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Par Le veilleur

Bien moins médiatisée que la tentative de coup d’état Ukrainienne, une tentative similaire de déstabilisation du gouvernement Maduro – le successeur élu démocratiquement par les urnes – est en cours depuis plusieurs semaines. Hier, trois généraux soupçonnés de conspiration ont été arrêtés dans le cadre de cette tentative de coup d’état. En voici la description dans un article de almanar.com : « Venezuela : arrestation de trois généraux soupçonnés de conspiration »

 

Trois généraux vénézuéliens soupçonnés d’avoir voulu « se soulever contre le gouvernement » ont été arrêtés, a annoncé mardi le président Nicolas Maduro, soumis à plus de six semaines de contestation dans la rue.« Nous avons arrêté trois généraux de l’armée de l’Air qui faisaient l’objet d’une enquête (…) Trois généraux qui prétendaient se soulever contre un gouvernement légitimement constitué », a déclaré M. Maduro lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union des nations sud-américaine (Unasur), à Caracas.

 

« Ces militaires ont des liens directs avec certains secteurs de l’opposition », a poursuivi le président socialiste.

 

 

Les trois hommes ont déjà été présentés devant un tribunal militaire, selon le président qui a ajouté que « la tentative de coup d’Etat » avait été découverte grâce « à la conscience d’officiers » venus « dénoncer un appel » à prendre les armes.

 

« Ce groupe arrêté a des liens directs avec des secteurs de l’opposition et disait que cette semaine serait la semaine décisive (…) C’est une guerre psychologique », a dénoncé le successeur contesté du charismatique Hugo Chavez, décédé en mars 2013. M. Maduro s’exprimait devant les ministres de l’Unasur réunis pour tenter d’instaurer un dialogue entre le pouvoir et le reste de la société vénézuélienne afin d’en terminer avec les troubles fomentés par des groupes soutenus par les Etats-Unis.

 

Un mécanisme bien huilé…

 

La recette utilisée reste la même, identique à celle utilisée en Ukraine récemment, ce qui explique probablement aussi son échec. Des mercenaires armés et autres nationalistes à la solde des états mondialistes viennent rejoindre les rangs des plus farouches opposants au gouvernement en place, semant un désordre organisé, ouvrant ainsi la voie aux groupuscules extrémistes qui profitent de cette aubaine pour alimenter un mouvement révolutionnaire aux motifs plus que douteux.

 

Les motifs sont toujours géostratégiques et économiques, et les instigateurs de ce complot ont probablement et judicieusement estimés qu’il serait plus aisé de s’en prendre à Nicolas Maduro qu’à son prédécesseur, Hugo Chavez, personnage emblématique et populaire, décédé dans des circonstances douteuses en 2013. A ce propos, des ONG telles que Amnesty International (organisation de défense des droits humains) participent honteusement à la désinformation.

 

La banque des pays du BRICS concurrence la Banque Mondiale et le FMI.

 

Discréditer et donc faire plier un pays dont le gouvernement s’affiche clairement comme étant anti-mondialiste est en soi profitable aux vautours pilotant le nouvel ordre mondial, mais ce prétexte à lui seul n’est pourtant que l’arbre qui cache la forêt. La vraie raison semble être la mise à sac des pays du groupe des BRICS qui menace sérieusement l’hégémonie du système économique déjà vacillant de l’empire, à savoir la banque mondiale, et le front monétaire international (FMI).

 

Le BRICS est un acronyme qui désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent en sommet annuels, à savoir Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Les cinq pays composant le BRICS sont pour la plupart considérés comme des grandes puissances émergentes. Ils comptent 40% de la population mondiale et devraient assurer 61% de la croissance mondiale en 2015 (selon le FMI), et leur place dans l’économie mondiale croît fortement : 16% du PIB mondial en 2001, 27% en 2011 et d’après des estimations, 40% en 2025. En 2011, le BRICS totalisait un PIB de 11.221 milliards pour près de 3 milliards d’habitants !

