par Jenny
Parce qu’au fond de moi, il pleut parfois.
Parce que je ne peux me résoudre à fuir ce monde qui m’accapare sans cesse avec ses jouets éphémères.
Parce qu’une grâce ne saurait retenir mon attention en éveil.
Parce que les secrets des profondeurs du monde ne me sont pas révélés.
Parce que la retenue bride mon esprit épris de liberté.
Parce que la nudité de mon âme ne saurait rien changer à ce monde chaotique.
Il pleut parfois au fond de moi.
Il pleut sur mon âme.
Et je refuse ce monde.
Je refuse cette vie.
D’un bout à l’autre de mon essence !
Ne serait-il pas plaisant,
Plus agréable, plus charmant,
De pouvoir jouir de la vie ?
Pourquoi l’âme et l’esprit doivent-il être séparés ?
Mis à nu ?
Pourquoi le dépôt de notre Etre doit-il disparaître ?
Il pleut au fond de moi.
Il pleut sur mon âme.
Les tourments de la nuit
Ancrent ma présence à l’ancre d’un sillon.
Je ne comprends plus le sens de ma vie.
Ni la sècheresse de mon désir
Ni le trouble et mon errance mentale.
Je suis immergé dans l’angoisse faite matière
C’est le ciment de mes douleurs.
Dans cette nuit noire, je cherche un phare.
Au fond de moi je pleure parfois
Sur mon âme il pleut des fois.
Dans ma gorge s’étranglent les sanglots que je cache.
Je souffle sur les cendres d’un espoir désavoué.
Je suis anéanti sous la pesanteur
De cette pluie sans fin, par cette pluie sans source.
J’atteins, je le sens, un fond sans nom.
Aucun être pour me retenir.
Aucune main, aucun sourire pour me soutenir.
Je fonds ! Je me défais ! Je me répands !
Je ne sais pas où je suis.
Seul persiste la douleur dans cette descente de l’esprit.
Seul, dans ce glissement de l’esprit dans son ombre, persiste la douleur.
Une flamme qui accompagne, qui tire mon âme vers son centre.
Chaque être à son tombeau !
Aussi obscure soit-il.
Puisse la chaleur des mots raviver cette flamme et l’habiller de chatoyantes lumières douces à mon cœur.
Puisse la rosée du matin s’écouler comme un miel dans ma bouche.
Puisse cet océan de rêves s’éveiller et me hisser à la Vie.
Puisse la terre de ma campagne me porter à nouveau.
Alors je lèverai les yeux sur ce ciel d’hiver qui me reçoit.
Alors je laisserai sur moi tomber les doux flocons de la paix.
Note : J’ai voulu à travers ce texte attirer l’attention sur le fait que même la souffrance peut se vivre en conscience dans la présence de son être. On peut malgré tout voir la Vie s’exprimer, l’accompagner avec le plus de présence possible et ne pas céder à la peur. On peut s’élever dans la descente, dans la chute en Soi. On peut s’éveiller à l’Amour. On peut s’éveiller à la pulsation de la Ve. Merci de votre écoute.
JENNY. Médium