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par Bertrand Duhaime – les Chroniques de la Presse Galactique

Dans le langage commun, la mort désigne la fin de la vie ou la cessation des fonctions corporelles.  Elle peut encore désigner l’être incarné quand il a définitivement cessé de vivre sur le plan matériel.  En spiritualité, la mort est plutôt conçue comme un simple échange d’énergie qui permet de naître sur un plan supérieur de conscience.  Elle représente un passage ou une transition d’un plan à un autre pour l’âme éternelle.  Ainsi, elle ne représente que l’abandon de l’enveloppe personnel, au terme d’un plan de vie, qui permet de vivre dans un autre état d’être.  Ce processus se répète d’incarnation en incarnation jusqu’à ce que le sujet réussisse à élever sa conscience au plan cosmique qui lui permet d’échapper à la Roue de la Vie et qui le rend apte à emmener avec lui, dans ses pérégrinations universelles, son enveloppe corporelle.  La mort constitue un triomphant retour chez soi, une libération, une transmutation de la force vitale.  Elle transmute la forme, transformant l’énergie d’un état à un autre.  Marquant la sortie de la troisième dimension de la Conscience cosmique, elle libère des tribulations humaines quand un être ne parvient plus à se ressourcer en énergie ou qu’il a complété son cycle d’expérience.

Au sens propre, la mort n’existe pas et ne peut pas exister puisque la vie est éternelle.  Elle désigne la modification d’un état de conscience ou d’un état de densité (matière).  Elle ne marque pas une fin définitive, mais une transition entre deux états d’être.  La mort est une illusion du mental qui se réduit à la perte d’une écorce ou d’une coquille qui permet le passage dans le monde invisible.  Ce que les gens ordinaires appellent la mort correspond au terme d’une incarnation qui présuppose une transition dans un plan plus subtil et qui implique une phase d’incubation et de germination.  Nouvelle naissance, elle désigne le changement d’état d’un plan inférieur à un plan supérieur, la transition d’un état de conscience à un autre.  Il s’agit d’un processus initiatique qui assure la naissance de l’homme nouveau.  Elle évoque un changement de conscience par lequel un être quitte le monde matériel où il vivait pour s’élever dans un nouveau royaume d’existence plus subtil.  Bien qu’elle résulte d’une négation de la vie, elle ne représente pas vraiment un désordre, mais un phénomène naturel pour tout organisme vivant dans la densité matérielle, car elle est à l’œuvre dans tout ce qui est considéré comme définitivement acquis, pour permettre le renouvellement intérieur.  Elle participe de l’éternel retour : elle amène à quitter un corps, donc à laisser un cadavre ou une dépouille, obligeant de dormir sans jamais pouvoir se réveiller dans cette même forme.  Mais il s’agit d’un sommeil passager qui n’affecte nullement l’âme et qui prépare une nouvelle naissance.  Elle parachève le passage de l’état de la banalité contingente à celui de la plénitude divine.

Il existe beaucoup de peurs concernant la mort : la peur de l’annihilation, la peur de l’oubli, la peur d’être engloutis par ce grand trou noir que l’on associe à la mort.  Comme c’est si souvent le cas dans la dimension terrestre, l’être humain a tendance à inventer des scénarii et à inverser les réalités, les présentant exactement à l’opposé de ce qu’elles sont.  En fait, la mort représente une libération, un retour à la maison, un rappel de ce qu’un être est réellement.  Lorsque la mort survient, l’être incarné retourne sans effort à son état d’être naturel.  Ainsi, sa conscience fusionne avec la Flamme de lumière qui est son identité réelle.  Les fardeaux terrestres disparaissent de ses épaules.  Résider dans un corps physique impose des limitations.  Il est vrai que l’être humain a choisi de plonger dans cet état de limitation à cause de la possibilité d’expérience qu’il avait à offrir.  Néanmoins, c’est une sensation de félicité que d’être rétablis dans son état angélique naturel.  L’ange à l’intérieur d’un être aime voler, jouir de sa liberté, explorer à volonté les myriades de mondes qui constituent l’Univers.  En effet, dans le Système divin, la Création, il y a tant à explorer et à expérimenter.  Une fois qu’une âme s’incarne dans un corps terrestre, elle perd plus ou moins contact avec cette liberté angélique et avec ce sentiment d’être illimitée.

Que se passe-t-il lorsque vous mourez? Avant de mourir, l’être incarné entreprend une démarche de séparation, une préparation dans le détachement et le lâcher-prise.  C’est une phase où il dit adieu à la vie terrestre, à ceux qu’il aime.  Ce peut être un peu difficile, selon le degré d’attachement, mais en même temps, cela offre la possibilité de réfléchir en profondeur sur ce qu’on est ontologiquement, sur ce qu’on a appris et accompli sur terre pendant sa vie.  Dans le chagrin qu’il ressent à quitter ceux qu’il aime, ce qui le relie à eux devient plus clair.  Il réalise que c’est un lien d’amour immortel.  Ce lien est si puissant qu’il passe sans effort par delà la frontière qu’est la mort.  L’amour est une source inépuisable, donnant pour toujours naissance à une vie nouvelle.  Alors, nul ne doit craindre de perdre ceux qu’il aime car c’est au moment de dire adieu que les liens d’amour inconditionnel se renforcent et reçoivent une nouvelle impulsion. Car il est certain que lorsqu’on quitte ce monde dans l’amour, on rencontrera de nouveau ceux qu’on a aimés.  Au moment opportun, tous ceux qui se sont aimés se retrouvent sans effort du fait que le plus court chemin reste toujours celui du cœur.

