par Bertrand Duhaime
Armageddon, Apocalypse, conflit mondial, jugement dernier, seconde venue du Christ, fin du monde : de nos jours, toutes ces expressions se retrouvent de plus en plus dans les conversations et la presse. Mais d’où provient ce premier mot qui suscite tant d’inquiétude, quand ce n’est pas la frayeur? Et que désigne-t-il vraiment?
«Puis, de la gueule du Dragon, et de la gueule de la Bête, et de la gueule du faux prophète, je vis surgir trois esprits impurs, comme des grenouilles – et de fait, ce sont des esprits démoniaques, des faiseurs de prodiges, qui s’en vont rassembler les rois du monde entier pour la guerre, pour le Grand Jour de Dieu Maître-de-tout. – (Voici que je viens comme un voleur : heureux celui qui veille et garde ses vêtements pour ne pas aller nu et montrer sa honte.) Ils les rassemblèrent au lieu dit, en hébreu, Armageddon.» (Apocalypse 18, 13-16 incl.)
Où faut-il situer cette grande bataille, dans le panorama des prophéties bibliques? Le sixième chapitre du livre de l’Apocalypse dresse le contexte prophétique. L’apôtre Jean y décrit sa vision des quatre cavaliers de l’Apocalypse. On dit communément que ces cavaliers symbolisent les faux christs avec leur fausse religion, la guerre avec ses conséquences désastreuses, les famines engendrées par la guerre, puis les maladies et les épidémies provoquées par la famine. En fait, il s’agit des quatre éléments issus de l’Éther (air, feu, eau et terre) qui, individuellement et conjointement, vont procéder au grand nettoyage final de la planète Terre pour assurer son Ascension dans la Grâce.
Bien que ce nom n’apparaisse qu’une seule fois dans l’ensemble des Écritures, il est bien connu de tous les lecteurs d’ouvrages de science-fiction, des stratèges militaires, des exégètes de l’histoire du Moyen-Orient et des ufologues, mais il est relativement peu dans le grand public, du moins dans sa véritable dimension eschatologique. Ce mot, qui pourrait signifier «Montagne de la désolation» ou «massacre opéré d’en haut» désigne en effet le lieu de la dernière bataille de l’Histoire de l’humanité, un combat féroce qui devrait ponctuer la seconde moitié de la grande tribulation de l’Antichrist :
L’Armageddon (qu’on orthographie encore Harmaguédon, Hermaguédon Har-Maguédon, Har-Meguiddon ou Har-Maguédôn.), est un mot hébreu qui provient du dernier livre de l’«Ancien Testament», et qui traduit les horreurs d’une guerre ultime et à finir en fixant le lieu de la dernière grande guerre mondiale, à la Fin des Temps. Ce mot représente une transcription grecque du mont Megiddo, qui se dit Harmegiddo, qui désigne le lieu de carnage, au centre de la Terre Sainte, supposément entre la Méditerranée et le Jourdain, une plaine, aussi appelée la Vallée de Josaphat, qui devrait servir de Vallée du Jugement. Plus précisément, il s’agit d’une plaine située en Palestine, près du Mont Carmel, d’une superficie d’environ 35 x 25 km, point de rencontre de différentes voies (terrestres ou maritimes) entre les continents africain, indo-asiatique et européen, ou de croisements stratégiques des routes reliant l’Orient et l’Occident, sans parler de l’importance des gisements pétrolifères particulièrement concentrés à proximité de ce point du globe ou du sous-sol extrêmement riche en minéraux rares qui auraient de quoi susciter les dernières convoitises. Ce lieu s’étend à environ 55 miles au nord de Jérusalem, en Israël. Anciennement, il surveillait la principale route commerciale entre l’Égypte et Damas. Il avait vue également sur la plus vaste plaine d’Israël, appelée la vallée de Jezréel ou la plaine d’Esdralon. L’Ancien Testament contient le récit de plusieurs batailles importantes, qui se déroulèrent en cet endroit. Au cours de la Première Guerre mondiale, le général britannique Allenby battit les forces militaires turques en ce lieu, qui fut connu comme la «bataille de Megiddo». Avant cela, Napoléon de passage sur le site d’Armageddon avait reconnu ce lieu comme étant le plus extraordinaire pour devenir un champ de bataille.
À la fin du règne de l’Antéchrist, dans la Dernière Sédition, les armées du Monde devraient s’y réunir pour s’affronter, mais le Messie devrait vaincre l’Adversaire. En fait, Armageddon réfère au conflit qui se déroule à l’intérieur de chaque être entre la pensée égotique, d’énergie négative, et l’aspiration à la réalisation christique, qui implique l’amour inconditionnel et l’esprit de service universel. Ainsi, ce lieu identifie l’épisode final de la lutte du disciple pour s’extraire de la dualité. Il traduit le combat entre l’ignorance et la Vérité, entre les forces de l’Illusion et celles de la Réalité.
C’est une épopée très appréciée des Évangélistes et des Mormons, surtout des Témoins de Jéhovah qui, redoutant la fin du monde, ne cessant d’en donner une date, sans jamais faire mouche, aiment s’en servir pour conserver la crainte de Dieu dans le cœur de leurs fidèles ou pour se faire de nouveaux adeptes. Force sera d’admettre un jour que cette prophétie, comme celle touchant l’Apocalypse, ne tient plus, puisque, dans leur ouverture de conscience, les êtres humains l’ont abolie, la remplaçant par la dynamique de l’Ascension, du saut quantique dans une réalité supérieure.
On peut se demander si, comme tous les textes sacrés, cet épisode ne serait pas à prendre au quatrième degré symbolique, soit au sens spirituel, plutôt qu’au pied de la lettre. Quoi qu’il en soit, les prophéties les plus récentes assurent que, devant l’imminence d’une fin dramatique, l’Humanité aurait collectivement réagi et pris une autre direction évolutive, s’acheminant vers l’Ère de Grâce de l’Ascension. Ainsi, comme le rôle du prophète est de prévenir, pour rendre sage, il semble que le prophète de l’Armageddon aurait parfaitement atteint son but en amenant l’Humanité à prendre en main son destin pour en faire une aventure plus glorieuse.
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