POURQUOI LE DESIR SEXUEL EST-IL SI PRESENT,
ET PEUT-ON, DOIT-ON EN SORTIR ?
Que cela ne vous fasse pas peur, l’unicité de l’Etre (et donc sa solitude dans l’Absolu) est l’évidence à laquelle toute l’évolution conduit, et toute la communication n’a que cela pour but. Mais cette peur est souvent telle que cette évolution est extrêmement lente. L’humain est le premier dans l’évolution à pouvoir assumer son individualité. Plus on remonte vers les origines, moins la solitude est acceptée, moins l’individualité est définie (voir les animaux et leurs âmes-groupes, les végétaux, et plus encore les minéraux). Cette découverte de la solitude par l’humain est à l’origine de la sexualité humaine très particulière, pas vraiment liée à la reproduction, contrairement aux Règnes antérieurs. L’humain détermine à la fois la fin de la réincarnation individuelle et la fin de la sexualité. A partir de lui, la recherche de l’unité avec l’extérieur, tout en poursuivant sa route, va prendre d’autres formes.
L’analyse métaphysique des composantes de la vie quotidienne est toujours difficile et déroutante au début, mais au bout du compte, on finit par s’apercevoir que c’est la seule approche permettant de savoir où on en est, de comprendre ses réactions, de vivre avec suffisamment de recul spirituel pour souffrir moins. Cela vaut donc la peine de s’ouvrir à des concepts qui surprennent au début. Ainsi, la solitude est un mot qui fait peur, comme le néant etc., et c’est précisément parce que cela fait peur qu’on devrait comprendre leur importance : l’ego les fuit. Le mental les fuit, parce que l’ego et le mental ne sont pas là pour nous amener à la Connaissance et à la liberté, bien au contraire. Ils sont là pour y résister.
L’infinité de l’Etre (ce qui est infini est forcément seul) revendique énormément chez l’humain. C’est notre mission essentielle dans le cycle des incarnations et réincarnations que d’assumer cette quête. Comme il y a au fond de chacun cette intuition qu’on est à deux doigts de reconnaître notre solitude absolue et irrémédiable, l’ego se construit des barricades pour s’en protéger. C’est à cause de cela que l’humain est particulièrement identifié à son ego, à sa personnalité, à son corps, et qu’il y est tellement attaché : c’est comme si une forteresse se constituait pour échapper à la fusion avec le tout, une individuation maximum sur des positions personnelles fortifiées et défendues avec l’énergie du désespoir. Simplement parce qu’on sent que c’est la fin de la dualité, de la multiplicité, et que l’ego ne vit que par la dualité et l’opposition.
Sans individuation, pas d’unification. Cela est la fin à la fois du sentiment fusionnel qu’ont encore les animaux et que les végétaux vivent totalement, donc la fin du sentiment d’être pris en charge par le groupe et de dépendre de lui. Un animal fait pour vivre dans son groupe meurt très rapidement s’il le quitte ou en est exclu. Il se laisse d’ailleurs mourir. Il n’a pas de réaction possible. Il n’est pas attaché à son individualité, il ne vit que par les autres.
L’humain a l’intuition que les autres vont disparaître symboliquement en tant qu’influence extérieure. Il sait même s’il le refuse qu’il est unique créateur-responsable de son univers. C’est tout l’univers qui va disparaître avec le développement spirituel, puisque le but de la spiritualité, ainsi que le disent les Alchimistes, ce n’est pas d’avoir une nouvelle âme mais un nouveau corps. Mon corps, désormais, c’est l’univers tout entier. Les autres sont intérieurs, et non plus extéireurs. Quand mon corps est l’univers, je suis « Dieu », je suis UN, je suis SEUL.
