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La mort est morte parce qu’il n’y a pas d’univers. Il n’y en a jamais eu. Ce qu’il y a c’est une évolution éternelle. Evolution de quoi ? De rien, Il n’y a pas « cela » qui évolue, un univers, il y a l’évolution elle-même. Ce n’est pas facile à saisir tant on est habitué à figer les choses, à se dire « moi » j’évolue, mais c’est important. Cette évolution est l’Esprit. A tout moment cet esprit a une forme, qu’il appelle notamment univers parce qu’il a besoin de croire à un donné extérieur indépendant de lui, mais cette forme ne peut jamais être définie car aucun de ces instants ne dure. Elle change tout le temps. Et moi, le complémentaire de cet univers, également. On aimerait bien être « quelque chose », mais ce « quelque chose » est insaisissable. La personnalité est un leurre.

 

Ainsi l’esprit n’est pas un être qui évolue. C’est l’évolution elle-même. C’est-à-dire un but, une tendance, une NECESSITE éternelle qui est tenue de prendre des formes limitées parce que ce but est impossible à réaliser, mais ce but étant permanent et éternel, il ne peut y avoir d’interruption du changement, et donc de « durée ». Tout cela est le Paradoxe du Néant qui engendre l’Etre qui se croit matière. On a expliqué tout cela en détails dans les précédentes chroniques et on l’expliquera encore en d’autres occasions.

 

La mort aussi par conséquent, c’est nous qui la créons parce que nous voulons donner à notre univers et à notre moi une forme figée et définitive, alors qu’évidemment cela ne peut durer. Tout change tout le temps. Seul le changement est immuable, c’est cela qu’on ressent, c’est l’Etre : aspiration à l’infini toujours reculée. Sans changement, pas de sensation. C’est le changement, la confrontation passé/futur (but) qui donne la sensation présente.

 

La « matière » c’est « dur », l’univers, ça « dure ». Voilà ce que veut l’ego pour fixer le monde une fois pour toutes dans ses jugements et dans sa dualité. Pouvoir se définir est sa préoccupation première. Parce que se définir permet de définir le monde extérieur, moyen de confirmer sa propre existence. Et cela pour ne pas être seul, pour ne pas être tout. Pour que quelque chose s’impose à lui qui justifie qu’il l’aime ou le déteste, et surtout qui lui renvoie le reflet de lui-même : grâce à cet univers, je peux exister. Qu’on le remette en cause et je suis perdu. Moi, ego, je ne peux me maintenir dans mes habitudes, mon passé, ma matérialité, que grâce à l’illusion qu’il y a tout autour de moi, la multiplicité, la complexité, la réalité, et grâce à cela il y a quelque chose. Quelque chose de réel à quoi m’accrocher pour ne pas me sentir responsable de cela, pour ne pas me savoir créateur de cela, pour ne pas me reconnaître seul et infini.

 

C’est un leurre. Et ce n’est pas triste que ce soit un leurre. Simplement l’ego ne veut pas le savoir, comme il veut ignorer les notions de néant, d’illusion etc.

 

Ce faisant il engendre souffrance et mort. Ce n’est pas grave non plus, c’est ainsi pour tout le monde, simplement il convient d’assumer tout cela au lieu d’en être marri. La vie n’en sera que plus agréable, et on rira du cinéma de ses peurs et de ses maux au lieu de les prendre pour des réalités. C’est ainsi que les « libérés vivants » sont un rire ambulant.

 

Car si je m’attache à une réalité indépendante de moi, j’engendre la mort, car cela change tout le temps, et rien n’est, en fait, saisissable. Je crois retenir une vie, un autrui, une possession, mais à force d’évoluer de façon imperceptible, cela finit par être totalement transformé, transfiguré, renvoyé à l’indifférencié en attendant de prendre une nouvelle forme chaque fois que je crois à l’existence du monde.

 

Histoire sans fin.

