par Bertrand Duhaime

On définit généralement la responsabilité comme la nécessité morale de remplir un devoir ou un engagement, de respecter les règles naturelles et les principes cosmiques (ce qui s’appelle pour d’autres les règles éthiques), d’assumer les conséquences de ses choix conscients et inconscients, de réparer une faute ou de compenser pour le tort ou le dommage qui résulte d’une faute.  Elle consiste à admettre comme un fait l’obligation d’être le sujet de sa propre conduite et l’objet de toutes ses conséquences.  Autrement dit, elle identifie l’aptitude à répondre de ses choix autant conscients qu’inconscients.  En spiritualité, on la définit comme la faculté qui consiste à agir en reconnaissant et en respectant l’unité en toutes choses.

responsabilité

La personne responsable se doit de réfléchir davantage sur les conséquences de ses actions, de ses pensées, de ses paroles et de ses sentiments car les répercutions sur son corps et son âme sont beaucoup plus fortes après qu’elle a acquis la maturité évolutive.  Alors, elle ne peut plus compter sur le bouclier cosmique de protection qui tolérait une part de son irresponsabilité de jeunesse.

Aussi, importe-t-il, pour toute personne en éveil, de commencer par comprendre qu’elle est entièrement responsable de tout ce qui lui arrive et de pouvoir ainsi contrer rapidement les créations personnelles qui la desservent ou qui sont disharmonieuses pour elle-même, pour la société ou pour la Nature.  Il est révolu le temps où un être pouvait accuser les autres de ses torts, de ses problèmes, de ses difficultés.   Par ses croyances, ses choix d’actions et ses sentiments positifs ou négatifs, chaque personne envoie des directives à son Esprit qui construit sa vie selon les paramètres qu’il reçoit.

Chacun doit accepter les conséquences de la façon qu’il choisit de vivre sans chercher de maître, de bouc émissaire, d’excuse, de faux-fuyant.  Chacun doit se reconnaître comme l’auteur conscient ou inconscient de tout ce qui se produit dans son espace psychique (univers personnel) avec nécessité de réparer les dommages causés et de réintégrer l’Ordre cosmique en cas d’errements.  Car l’irresponsabilité ne prémunit pas des conséquences des erreurs et ne permet à personne d’éviter l’inexorable qui résulte de la causalité.  Ainsi, si un sujet n’aime pas ce qui lui arrive, il doit se demander pourquoi il se crée des réalités qu’il n’aime pas, sans se juger ni se culpabiliser.

Être responsable, c’est accepter les conséquences de ses actes (pensées, paroles, sentiments et actions) et d’en répondre devant la Loi cosmique.  C’est se reconnaître l’auteur, la cause volontaire, consciente ou inconsciente, de tout ce qui arrive dans son espace psychique, de ses grandeurs comme de ses faiblesses, avec nécessité de réparer les dommages qu’on a causés ou de compenser pour les retards évolutifs qu’on a pu prendre.  Elle découle de la conscience vague du Principe egoïque, en soi, qui sert de fondement de la conscience de groupe.

Étymologiquement, le fait d’être responsable signifie «être capable de répondre» de la façon dont on choisit de vivre, au lieu de chercher des maîtres à penser ou des boucs émissaires.  Or, il n’y a qu’une personne à laquelle chacun doit répondre, et c’est à lui-même.  À partir de sa majorité, nul n’a de compte à rendre aux autres, il n’a de comptes qu’à rendre à sa propre conscience.  Mais nul n’est pas obligé, au sens coercitif, de le faire, s’il n’en a pas envie.  Il n’y a pas de mal à ne pas avoir de responsabilité autre que d’évoluer, au meilleur de ses connaissances et de ses moyens.

Dans les faits, la Règle d’Or requiert qu’on se mêle de ses affaires, qu’on vive comme on choisit de le faire et qu’on permette aux autres d’en faire autant.  On n’a pas vraiment à faire aux autres comme on aimerait qu’ils fassent à soi, mais on doit leur faire ce qu’on a sincèrement envie de leur faire.  En effet, on ne peut jamais savoir ce que l’autre veut qu’on lui fasse, et le lui faire ne serait pas nécessairement bon pour lui ni pour soi.  G.  Bernard Shaw disait avec humour: «Ne faites Pas aux autres Ce que vous voudriez qu’ils vous fissent.  Il se peut que leurs goûts ne soient pas les mêmes.»

Le secret du Pouvoir réside dans la coopération de l’homme avec l’Absolu, avec la Nature et avec ses semblables, dans la marche ascendante de l’Évolution.  Chacun doit donc mener une vie en accord avec la Loi du Bien et celle du Progrès.  Mais plus on accroît sa conscience des Lois, plus ses responsabilités et ses obligations grandissent aussi.  Être responsable, c’est accepter d’être soi, de ressentir pleinement ses sentiments, de canaliser ses émotions et de diriger ses actes, donc de s’assumer pleinement.  Cela requiert une prise de conscience de ce qu’on est, à chaque instant, un contact véritable avec son intériorité, avec le monde, dans sa réalité, avec les autres.

Peut celui qui se connaît et connaît ce à quoi il est confronté et ceux à qui il fait face, se sentant libre d’accepter ou de refuser.  Nous sommes tous réticents à admettre que nous sommes les artisans de nos ennuis.  Il est tellement plus commode de blâmer les autres, notre éducation, les circonstances, la vie.  En adoptant cette attitude, nous nous exemptons de longs et pénibles efforts pour nous changer nous-mêmes.  Il est infiniment plus aisé de vitupérer contre ses parents, ses supérieurs, son conjoint, ses patrons, ses relations, la société que de prendre sa vie en mains.

Cependant, personne ne peut progresser sans assumer graduellement la responsabilité de ses attitudes et de ses actes et sans faire ce qu’il faut pour se changer progressivement.  Il faut changer ce que l’on peut, en soi, dans les circonstances, dans son environnement, et s’adapter pour le reste.  A. Lincoln rappelait: «Vous ne pouvez pas échapper à vos responsabilités futures en les évitant aujourd’hui.»

En fait, la responsabilité évoque la volonté d’un sujet de faire tout ce qu’il peut pour que les résultats qu’il produit soient les meilleurs, à partir de sa compréhension et de ses moyens, et d’assumer la réparation de ce que les autres peuvent considérer comme un tort.  Elle exprime donc la manière consciente d’agir ou de réagir en regard des défis de la vie.  Au premier chef, chacun doit démontrer sa détermination de s’aligner sur son Centre divin et d’entreprendre le Voie évolutive qui assure son retour au Royaume originel.  Chacun reçoit toute l’aide nécessaire s’il avance, dût-il le faire seul, à contre courant de la société, démontrant aux Maîtres de la Vie sa volonté d’évoluer.

Bien que le hasard n’existe pas, chacun n’est pas le créateur de tous les événements et de toutes les circonstances de sa vie, mais il est celui qui engendre l’ensemble des émissions biochimiques qui interviennent dans son corps et qui modifient son milieu.  Chacun est appelé à retrouver sa place divine dans l’économie cosmique, car il détient la charge consciente des responsabilités qui accompagnent son retour à son état divin.

 

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