Cela n’a strictement aucun caractère désagréable ou effrayant une fois qu’on y est, « Dieu » ne s’est jamais plaint de ne pas avoir de concurrent, par contre dans les premiers temps de la nature humaine, les premières incarnations, qui peuvent être des dizaines ou des centaines, l’ego tout neuf se structure par rapport à ce que l’animal en nous ressent comme une menace. La fin de la responsabilité du groupe, de la troupe, de la tribu. Désormais je vais être responsable de ma vie et même responsable du monde qui m’environne, et cela est insupportable au début. C’est à ce niveau que se place le sentiment de solitude le plus difficile et le plus délicat. Quand on est entre deux : encore animal, mais déjà appelé par l’Homme Nouveau (Causal) seul et dont la relation est presque seulement avec son infinité, avec l’Absolu.
Et c’est ce qui fait que la sexualité humaine est si particulière. Pratiquement déconnectée de la reproduction, et pratiquement de nature psychologique, avant de devenir purement spirituelle.
Guy-Claude Burger a une théorie intéressante à ce sujet : selon lui, c’est le fait de manger cuit qui engendre les perturbations sexuelles, en particulier le fait de ne plus connaître de saisons comme les animaux. D’ailleurs les animaux domestiques à qui on fait manger du cuit, sont aussi déconnectés des saisons sexuelles que connaissent les animaux sauvages.
Cela joue sans doute. Mais c’est aussi très psychologique. « Psychologique », cela veut dire que le corps n’y est plus pour grand-chose. C’est le mental qui fait le désir, contrairement à ce que l’on croit souvent. On croit que désirer est irrésistible parce que c’est viscéral et cellulaire, mais en fait, pour l’humain, c’est généralement au niveau des concepts et des habitudes et des mémoires émotionnelles que cela se décide. Pas du tout dans le corps, sinon ce ne serait pas à ce point sélectif. Tout cela c’est le mental, y compris le fait de donner du pouvoir aux vieilles mémoires. C’est parce que les animaux n’ont pas de mental que leurs émotions laissent peu de traces. Ils n’ont ni rancunes ni regrets. Le mental, précisément, est là pour défendre l’ego, pour lui éviter les affres de la solitude en confirmant par tous les moyens l’existence du monde extérieur : faire du bruit, des couleurs, de la lumière, de l’agitation au maximum, du stress, se donner des sensations de plus en plus violentes au fur et à mesure qu’on s’approche de la fin. De la fin de l’ego. C’est caractéristique de notre époque chez les Occidentaux, où se retrouvent comme de juste tous ceux qui se sentent dans cette situation et construisent ensemble une société de confirmation et d’attachement à la matière et aux sensations comme jamais auparavant.
Ce qui veut dire qu’ils ne sont pas loin de rejoindre d’autres sociétés où on a déjà mis l’ego au service de la collectivité et du Soi ou de la planète, comme les très anciennes civilisations amérindiennes (les plus vieilles ont 125 000 ans ! Nous, notre civilisation reptilienne née à Sumer en a 5 ou 6 000, suite à l’interruption atlantéenne).
La peur de la solitude est proportionnelle aux désirs charnels précisément parce que c’est une affaire mentale. Les désirs psychologiques attribués au corps (sexuels) dépendent directement de l’importance prise par le mental. Certains s’imaginent que quand on est amoureux c’est irrésistible parce que c’est le corps qui décide, pas du tout. Pour un humain, le désir, tout désir, est quasiment exclusivement de l’ordre du mental.
Il est déterminé par des conditions « extérieures » et des habitudes, des besoins de confirmer ceci ou cela sur le plan de l’ego, de reconnaître une image à laquelle on est attaché pour des raisons purement psychologiques. Le corps ne fait que suivre.
Ce n’est pas le cas chez les animaux qui ne sont pas aussi sélectifs loin de là. Ils ne désirent pas par réflexe conditionné comme les humains. Ils désirent parce que c’est le moment et que l’occasion se présente. Eux ont évidemment beaucoup moins le choix, et cela a aussi beaucoup moins d’implications psychologiques. Ils ne vont pas en faire une affaire d’ego, de remise en cause de l’ego, et donc les relations pourront rarement avoir des développements violents vis-à-vis du partenaire, prendre des formes qui n’ont plus rien de naturel, ou conduire au suicide.