 

Ce n’est pas facile d’accepter d’être l’évolution elle-même, mais c’est la seule voie pour l’immortalité. Et surtout c’est la vérité du Soi. Je suis un but et cela est immuable, ma sensation que l’infini m’est extérieur et que j’en suis le centre est immuable. Elle a toujours été et sera toujours. Et mon but sera toujours, jamais atteint, et c’est pourquoi la forme de mon esprit, l’univers, change et changera toujours. M’en réjouir, pourquoi pas ? M’accrocher à chacune des étapes, certainement pas. L’attachement est le moteur de la souffrance. Ce n’est pas pour le mal, que tout change, c’est pour le Bien absolu. Pour que le Tout soit infini. Mais du point de vue de l’ego,  évidemment, c’est une remise en question insupportable. Alors quel est mon choix : je suis mon ego ou je suis le mouvement infini qui transcende tous mes egos ?

 

Mais l’infini, on le sait, n’est jamais. Alors il nous tire en avant vers notre vérité, la reconnaissance du Présent éternel.

 

Il faut choisir : ou bien il y a un créateur, même si c’est un principe, et alors il n’y a pas d’univers, ou alors il y a un univers, mais dans ce cas il n’y a pas de créateur. Paradoxe ? Pure logique. Expliquons-nous :

 

Un créateur doit nécessairement créer, et cela veut dire créer tout le temps. A chaque instant. Pas simplement une fois dans le passé, et au revoir, on se repose. S’il s’arrête de créer, c’est qu’il n’est pas créateur. Logique ?

 

CAR IL N’Y A AUCUNE RAISON QU’ UNE CREATION DURE dans le temps, si elle n’est pas reproduite à chaque instant. S’il y a un univers maintenant c’est que le Créateur agit maintenant. Car il n’y a pas de temps absolu, de durée qui s’impose aux choses (contrairement évidemment à ce que croit le mental). Créer c’est créer l’éphémère, et c’est pourquoi le Créateur, qui est éternellement présent (c’est la Nécessité de la dualité du néant), est incompatible avec un univers réel (qui dure). Il n’y a qu’une succession d’illusions fugaces mais qui donnent une impression de durée pour des raisons qu’on a déjà expliquées et qu’on expliquera encore autrement.

 

De l’autre côté, s’il y a un univers, cela veut dire qu’il EST réellement, qu’il est quelque chose, immuable, qu’il dure tel quel, et donc qu’il n’évolue pas. Il ne peut dans ce cas y avoir de créateur. Le créateur ne servirait à rien : l’univers ne pourrait pas avoir de commencement, et s’il avait été créé, ensuite ce « créateur » ne ferait plus rien. Un créateur qui ne crée pas peut-il être un créateur ?

 

Dans cette optique, tout serait figé, et mieux, on n’aurait conscience de rien, car c’est le changement, le mouvement, la confrontation passé/but qui fait la conscience. Conscience présente et donc conscience de rien du tout puisqu’il n’y a rien dans le présent. Tout cela est choquant pour le mental mais c’est profondément vrai et petit à petit il jouira de l’acceptation de ce qui est. Souffrance, insatisfaction et mort auront disparu de ses préoccupations.

 

Avec notre talent humain pour ménager la chèvre et le chou, éviter les évidences et tourner autour du pot, ce qui nous entretient dans l’incertitude permanente, on tente de concilier créateur et univers. Les deux existeraient. C’est bien confortable. « L’univers est bien là, il dure, il est solide, il nous rassure, il est réel et même si je l’oublie il existe, je ne suis pas seul et infini ». Moi qui me donne l’impression de changer tout le temps et de m’user dans un univers permanent, alors que c’est ma conscience qui est immuable et l’univers qui change tout le temps ! Moi, en vérité, c’est le fait d’avoir conscience, pas sa forme qui, elle, change tout le temps. Ce que j’appelle univers est une forme de ma conscience à un moment donné. Je peux avoir peur de cette vérité que c’est moi l’immuable et que l’univers est illusoire, ce qui évidemment peut paniquer, et l’évacuer pour préserver mon équilibre psychologique, mais tôt ou tard, lorsque j’aurai assez vécu, que je me serai assez fritté avec ce réel qui n’en est pas un, que j’aurai assez souffert de mes mille et une vies où je ne trouve jamais ni la paix ni l’amour absolus, j’en reviendrai à me poser les bonnes questions, et là les bonnes réponses reviendront à la surface pour me donner les certitudes que j’avais toujours fuies, qui faisaient tant peur à mon ego.

