par Bertrand Duhaime
La motivation désigne l’ensemble des motifs ou des raisons d’ordre intellectuel ou psychique qui expliquent et justifient un acte. Il s’agit du facteur conscient ou inconscient qui incite un individu à agir de telle ou telle façon ou à poursuivre tel ou tel but. En fait, la motivation évoque le processus qui règle un engagement en vue d’une activité précise et qui empêche de ressentir davantage l’effort que l’intérêt pour la réussite. Car, pour qu’il y ait de la motivation, il faut qu’il y ait de l’intérêt, puisque celle-ci représente la flamme intime qui empêche d’abandonner avant le terme. Elle détermine l’orientation d’un comportement précis à partir d’un but spécifique enviable. En spiritualité, on la considère comme l’élan naturel de l’âme ou du vouloir qui jaillit de l’âme et qui pousse un être en avant, lui inculque le désir de servir et de s’accomplir, l’amenant à agir pour agir, détaché de tout résultat de son action. Elle est à l’origine de l’aspiration à atteindre un but, un idéal. Ce qui importe, c«’est que, sans elle, rien ne peut s’accomplir, dans aucun plan ni aucun domaine.
La motivation naît de l’affect, qui se transforme en désir qui, suffisamment stimulé ou allumé, devient motivation. Elle remplit d’énergie, assignant une direction à l’action, insufflant le degré d’enthousiasme, d’assiduité et de persévérance. Elle est un facteur de progrès et d’ouverture de conscience du fait que, comblé dans un désir, l’être humain en développe un autre, ce qui l’amène à passer à l’expérience. C’est la raison pour laquelle la spiritualité ne reconnaît aucun pouvoir à la volonté, ce pouvoir résidant dans la force d’inclination d’un sujet vers un accomplissement. La volonté ne sert qu’à déterminer les moyens de parvenir à cette réalisation, désormais souhaitée. Après avoir suffisamment orienté un sujet dans un sens, sa motivation devient habitude ou routine. C’est l’histoire de l’âne et de sa carotte qui amène à mieux accepter l’effort, s’il est nécessaire.
Pour obtenir quelque chose, il faut en avoir la motivation. En effet, la volonté ne détient aucune force en elle-même, si elle n’est stimulée par un désir puissant qui enclenche la motivation. Or, on se motive par son but le plus élevé. Lorsqu’on connaît ses motivations, on connaît la force directrice qui réside derrière ses actions. Il faut savoir qu’on ne peut leurrer l’Univers ou Dieu comme on se leurre soi-même. Les fausses motivations y trouvent peu d’échos.
La motivation représente la force directrice qui peut procurer à un être tout ce qu’il désire. S’il connaît les motivations les plus profondes qui le poussent à désirer quelque chose, il n’a pas à connaître la face cachée des cartes pour obtenir satisfaction. Il obtiendra ce qu’il désire de multiples manières. La motivation aide à entrer en contact avec l’essence de son désir, qui est une aspiration à exprimer plus de vie. Idéalement, la motivation devrait conduire un être à s’investir plus en conscience pour que triomphe la Lumière à travers des pensées remplies d’énergie d’amour et d’unité, puisque l’être humain doit donner tout son être au service de la Conscience s’il veut retrouver sa liberté. Toutefois, si on a besoin d’une raison de vivre pour se motiver à avancer dans la vie, c’est qu’on n’a pas vraiment envie de vivre. Quand on vit vraiment et pleinement, on n’a nul besoin de s’accrocher à qui que ce soit ou à une quelconque raison de vivre. On cherche spontanément à être toujours plus.
En elle-même, la loi de la Motivation précise que l’appétence, source du désir, fournit à l’esprit et au cœur une raison d’agir qui suscite l’intérêt spontané. Quand on connaît la nécessité et l’utilité d’un but, on choisit naturellement de l’accomplir. Sinon, on subit. La motivation porte vers un but identifiant les actions à accomplir. Elle doit allumer l’ardeur, le zèle, l’enthousiasme, l’audace, le courage, la persévérance. Elle repose sur le degré d’aspiration, soit sur le but ultime qu’un être veut atteindre, considéré comme réalisable, compte tenu de ses tendances et des conditions objectives.
Peu de comportements humains peuvent s’expliquer à partir d’un seul type de motivation, d’autant plus que le même comportement, chez deux personnes, peut correspondre à des motivations différentes. D’où chacun doit unifier ses motivations, les orienter dans une même direction, pour donner de la consistance à sa vie et améliorer son destin. En unifiant ses motivations, il évite de se disperser, de s’éparpiller et de s’investir en vain. L’homme peut connaître nombre de motivations, mais il doit les unir toutes dans sa motivation transcendantale, son désir ardent de s’accomplir parfaitement.
La véritable paresse n’existe pas : elle cache un manque de motivation. Aussi peut-on la corriger simplement en stimulant la motivation d’un être, soit en l’orientant vers des objectifs qui éveillent ses fibres sensibles. Sauf qu’il est difficile de comprendre ce qui motive l’un par rapport à un autre qui reste complètement insensible au même objectif.
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La «motivation transcendantale» traduit le désir d’évoluer par tous les moyens licites et légitimes. Elle se présente comme la foi, la conviction vive de l’âme en la permanence, en la puissance absolue et en l’indestructibilité de ce qu’il y a de plus précieux en l’homme: la Monade divine sur laquelle il peut toujours compter pour accéder à la plus haute réalisation. La motivation transcendantale n’est rien d’autre que l’expression immédiate de l’âme dans sa modalité évolutive, signe de sa mission naturelle à croître et à se développer jusqu’à l’Infini.
Note: On peut utilement compléter cette lecture par celle de la loi de l’Action personnelle.
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