Ainsi, les humains, il faut bien le reconnaître, sont très souvent des quasi-« obsédés sexuels », et ce d’un bout de l’année à l’autre, parce que c’est d’un bout de l’année à l’autre que la solitude menace. Rester seul cinq minutes est parfois insupportable pour certains. Attitude adolescente s’il en est, qui consiste à fuir de façon impérieuse et obsédante l’absence de communication, et de communication la plus intime possible, avec autrui. Parce qu’il faut absolument que l’autre existe. Il faut absolument ne pas être absolu, néant, seul comme nous le sommes tous en fait collectivement. Et le développement de tout ce qui peut aider à la séduction et à l’individuation va prendre toute sa place, devenir aussi obsédante que le désir de communication lui-même.
Ma taille, ma forme, mon accoutrement, mes couleurs, mes odeurs, toute ma vie va tourner autour de cela, considéré comme la condition sine qua non de la communication et de l’entretien de relations avec autrui. Parce que autrui est vital. Se retrouver face à soi-même est insupportable pour beaucoup d’adolescents. Pour beaucoup de faux adultes également bien sûr, car ce n’est facile pour personne de sortir de l’adolescence, et on retrouve cela dans beaucoup de comportements sociaux.
Devenir adulte, précisément, c’est être individualisé et autonome. Pas de groupe ou d’autrui pour donner la béquée. Pas besoin d’être rassuré ou confirmé émotionnellement ou psychologiquement. Pas de peur d’être seul et responsable.
Tellement pas facile qu’il y en a même qui écrivent des livres et des chroniques pour entretenir une relation avec un monde qui s’évanouit peu à peu !
C’est une façon très humaine de fuir la solitude…
Mais en même temps, comme tout acte et toute chose, c’est à double fonction, et tout ce que fait et vit l’ego pour essayer de se confirmer est également manipulé par le But absolu de l’Etre qui est la solitude absolue, c’est-à-dire l’infinité, la totalité, l’inclusion de l’univers en soi pour servir de chemin à toutes ces prises de conscience. Donc quand on cherche à communiquer ses idées, ce n’est pas que pour se confirmer dans le monde, c’est aussi parce que la communication est, sous certaines formes, un moyen d’exprimer l’unité. Non pas de la nier, mais au contraire de faire en sorte qu’elle soit manifeste. De toute façon il y aura toujours dualité, la seule façon de la gérer c’est de montrer par des pensées, des paroles et des actes que l’autre et soi sont UN.
Donc chaque fois qu’on cherche à fuir la réalité, c’est aussi une façon de s’en rapprocher, d’où l’accentuation de la fuite et ainsi de suite, jusqu’à ce que cela craque et qu’on abandonne les armes pour s’en remettre à Soi. L’autre est toujours là, mais on ne l’utilise plus, on le sert.
Le sexe et/ou l’entretien de la relation de nature quasi-sexuelle avec le monde, est vraiment la préoccupation majeure de nos vies la plupart du temps, et tout, y compris la conquête du pouvoir ou le désir de l’argent et de la réussite, y est généralement subordonné. La publicité et la télévision l’ont bien compris, car c’est l’allusion à une possible relation sexuelle qui émeut le plus l’individu et le met en état d’éveil maximum.