 

POURQUOI JE TIENS TANT A ENTRETENIR LA PEUR ET LA MORT

 

Souvenez-vous d’une de nos premières chroniques. Si on ne comprend pas pourquoi le mental a peur de la vérité, il est très difficile de ne pas se laisser leurrer par les fausses croyances qui finissent par générer des doutes insupportables. On ne se pose pas des questions fondamentales tout le temps, mais dans les moments importants de la vie ces questions reviennent, et en l’absence de réponse, les épreuves sont plus difficiles à surmonter. Et si on n’a pas la réaction juste, on reproduit ces situations. Perpétuellement s’il le faut. Jusqu’à ce qu’on comprenne. C’est pourquoi, certes, la Métaphysique peut paraître un luxe superflu ou une lubie inutile, mais ce n’est pas vrai. C’est la chose la plus importante car c’est

elle qui permet d’avoir la réaction juste face à ce que nous nous donnons dans la vie. Et la vie est un apprentissage de cela.

 

En général, l’homme s’identifie au mental. C’est son rôle. Comme l’animal s’identifie à l’émotionnel, le végétal à l’éthérique, le minéral au physique. Avec à chaque niveau d’évolution des vitesses de l’énergie (vitesse d’évolution) plus ou moins grandes, des capacités de changement plus ou moins grandes, des aspirations plus ou moins fortes.

 

Le mental est le point de contact de l’ego avec ce que nous considérons comme le monde extérieur. C’est le lieu du conscient. Tout le reste, dedans comme dehors, est largement inconscient. Le mental est le garde-fou du moi par rapport à l’infini, ce qui justement est là pour l’empêcher de changer et pour le maintenir dans ses croyances. C’est le mental qui donne à l’univers sa consistance, qui lui donne sa durée, et il voudrait bien les lui donner encore plus et toujours plus, que tout soit immuable. Que les gens ne changent pas. Que les situations n’évoluent pas. Ne rien découvrir. Que tout soit comme on en a l’habitude pour se rassurer. On croit que le bonheur dépend de cette permanence.

 

Je m’assoie sur cette chaise aujourd’hui, demain je reviens et je m’assoie sur la même chaise au même endroit ! Pourquoi ? Le mental est l’outil de « l’inertie du moi », qui fait que dès qu’on a commencé à tracer un sillon dans la mémoire, on va repasser par ce même silllon parce que c’est plus confortable, jusqu’à ce qu’il devienne une autoroute et qu’il devienne très difficile de s’en écarter.

 

C’est ainsi que nous fonctionnons parce que nous nous identifions au mental.

 

Vous imaginez bien dans ces conditions que les sciences, qui pour la plupart sont des sciences mentales, régies par le mental, par le conscient qui observe l’univers, qui donc croit à la « matière », ont peu de chance d’évoluer et d’accepter des idées nouvelles, très peu de chances de connaître une vérité qui est très au-delà du mental. Il faut choisir : ou bien on est dans le mental, ou bien on est.

 

Ou bien on est attaché aux autoroutes de la pensée, ou bien on reconnaît que tout est fuyant et mutable, et qu’en fait il n’y a rien à quoi se raccrocher dans l’univers, que seul le Principe créateur d’illusions est éternel dans sa poursuite de l’impossible néant. Confronté à cela, la Mécanique quantique a parlé du « Principe d’incertitude ». Ce n’est cependant pas suffisant de constater que rien n’est si je ne l’observe pour comprendre le processus.

 

On peut croire que s’accrocher aux habitudes est plus confortable, mais c’est faux. C’est au contraire s’identifier au mouvement qui s’avère, au bout du compte, beaucoup plus confortable. La première option rend la mort, toutes les morts, à chaque instant, insupportables. La vie est un stress. On fait tout pour y échapper et on ne peut pas. Certains, pour supporter l’existence, sont obligés d’avoir recours à des addictions qui les détachent de force de ce plan.

 

Mais la seconde option s’avère, au bout du compte, la meilleure. C’est celle qui fait de la mort, du changement, le symbole même de la vie en perpétuelle évolution. Tout meurt tout le temps pour que naisse quelque chose de plus proche du But. Et c’est une bénédiction. Quel soulagement ! Je me réjouis que tu changes, je me réjouis que disparaisse ce qui doit disparaître, je suis le calme observateur des tribulations du monde, identifié à l’immuable et unique qui engendre ces choses, et non à chacune ou à l’une de ces choses sans lesquelles j’ai l’impression de ne pouvoir vivre.