Dans le cas de celui qui a vécu un deuil, s’il a aimé l’être qui est parti, il peut être assuré que celui-ci reste proche de lui, au niveau du cœur.  Mais il lui appartient de ressentir la présence de celui qui est resté avec lui et de le saluer.  L’être qui a fait sa transition se sent privilégié d’avoir recouvré sa liberté, d’être délivré du doute, et il n’aspire qu’à son amour et sa tendresse qui restent accessibles en tout moment.  Lors de la phase qui précède le départ de celui qu’il aime, celui qui reste éprouve souvent des sentiments de tristesse et de perte.  Il est naturel qu’il ressente du chagrin au moment du départ d’un être aimé, comme il est naturel de ressentir un manque et d’avoir envie de sa présence physique.  Toutefois, celui qui reste devrait tenter de ressentir qu’avec son départ, c’est une porte vers une dimension nouvelle qui s’est ouverte pour lui, une dimension où la communication est de nature si pure, si claire et si directe qu’elle s’élève au-dessus des méthodes de communication couramment utilisées sur terre.  Après la mort d’un être cher, n’importe qui peut entrer en communication directe avec lui, de cœur à cœur.  De la sorte, les malentendus qui pouvaient habituellement survenir entre eux s’éclaircissent facilement dès que celui qui est resté dans le physique communique de façon honnête et ouverte avec l’autre. S’il fait preuve de pureté d’intention, son message sera toujours capté.

Lorsqu’un être meurt, il peut voir ceux qui vivent sur terre, mais dans une perspective différente.  Il devient plus tolérant, plus doux, et il ressent sentiment de plus grande sagesse.  Il ne trouve pas forcément tout son équilibre en un éclair, car il emporte avec lui des sentiments et des émotions qui nécessitent d’être harmonisés.  Il ne devient pas immédiatement parfait et omniscient dès qu’il lâche prise de la vie physique.  Mais il ne s’en trouve pas trop mal puisque, après tout, il y a encore tant de choses à découvrir de l’autre côté de la trame de la vie!  N’empêche qu’il y trouve une perspective nouvelle.  Il perçoit tangiblement la dimension d’éternité qui teinte de discernement et de respect sa vision de ce qui le préoccupait durant son séjour terrestre.  Alors, que se passe-t-il réellement pour celui qui franchit la frontière de la mort?  Après avoir dépassé le stade du chagrin, le stade des adieux, il commence à ressentir l’approche de la mort.  Son attention change de foyer.  À cause de son lâcher prise du monde extérieur, des gens, de son corps, son attention se tourne peu à peu vers l’intérieur et il se retire plus profondément du monde concret.  Sa conscience du monde extérieur faiblit, ce qui lui permet de se préparer au voyage intérieur qu’il va entreprendre.  S’il accepte consciemment la mort, il ressent être prêt pour le grand passage, prêt au détachement complet.  Pour ses proches, c’est le moment de le laisser aller puisqu’il a besoin de toutes ses forces pour se tourner vers l’intérieur et se préparer à un autre mode de vie.

Mourir n’a pas besoin d’être un processus douloureux.  En vérité, ce qui se produit alors est de nature noble et majestueuse.  Mourir devient un événement sacré lorsque l’âme se connecte à elle-même de manière plus intime.  Au stade final, celui qui meurt perçoit la dimension terrestre de manière détachée.  Il oublie les sons, les odeurs, les couleurs, les autres sensations physiques.  Sa conscience s’ouvre sur une autre dimension d’un éclat si prometteur et si accueillant qu’il devient de moins en moins difficile de s’y abandonner et d’abandonner toutes les réalités terrestres derrière lui.  Même la présence de ses proches ne le retient plus.  Il ressent l’énergie du Foyer, de Dieu, du ciel –peu importe le nom qu’il donne à cette réalité– comme si enveloppante, chaleureuse et rassurante qu’il prend facilement la décision de lâcher prise à tout, même de rendre votre corps usé et fatigué à la terre.  Dès qu’il lâche prise et trouve la paix, son âme se retire de son corps en toute douceur, de façon tout à fait fluide  De toute façon, il se sent soutenu par des forces universelles de sagesse et d’amour.  Pour celui qui meurt sans résister, son entourage immédiat se retrouve rempli d’une énergie tendre et aimante.  Lui-même, il fait l’expérience d’un sentiment indicible de soulagement.  Pour lui, il se sent libre et tout devient clair.

Alors, soudainement, il se souvient de l’omniprésence de l’amour, non comme d’une idée abstraite, mais comme d’une réalité palpable.  Sur terre, il appelait cette Source d’amour Dieu bien qu’il se fût formé une image humaine déformée de ce que ce Dieu attendait de lui.  Il s’était convaincu que le Créateur exigeait de lui des choses auxquelles, généralement, il ne parvenait à satisfaire.  Mais parvenu dans une dimension supérieure, il se rappelle de ce qu’est vraiment la volonté de Dieu : lui donner une âme, l’inspirer, lui permettre de faire l’expérience de la création à travers lui-même et se reconnaître enfin dans son apparence ou sa ressemblance.  Dieu voulait devenir humain à travers lui. Il réalise que le but de l’évolution de l’univers, c’est lui en tant qu’entité divine qui a emprunté les traits humains!  Il réalise que Dieu est la source de la Création, mais qu’il est son accomplissement.  Lui qui avait donné à la Lumière de Dieu une forme humaine découvre qu’il n’a jamais été jugé pour le fait d’avoir été humain.  Au contraire, il apprend qu’il en est honoré.   Il réalise que l’idée d’un Dieu vengeur n’était qu’une autre déformation de son mental, un retournement de la vérité suscité par la peur.  Il découvre que Dieu s’est toujours reconnu en lui vous quoi qu’il ait pu faire ou refuser de faire.   Alors, c’est toute une cargaison d’auto-jugements et de sentiments d’infériorité qui tombent de ses épaules. D’où il ne peut que recouvrer la joie originelle de revire de nouveau, de se retrouver en sécurité entre les mains de Dieu.