On s’étonne parfois de la perversité de nombre d’hommes politiques, on a l’impression que ce ne sont pas des humains tellement ils sont capables de tout, même de conquérir le pouvoir avec une avidité irrésistible et d’écraser tout concurrent comme un dinosaure en rut, pour au bout du compte arriver à leurs fins sexuelles. Idem parfois dans le monde des affaires. A quoi sert d’accumuler de l’argent et du pouvoir sinon pour être sûr de ne pas être seul en vieillissant ? C’est bien normal puisque c’est l’ego exacerbé, à une étape de son évolution où il sait qu’il va mourir, qui jette toutes ses forces dans la bataille de l’anti-solitude. Mais ce faisant, le résultat est TOUJOURS un sentiment de solitude encore plus grand, un développement de la capacité à être seul responsable. Dans la politique comme dans les affaires, également parfois dans l’art, la solitude (créatrice ou destructrice) peut être immense alors que c’est l’inverse qui est recherché. Cela peut finir par conduire à l’illumination, dans cette vie ou dans une suivante. Personne ne peut juger personne, chacun fait ce qu’il peut là où il en est pour aller de toute façon vers la réalisation. Ceux qui sont spectateurs ont souvent du mal à comprendre, eux qui semblent avoir une vie tellement normale et rangée. Mais lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils ont voté pour des monstres, ils se demandent ce qui a pu leur arriver. Mais c’est inévitable : il n’y a que deux cas possibles : ou bien celui qui cherche à obtenir le pouvoir est un sage, parce qu’il sait que là est sa place et qu’il est au service du peuple pour créer les conditions du bonheur collectif, et il en existe, bien qu’ils soient rarement en position d’obtenir le pouvoir, ou bien ce sont des prédateurs absolus. Il est rare d’être entre les deux.
Il y a des civilisations où ce sont les sages qui avaient le pouvoir institutionnel, cela reviendra.
Cela suppose que les peuples soient conscient de la différence entre un prédateur et un sage, et aient l’exigence d’écarter les premiers et d’inviter les seconds à gérer leur destin. Une exigence qui suppose aussi que le peuple ne soit pas dans l’égoïsme, la concurrence et l’attachement à la matière, sinon, il ne fera que mettre au pouvoir des gens qui lui ressemblent et font ce qu’ils seraient capables de faire s’ils étaient aussi au pouvoir.
Si ceux qui gèrent nos sociétés sont mus par la peur sexuelle et égotique, il ne faut pas s’étonner des résultats.
Tant que la solitude de l’Etre n’est pas intégrée et acceptée, il en sera ainsi. Car la sexualité consiste, pour l’humain, à donner toute sa force à la présence et à l’existence de l’autre, et le corps et ses jouissances en est le lieu privilégié. Toute recherche de sensations fortes est un besoin d’identification au corps, tandis que la spiritualité est une recherche d’identification à l’esprit.
Evidemment il n’y a pas de séparation entre le corps et l’esprit, c’est une question de regard.
La recherche de plaisirs du corps est une recherche d’identification au corps. C’est à double effet bien entendu, comme le reste. D’une part l’amour physique aide à être incarné, à ressentir tout son corps et à être en union avec, donc à être dans l’instant présent, ce qui est essentiel. Mais il y a évidemment bien d’autres moyens d’y parvenir, même si c’en est un privilégié. En même temps, il y a toujours le risque d’attachement au plaisir, d’attachement à l’expérience une fois passée, comme pour tout autre expérience vécue, volontairement ou pas. Même quand c’est de la souffrance, on a tendance à engranger des habitudes qui nous maintiennent dans la séparation et l’espace-temps. Pour être dans le présent, donc, il convient de vivre les choses dans l’instant avec un maximum d’ouverture des sens, de tous les sens, mais avec un détachement total ensuite. Ce n’est pas qu’il faut oublier ce qui est arrivé, c’est qu’il faut simplement passer à autre chose. Etre présent à ce qui est à présent. Tenter d’être toujours dans le présent, jamais dans le souvenir ni dans l’attente… Pas facile. Tout l’art est là.
