danse2

par Jenny

En avant, en avant la musique. Et que le manège tourne ! Quand on arrive au monde on est encore sonné par toutes les manœuvres et les secousses que l’on subit. Endormi, endolori, suffocant, souffrant, criant en larme… Voilà c’est le manège de la mise au monde !

Et puis le temps passe. On grandi, on découvre la vie avec ses joies et ses peurs. Ses réussites et échecs. Mais chut ! Nous sommes des êtres débordants de courage. Adaptable à tant de vicissitudes qu’on en oublie d’être soi. On devient l’ombre de nous- mêmes, on tente de ne pas baisser les bras, on s’accroche.

 

« Au loin l’horizon partout où je regarde. Blanc. C’est ce que j’apprendrai plus tard.

Autour de moi des mains s’affairent. Elles s’approchent, s’éloignent, me touchent, me caressent, me bousculent. J’ai froid ! La chaleur du cocon me manque. Et puis il y a ces sons stridents, ces soufflent saccadés qui m’entourent. Et puis ce torrent qui m’inondent et me foudroie comme un éclair en pleine tempête. Mmmmm ! Voici un peu de chaleur. Il me semble que déjà je la connais. Mais je n’ai pas encore appris à la nommer. Alors je bois par tous les pores de ma peau où, ça y est, ruisselle la vie. Couché contre le velours de cette peau je retrouve le temps que je connais si bien et qui me rassure quand j’ai peur. Ces lumières me font mal, ces bruits me font mal. Blotti contre son cœur et sa chaleur, je m’endors. Je suis venu dans ce petit corps que j’ai choisi pour blottir mon projet de vie. Pour bâtir avec mes semblables une nouvelle voie. Il y a longtemps je me suis trompé. J’ai laissé mon cœur s’alourdir de fictions. J’ai fermé les yeux devant l’injustice croyant bien faire et convaincu que là était la justice. Par-delà les murs de l’égo j’ai appris que ma conscience est seule juge. Je n’ai pas supporté cela. Je suis venu corriger mes erreurs mais aussi faire ce que j’aimais faire autrefois. Continuer à explorer l’esprit de la création. La magie devrais-je dire. Ce flot infini d’opportunités qui nous dépassent. Nous habitent, nous transcendent. Offrir ce monde était et est toujours un enchantement.

On arrive ici en criant, en pleurant. On repart souvent seul et souffrant très angoissé à l’idée de partir. Alors c’est promis cette fois je réussirai à me tenir debout, heureux de vivre une nouvelle expérience. Heureux de pouvoir grandir encore. Je ne tomberai pas dans les filets de la tourmente. Que de vaines promesses immédiatement jetées aux orties ont ressurgies quand mon âme aux aboies s’est écriée « au-secours ». J’ai la chance d’arborer ce petit corps pour abriter mon âme. Il me plaît bien. Il est le cadeau de vie de mes parents. Grâce à eux je vais pouvoir aller de-ci de-là. Grâce à eux je vais pouvoir m’exprimer. Je vais pouvoir créer. Je vais pouvoir prendre la vie à bras le corps et danser avec le chant des sphères. Faire virevolter mes pensées avec le souffle du vent. Reposer mon regard sur les couleurs des saisons. Prendre le temps d’avoir le temps, de danser avec toi « Vie » que j’aime temps. »

 

Une difficile lutte s’annonce ! C’est l’esprit plein d’espoir qu’on entre dans ce monde. Et puis notre lucide conscience reprend le flambeau et nous ouvre doucement (on l’espère) les yeux en façonnant le diamant qui est en nous. Ce joyau que l’on recherche tant. Il porte différent noms : liberté, amour… On le croit inaccessible, insaisissable. Mais toutes les petites joies qui jalonnent notre vie en font partie. On veut plus. Plus grand. Plus intense. Et cette avidité nourrit nos rêves les plus fous. Nos désirs les plus immatures. Le diamant est là. Tapi en nous. « Regarde le miroir, ce n’est pas toi c’est seulement un reflet. Toi, tu es à l’intérieur. Endormi, tu attends que la musique vibre pour dire enfin de toute ton âme : « Vie je danse avec toi ».

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