 

Evidemment, ce faisant, je me reconnais seul et créateur, puisque seul observateur de mon univers. C’est moi qui anime tout cela. Pas moi en tant que personne, cette personne n’est rien, elle est éphémère et sans pouvoir. Non. En tant qu’esprit. En tant que Principe attractif et répulsif qu’est la Nécessité du Néant. Même s’il n’est pas utile de le formuler ainsi. Le ressentir suffit.

 

Le vrai amour ne consiste pas à vouloir garder, il consiste à aider l’évolution.

 

Le fait de laisser mon mental décider ma vie, en jugeant ce qui est bon pour mon ego et le confirme, pour rejeter ce qui est mauvais et le remet en cause, me conduit au rôle de victime, subissant un monde que je renonce à créer. Je lui confère une autonomie indépendante de mon esprit, qui fait qu’il s’impose, et qu’il décide à ma place. Alors que JE SUIS LE CREATEUR et que ce n’est pas aux circonstances de créer ma vie, mais à moi de créer les circonstances !

 

J’ai peur, tellement peur d’être le créateur ! Je préfère obéir à l’autorité du monde, qui me sert de papa et de maman, pour qu’on me prenne en charge et me dise ce que je dois faire. Ainsi je ne suis pas seul et responsable. Mais la vie se charge, petit à petit de nous montrer que cette position est intenable, et que c’est à moi de devenir le Père, de devenir le Créateur responsable, auquel aucun monde, aucun univers ne s’impose, et qui ne cherche à rien reproduire, qui cherche seulement l’omnipotence, l’omniscience et l’omniprésence qui est la vraie réalité du Soi.

 

Le processus qui donne à l’univers sa matérialité et sa durée est simple. Ce n’est pas une matérialité ni une durée qui s’impose naturellement aux choses. Ce n’est pas une réalité du monde « objectif » à laquelle je dois me soumettre au nom d’un principe de « réalité ». Non. Cela c’est du vent, de la peur.

 

Le processus qui donne à l’univers sa matérialité et sa durée c’est la peur d’être libre, infini et responsable, car c’est cette peur qui me fait à chaque décision retracer les mêmes sillons, me reproduire à l’identique dans les mêmes chemins afin que le reste du monde soit aussi toujours le même, pour ensuite me retourner et dire : « vous voyez bien que c’était la route, je n’y peux rien ».

 

En fait, on l’a compris avec nos développements précédents, je crée le monde en fonction de l’ego que j’entretiens d’instant en instant par mes réactions, réactions qui sont la qualité d’amour que je sais manifester.

 

Il est normal d’avoir un ego, il n’est pas nécessaire de s’y attacher. Il vaut mieux s’en servir d’outil pour le changement.

 

Car je suis libre de manifester à tout instant d’autres qualités d’amour beaucoup plus élevées que ce que j’ai l’habitude de manifester, mais je ne veux pas car cela voudrait dire que je ne suis pas l’ego auquel je suis attaché. Si je ne le défendais pas, je crois que je me confronterais à la mort alors que je ne me confronterais qu’à la transformation, ce qui est beaucoup plus « moi ». Je n’aurais pas peur de mourir à chaque instant pour vivre une autre planète. Mais comme je m’y attache, je subis toutes les morts comme des malédictions.

 

L’amour c’est l’attitude naturelle du Soi, par rapport à ce qu’on considère comme n’étant pas soi. Mais cet amour n’existe que pour la raison simple qu’en fait, cela est déjà soi. Sinon si ce n’était pas soi, le fait d’en être séparé ne nous laisserait pas dans l’insatisfaction, et il n’y aurait rien qui motiverait l’amour. C’est pour être UN qu’on aime, parce qu’être deux est une illusion du mental. Sinon il n’y aurait aucune raison d’aimer : pourquoi faire un si on est vraiment deux ? Il n’y a jamais eu deux. C’est juste une illusion. Mais on va reconnaître petit à petit cette unité alors qu’on avait l’illusion d’être séparé, à force de s’apercevoir que quand on unit deux, en fait on est un. Comme les aimants qui ont chacun deux pôles et lorsqu’ils sont unis s’aperçoivent qu’il n’y a toujours que deux pôles, pas quatre ! Donc qui est ce nouvel aiment ? Le premier ou le second ? Ni l’un ni l’autre, le premier comme le second sont des illusions, et le troisième qui est le résultat également. Seul le but de toutes ces unions est authentique.

