Par Ana Sandrea
La semaine dernière, j’ai écrit un article intitulé « le triangle dramatique » où j’expliquais les trois figures crées par Stephen Karpmann, spécialiste de l’analyse transactionnelle : Victime, Bourreau et Sauveur.
Bien que j’ai expliqué brièvement chacune d’entre elle, par manque de temps, je n’ai pu proposer aucune solution pour sortir de ce jeu si dangereux et commun.
J’utilise le tutoiement, car je voudrais établir un lien directe avec « toi » qui me lit.
J’ai donc immédiatement reçu des messages du style « super je me suis identifié à ce que tu expliques mais comment je dois faire pour sortir de tout cela ?
Aujourd’hui je te donne quelques éclaircissements qui t’aideront, premièrement à te rendre compte que tu es entré dans le triangle, et deuxièmement, quelques pistes pour en sortir.
Comme le thème est vaste, les solutions seront tournées vers le rôle de la victime, et lors d’écrits ultérieurs, je traiterai de la figure du bourreau et de celle du sauveur.
Avant toute chose, je voudrais te prévenir que l’action la plus efficace quant au triangle dramatique, est de ne jamais y entrer, parce que cela peut se convertir rapidement en une philosophie de vie, qui est assez difficile à démonter.
ANTECEDENTS
LA VICTIME ;
Tous, nous avons de bonnes raisons de nous comporter comme des victimes, c’est un mécanisme qui fonctionne presque toujours, depuis l’enfance, quand notre mère nous refusait quelque chose ; en nous plaignant, en pleurant avec amertume, en faisant une tête de malheureux, généralement, nous la faisions changer d’opinion, et ainsi, comme la majorité, nous avons conclu que nous convertir en victime de l’autre nous permettait d’obtenir ce que nous ne pouvions pas en faisant une simple demande…. Nous en avons fait l’expérience tellement de fois que nous l’avons ancrée dans nos cellules ; mais à cause de notre innocence et notre ignorance, nous n’avons pas tenu compte des aspects morbides de cette façon de faire, et pourtant ils existent. La manipulation par exemple, au détriment de ma personne, que nous avons établie dans certains cas, comme une règle de vie.
Cette fausse croyance a créé de véritables drames dans notre société.
La victime est également renforcée, par les médias, jusque dans les contes pour enfants. La majorité des personnages ne sont-elles pas des victimes ? Est-ce que Blanche-neige, Cendrillon, la Belle au bois dormant étaient des femmes puissantes qui atteignaient leurs buts avec l’aide de leur pouvoir interne ? Non, absolument pas, elles furent des personnes que nous avions envie d’aider en entrant dans le conte, en premier lieu, et qui au final réussissaient tout en nous faisant pitié.
Le triangle dramatique a été validé par les histoires pour enfants, comme le petit chaperon rouge : d’un côté il y a les victimes : le petit chaperon rouge est une petite fille démunie, qui ne peut pas faire grand-chose et la grand-mère, qui pourrait être l’adulte responsable mais qui est malade ; le loup est le grand méchant, et le sauveur qui est le bucheron.
Ceci est loin d’être un cas à part, dans presque tous les contes, récits, feuilletons télévisés, ce triangle se répète.
Son problème caché : la victime n’a pas confiance en elle-même, elle craint d’exister pour elle-même, de s’affirmer, par crainte de perdre, d’échouer ou d’être abandonnée. Pleurs, doute rébellion sont ses modes d’expression.
LE SAUVEUR :
Parallèlement, nous avons appris qu’en étant gentils et en faisant plaisir aux autres, en les servant ou en nous soumettant à leur autorité, nous pouvions attirer leur reconnaissance qui nous a manqué quand nous étions petits, des paroles valorisantes, des flatteries, des motivations sincères de la part de nos parents, et ainsi se développa le rôle de Sauveur. Nous avons également oublié les effets secondaires désastreux pour notre personne et les autres.
Nous avons mis l’autorité, le respect, notre pouvoir interne à l’extérieur de nous même. Notre valeur dépendant de ce que les autres la percevait ou non, sans savoir que pour exister en tant que Sauveurs nous avions besoin ni plus ni moins d’une victime à pouvoir sauver, et qu’inconsciemment, nous ne sommes pas intéressés à l’aider réellement à sortir de son drame, puisque cela supposerait la fin de notre rôle.
Son problème caché :
Personne qui cherche à tout prix la reconnaissance parce qu’elle lui manque, elle a peur de faire du mal en établissant ses limites, et ne se respecte pas. Elle accumule de la rancœur, de la culpabilité, ne sait pas donner ce qui est juste, elle donne généralement trop, et s’épuise.
LE BOURREAU :
Lorsque dépassés, irrités, fatigués, désespérés par les difficultés émotionnelles, et relationnelles qu’impliquent le schéma de victime-sauveur, suffocant d’injustice, nous tombons dans l’amertume et le ressentiment, nous créons le bourreau qui est le côté obscur de la force. Celui-ci espère qu’en projetant sa souffrance sur les autres il l’a sentira moins, oubliant les effets pervers de cette opération.
C’est-à-dire qu’avant tout, la majorité des bourreaux sont conscients d’une manière ou d’une autre de ce qu’ils font, et même si inconsciemment ils ont une image dégradée d’eux-mêmes, ceci sans parler de la quantité d’émotions toxiques qui découlent d’un petit rôle si polémique : culpabilité, doute, colère, désespoir… et de la part de souffrance que génèrent ces comportements destructeurs, en soi-même et pour les autres.
