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par Bertrand Duhaime – les Chroniques de la Presse Galactique

On définit la joie de vivre comme la satisfaction d’être ou d’exister, mais il s’agit bien davantage de l’état de celui qui répond à la pulsion de vie et désire expérimenter toujours davantage.  Car, pour arriver à vivre pleinement, il faut d’abord avoir envie de vivre, faire la différence entre exister, survivre et subsister.

Puisqu’il s’est incarné pour apprendre, aucun être humain perdu dans la dualité de la matière ne parviendra à y vivre parfaitement heureux.  D’une part, il ne parviendra jamais à éteindre complètement cette nostalgie du Paradis perdu,  dans lequel il ne se trouve plus, cette sensation que, à un certain degré d’intensité extrême, on appelle le mal de vivre.  D’autre part, à cause de son manque de connaissance et de conscience, il ne parviendra pas de sitôt à éviter tous les ennuis et les imprévus désagréables du quotidien.  Pour ces raisons, le goût de vivre ressort d’abord de la manière d’aborder l’expérience de l’incarnation.

Vit celui qui est ouvert à l’être plutôt qu’à l’avoir, celui qui met l’avoir au service de l’être.  Voilà un énoncé bien prosaïque et ambigu, mais il appert que la tension et l’éveil révèlent un intérêt pour la vie.  Nous ne parlons pas ici de la tension au sens de stress, mais au sens d’appétence et de motivation.  Les expériences de la vie suscitent toujours une tension nerveuse.  Toute tension nerveuse n’est pas mauvaise.  La tension qu’engendre l’intérêt stimule toujours l’attitude créatrice.  Elle invite à trouver des solutions dans le présent.  Mais il faut surveiller cette tension pour voir à ce qu’elle ne dégénère pas en blocages énergétiques.

L’organisme physique développe toutes ses énergies créatrices dans l’enthousiasme.  Aussi, si on n’aime pas son travail (ou ce qu’on a à faire), on peut toujours choisir de le faire avec amour, situant ses activités dans une perspective de collaboration évolutive.  Il n’y a pas de sot métier, tout a son sens, rien n’est inutile.  Mais, si on n’y parvient pas, il vaut mieux en changer.  La tension dirigée donne de l’élan, du ressort.  Le goût de vivre ne s’improvise pas, il se développe, par l’invention, dans la détente et la concentration.

Mais, à bien y penser, comment peut-on aimer la vie si on ne sait pas quel rôle on y joue, si on n’y trouve ni but ni raison, si on agit comme un automate, si on donne tout ce qu’on a, si on ne pense qu’aux autres, si on se subordonne aux attentes des autres, si on ne suit que les conseils d’autrui, si on doute toujours des opinions d’autrui?  Une pièce de puzzle ne tient bien qu’à sa place et ne donne un bon effet que là.  De même, ici-bas, le goût de vivre résulte d’un mode de vie qui implique l’ordre et l’harmonie.

Pour être heureux, faut-il donc devenir stoïque, épicurien, indifférent?  Autrement dit, faut-il se fermer à toute peine et à toute joie ou faut-il épuiser tous les plaisirs dans leur extrême raffinement?  Il ne faut jamais chercher à masquer son ennui, il faut en trouver la cause et y pourvoir.  Dans la question qui précède, la vérité se situe dans le juste milieu: un peu de tout sans abus.  L’être humain a le droit de posséder des biens et de vibrer.

En fait, le bonheur résulte de la réceptivité à toutes choses dans un détachement qui n’empêche pas de participer intensément à la vie.  Il commence par l’aptitude de s’insérer dans le présent en oubliant largement le passé et l’avenir.   Chacun doit profiter de toute circonstance présente pour vivre pleinement l’expérience en cours.  Gaie ou triste, on peut y garder une pensée constructive et en tirer le meilleur parti.

Pour tout dire, il faudrait comparer le bonheur à un escalier dont il faut gravir une marche à la fois.  Ce qui est à vivre, c’est ce qui se produit dans l’instant pour en tirer la quintessence.  Il faut savoir établir ses priorités en déterminant ce qui agresse dans l’immédiat pour y trouver le plus rapidement une solution constructive.  Car ce qu’on ne règle pas empire par accumulation et complication.  Il faut également croire que tous ses désirs légitimes sont réalisables.  Cela donne des ailes.

Quelqu’un a dit : «Demandez et vous recevrez..»Même qu’«avant même que vous ayez demandé, vous avez déjà reçu…»  Mais a-t-on demandé?  A-t-on demandé ce qui importe le plus?  Sait-on ce qu’on veut pour savoir quoi demander?  Sait-on jouer au solliciteur importun?  A-t-on douté du droit d’obtenir ce qui constitue son bien?  Vit-on plus pour les autres que pour soi?  Sait-on se détacher du regard des autres et de leurs attentes qui amènent à se dépersonnaliser?    Est-on trop perfectionniste ou trop porté à la performance?

On gagne à vivre dans la simplicité.  On gagne à s’accepter avec ses grandeurs et ses faiblesses.  On gagne à s’aimer comme on est.  On gagne à se donner du bon temps.  On gagne parfois à perdre son temps pour le plaisir de le faire, surtout pour apprendre à s’autoriser à le faire?  On gagne à savoir rester à l’écoute et à laisser la vie couler à travers soi, car on retrouve rapidement le goût de vivre.  Commençons par saisir le fil d’Ariane dans le présent, tenons-le bien serré et nous parviendrons tôt ou tard à la salle des trésors, au bout du labyrinthe!

Le goût de vivre ne découle pas d’une aptitude particulière, il surgit d’abord de sa manière d’aborder la vie en sachant la prendre du bon côté et en situant tout dans la juste perspective.  Il ne faut pas attendre d’être menacé de tout perdre pour le retrouver.  Quand on connaît son but et qu’on a clarifié ses projets, on ne peut qu’être rempli de motivation à les atteindre comme on ne peut que vivre dans l’enthousiasme.  Il s’agit de savoir combler ses besoins et ses aspirations sur tous les plans : dans l’ordre du corps t de l’âme, bien uni à son Esprit divin.

Celui qui sait que tout sert, que toute expérience, agréable ou désagréable, le rapproche du grand but qu’il s’est fixé à l’origine, dans la mesure où il reste inséré dans le moment présent, celui-là ne peut qu’aimer la vie et vivre dans la joie.

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