Peu après son arrivée dans l’Autre Monde, le nouveau venu commence à percevoir des entités de lumière qui l’entourent.  Il réalise qu’il est assisté par des guides tutélaires et par des êtres qu’il a connus, décédés avant lui.  Parfois, il se voit surpris de rencontrer des gens qu’il a brièvement côtoyés, mais qui ont touché son cœur en profondeur, se mêler à des amis de longue date et à d’autres connaissances.  Tous ceux avec qui il avait établi des liens fondés l’amour sont venus l’accueillir.  À ce moment, il devient tellement clair pour lui que les adieux ne sont qu’une illusion puisque le lien du cœur reste éternel.   Alors, il ne peut que faire l’expérience d’un sentiment de gratitude et de respect en entrant dans cette sphère de sagesse et d’amour inconditionnel.

Après son passage dans l’Au-delà, l’être désincarné passe par une phase de réajustement pendant laquelle il s’habitue à son nouvel environnement et se délivre peu à peu de son attachement à la vie terrestre.  Comme il a besoin de se réharmoniser et de s’adapter, il rencontre des guides spécialisés, affectés à cette fonction.  Le sujet œuvre toujours dans un corps, mais il sent plus fluide et plus subtil que le corps physique auquel il s’était habitué.  Ce corps prend réellement l’apparence du corps physique le plus récent qu’il a habité.   Ce n’est pas qu’il n’ait pas pleine liberté de revêtir l’apparence qu’il désire, mais il apprécie généralement, pour quelque temps, une continuité dans son apparence.  Il est également libre de créer vos conditions de vie : par exemple, il peut engendrer une magnifique maison entourée d’un beau jardin ou vivre dans un environnement naturel similaire à celui qu’il appréciait sur terre.  Il est tout à fait admis qu’il se permette de réaliser ses désirs terrestres sur ce plan, appelé le plan astral.  Il s’agit d’un niveau de conscience ou d’une sphère d’existence qui permet beaucoup de liberté créatrice, bien qu’il ressemble étrangement à la dimension physique de la terre et qu’il y soit étroitement lié.

Pour ceux qui ont eu de la difficulté à accepter la mort pendant leur séjour terrestre, la transition vers l’autre plan peut devenir.  Ils ont souvent besoin de plus de temps pour s’adapter à leurs nouvelles circonstances de vie.  Parfois, il s’écoule un certain temps avant qu’ils ne réalisent tout à fait qu’ils sont décédés.  Cela peut être le cas de ceux qui ont été affligés d’une longue maladie, qui ont de la difficulté à renoncer à l’idée d’être malade.  Ils n’arrivent pas à croire qu’ils sont de nouveau en bonne santé grâce à l’aide attentive, patiente et douce d’un guide spirituel.  Celui-ci doit parfois les aider à abandonner leur ancien corps qui peut, pour ainsi dire, coller à l’âme, sous la forme d’un concept ou d’une forme-pensée.  C’est la même chose pour les attitudes émotionnelles et les schémas de comportement : ils peuvent se répéter sur le plan astral jusqu’à ce que l’âme découvre qu’elle est libre, qu’elle peut lâcher prise et à s’ouvrir à une réalité toute neuve.  Il peut encore arriver qu’une âme reste attachée à la sphère terrestre, particulièrement par le biais de ses proches, parce que le sujet est mort subitement ou en très bas âge.  Cela peut notamment arriver en cas d’accident, de désastre ou de mort peu après la naissance, soit dans des cas où une âme particulière ne se sentait pas prête ou préparée à son départ.  Mourir dans pareilles circonstances devient plutôt traumatisant.  Bien sur, il existe un accompagnement adapté à ces cas d’âmes traumatisées.  Ainsi, tôt ou tard, cette âme parvient à accepter et à comprendre la situation, à savoir qu’il existe toujours une raison valable à ce qui semble être un départ prématuré du plan terrestre.  Autrement dit, nul ne meurt par hasard.

À mesure que le séjour d’un être se prolonge de l’autre côté du voile, son esprit s’éveille à des degrés de conscience de plus en plus vastes et profonds.  De plus en plus, il se détache des modes de pensée et de perception auxquels il était habitué sur terre.  Essentiellement, il revient de façon graduelle au cœur de ce qu’il est, une âme, véhicule de l’Étincelle divine qui lui donne vie.  Plus il entre dans cet état de conscience –ou y revient– plus il  se détache de sa personnalité terrestre et de la dimension de la terre.  Il éprouve le sentiment qu’il existe un courant d’existence qui va bien au-delà de cet aspect de lui-même.  Il se familiarise avec d’autres de ses vies passées sur terre, des incarnations où il a incarné d’autres aspects de son âme.  Il prend conscience de l’état illimité que représente l’âme et des nombreuses compétences qu’il a récoltées lors de ses pérégrinations dans l’Univers.

