neurosis

par Bertrand Duhaime – les Chroniques de la Presse Galactique

Le sentiment de culpabilité repose sur l’idée que Dieu est un Juge puissant qui peut punir ou se venger, exprimer sa désapprobation par le courroux.  Il amène à vivre dans la peur d’une sanction, voire d’une damnation, dans un état de regret ou de remords, ce qui engendre de la tension et des blocages évolutifs.   En effet, dans l’ordre de l’apprentissage, à l’École de la Vie, il s’agit d’un sentiment tout à fait vain, mais non stérile, puisque, il aggrave le jeu de la Causalité (juste retour, cause à effet ou action et réaction).  Il amène à oublier qu’il faut passer par la perfection du moment  pour parvenir à la Perfection des perfections ou à la Réalisation de l’Idéal.  Tant qu’un être gravite dans les sphères de la densité et de la dualité, il ne peut éviter de commettre d’apparentes erreurs, par manque de connaissances.  En pareil cas, toute action qu’il pose (acte, pensée, parole, sentiment ou ressenti conscients ou inconscients) engendre automatiquement une réaction de même nature et de même intensité, la répétition en augmentant les effets, ce qui rend stérile la culpabilité.  De ce fait, personne d’autre que celui qui passe à l’action n’est responsable de la répercussion positive ou négative qu’il a enclenchée, ne la sanctionne, n’impose de compensation.

La Source divine, qui est Amour pur, impersonnel et infini ne juge jamais et il exprime en tout temps la Grâce.  À proprement parler, la Justice divine n’existe pas.  Alors, pour le reste, pourquoi avoir honte d’une conduite impropre qui résulte de l’ignorance ou d’une fausse identification?  Ne vaut-il pas, à la manière de Dieu, s’aimer, mieux se comprendre, s’accepter comme on est, avec ses grandeurs et ses faiblesses, au lieu de se condamner et de se torturer?

Le Diable, Satan ou le Démon, comme l’enfer, ces notions qui pourraient porter à la culpabilité, en raison de la crainte de se perdre,  cela n’existe pas dans le Système de Dieu.  Le bien et le mal n’existent que dans la pensée, non dans les choses ni dans les expériences, puisqu’ils correspondent à des degrés divers de lumière qui aident à trouver le juste milieu, à développer son Savoir, à activer ses potentialités assoupies.  Autrement dit, le mal n’existe pas dans une réalité, mais dans la manière de la concevoir et de s’en servir, en excès ou en carence, par rapport à ses besoins d’expérience.  Dans l’Ordre évolutif, qui vise à mener un être de l’oubli total de sa réalité à la redécouverte complète, mais consciente, de ce qu’il est, il vaut mieux faire mille erreurs que de ne rien faire du tout.  Celui qui ne court jamais aucun risque n’apprend jamais rien de la réalité qui l’entoure ni de celle qui l’habite.  Ce dernier propos ne doit toutefois pas servir de justification à la répétition délibérée d’actes nuisibles à son évolution.

La culpabilité, c’est l’arme du mental, le seul et unique Grand Adversaire, qui, par la force de l’ego, tente de conserver sa suprématie sur un être qui est pourtant libre de naissance.  C’est le choix personnel un peu masochiste de ne pas se trouver digne de s’accorder une nouvelle occasion de manière à progresser dans la connaissance de lui-même.  Il faut croire que ce sentiment éclaire un blocage au niveau du cœur qui provient d’une impression de rejet ou de trahison.  Ce choix exprime une incapacité à pardonner ou à se pardonner qui maintient dans l’amertume et entretient la jalousie (l’envie du bonheur présumé et injustement mérité de la part des autres).

La culpabilité ressort de la propension aux jugements éthiques étriqués et hâtifs, surtout fondés sur l’exagération des détails.  Elle illustre un relent de perfectionnisme qui néglige de tenir compte de sa situation d’être évoluant et qui, par méconnaissance de ses moyens réels, amène à se placer la barre trop haute.  Au lieu de mener à incarner la perfection du moment, qui impose d’agir au meilleur de ses moyens et de ses connaissances, elle impose d’exprimer dans l’immédiat la Perfection des perfections.  Elle témoigne d’une incompréhension de l’Amour d’un Dieu impassible qui ne juge jamais et qui couvre de sa providence toutes ses créatures.

Le sentiment de culpabilité est vain, il garde lié à un passé stérile.  Quand une chose est faite, elle est faite!  Il ne reste qu’à harmoniser le mal apparent qu’on a fait ou qu’on s’est fait.  Les remords ne peuvent que contribuer à rendre malheureux et à donner plus de retentissement dans la rétribution de l’acte malencontreux.  Dieu ne pense jamais à se venger ou à punir: il laisse agir ses Lois immuables, impersonnelles, impassibles, neutres, qui rétribuent tous de la même manière.  Il vaudrait mieux consacrer le temps qu’on perd à se culpabiliser dans la compréhension de la manière par laquelle on peut ouvrir sa conscience à la Vérité et à l’Amour.  Pour le reste, c’est avant d’agir qu’il fallait y penser!

La culpabilité provient souvent du doute sur son droit de faire des choix.  Il se peut qu’on vive une trop grande dépendance à l’égard du regard des autres ou de Dieu ou qu’on résiste à l’Éros (la pulsion de vie).  On refuse de reconnaître la légitimité de ses pulsions originelles à cause des schémas proposés par le Surmoi collectif.  La meilleure façon de cesser de s’accuser, c’est d’accepter qu’on est aussi parfait qu’on peut l’être à chaque instant de sa vie.  Pour parvenir à la perfection, il faut accepter la perfection du moment, sinon, on s’en écarte à cause de la tension qu’on entretient par sa résistance à l’énergie du moment.

En général, on se sent coupable parce qu’on se ment à soi-même du fait qu’on n’est pas fidèle à ses engagements ou à ses promesses, d’où on ressent le besoin de se punir.  De toute évidence, on ne peut établir une relation constructive en se considérant dans l’erreur ou le manque ou en se perdant dans les regrets et les remords.  Aussi, lorsqu’on ne se sent pas bien avec soi-même ou avec les autres, on gagne à rapidement regagner sa confiance en soi, son acceptation inconditionnelle de soi, son estime de soi intégrale.

Pour se guérir du sentiment de culpabilité, on peut offrir ses peurs à la Lumière divine pour qu’elle les dissolve en son nom.  Encore, pour inverser les énergies, on peut toujours affirmer : «Je Suis un Fils de Dieu et Je Suis parfait comme Je Suis.  Jour après jour, je m’accomplis au meilleur de mes moyens et de ma compréhension.»  Si on y pense bien, il n’existe aucune raison de tolérer une situation dans laquelle on se sent déprécié, dévalué, rejeté, exclu de l’Amour divin et de l’amour tout court.

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