, au cœur, à l’intérieur de lui. Dans son premier sens, sous son aspect géométrique, la croix apparaît dans l’espace en même temps que les deux triangles primordiaux, puisqu’elle est reliée à la croisée de lignes qui donnent des angles. Elle rappelle l’étape de la Création où les deux triangles cosmiques (le triangle divin, pointé vers le bas, indice d’une descente, et du triangle humain, pointé vers le haut, indice d’une remontée) se sont rencontrés. Elle signifie alors que l’Homme universel a été ((créé à l’image et à la ressemblance de Dieu)), qu’il est un Esprit divin incarné dans le monde concret, qu’il est le reflet de l’Image divine inversée sur l’écran de la Matière. Dans son sens positif, elle exprime le Triomphe du Contenu sur le Contenant, soit le Triomphe de la Vérité sur l’illusion. Pour le mystique, la croix révèle la nécessité de faire le bon choix pour tout maintenir ou tout rétablir dans l’Équilibre (l’Ordre et l’Harmonie).
Par son centre, relié au cœur, la croix marque la rencontre de Dieu et de sa Création (la Matière ou la Terre, selon le contexte). Voilà où il doit centrer son attention consciente, au centre du Feu solaire et de la Quintessence, pour entrer dans l’Omniscience, l’Omniprésence, l’Omnipotence et l’Omniagence, donc dans la Plénitude de la Perfection et de la Félicité (Béatitude). En effet, la croix explique comment l’Unité est devenue multiplicité par la division ou le morcellement apparent de la Réalité. Pour ainsi dire, à la Genèse du Tout, dans l’Idée de Dieu, ses Membres furent dispersés aux quatre Points cardinaux. Pour cette raison, elle ne désigne le Quaternaire créatif que dans la mesure où il exprime l’Œuvre de l’Éther (la Substance cosmique universelle) dans l’Espace par les modulations de l’Air, du Feu, de l’Eau et de la Terre.
En réalité, la croix évoque la Roue des Existences vue de côté, qui impose les deux aspects de la Vie, le visible et l’invisible. On pourrait la concevoir comme l’inversion des deux parallèles de la Vie. Le mode de ces deux parallèles, croisées en leur centre, traduit l’Union dans l’Éternelle Harmonie créatrice. Ainsi, pour atteindre l’état de l’équilibre créateur parfait, il faut savoir les ramener en un seul point, tout réintégrer dans l’Unité primordiale. Elle rappelle à tout homme les efforts qu’il doit produire pour s’extraire du monde extérieur, le monde de la dualité, source de toutes les illusions de la Multiplicité, pour trouver la Plénitude en Dieu. Elle rappelle les sacrifices à faire pour obtenir l’aide du Ciel ou de son Centre divin intime.
Tandis que les Chrétiens associent la croix aux épreuves de Jésus et, accessoirement, aux difficultés et aux peines de l’existence, les mystiques l’associent à la loi de la Causalité. Pour ces derniers, elle suggère un changement d’état, une transformation intime à engendrer par une conversion, soit par un retournement de conscience de l’extérieur vers l’intérieur. Elle symbolise le centre du cœur qui relie les contraires apparents dans une conscience illuminée par l’Esprit. On ne peut parler du cœur, siège de l’âme, sans penser à l’Énergie christique qui sert de médiatrice à cette transformation intime.
Ainsi, la croix apparaît comme l’Arbre de Vie qui exprime l’Unité indissoluble de Dieu avec sa Création, donc également avec l’homme. Cet Arbre originel, voie de communication pour la Consciente en descente ou en montée, enfonce ses racines jusqu’en Enfer (au sens antique du mot) et étale ses branches dans le Ciel jusqu’au Trône de Dieu, englobant le Monde entre ses rameaux. La croix symbolise donc l’Axe divin qui reste éternellement stable et immobile quand tout change et tout se meut autour de lui. Par l’intersection de ses deux droites parallèles, qui révèle le centre immuable, elle ouvre la conscience sur l’extérieur et la fait rayonner vers tous les azimuts. En fait, elle s’inscrit dans le Cercle originel qu’elle divise en quatre segments, engendrant le carré et le triangle quand ses extrémités sont reliées par quatre droites, ce qui en fait le symbole le plus totalisant. Elle décrit le jeu créatif des Élémentaux, issus de l’Éther, qui produit la Matière (la Terre). Du point de vue structural, à la verticale, le Feu devient Eau, tandis qu’à l’horizontale, l’Air devient Terre. Dans sa dynamique, l’Eau fertilise la Terre et le Feu féconde l’Air. De l’interaction de ces éléments naissent une gamme d’éléments seconds qui expliquent en partie la complexité de tout ce qui est vivant. La Terre désigne ce qui est physique, concret, solide; l’Eau, ce qui est énergie et liquide; le Feu, ce qui est mental et igné; l’Air, ce qui est psychique et gazeux.