 

Les pôles d’un aimant croient que l’autre est en face alors que cela a toujours été soi. Et nous sommes des aimants constitués d’aimants.

 

Cette sensation qu’on est deux est le résultat de la dualité, de la répulsion. La répulsion précède la conscience, elle l’engendre, et c’est pourquoi elle n’est pas consciente : je ne suis pas conscient d’être le créateur de l’univers. Je n’ai conscience qu’après, lorsqu’il s’agit d’aimer cet univers pour que l’unité soit. Je n’ai pas conscience de créer l’autre hors de moi. Je n’ai conscience que de l’aimer pour annuler cette séparation.

 

L’autre, quand je le perçois, est le résultat de cette création. Le monde que je perçois est donc toujours du passé. Il n’y a pas d’univers dans le présent, ce n’est que de la mémoire. Cela, même les physiciens le reconnaissent. Mais quand j’observe cet univers, je le crois présent. Et quand je l’aime, je l’aime vraiment, c’est tout à fait cela ma nature. Et il ne s’agirait pas de s’en priver sous prétexte que le monde est illusion, au contraire, ce n’est que pour cela que je peux l’aimer : parce qu’il est intérieur à ma conscience.

 

Ce qui donne prétexte à l’amour est illusion, et la seule chose qui soit présente, c’est l’émotion : la réaction que j’ai par rapport à cet univers. Je l’aime plus ou moins, je réagis plus ou moins de façon juste. Si je savais toujours que c’est moi qui l’ai créé, je l’aimerais toujours comme on aime son enfant.

 

Dans le présent je peux aimer. Je peux accepter (attraction). Mais dans le présent il y a aussi le Principe créateur (répulsion), la conscience, qui, lui, est inconscient. Et qui est sans contenu à la base. C’est une page blanche en vérité, que j’ai devant moi. Par l’affirmation c’est-à-dire par le fait que je porte mon attention sur quelque chose, je le crée. Alors évidemment ce Principe créateur est libre. Mais le problème c’est que je crois que l’illusion passée que je perçois est présente. Je crois à la matière. Je crois au monde et ça m’arrange bien car ainsi je ne suis ni seul ni infini ni responsable. Donc le fait de porter mon attention vers les apparences au lieu de la porter vers mon IDEAL, vers mon but, fait que je crois à ce monde, et comme c’est l’instant présent de la conscience qui est créateur, c’est ce monde qui devient ma prière. C’est donc mon passé que je reproduis, car c’est à lui que je crois. Croire que le passé est présent c’est PRIER pour que le passé se reproduise. Et c’est ce qui se passe la plupart du temps. D’instant en instant je photocopie l’univers. Et c’est pourquoi « l’univers » dure. Et c’est pourquoi la « matière » est dure. Et ensuite je me dis que l’univers s’impose à moi, que mon passé est le plus fort, que je ne suis pas libre, que c’est le monde qui décide  pour moi. Bravo, je me suis trouvé un papa, un créateur extérieur qui me permet de fuir le fait que JE SUIS LE CREATEUR.

 

Le tour est joué.

 

Le mental, dans ces conditions, a tout gagné. Jusqu’au jour où on lui dit : « au fait, est-ce que tu peux avoir conscience de quelque chose qui ne soit pas dans ta conscience ? »

 

Alors ce jour-là il se dit que finalement, si c’est la forme de sa conscience, c’est à lui de décider. Il est sur le point de comprendre que c’est peut-être bien plus confortable d’être libre. Bien plus simple. Bien plus vrai. Bien plus éternel. Que la mort n’existe que pour celui qui reproduit un passé auquel il est attaché. Et qu’en fait, quand on est l’évolution elle-même, on est bien plus puissant, bien plus vrai que quand on s’accroche aux chimères de la durée.

 

Voilà un mental rassuré, qui ne cherche plus à se rassurer lorsqu’il subodore l’illusion et l’impermanence des choses, qui désormais peut se mettre au service du Vrai, et qui va pouvoir être la Connaissance, la Science et la Lumière pour lui comme pour son univers, son enfant. Le bonheur peut-être…

 

Le monde est merveilleux à condition de le comprendre.