par Bertrand Duhaime – les Chroniques de la Presse Galactique
La majorité des textes sacrés des diverses religions reconnaissent à l’homme un droit de dominer la Nature. Sauf que cette invitation à prendre sa juste place dans l’Univers ne signifie pas qu’il soit appelé à asservir et exploiter la Nature, dont il est largement tributaire, ce qui, en plus d’être impossible, se démontrerait pour lui une véritable catastrophe. Cette expression laisse entendre que, à cause de sa position dans la Hiérarchie divine et du développement de sa raison, il doit se faire le gardien de ses frères, le serviteur du bien commun et le serviteur vigilant de Dieu à travers toutes les créatures. Car le mot domination exprime le droit du maître ou seigneur, non d’exploiter la Nature et d’exercer une prédation sur les autres créatures, mais d’exprimer une sage gérance dans l’intérêt de la planète entière. Le plus grand doit devenir le serviteur des serviteurs!
Il a été dit que l’homme est appelé à exercer sa domination sur la Nature dans le sens qu’il doit devenir le Régent afin d’engendrer un monde d’harmonie où chaque créature peut y trouver son compte. Mieux dit, il doit agir comme le serviteur de tous les êtres terrestres et il doit en prendre soin, de manière à révéler la Gloire de Dieu, en collaborant avec la Hiérarchie divine, en développant sans cesse un sens accru de son unité au Tout.
Sur la planète, l’être humain occupe une position unique en raison de sa forme complexe, potentiellement très évoluée, découlant de sa conscience qui possède une large gamme de possibilités créatrices que ne détiennent pas les autres règnes de la Nature, les devas et les élémentaux, qui sont pourtant en plus parfaite harmonie, à leur manière, avec leur évolution et leur mission. Son pouvoir de domination résulte du fait que son âme est un conglomérat de plusieurs modèles qui appartiennent à de nombreux règnes de l’Évolution.
Toutefois, son privilège de domination ne lui permet pas d’abuser de sa force, de tenter de dominer la Nature et d’inféoder ses travailleurs invisibles jusqu’à la licence. Sa domination résulte plutôt du fait qu’il est régi par la loi de l’Amour et que, en tant que tel, il détient la puissance d’établir partout la cohésion et la puissance créatrice d’exprimer une nouvelle vision conforme aux lois de la Nature et aux principes cosmiques de la Loi unique.
Dans ce contexte, l’être humain ne peut pas imposer la nouvelle vision qu’il peut élaborer à la Nature, il doit la lui communiquer et la laisser y répondre à sa manière. L’être humain ne pourra activer toutes ses énergies et révéler toutes ses potentialités que dans la mesure où il sait communier avec la Nature pour comprendre comment exercer sa domination créatrice de manière loyale, intègre, juste, équitable. Il doit être informé, connaître les conséquences de ses actes, prévoir l’effet de son potentiel amoureux, de sa compréhension et de sa capacité à obtenir la coopération de tous les êtres que ses plans peuvent affecter.
Pour l’instant, pour sa propre sécurité, les puissantes énergies de l’homme sont volontairement limitées pour éviter qu’il s’en serve mal ou à mauvais escient. Il ne pourra dominer la Terre que par l’amour et la conscience, en se démontrant innocent comme un enfant.
La soif de connaissance scientifique, donc mondaine, tue en l’être humain le sens de l’émerveillement spirituel face à la Nature. Comme il ne comprend pas la Grande Vie qui se cache derrière les formes, il se sert des éléments de la Nature au lieu de coopérer avec elle. Cette intimité audacieuse a engendré un mépris pour ses secrets ultimes. Il traite la Nature en servante et il tente de l’asservir pour ses besoins à courte vue. Il utilise ses énergies dont la Source et la finalité restent pour lui inconnues. Il examine la Nature dans tous les sens, il la défie, il la modifie, il pèse minutieusement ses preuves sur sa balance qui ne peut mesurer ses valeurs cachées. Il oublie que s’il mettait son soi en communion avec une puissance plus élevée, la Nature se plierait automatiquement à sa volonté, sans tension ni fatigue. Ainsi, il pourrait produire des miracles apparents.
Au lieu de faire de la prédation et d’exploiter la Nature, l’être humain devrait chercher à comprendre sa relation avec elle. Il en viendrait à ressentir une révérence pour tous les phénomènes de la vie quotidienne, même les plus simples. Car c’est la Source suprême, soit l’Être infini ou l’Océan de Puissance, qui est à l’œuvre à l’arrière plan de toutes les manifestations et phénomènes de la Nature.
L’homme a beau se gausser et pavoiser, ce n’est jamais que temporairement qu’il peut s’opposer à la Nature. Parce que, quoi qu’il puisse faire ou tenter, tôt ou tard celle-ci, invincible, parce que d’Essence divine, reprend toujours tous ses droits. Plus l’homme s’oppose à elle, plus sûrement il se détruit lui-même, s’éliminant de son règne. C’est le message qui lui est lancé par le chaos planétaire, les catastrophes naturelles et le dérèglement des conditions climatiques, avec l’augmentation de son angoisse existentielle.
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