Quand je suis dans le présent je contiens toutes les expériences, je les assume. Quand je suis dans l’espace-temps, dans l’attachement, dans l’attente ou la mémoire, ce qui est généralement la même chose (on attend de reproduire ce qu’on a aimé ou on craint de revivre ce qu’on n’a pas aimé), je n’assume rien du tout. Je me place en ego victime des circonstances. Je ne suis pas créateur. La séparation est totale avec le monde alors que le but de mon expérience sexuelle était précisément de faire l’unité. Tout est à double tranchant.
Il ne faut pas croire que l’instant présent soit dans l’espace-temps. C’est l’inverse : c’est l’espace-temps qui est en totalité dans le présent. C’est pour cela qu’être présent c’est être en unité avec le Tout, alors qu’être dans la mémoire, c’est considérer l’autre et le Soi (la relation au Soi est la même que la relation à l’autre – « Dieu » c’est les autres) comme extérieur. Evidemment on alterne. Mais le but est quand même d’être dans le présent tout le temps, et toutes les expériences du monde ont ce but. Même si l’ego tente toujours de les utiliser pour obtenir l’effet inverse. C’est le côté « diabolique » de l’humain, qui n’existe évidemment pas chez les animaux ni les êtres sans mental. Ce n’est pas pour autant que le mental et l’ego soient à rejeter. Ils sont indispensables et sont là pour servir l’Absolu. Mais le choix de l’humain entre le « bien » et le « mal » consiste à choisir si on utilise l’expérience pour accroître son attachement au passé et à la matière, ou pour accroître sa compassion, son sentiment d’unité avec « l’extérieur » à l’infini. A ce jeu on est tous totalement libres.
Il va de soi que celui qui est réalisé n’a plus de désirs, car il n’a plus besoin de confirmer sa propre existence par opposition complémentaire aux autres, et inversement, ne recherche pas par tous les moyens la confirmation de l’existence de l’univers et des autres. Il ne cherche plus à être compris et aimé. Il n’est plus attaché à la dualité. L’esprit permet d’unir l’ensemble des corps en un seul Etre, et il est cet Etre. Il est seul et contient tout, ne peut donc rien désirer, rien ne peut lui manquer.
Cette plénitude n’est pas que sexuelle bien sûr, c’est la relation à l’abondance, la « joie sans objet » puisque rien ne peut être extérieur, l’ego ne défend plus des limites par rapport au Tout. Le mental n’est désormais plus du tout au service de la défense de l’ego, de ses caractéristiques, et de son agitation émotionnelle et sensorielle, il est au service de l’unité, et l’unité avec l’autre ce n’est pas chercher à le séduire ou à l’attraper dans les buissons. C’est considérer ses besoins comme mes besoins, ses souffrances comme mes souffrances, sa beauté comme ma beauté. C’est ce que j’appelle le « Partage des Buts » dans la « Cosmic GoldenCard », meilleur moyen de se manifester créateur : le but de l’autre étant le mien, je suis là pour l’aider à le réaliser, pour l’aider dans son épanouissement au même titre que JE veille à l’épanouissement de mon ego personnel, celui dont j’ai la responsabilité prioritairement. En me positionnant ainsi en « Providence » du monde, je fais vraiment l’amour et m’identifie au Créateur, ce qui est le sommet de l’évolution humaine (avant d’en commencer une autre sur un autre plan).
L’évolution dans la solitude a pour aboutissement de se reconnaître créateur de son univers, sans exception, et donc responsable du bonheur que l’on perçoit autour de soi. Ce bonheur peut toujours être augmenté, et c’est pourquoi la mission du créateur est d’élever les vibrations, par le chant, la danse, le rire, tout ce qui communique de la joie, ou par l’enseignement à soi, ou la prise de conscience guérisseuse, ou le service de la communauté etc.