 

Un rapport publié en 2003 par deux économistes de la banque d’investissement Goldman Sachs (sic) tendait à montrer que l’économie des pays du groupe BRIC allait rapidement se développer, et que le PIB total des BRIC devrait égaler en 2040 celui du G6 (États-Unis, Japon, Royaume-Uni, Allemagne, France et Italie). Ce même rapport annonce que, regroupés, les BRIC pourraient faire contrepoids au G8 (dont la Russie fait pourtant déjà partie, ce qui explique également pourquoi Poutine se moque de la récente sanction concernant sa présence à ce même sommet…).

 

Selon wikipédia, les pays composant le BRICS devraient dans un avenir proche renforcer davantage leurs coopérations économiques en échangeant les ressources naturelles et technologiques. Le Brésil et la Russie produisant du pétrole et du gaz naturel, tandis que la Chine et l’Inde sont en plein processus d’industrialisation qui nécessite beaucoup d’énergie. Pendant ce temps, l’Afrique du Sud, elle, extraira de ses mines des métaux et d’autres minéraux.

 

Un empire à bout de souffle

 

De leur coté, les Etats unis dont l’économie chancelante ne tient debout que grâce à des planches à billets qui tournent en boucle, va devoir faire face très prochainement à l’éclatement de bulle de schiste (gaz, pétrole) qui ne peut être que momentanément repoussée par de nouveaux accords énergétiques avec l’Europe, accords traités en ce moment dans le cadre du « traité transatlantique », et coïncidence inouïe, largement favorisés par les récentes « sanctions », elles mêmes largement médiatisées par les torchons habituels qui se veulent journalistiques.

 

Vous commencez à comprendre les réelles raisons de la tentative similaire de coup d’état en Ukraine ? D’une part la position géographiquement stratégique d’un pied a terre militaire américain en Crimée, et donc aux portes de l’ex URSS, et d’autre part un prétexte à des sanctions économiques envers une nation qui pèse lourd dans le système économique des BRICS : La Russie…

 

Ce qui est étonnant, ainsi que potentiellement révélateur, est la multiplication soudaine de ces tentatives de déstabilisation, alors que les Etats unis sont habituellement méthodiques dans leurs tentatives d’ingérence auprès des nations qu’ils veulent fédérer (Irak, Lybie, etc). Je peux me tromper, mais attaquer à visage découvert, et sur plusieurs fronts à la fois, tend pour moi à indiquer qu’ils savent leur fin proche et tentent désespérément dans un dernier soubresaut, de se défaire de leurs adversaires qui font désormais front au nouvel ordre mondial, et menacent de reléguer la suprématie américaine à de l’histoire ancienne !

 

La Russie vient très récemment de signer un accord avec la Chine pour la fourniture de gaz naturel par la société Gazprom, et a menacé les Etats unis de se désolidariser du dollar américain (chose qu’ils vont probablement et logiquement faire de toutes manières), alors que de son coté, Pékin se débarrasse massivement de son stock de dette américaine après avoir annoncé qu’elle allait cesser d’acheter du dollar américain. Donc, sans vouloir faire un mauvais jeu de mots, ça « sent le gaz » pour Obama !

 

La tentative Ukrainienne ayant été magistralement stoppée par Vladimir Poutine, et celle Vénézuélienne semblant prendre le même chemin, il faut s’attendre théoriquement à de nouvelles exactions de la part des Etats unis dans des pays membres de la BRICS, après tout, « jamais deux sans trois » non ? Oui mais voilà, ils prennent conscience que plus personne ne veut avaler leurs couleuvres depuis que leurs manipulations ont été mises au grand jour, et c’est la que la suite des évènements peut devenir dangereuse.

 

Dangereuse, à l’image d’un prédateur blessé se retrouvant acculé dos au mur, et qui est capable dans un élan d’agressivité, de sortir une dernière fois toutes ses griffes dans un baroud d’honneur suicidaire, et nous savons tous quels risques cela peut signifier…

Source: http://www.le-veilleur.com/