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par Bertrand Duhaime

L’impersonnalité désigne le renoncement complet qui rend un sujet difficile à déterminer parce qu’il est dénué d’intérêt, d’attente, de préjugé, de préférence, de sentiment.  Ainsi, il n’altère pas, n’amoindrit pas et ne colore pas les vibrations supérieures, ce qui le rend apte à accueillir tous les êtres comme des semblables égaux.  Elle implique un degré de détachement qui résulte de la dissolution de l’ego (la personnalité) qui ouvre à l’altruisme gratuit et la compréhension sincère et qui permet de servir de canal clair ou de véhicule réceptif aux énergies de Dieu.  Dans la Tradition hindoue, il s’agit de l’«Agnihotra», le «sacrifice du feu» ou la «purification par le feu».   Comme attribut divin, ce mot exprime que Dieu n’est revêtu d’aucune personnalité ni d’aucune individualité puisqu’il est universel, voire cosmique et transcendant.  D’autre part, il accueille tous les êtres comme des égaux ne faisant acception de personne, n’accordant à personne de faveur ou de privilège.  Il traite tous les êtres de façon égale, sans préjugés, puisqu’il n’a nulle conscience de l’individualité de ses créatures, percevant tout dans son Unité éternelle.

Dieu fait tomber sa pluie sur les champs des bons et des méchants et il fait briller son Soleil sur les justes et les injustes.  L’homme doit agir comme lui.  L’esprit humain est porté à réduire Dieu à sa mesure et à sa conception.  Il aime le concevoir comme personnel, faillible, partial.  Par sa Loi, Dieu ne fait acception ni exception de personne.  Il ne fait pas de prodiges ni de miracles, ne favorise personne, ne fait pas de passe-droit, de faveur, de privilège.  Dieu ne récompense ni ne punit personne.  Chacun se récompense ou se punit lui-même par la Loi d’action et réaction.  Du reste, Dieu n’a pas de sentiment.  Il considère tous les hommes comme égaux, également grands en dignité.  Il a fait de tous les héritiers de ses biens.

Dieu n’est pas une personne, Dieu n’a pas d’attributs humains.  Dieu est l’Être suprême, l’Être-Un, la Totalité.  Par ses messagers, il a invité l’homme à ne rien chercher à connaître d’autre, de lui, Qu’Il-Est-Celui-Qui-Est.  Essentiellement, Dieu ne peut se percevoir dans ses parties, ses créatures, il ne connaît que sa Totalité.  Dieu s’exprime par des centres de conscience individualisés, mais il les ressent comme partie du tout.  L’être humain, lui-même, a-t-il conscience des cellules de son corps? Dieu n’œuvre donc jamais pour un bien individuel ou particulier: il agit pour le bien de l’Ensemble cosmique.  Voilà pourquoi, sans le nier, les Lois ne tiennent pas compte de l’individu.  Tout, dans le Cosmos, se confond dans le but superconscient de la Vie, principe central d’unification.  Dieu ne perçoit que son Unité.

L’être humain doit ressembler à Dieu.  Il a été créé à son image et à sa ressemblance.  Il doit donc être impersonnel.  L’impersonnalité, c’est l’état de celui qui sait s’effacer derrière son Moi, son Esprit divin.  L’être impersonnel ne revendique jamais le bénéfice de ses réussites.  Il sait que sans Dieu, il n’est rien, mais qu’avec Dieu, il est tout.  C’est Dieu qui détient la puissance, le pouvoir et la force.  C’est lui qui agit à travers tous les êtres.  L’être impersonnel s’investit de façon patiente, méthodique, persévérante, dans le silence et le secret.  Il laisse s’exprimer à travers lui, sans lui créer d’ombre ni d’obstacle, la Force cosmique, dont il se reconnaît une expression, un véhicule, un instrument.  Il se sait le serviteur de Dieu à travers ses semblables et à travers tous les êtres.  Pour arriver à cet état d’union, il renonce de plus en plus à sa personnalité.

En vérité, c’est l’égoïsme, l’impulsion de la forme, qui pousse à se chercher une personnalité individuelle.  L’être humain ne perdra jamais sa nature individuelle en se fondant en Dieu.  Au contraire, il la retrouvera, décuplée.  Il n’a pas davantage à chercher une perfection personnelle, mais il doit favoriser le progrès de l’Ensemble cosmique.  L’Infini ne se révèle à une de ses créatures que dans la mesure où elle sait se faire impersonnelle, rester dans l’équanimité en toutes circonstances, toujours détachée des résultats.  C’est la seule manière par laquelle elle peut capter les vibrations supérieures sans les altérer, les dénaturer, les amoindrir.

La vie ne représente un problème que tant qu’on se consacre à la poursuite de biens inférieurs comme le bonheur, les gains, la jouissance, la renommée, le bien-être personnel.  Elle s’aplanit dès qu’on ne songe plus qu’à s’investir pour le salut de l’humanité et la réalisation du Plan divin.  Chacun devrait apprendre à considérer ses petits problèmes à la lumière de la grande aventure humaine et de l’évolution cosmique.  L’être humain  gagne à toujours agir avec Dieu et pour Dieu, sans attente, sans intérêt, sans arrière-pensée.  Il doit réaliser la maxime : UN POUR TOUS, TOUS POUR UN.  L’être humain peut avoir des préoccupations personnelles, mais il ne doit pas les laisser le distraire de sa mission cosmique et de son service humanitaire.  Il doit toujours servir le bien commun, comme le Bien cosmique.

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