À partir de ce moment, lorsque des entités encore incarnées sur terre se branchent sur son âme, ils ont l’impression de communiquer avec une personne qui a grandi en sagesse et en amour spirituel.  En fait, à mesure qu’un être s’approche du noyau de son âme, il quitte le plan astral et il entre dans ce qui est appelé le plan essentiel, la sphère de l’Essence.  Après leur mort, la plupart des gens gravitent un certain temps dans le plan astral, repassant les péripéties de leur vie terrestre et réfléchissant aux nombreuses expériences qu’ils ont menées.  Dans la sphère astrale, un être peut autant faire l’expérience de la joie que de la dépression, des émotions positives que négatives.  Son environnement y reflète sa réalité psychique intérieure.  Les émotions qu’il doit harmoniser se présentent sous forme de couleurs, de paysages et de rencontres.  Tous les êtres incarnés font régulièrement l’expérience du plan astral, lors de leurs rêves, ce qui fait qu’ils sont assez familiers avec ce plan de conscience.  Dans la documentation ésotérique de l’humanité, lorsque quelqu’un évoque les nombreuses strates ou sphères de l’après-vie, de l’obscurité à la lumière, il réfère précisément au plan astral.  Dans le plan astral, chacun trouve l’occasion d’opérer le tri dans le bagage émotionnel qu’il a rapporté de sa récente vie terrestre.  Plusieurs guides aimants l’assistent dans cette tâche.  Puis, à un certain point, il lâche prise de tous ses attachements et de toute souffrance émotionnelle, devenant capable de dépasser le plan où il se trouve.  C’est alors qu’il passe sur le plan de l’Essence.  Lorsque cela se produit, il expérimente comme une seconde mort.  Il doit laisser derrière lui tout ce qui ne lui appartient pas réellement et il se permet de fusionner avec votre Soi plus vaste, son Noyau divin ou sa Monade spirituelle.  Au moment où une âme s’élève sur le plan essentiel, elle entre consciemment dans l’immense Puissance qui l’anime et il fait l’expérience de son unité avec Dieu.

Le plan de l’Essence, celui du Soi éternel ou de l’Étincelle de Lumière, est le siège de la Conscience divine d’où émane toute création.   Chacun peut se relier à ce plan, même en incarnation, puisqu’il imprègne toute chose du plan christique au plan matériel ou terrestre.  En fait, il imprègne le Cosmos entier.  À ce niveau, la Présence qu’on perçoit est celle de Dieu, une Présence pure et indifférenciée.  Chacun peut la ressentir comme un profond silence, complètement serein, mais débordant de vie, de dynamisme, de créativité.  Toute création jaillit de cette Source unique et toute création y retourne.  Lorsqu’un être atteint le plan essentiel dans l’après-vie, il est habilité à faire des choix conscients pour ce qui concerne sa prochaine destination et ses futures attributions.  Sur ce plan, il lui est possible, avec l’aide d’enseignants et de guides, de planifier une autre incarnation terrestre ou de choisir un sentier différent, selon ses objectifs.  Sur ce plan, chacun peut entendre clairement la voix de son Essence qu’il est lui-même.  C’est à partir de ce plan que tout être a consenti un jour à descendre vivre dans la dimension où il se trouve présentement.  Plus un être devient conscient de ce plan, au cours de votre vie terrestre, plus il lui devient facile de mourir en paix et, son passage complété, d’accéder au plan astral, puis au plan de l’Essence.

Comme on peut le constater, la mort n’est rien d’autre qu’une transition, l’un des nombreux changements par lesquels un être évolue dans la continuité de la vie.  La naissance représente une transition de haut en bas tandis que la mort représente une transition de bas en haut.  Qu’on y pense bien : toute la vie sur terre passe par des cycles, des traversées, des attachements et des détachements.  En effet, ce corps dans lequel une âme réside a été un jour très petit, un petit poupon bien fragile.   Pourtant son âme, d’essence divine, était déjà à l’œuvre quand on n’était que ce petit bébé.  Lorsqu’on atteint la maturité, la majorité des êtres incarnés sont happés par les exigences que la vie terrestre lui présente et ils sont exposés à la peur et au doute.  Alors, la conscience de son Noyau divin, soit de son âme, est donc repoussée à l’arrière-plan.  Pourtant, chacun a connu dans sa vie des moments où la dimension de la Conscience divine s’est ouverte de nouveau à lui, ce qui est souvent arrivé alors qu’il fallait renoncer à quelque chose et lui dire adieu.  En somme, le fait de mourir ne rapproche pas forcément du plan essentiel.  Après la mort, chacun reste sensiblement doté des mêmes attributs que pendant sa vie terrestre, bien qu’il soit doté de possibilités différentes et d’une perspective plus vaste.

Dans la «Cabale», on dit que ce phénomène universel de la mort est régi par la Séphire «Binah» qui désigne la sphère de Saturne, la Maîtresse de la Roue de la Vie et le Principe équilibrant de la Création.  Elle est également régulée par la constellation du Scorpion qui règne sur les changements et sur les pulsions sexuelles.  Dans cette perspective, la mort met un terme à un cycle de vie, servant de sas de passage pour mener à l’Autre Monde, soit à un niveau de conscience correspondant au degré d’évolution atteint.   Elle constitue un changement d’état qui permet de mieux saisir le vrai but de la vie à travers des expériences diverses.  Dans la réalité, il s’agit du passage d’une forme corporelle dense à une forme fluidique.  Alors, l’âme quitte son enveloppe matérielle usée pour se retrouver dans la Colonne de Lumière terrestre, une véritable université spirituelle, où elle séjournera dans un des vingt-et-un plans de conscience de la Maison du Père, celui qui correspond à son degré d’évolution.  Ainsi, la mort ne correspond jamais à une interruption de la vie, mais à un changement de vie.  Par ce fait, elle perd son aspect terrifiant d’annihilation éternelle.  Elle représente davantage une transmutation alchimique qu’un processus de putréfaction ou de pourrissement de la chair.  Elle n’intervient pas comme une sanction, elle éclaire plutôt un pas ou une étape évolutive à franchir.  Il s’agit d’une porte qui s’ouvre ou d’une espérance qui s’allume.  La mort fait entrer l’âme purifiée dans la Colonne de Lumière où elle amène l’esprit clarifié à s’ouvrir sur des réalités nouvelles.