Alors, la croix sert de fondement à tous les symboles d’orientation, comme aux différents niveaux d’existence de l’homme, révélant l’accord des trois aspects du Cosmos. Psychiquement, la croix comporte d’abord une fonction de synthèse et de mesure des éléments du Cosmos. En elle s’entrecroisent le Temps et l’Espace et se joignent en un centre le Ciel et la Terre. En un sens, à titre d’intermédiaire ou de médiatrice, elle sert de cordon ombilical pour relier la Grand Voie de communication entre les Univers visible et invisible (ou entre les aspects visible et invisible de l’Univers). Elle porte en elle une force centripète (diffusion ou émanation) et une force centrifuge (rassemblement ou récapitulation) qui explique le mystère apparent du Centre cosmique. Voilà le Pont cosmique ou l’Échelle de l’Évolution qu’empruntent les âmes des créatures dans leur pèlerinage d’incarnation et d’ascension. Au terme de l’Évolution, elle symbolise la gloire éternelle et le bonheur extatique des Élus qui ont réintégré le Paradis.
Hors le sens que lui confèrent les Chrétiens, la croix détient une portée universelle. Son sens symbolique universel repose sur le fait qu’elle est constituée par le croisement des axes directionnels multidimensionnels, qu’on peut considérer en tant que branches ou en tant que conjonction en un centre. Ainsi, on peut s’attarder à son axe vertical qui relie entre eux une hiérarchie de degrés de conscience ou d’états d’être ou à son axe horizontal qui indique l’épanouissement d’un être à un degré déterminé. Dans la Tradition hindoue, l’axe vertical figure l’activité du Ciel («Purusha») et l’axe horizontal, la surface des eaux («Prakriti») sur laquelle elle s’exerce. Pour d’autres, elle désigne les deux axes des équinoxes et des solstices ou la rencontre de ceux-ci avec l’axe des Pôles. Pour plusieurs, elle représente, dans une totalisation spatiale, l’union des contraires apparents autour du centre de la Voie lactée. Pour les Gnostiques, elle constitue le signe de la limite dans le Plérome. La majorité des Traditions l’acceptent comme le symbole du sacrifice éternel du Médiateur universel, appelé par plusieurs la Conscience christique. Elle désigne le Fardeau porté par le Père-Mère.
La croix exprime toujours la quête difficile d’un centre unificateur de l’être incarné. Elle exprime l’assimilation des forces différentes, mais toujours compatibles et complémentaires, par la magie de l’Amour qui amène à les intégrer dans une même Unité. Esquisse subtile du carré dans le cercle, elle démontre qu’un roi a été temporairement dépossédé de ses attributs originels. Dans son sens négatif ou inversé, elle représente l’instrument de division qui engendre la multiplicité apparente et, par elle, la séparativité. Voilà la dualité qui a séparé le Cercle originel en deux, puis en quatre. Son plan vertical, relié à l’intuition, recoupe à la jonction du plan horizontal, celui de l’activité universelle (ou mondiale, selon le contexte). Alors naît dans une conscience la vision qui permet se d’élever progressivement au-delà du chaos matériel.
La croix devient ainsi le symbole du grand défi qui permet de sortir du piège de l’esclavage des sens. Comme on le constate, la croix peut évoquer, selon le niveau de compréhension, la Perfection cosmique ou le supplice de l’incarnation. Pour les uns, elle démontre que la gloire s’édifie par le sang, la trahison et l’abandon. Mais le temps est venu d’oublier ce sens d’instrument de torture désuet et dépassé. On devrait plutôt y voir un ange aux ailes déployées, donc un ange en ascension, lancé dans la quête de réalisation de ses rêves d’infini. Au fond, elle ne désigne rien d’autre que l’acceptation volontaire de la conscience de s’incarner dans la dimension spatio-temporelle de la réalité matérielle limitée pour accéder au plein Savoir. Par sa branche horizontale, elle illustre le passé et le futur; par sa branche verticale, elle illustre l’espace et le temps, l’Esprit et la Matière, l’Être et la Forme. Elle invite à réunir les deux dimensions dans une troisième, au centre, dans le cœur. Plus précisément, la croix désigne, par sa branche horizontale la passivité ou la réceptivité et, par sa branche verticale, l’activité ou la créativité, ce qui résume la dynamique du chiffre quatre. Elle représente ainsi l’adaptation du plan matériel (ou terrestre) au plan divin (Esprit). Elle concrétise l’idée du Principe divin, accompagné de son antagonisme apparent, la forme solide.