Les « Eleveurs de vibrations » (on est « dans l’élevage », nous-autres), se reconnaissent et se réunissent pour créer des synergies spirituelles qui suscitent des expériences de vie communautaire sans équivalent, justement parce qu’il n’y a aucun attachement et qu’on n’a pas « besoin » de l’autre. On est Un. Les gens qui passent au Centre Ganymède ressentent souvent cela. Soit pour des séminaires d’élévation vibratoire avec le développement de diverses techniques spirituelles, soit avec la fête, la Métaphysique ou autres. C’est joyeux et attire toujours des gens exceptionnels qui n’ont généralement pas l’occasion de partager ce genre de vibrations. Bien souvent, quand on est un peu spécial, on est isolé et n’ose pas trop parler de ce à quoi on croit. Le manque de communication peut devenir difficile à vivre, mais ce n’est qu’une expérience comme une autre. Et quand on a l’occasion d’échanger au niveau dont on rêve, il ne faut pas hésiter.
Comme l’acceptation de la solitude est l’épreuve ultime de l’initié, la plus difficile des acceptations (mais pas la solitude de l’ego, l’ego est fait pour être entouré, aimé etc. Il s’agit de la solitude métaphysique, la vraie, celle du Créateur), on a tendance à être impatient et à la confondre avec la solitude de l’ego. Il ne faut pas se faire d’illusion : la fin de la jouissance du corps née de la dualité n’est pas d’actualité pour la plupart des aspirants spirituels. Il est néfaste de griller les étapes, c’est pourquoi il ne semble pas judicieux de faire de la chasteté la condition de l’évolution spirituelle, alors que ce n’est qu’un de ses objectifs finaux. Ce n’est même pas un objectif, d’ailleurs, cela finit par être ainsi parce que se prendre dans les bras est suffisant. Tant que cette innocence sexuelle un peu androgyne (l’androgyne spirituel est un des grands symboles de l’Alchimie) ne s’impose pas de façon naturelle, et qu’on veut s’obliger à n’être que « pur esprit » (comme si le corps n’était pas pur esprit) il risque de n’y avoir que frustration et retard dans le développement. Une fois qu’un désir est formé, il vaut mieux qu’il soit satisfait. Sinon il se reportera dans une autre vie. Ce qu’il faut parvenir à faire, c’est de ne pas en former (des désirs extérieurs), et cela suppose un très très long chemin d’évolution. Cela suppose qu’on soit un avec l’autre avant même de l’avoir rencontré ou touché.
En attendant, ce à quoi il faut travailler, au risque de choquer certains, est la déculpabilisation face à l’incompatibilité entre sexe et spiritualité. Tant qu’une dimension humaine, voire « diabolique », n’est pas totalement acceptée et intégrée, il est très difficile de s’en débarrasser. Un jour il n’y aura plus de guerre sur la Terre. Ceux qui ne la font plus jugent peut-être ceux qui la font comme des barbares, mais ils l’ont faite avant eux jusqu’à parvenir à la faire sans haine, et ce n’est que grâce à cette acceptation qu’il ont fini par s’en guérir. Pour la sexualité, ce sera la même chose. Pour la condition terrestre et l’incarnation, même, ce sera la même chose. Tant qu’on ne l’aime pas totalement et dans toutes ses dimensions, et qu’on culpabilise spirituellement de s’incarner encore, on est sûr de continuer.
Dans cette optique, si on ne perd pas le but de vue, l’épanouissement sexuel est une condition indispensable à un bon épanouissement spirituel ultérieur.
En dehors du monde, il n’y a pas de spiritualité possible.
Par conséquent, notre regard sur la sexualité va désormais être empreint de Métaphysique. Plus question de la voir comme un outil de perdition et l’éliminer, plus question non plus de n’y voir qu’un moyen de plaisir. Certes, comme tout outil, comme le corps lui-même, elle peut servir au meilleur comme au pire, servir à nous libérer ou nous enchaîner. Cela est notre choix. Il convient de savoir ce que l’on fait de sa sexualité. Mais le choix n’est pas entre « avoir une sexualité » et l’éliminer. Eliminer un outil c’est se priver d’un moyen d’aller vers « Dieu ». Lorsque l’expérimentation aura fait son oeuvre, évidemment, la sexualité physique disparaîtra au profit de modes de communication plus subtils. Mais cela vient tout seul.