En fait, lorsque l’Esprit quitte un corps, il brise la coquille de la forme inférieure et il s’élève progressivement vers l’Essence informelle.  Ainsi, la mort désigne un changement nécessaire parce que quelque chose a pris fin, ce qui n’est pas forcément la fin de la vie terrestre.  Il s’agit d’un acte de miséricorde, accordé à l’être humain, qui lui permet d’être temporairement délivré du monde matériel et de goûter à la Lumière spirituelle et à la Sagesse suprême du Royaume supérieur entre ses incarnations, jusqu’à ce qu’il quitte la Roue de la Vie pour avoir atteint sa Maîtrise totale.  Elle empêche un arrêt définitif du flux énergétique entre le Créateur et la créature humaine.  Ainsi, la mort indique toujours la nécessité de renoncer à quelque chose qui est devenu désuet, obsolète, anachronique ou dépassé, ce qui le rend stérile, donc inutile, pour obtenir une nouvelle vision qui permet de redécouvrir ce qui fait vibrer plus intensément.  Elle exprime le besoin urgent et vital de s’ouvrir pour laisser circuler la vitalité intérieure afin de connaître un renouveau.  Voilà ce qui fait dire aux Sages que l’être humain doit moins craindre le fait de cesser de vivre un jour que celui de ne jamais commencer à vivre.

En elle-même, le processus de la mort représente une expérience merveilleuse, car elle évoque le moment glorieux où l’âme retourne à sa forme naturelle, à son état normal de légèreté, redécouvrant un sentiment de liberté totale puisqu’elle est de nouveau dépourvue de limites.  À ce moment, l’âme retrouve la conscience de l’Unité, un état extatique et sublime.  De ce fait, chacun doit autant aimer la mort qu’il aime la vie puisqu’elle ne désigne une simple transition de la vie.  Elle marque le retrait temporaire et volontaire du courant de l’Esprit hors du corps.  Elle signale un nouveau commencement ou l’ouverture d’une porte dans un processus d’évolution éternelle.  Elle ne constitue qu’une des nombreuses portes par lequel passe le cycle de la vie.  Seule la conception linéaire du continuum spatio-temporel, propre à chaque être, peut présenter la mort comme un voyage sans retour, celui d’où nul ne revient et qui n’aboutit à rien.  Une telle conception place le centre de la vie, du Cosmos et de la Manifestation uniquement sur la Terre et en l’être particulier qui, apparemment, disparaît, parce qu’elle refuse la transcendance et l’aspect multidimensionnel de la vie.  Nul être ne peut s’anéantir totalement pour toujours puisque rien de ce qui est ne peut se détruire.  Tout passe et se transforme, mais tout demeure.

La mort n’existe pas, c’est une illusion.  Seule la transition fait sens, et c’est le mot qu’on-devrait employer pour décrire la nouvelle naissance qu’opère la grand passage de l’autre côté de la trame.  C’est peut-être le Sage Satprem qui a émis les pensées les plus percutantes sur ce phénomène ultime de l’existence concrète.  Il dit diversement: «La mort, c’est l’incapacité de rétablir le vrai.  Ou : Ce qui est vrai ne meurt pas, à aucun degré, et pas même au degré corporel.  Encore : La mort „c’est simplement d’être dans la mauvaise position, une mauvaise attitude. Ou une vieille habitude désastreuse. Il n’y a rien de mortel, sauf une conscience mal posée.  Ailleurs, il dit que la mort est un état chronique de fausse conscience;  que c’est l’incapacité de progrès qui fait automatiquement la mort.»  Il insiste pour dire : «La Mort est le Mensonge du monde… Une illusion nécessaire pour vaincre l’illusion de l’individualisation mentale, lui donner la force et le besoin de briser son propre piège.»  Il parvient à dire : «La mort est un changement de temps.»  Alors, il poursuit : «Il n’y a pas de différence de la vie à la mort, du matériel au non-matériel, de ce côté à l’autre: il y a une différence de la conscience à la non-conscience.»  Il finit affirmer : «Prendre conscience de la mort, c’est mourir.»  Et, comme pour conclure, il dit quelque part : «Il y a quelque chose qui prend conscience de la mort et qui meurt — qui meurt parce qu’il prend conscience de ça.  Parce qu’il glisse dans la position fausse. Mais alors il faut apprendre à oublier la mort — il oublie, la mort n’existe plus.»  Par exemple, il exprime l’avis suivant : «On ne meurt pas de cancer, jamais, on meurt de fossilisation de la conscience dans un certain type d’expérience. La mort ne s’attaque qu’à la mort.»

Quelles observations réconfortantes pour qui cherche la Vie en abondance! Alors, écoutons la conception de la Mère Mirra, la compagne de Sri Aurobindo Ghose et l’inspiratrice de Satprem: «Mais il n’y a qu’à mourir à la mort, et puis ça y est!… Mourir à la mort, c’est-à-dire devenir incapable de mourir parce que la mort n’a plus de réalité!…»  Et elle ajoute : «En poussant, je suis arrivée à cette conclusion qu’il n’y a rien qui soit vraiment la mort. Il n’y a qu’une apparence, et une apparence qui se, fonde sur une vue limitée. Mais il n’y a pas de changement radical dans la vibration de la conscience.»

Notre Maître, Janakanandâ, confirmait: «Dans toutes mes expériences intérieures, aussi loin que je sois allé et aussi haut que je me sois élevé, je n’ai jamais rencontré la mort ou quelque chose qui lui ressemblait. Je n’ai expérimenté que la Vie qui se poursuivait».  En fait, l’être humain meurt parce qu’il appelle la mort, consciemment ou pas.  Il en a fait une longue habitude, dont aucun ne doute. L’être incarné meurt, apparemment, parce qu’il se dissocie de l’Esprit, parce qu’il dissocie, à travers lui, l’Esprit de la Matière.  La mort a commencé avec la réfraction du Rayon primordial quand chaque rayon particulier a voulu tout absorber, tout s’accaparer sans partager et s’imposer aux autres, les dominer, les asservir, au lieu de chercher l’Unité primitive et l’entraide mutuelle.

