errance

par Jenny

« Quand la conscience écoute… » : Il y a des lieux où on aime promener nos pas sans penser, sans voir. Simplement s’immerger des effluves qui s’évadent doucement des êtres qui les traversent, où, une touche d’émoi que l’on ne s’explique pas, et qui nous parle, nous ouvre des portes inconnues et des fenêtres d’émeraudes. Il y a de ces rencontres légères et fluides, qu’on aimerait retenir à jamais dans nos bras fragiles. Aujourd’hui c’est arrivé. Pour la première fois je l’ai vu trôner sur son socle. Telle une oriflamme elle m’est apparue. J’ai pourtant maintes fois tracé mes empreintes de graviers. Mais voilà qu’elle ouvre la bouche et s’adresse à moi :

« Tu crois que je sommeille dans ce palais de verdure,

Alors tu passes sans me voir.

Tu frôles mes vêtements et ma grande stature.

Et moi qui m’éveille hélas, sans espoir.

 

Voilà que vient l’ombre sans ombre.

J’aimerais te dire,

Combien chaque soir je soupir.

De n’être pas enfin l’encens de ta pénombre.

 

Je me réjouis de ce jour.

Car le chant des oiseaux, baignés de lumière,

T’accompagne ce matin. Et lui, oracle de lumière

Déploit ces rayons qui t’entourent.

 

Approche, approche tes lèvres !

Ouvre tes sens sur l’aube du jardin.

De roche en roche s’écoule l’eau et la sève.

Sourde magnificence chaude d’un matin de terrien »

 

Ainsi je la retrouve chaque jour. Ce moment d’évasion que j’apprends à retenir enrichit ma vie, embaume mes jours et fait scintiller mes yeux. Vive la Vie !

J. LOUISE (le 19/05/2014)

Source: Les chroniques de Jenny sur la Presse Galactique