Tant que la chasteté pose problème, elle n’est pas d’actualité. Si elle n’en pose pas, évidemment, il n’y a aucune raison de se forcer à avoir une sexualité.
On a des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, des mains pour agir, etc. Il ne viendrait à personne l’idée de dire : « les yeux sont une tentation faite pour être surmontée. En fait, ce qu’il faut, c’est renoncer à voir » ; ou bien : « les mains sont une tentation d’agir, l’homme est fait pour apprendre à s’en passer ». Eh bien l’homme et la femme ont un sexe, qui a diverses fonctions de plaisir, de communication, de reproduction, de séduction, de pouvoir etc., et qui remplit parfaitement son office.
Mon corps est un outil dont toutes les parties sont indispensables. Pas question, donc de renoncer, pour la gloire, à ceci ou à cela. Mais comme pour tout organe, le risque est dans l’attachement au plaisir qu’il donne. Le plaisir n’a jamais été un problème spirituellement. C’est l’ATTACHEMENT AU PLAISIR qui en est un. S’il n’y a pas attachement au passé, le plaisir n’est pas source de souffrance.
Certains renchériront : « on peut se servir du sexe à condition que ce soit pour la reproduction, et de préférence dans un cadre familial etc. ». On se sert effectivement du sexe pour la reproduction (avec les pieds, cela marche beaucoup moins bien), mais si chaque fleurette donnait lieu à une naissance, il y a longtemps que la galaxie n’y suffirait pas pour nous accueillir tous.
En fait, tout organe a toujours de multiples fonctions. La bouche ne sert pas qu’à une chose, la rate non plus. Le sexe en a également plusieurs, à la fois destinées à nous incarner davantage dans le monde, et à nous spiritualiser. Vouloir le cantonner à une seule fonction, c’est le nier. Grâce au sexe, dont la destination consciente n’est quasiment jamais la reproduction mais presque toujours le plaisir, s’établissent des relations privilégiées entre certains individus, chez qui la relation évolue ensuite vers d’autres formes. Mais il faut au départ une motivation de plaisir pour que s’enclenche ce processus de communication intime et d’échange évolutif, comme d’ailleurs pour toute autre activité : la motivation est (ou doit être) au départ toujours le plaisir, puis on s’aperçoit que le but (inconscient en général) est finalement tout autre.
Aucun animal ne pense à se reproduire. Il le fait pour d’autres motivations. Si l’homme, devenant conscient, sait à quoi sert son sexe, et par suite s’il s’interdit toute activité éloignée de ce but unique, il prend la responsabilité de rendre son but conscient, ce qui lui retire tout accès à l’intuition et à la magie : dans la vie, IL FAUT ignorer le vrai but de nos actions. Seule la motivation (le plaisir) est et doit être conscient. Si nous savions pourquoi nous vivons, nous ne pourrions (en général et sauf précautions mentales que nous prenons dans nos sites et livres) continuer à vivre normalement. Si nous savions où va nous mener telle ou telle action, nous ne pourrions l’accomplir.
« Il n’appartient pas à l’homme qui marche de diriger ses pas ».
Aimer, c’est s’unir à l’autre parce que l’autre est le symbole de l’univers, le sas par lequel on passe pour s’ouvrir à l’univers. On expliquait avec l’origine de l’esprit, que l’amour est le contraire de la conscience. Que l’amour sert à annuler la séparation consciente. Concrètement, dans la relation avec l’autre, aimer c’est se reconnaître créateur. Je suis le créateur car je suis la relation, ma responsabilité sur cette relation est totale, et c’est en étant la Providence pour l’autre, celui qui lui donne ce qu’il attend, qui l’aide à se réaliser par tous les moyens, que je fais l’union entre la conscience créatrice et l’amour rédempteur. Entre le Zéro et l’Infini.