La mort est un phénomène mental et psychique, non matériel!  Elle commence par la mort spirituelle qui consiste à refuser sa propre nature et son propre destin spirituels, à se sevrer d’amour.  C’est le péché contre l’Esprit qui consiste à se couper de sa Source divine volontairement ou à l’oublier négligemment. C’est le corps mental qui meurt quand il s’interpose entre la Matière consciente et l’Esprit.  Le mental devrait incarner l’Esprit, non tenter d’incarner le mental, ses projets intellectuels et affectifs. En incarnant l’Esprit, disait encore Satprem, «…la mort n’est plus. Parce que seul meurt ce qui est inconscient, sans lumière propre...»

La mort résulte de la perte du sens de l’Unité, dû à l’existence passagère que l’on croit sienne, indépendante, séparée du Tout. Cette séparation, provoquée par l’illusion des sens et le manque de discernement du mental, diviseur, séparateur, discriminateur, est cause de la croyance en la mort. La mort, c’est le processus mystérieux par lequel se retire le Souffle de Vie (la force vitale, énergie de cohésion), entraînant la désintégration de la forme rebelle.  En fait, elle annonce la naissance aux mondes subtils, comme le fœtus, sortant du corps de la mère, naît au monde physique. Rien ne meurt vraiment; tout se transforme.  Par elle, le corps physique accède à une forme de lumière incandescente, éternelle, toujours active.

André Cotty, un chercheur en métaphysique, assurait: «Loin de tuer, la mort revivifie en dissociant ce qui ne peut plus vivre. Sans son intervention, tout s’alanguirait, si bien que la vie ne se distinguerait plus, finalement, de l’image que le vulgaire se fait de la mort. Il faut s’efforcer de mourir constamment afin de mieux vivre. Cela n’implique aucune pratique d’ascétisme stérile, mais si nous voulons reconquérir notre autonomie intellectuelle, nous devons rompre avec les préjugés qui nous sont chers et mourir ainsi à notre habituelle façon de penser.»  Car c’est cela la mort, le ralentissement progressif de l’élan vital par le rassasiement, les préjugés, les tabous, les fausses croyances, les habitudes, les cercles vicieux, le sectarisme, le rigorisme, la religiosité, les stéréotypes, les principes moraux étriqués, les pulsions régressives, les valeurs et les aspirations rétrogrades.  Car la Vie va vers l’avant, vers le renouveau, dans un mouvement évolutif!

La grande Alice A. Bailey exprimait l’avis suivant: «Tant que notre conscience est identifiée à la forme, la mort gardera à nos yeux son ancienne peur. Dès que nous nous reconnaîtrons comme âmes et que nous serons capables de centrer notre conscience et de nous sentir éveillés à toute forme ou sur n’importe quel plan, à volonté, ou dans n’importe quelle direction au sein de la forme de Dieu, nous ne connaîtrons plus la mort.» Alors, nous ne gagnons rien à tenter de triompher de la mort.  Laissons plutôt la vie s’exprimer dans sa plénitude quotidienne, au point d’ignorer la mort. Nous devons croire, jour après jour, à une plus grande abondance de vie.  Nous devons, constamment, voir la vie et la vie seule.

La meilleure façon d’échapper à la mort, c’est d’apprendre à être tout simplement, c’est d’ouvrir quotidiennement sa conscience en accomplissant son devoir d’état, en s’abandonnant avec confiance à la Vie pour le reste, en relevant au mieux les défis qui s’y présentent et en acceptant de renoncer à ce qui est devenu désuet et stérile, donc à ce qui encombre la conscience. «Qui voudra gagner sa vie la perdra, qui voudra la donner la gagnera.»

Plusieurs se demandent ce qui arrive après la mort.  Les religions enseignent que l’âme se dirige vers le Ciel, l’enfer ou le purgatoire, selon la bonté de ses œuvres.  Ce sont des sanctions bien drastiques pour un Dieu amoureux et miséricordieux!  D’autres enseignent que l’âme individuelle se replonge pour un temps dans l’Âme cosmique, sans perdre son identité, mais seulement ses sens objectifs, sans conscience du temps et de l’espace.  Elle s’y reposerait un moment, le temps de se couper de ses préoccupations futiles antérieures, et armée d’une nouvelle force et d’une nouvelle motivation, elle se réincarnerait, selon un cycle presque immuable.

C’est une solution bien séduisante, mais nous préférons écouter la parole de Jésus qui assure qu’il y a bien d’autres demeures à explorer dans la Maison du Père.  En conséquence, pour nous, à la transition, l’âme quitte le monde visible et continue à se manifester sur le même plan psychique qu’elle a atteint avant son passage.  Alors, elle poursuivrait son évolution, dans d’autres sphères, à partir du degré de conscience qu’elle a acquis.  Pour nous, une vie bien menée suffit à explorer tous les dynamismes de la Matière.  Seuls les Maîtres de compassion peuvent rester liés, pour servir leurs frères, à la sphère terrestre.

Tous les Maîtres s’accordent pour dire que si l’être humain savait ce qu’est véritablement la mort, une transition, une naissance à un monde nouveau, une délivrance de la douleur et de l’attraction grossière, il ne pourrait plus jamais en avoir peur.  D’autant plus que la frontière est tellement ténue que l’être ne prend même pas conscience de ce qui vient de lui arriver.  Le plan: éthérique, le premier plan auquel accède l’âme est tellement semblable au plan matériel, à part sa légèreté, que l’être ne s’y sent pas trop dépaysé. Imaginez la faculté de se déplacer à la vitesse de la pensée, de passer à travers les obstacles concrets, la sensation de se sentir libre et subtil, d’être délivré de toute possibilité de douleur!  Mais pas de la souffrance psychique, cependant.

