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Le monde connu est la manifestation de l’Énergie cosmique qui se densifie dans différentes formes.  Ces manifestations comprennent les solides (minéraux), les liquides et les gaz.  À leur tour, ceux-ci élaborent des formes plus complexes comme les végétaux, les animaux et les êtres humains.

La loi de l’Échange est le fondement qui rend l’élaboration de toutes ces formes d’existence possibles.  Le soleil réchauffe, la nourriture que chaque être absorbe le nourrit, les excrétions des formes vivantes retournent à la terre pour l’alimenter.  On peut prendre l’exemple du gaz carbonique que l’on expire que les plantes s’empressent d’absorber.  L’échange est une nécessité et nul ne peut échapper à sa loi : elle agit par ce qu’on appelle le besoin et chaque être trouve le signal de l’échange complété dans la satisfaction.

Tout besoin exprime la nécessité d’un échange.  Celui qui ressent la soif sait que son corps a besoin de faire un échange avec l’eau.  Celui qui ressent la faim a besoin de prendre de la nourriture pour conserver son corps intègre.  Celui qui ressent de l’angoisse exprime qu’il a besoin d’assimiler de nouvelles connaissances, de faire une prise de conscience.  Car, si l’être humain éprouve de l’insatisfaction et de l’inquiétude, c’est qu’il est en phase de réalisation.  Chez un être, ses pensées du moment développent en lui un état particulier et il transforme sa vie à mesure qu’il invite des pensées nouvelles et qu’il laisse aller les anciennes qui ne lui servent plus.  C’est un placard qu’il révise sans cesse.  Hélas, souvent on trouve des gens qui empilent les vieux vêtements qui ne leur serviront plus jamais parce qu’ils s’attachent à ces articles et qu’ils hésitent longtemps avant de s’en défaire.  Pourtant, les vieilleries occupent beaucoup de place dans leur domicile sans remplir aucune fonction.

La loi de la Semence et de la Récolte résulte de la polarisation.  Qui sème des graines de carottes récolte des carottes;  qui sème le calme récolte le calme.

Cette simple observation devrait servir de fondement à l’œuvre d’éducation.  L’éducation qu’on mesure à l’acquisition d’un diplôme demeure une grande illusion.  Pour vraiment comprendre la loi de l’Échange, il faut mener des expériences qui ouvrent la conscience.  Cela requiert beaucoup de patience et de persévérance, beaucoup de discipline et d’intériorisation dans le silence.

Pour un temps, l’être humain vit dans un état d’éparpillement qui résulte d’un état de conscience superficiel : alors, les problèmes surgissent et il fait l’expérience d’états d’angoisse et de confusion.

Mais c’est à partir du moment où la désillusion se manifeste qu’il commence à réfléchir afin de comprendre le sens de la vie.  Alors, il découvre qu’elle exprime le résultat ou la moisson de la semence.  S’il ne réagit pas, il continue de vivre sans comprendre ce qui lui arrive, même qu’il passe sa vie entière dan l’ignorance.

Le bonheur ne représente pas un mythe uniquement inhérent à la vie future.  Il est possible à celui qui élimine les conditionnements négatifs qu’il a développés de vivre heureux dès maintenant.  S’il attend le moment de sa mort pour faire la lumière, il mènera une vie obscure et il attendra en vain d’être heureux.

Chacun doit entrer dans la conscience qui émane de l’entendement intérieur pour comprendre le sens de la vie et le rôle qu’il est appelé à  jouer pour vivre dans l’harmonie et récolter la paix.  Il doit comprendre que le but premier de la vie est l’évolution de la race et qu’il peut participer à cette transformation qui apporte l’harmonie dans tous les êtres.  Il doit apprendre à transformer les ses conditions extérieures et celles de ceux qui l’entourent en se déprogrammant des idées fausses.  Il doit réensemencer dans les consciences des objectifs constructifs s’il veut récolter un développement qui soit garant du progrès.

Nul ne peut considérer son but comme stable puisque les conditions de vie changent et que son évolution lui confère des perceptions nouvelles qui le portent à changer le but qu’il s’était antérieurement fixé.  Chacun devient plus éclairé et, de ce fait, il cherche une orientation nouvelle à la hauteur de ses découvertes ou de ses connaissances.  Ce qui a apporté de la satisfaction pour un temps perd de son intérêt à un moment où l’autre.  Toute expérience vécue sert de pont menant à une nouvelle expérience, ne marquant jamais le terme de la route.  C’est ainsi qu’un être s’achemine vers des réalisations nouvelles.  Il peut lui arriver de croire régresser ou que l’évolution, restant imperceptible, ne se produit pas vraiment, mais il n’existe nul recul véritable, tout propulse d’un pas vers l’avant. Les circonstances forcent à faire un échange constant avec le reste de l’Univers sur les plans physique, psychique, éthique et spirituel.

Nul n’est isolé.  «Nul n’est une île», a dit Thomas Merton.  Chacun vogue sur une mer remplie d’expériences variées dont il ne peut se dissocier : il vise son but et il investit sa vitalité dans le Tout et dans la Source unique qui alimente ce Tout.  L’existence de chacun exprime une relation avec une pensée maîtresse à la manière que les abeilles forment un essaim.  L’essaim, composé de plusieurs insectes de la même espèce, ne forme qu’un corps dirigé par une reine.  Une pensée maîtresse dirige tous les êtres.  Voilà ce que signifie l’expression «évolution de la race».  Il s’agit de ce besoin impérieux de réunir les pensées des êtres dans la direction éclairée de la pensée maîtresse par une éducation rationnelle, illustrée, démontrée et manifestée par l’édification de cette race nouvelle qu’évoquent les Sages.  Cette œuvre devient possible par la loi de l’Échange et dans l’amour universel et désintéressé de tous les êtres.

Janaka-anandâ

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