Pour cette raison, la croix exprime moins la passion de la crucifixion que la manifestation d’une des parties du Plan divin. Elle suggère l’harmonisation nécessaire de la force positive (verticale) et de la force négative (horizontale), exprimant, dans sa totalité, la Victoire de la Lumière sur les Ténèbres, de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine. Comme on l’a déjà mentionné, la croix, un symbole vieux comme le Monde, apparaît dans tous les aspects de la Tradition terrestre. Elle sert d’instrument de passage vers la Réalité suprême et vivante de l’Homme dressé, de l’Homme qui se tient debout, du Roi divin présent en chacun, image de la Conscience suprême qui, par l’Âme universelle, fait son offrande à la réalité matérielle dans les dimensions de l’espace et du temps pour l’habiter pleinement et l’animer sans s’y emprisonner. Autrement dit, la Conscience suprême se revêt d’une forme, de substance concrète, pour la connaître, acceptant de s’imposer temporairement ses limitations et ses tiraillements. Avec le temps, la Conscience suprême parvient à imposer à la Matière, par l’Esprit, l’aspiration qui l’amène à s’élever, dans une danse joyeuse et amoureuse.
La croix présente deux visages, le premier servant de porte qui mène au deuxième. Par son premier visage, elle figure le sacrifice sans concession de l’ego, de l’usurpateur, qui voile, par ses désirs multiples et contradictoires, les aspirations de l’âme. L’ego ne choisit pas d’être, mais de subsister par l’avoir, par la prise de possession des choses, ce qui détourne la Lumière de son but. Par son deuxième visage, elle figure la résurrection dans la conscience de l’Unité. Alors, le crucifié meurt écartelé, bras écartés, dans l’attitude de l’offrande totale. Ainsi, ultimement, la croix dépasse la notion du supplice de l’homme pour exprimer le jaillissement de sa véritable identité au terme de sa quête spirituelle. Elle désigne plutôt la clef d’or qui indique le point de contact ultime avec le centre coronal, centre de la résurrection, qui annonce l’ascension.
La croix accompagne parfois d’autres symboles. Par exemple, placée au-dessus d’un autre signe, elle indique un achèvement dans la perfection. Placée au-dessous d’un autre signe, elle indique qu’il faut produire une œuvre de conscientisation ou qu’il faut développer des facultés latentes. Inscrite dans un autre signe, elle donne l’indice d’une animation ou d’une vitalisation de la substance.
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L’apparition de la Grande Croix souligne un événement qui s’est produit le 11 août 1999 pendant l’éclipse solaire. Il s’agissait d’un alignement planétaire. La mort sur la croix éclaire la fin de l’illusion de séparation de la personnalité d’avec son Créateur. La descente de la croix rappelle le changement du paradigme limité pour permettre à la conscience d’entrer dans des états éclairés de joie, de bonheur, de béatitude et de plénitude, au lieu de justifier pourquoi on se sent trahi, abandonné, piégé, impuissant et désespéré. Il appelle à éliminer librement les croyances et les structures des prisons volontaires pour recouvrer la liberté et la souveraineté.
Le sacrifice sur la croix évoque la dissolution de l’ego, la disparition du vieil homme, dans la Lumière de la Vérité, grâce à la Sagesse acquise. Il invite à chercher à être plutôt qu’à avoir. La mort à soi-même passe par la rectification des énergies qui séparent le monde physique du Monde divin. Elle amène à proclamer la Vie divine sur la Terre dans un corps de matière spiritualisé parque qu’il est désormais relié à la Source spirituelle. Voilà pourquoi le sacrifié meurt écartelé, les bras écartés, dans l’attitude de l’offrande à la Vie totale.
La Sainte-Croix désigne un alignement planétaire dont le dernier s’est produit à la mi-juin 2008, marquant un point phénoménal d’accélération évolutive pour la Terre, pour toute la vie se trouvant à sa surface et au plus profond des mondes intérieurs. L’avant-dernier alignement du genre s’était produit à l’époque de Noé, entraînant le Grand Déluge, l’engloutissement de l’Atlantide, pour purifier l’obscurité et ouvrir une ère nouvelle.
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