En revanche, l’être sent un certain désarroi de ne plus pouvoir communiquer avec ses proches et ses amis comme il le faisait avant, comme il se sent plutôt perdu dans son orientation, ne pouvant plus compter sur les informations de ses sens concrets pour le diriger.  Donc, il vaut mieux compléter sa réalisation sur la terre que dans l’invisible, car on peut y compter sur moins de moyens d’information, ce qui retarde l’évolution.  D’autant plus que ce certain état de béatitude et de libération qu’on y éprouve peut favoriser une certaine léthargie dans son désir évolutif.  L’être est porté à se complaire assez longuement dans son nouveau ciel avant d’en chercher un autre.  Mais tout être sincère y trouvera rapidement des Guides sûrs, s’il les appelle, qui lui indiqueront la voie vers la Lumière.

La mort marque définitivement un passage à un nouvel état d’être dont la première conséquence est l’abolition des limites physiques, donc l’impossibilité de souffrir dans un corps.  Mais l’être peut encore souffrir dans son âme.  En effet, immédiatement après la transition, le sujet se retrouve dans son corps éthérique, à moins qu’il ait atteint un très haut degré de conscience, niveau auquel il ira alors s’assimiler directement.  Pour un à trois ans, l’être ordinaire gravite autour de la sphère terrestre, dans son corps éthérique, puis astral, avant de s’éloigner sur les autres plans.

Toutefois, l’être qui n’a pas dépassé, en conscience, les plans grossiers (éthérique, astral et mental) s’expose, semble-t-il à bien des tourments.  Après la vision panoramique de sa vie, rapide comme l’éclair, il décide lui-même d’aller rejoindre le lieu le plus apte à purger la rétribution de ses erreurs, de ses attachements et de ses emprisonnements, soit les séquelles de son égoïsme.  Il doit éprouver la purification du feu intérieur, intense, avant de reprendre sa trajectoire évolutive, jusqu’au complet épuisement des réactions des pensées mauvaises qu’il a entretenues, des paroles malencontreuses qu’il a proférées et des actes erratiques qu’il a posés au cours de sa vie.  Il nettoie ses filtres et élimine ses scories.  Mais cette épreuve ne dure que le temps de sa purification.

À sa transition, l’être peu évolué, qui est passé au tribunal de sa Lumière intérieure et perçoit clairement les égarements de sa vie, peut également éprouver un puissant remords d’avoir gaspillé ses énergies et d’avoir perdu son temps à manifester des buts futiles.  Aux niveaux inférieurs où il gravite, il peut aussi se retrouver en butte aux assauts des entités instinctives et maléfiques qui y habitent, incapable d’aller se réfugier dans un véhicule physique, pour se protéger et échapper à leurs attaques.

Voilà pourquoi l’être incarné doit, dans cette vie même, élever sa conscience au plus haut niveau qu’il peut pour accéder au moins au plan mental supérieur, où n’habitent que des êtres affables, bénéfiques et tutélaires.  On acceptera peut-être les conceptions qui précèdent si on compare la mort à l’état hypnagogique ou de sommeil avancé.  Pour les Maîtres, le sommeil profond correspond à une petite mort quotidienne.  L’être harmonieux fait alors des songes agréables, parce qu’il s’élève dans les plans supérieurs, empreints de félicité.  L’être angoissé ou inquiet fait des cauchemars parce que, par sa tension psychique ou émotive, il ne peut dépasser le plan astral.  Quelle sensation de bien-être qu’un sommeil profond et réparateur, rempli de songes inspirants!  Quel drame que des cauchemars atroces par de longues nuits agitées!

Mais, après avoir reposé le corps, le sommeil restaure toujours l’énergie mentale et nerveuse.  L’être transité, qui a atteint des plans élevés, éprouve la même sensation de libération que pendant un sommeil serein et le même état agréable que dans des songes vivifiants.  Le trépassé qui gravite dans les sphères denses de l’attraction terrestre éprouve la même sensation d’angoisse que pendant un sommeil nerveux et le même état de panique que pendant un cauchemar.  En fait, que faisons-nous la nuit? Pendant deux heures environ, notre corps se repose et se régénère.  Le reste du temps, nous allons, dans divers plans invisibles et subtils, accomplir l’équivalent de ce que nous avons fait au cours de la journée.  Nous allons coopérer avec notre âme, d’où le rêve se définit comme la communication symbolique de l’âme sur ce que nous avons *fait au cours de la nuit ou sur ce que nous nous sommes préparés pour la journée qui vient.

Chez l’être sain, harmonieux, équilibré, la transition, si elle doit se produire en quittant le véhicule physique, s’opère aussi doucement que l’entrée dans le sommeil.  Ne dit-on pas d’un être cher qui s’éteint qu’il dort du sommeil du juste ou qu’il est entré dans le sommeil éternel.  Il ne dort pas vraiment, il agit dans l’invisible.

Mais puissent ces propos ne pas apparaître comme une apologie de la mort et motiver les êtres suicidaires à songer aller y trouver une quelconque quiétude durable.  À part de très rares exceptions, que nous n’avons pas à expliquer ici, parce qu’elles n’incluent pas le commun des mortels, le suicide est une erreur monumentale et une catastrophe.  Qu’est-ce que le suicidé cherchait-dans la mort?  L’anéantissement, l’anesthésie de ses souffrances ou une paix illusoire.  Eh bien, c’est ce qu’il obtient.  Dès son acte posé, il entre dans une profonde léthargie, apparent à un état comateux très profond, dont il ne sort, bien souvent, qu’après des millénaires.

Lorsque le suicidé retrouve ses moyens et sa conscience, il n’a pas le moindrement évolué.  Il se retrouve dans l’état de conscience qu’il avait atteint au moment de sa transition, confronté aux mêmes problèmes qu’il avait développés en lui.  Il erre donc dans la solitude et l’amertume pendant des années avant de trouver un Guide tutélaire qui lui indiquera la voie à suivre.  Et ce Guide tardera d’autant à se présenter que l’être est passé de l’autre côté dans un état de désespoir, de dépression, de vindicte, de découragement ou d’agressivité.  Les êtres qu’il a connus sont partis bien loin, car, eux, ils ont évolué, pendant les siècles d’ankylose qu’il a vécus t dans son néant fictif.

Quelle solitude l’habite, quel néantement l’entoure!  Complètement isolé et perdu, il doit trouver, par lui-même la solution à ses problèmes.  Pis encore, à cause de son manque de confiance en Dieu et dans la Vie, il reçoit tout le choc en retour de son geste arbitraire et insensé, devenant un ange noir, une âme vendue, de façon tacite, au Malin.  Le suicide constitue un péché contre l’Esprit, le péché le Plus grave que l’homme puisse commettre!  S’étant complètement coupé de Dieu, par son geste de révolte ou de désespérance, au surcroit en raison de problèmes qu’il s’est lui-même attirés par son ignorance ou son manque de respect des lois, sanctionné par la Loi de causalité, il aura bien du mal à se tirer des griffes de Satan.  Le suicide n’est à peu près jamais légitime et il engendre des tourments bien plus graves que ceux que l’on s’est créé de son vivant par incompréhension des lois et des dynamismes de la Vie.  Du reste, depuis peu, par décret divin, celui qui commet le suicide ne peut plus se réincarner sur la Terre.  Ceci ne doit pas laisser entendre que tous les cas de suicide doivent être cosmiquement réprouvés.

Dans un autre aspect qui a trait à la mort, il ne sert de rien d’essayer d’entrer en communication avec les défunts.  Cela est possible, mais reste vain.  «Laissez les morts enterrer les morts et les vivants s’occuper des vivants.»  Parmi nombre de significations, cette injonction de Jésus rappelle la futilité de cette entreprise. Le monde des vivants est gouverné par ses propres lois et sa propre hiérarchie.  Si on n’a pas réussi à y trouver un Guide sûr, il y a peu de chance qu’on en trouve un dans l’invisible.  Il existe un Seuil infranchissable entre les divers mondes et on ne peut le franchir qu’en en maîtrisant la technique, l’état de conscience et le mot de passe.

Les défunts n’ont pas le droit d’interférer dans les affaires des vivants, à moins d’autorisation très spéciale, donnée de façon rarissime.  Si les vivant ont leurs Guides, qu’ils n’ont qu’à trouver par un appel sincère, il en est de même pour les transités.  Sans compter que, comme le disait un Maître, à quoi sert de transiger avec des intermédiaires de Dieu quand nous pouvons obtenir tout l’aide et la lumière dont nous avons besoin de Dieu-en-nous.  Si nous ne réussissons pas à établir cette communication, il y a bien peu de chance que nous puissions en obtenir d’autre avec l’invisible.  Si une entité semble nous répondre, il ne s’agira sûrement pas de celle que nous invoquons, mais d’un être involutif et instinctif, ratoureux, souvent séduisant, mais mesquin, mensonger et perfide, qui plane dans les bas niveaux de l’astral, incapable, à cause de son niveau de conscience grossier, de s’élever plus avant dans les plans supérieurs.  Il pourra nous donner quelques messages vrais et salutaires, pour mieux nous séduire et nous méduser, mais, tôt ou tard, il nous entraînera dans sa fourberie et son égarement.

Lorsque nous acceptons l’influence d’une entité invisible d’un plan grossier ou inférieur, il se trace entre elle et nous un canal subtil par lequel elle peut longuement nous parasiter, nous hanter, sucer nos meilleures énergies, établir sur nous son ascendant, ce qui peut conduire à l’angoisse, à la dépression, à l’obnubilation mentale, à l’obsession psychique, même à la folie et à la propension suicidaire! Abstenons-nous de telles communications.  C’est notre meilleure protection contre l’imposture et la désintégration!

Que peut-on encore dire d’utile sur la mort?  Rien d’autre que toute question qui y touche est stérile, ne contribuant qu’à nous extraire du présent, de l’ici et maintenant.  Ces réflexions ne visaient qu’à satisfaire, de façon élémentaire, la curiosité intellectuelle pour permettre au mental de s’investir ailleurs de façon plus pertinente.  Vivons et vivons bien, la mort s’effacera d’elle-même.  L’immortalité, même physique, n’est pas un mythe ni l’apanage d’une élite, comme Jésus en a témoigné en disant : «Détruisez ce Temple, et je le reconstruirai en trois jours.»  Effectivement, au troisième jour, il est ressuscité dans son corps de Gloire. C’est-à-dire qu’il a simulé le sommeil ou la mort, le temps de bien répartir son énergie vitale dans tout son corps et de rehausser son niveau vibratoire, puis il est réapparu parfaitement illuminé.  À titre de Maître de notre époque, Jésus n’est pas venu nous enseigner ou nous démonter l’impossible: il est venu nous révéler un état idéal accessible à tous. Si Jésus s’était incarné dans un corps différent du nôtre et avait vécu de prérogatives qui le soustrayaient à nos lois, comment aurait-il pu se présenter comme le modèle à suivre et à imiter?  Réfléchissons un peu!

Jésus, qui communique encore sporadiquement avec les Maîtres de notre planète, sous le nom de Sanandâ, en tant que leur Chef incontesté, se dit peu fier de la manière que nous avons interprété ses enseignements et ses démonstrations.  Il déplore grandement qu’après l’avoir crucifié, nous l’ayons placé sur un autel et l’adorions, le situant à un niveau inaccessible. Dieu seul, qui ne les demande pourtant pas, est  digne de notre adoration!  Aucun de ses messagers ne compte sur autre chose que notre compréhension de son message et sur notre dévotion à l’appliquer.

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