Son problème caché :
Le bourreau à peur de montrer sa frustration, ses désirs, ses aspirations, il fait tout pour que les personnes pensent qu’il n’a pas de problème et qu’il est fort. Il cherche à dominer, à contrôler, il vit dans la peur secrète d’être démasqué. Il se venge inconsciemment de sa douleur et des blessures souffertes pendant l’enfance, c’est-à dire de la victime qu’il a été un jour…
Il est important de savoir, qu’une fois entré dans le jeu, à un moment donné, nous endosserons les différents rôles. N’est-ce pas la victime de son propre bourreau ? Ou le bourreau victime de soi même.
VICTIME BOURREAU OU SAUVEUR ?
Pour le savoir, répond avec sincérité à ce test, créé par Lyliane Clémente
Sauveur :
1. Aides-tu des personnes qui ne te l’ont pas demandé ? oui – non
2. te sens-tu coupable, responsable, mal lorsque quelqu’un de ton entourage a des difficultés ? oui – non
3. cela te dérange-t-il car tu en es convaincu, que quelqu’un que tu connais irait mieux s’il écoutait tes conseils ? Oui – non
4. Te sens-tu exploité et non considéré à ton travail, malgré tous tes efforts pour aider les autres. Oui- non
Victime :
5. Accuses-tu les autres d’être la cause de tes problèmes ? oui – non
6. te dénigres-tu ou te diminues-tu devant les autres ? oui – non
7. te plains-tu de tes difficultés sans rien faire ? oui – non
8. en difficulté, agis-tu de manière autonome ou attends-tu que se soient les autres qui te sauvent ? oui non
9. donnes-tu plus d’importance à la manière dont les autres te perçoivent plutôt qu’à celle dont tu te perçois toit même ? oui –non
10. demandes-tu d’une manière ou d’une autre, de l’attention de la part des autres ? oui – non
11. critiques tu les autres parce qu’ils ne font pas ce que tu espérais qu’ils fassent ? oui – non
12. t’es-tu mis en danger pour attirer l’attention des autres ? oui – non
13. cèdes-tu au chantage affectif ? oui – non
Bourreau :
14. sens-tu la nécessité d’agresser, humilier, maltraiter, insulter, frapper, violer, ne pas respecter, rabaisser, te moquer, tromper une personne de ton entourage ? oui-non
15. provoques-tu de manière négative ton couple, tes amis, tes collègues afin d’obtenir ce que tu désires ? oui –non
16. es-tu coléreux, bagarreur, crieur, polémique et conflictuel ? oui – non
17. Est-ce qu’on t’a fait le reproche que tu es sévères, manipulateur, dominant, et que tu veux toujours avoir raison? oui – non
18. utilises-tu le chantage affectif, séduis-tu les autres pour obtenir ce que tu désires? oui – non
Si tu as répondu deux oui quelque soit la catégorie, victime, sauveur ou bourreau, il est probable que tu utilises les relations de force comme moyen de relation aux autres
QUE PEUT-ON FAIRE ?
Grâce au test, tu as défini dans quel(s) rôle(s) tu te trouves, à présent, je vais te proposer une série de questions et suggestions pour t’aider à sortir de ce triangle infernal.
VICTIME : une des prises de consciences que mon travail de thérapeute m’a permis, est de constater les grandes souffrances auxquelles sont soumis beaucoup d’enfants et de personnes, parfois j’ai l’impression quand j’écoute certains de mes clients, que l’inconscience humaine est sans limite, seule la spiritualité m’apporte des réponses, à ce qui paraît une escalade de folie.
Beaucoup de personnes ont vécu de telles situations, notamment quand ils étaient enfants, que prendre des responsabilités leur est très difficile, et lorsqu’ils le font, ils se demandent comment ai-je pu me créer de telles circonstances ?
Pourtant, je suis convaincue que « NOUS SOMMES CRÉATEUR DE TOUT CE QUI NOUS ARRIVE DANS LA VIE » qu’il n’existe pas de malchance, de fatalité, d’accident. Tout, sans exception a été créé ou co-créé par nous-mêmes.
Je sais que dans certains cas, c’est très dur de l’accepter, surtout si nous avons souffert d’abus, de torture ou de la perte d’un être cher. J’en ai conscience.
De mon point de vue, nous avons choisi la planète, le pays, la famille, les parents et frères et sœurs avec lesquels nous désirons nous incarner, pour vivre des circonstances particulières, bien qu’obscures pour nous, afin de les conscientiser et apprendre d’elles dans ce jeu complexe qu’est la VIE.
Nous attirons également par résonance les amis, le couple, les enfants, les événements, les travaux, les ennemis etc. dont nous avons besoin pour notre évolution.
Je sais très bien que si tu as vécu une enfance douloureuse, ou si tu es dans la souffrance, il est très dur de lire cela sans réagir, crois moi je te comprends. Il faut que tu comprennes que tu as créé ces circonstances en partie à cause de la croyance qui existait dans le passé, qui est que nous devons souffrir pour évoluer, ce qui est vrai, mais jusqu’à un certain point.
Comme créateurs également nous pouvons changer cela, je vais faire ici une analogie avec les systèmes informatiques. Seul le programmateur a accès au programme et peut le modifier, et bien en nous, c’est la même chose, nous créons toutes ces circonstances douloureuses mais nous pouvons également les changer.
J’ai aidé des personnes qui ont souffert de véritables drames, ces personnes se sont dit un jour, « Ok, j’ai souffert mais maintenant je ne veux plus de souffrance. Toutes ont cherché une manière de sortir du problème, en mobilisant pour cela leurs ressources internes, parfois insoupçonnées, qui les ont aidées et portées vers la voie de la libération.
Chercher des coupables est inutile, il existe uniquement des êtres responsables.
Une fois que tu décides de passer à l’action et te prendre en charge, tu verras combien l’Univers fait en sorte de t’aider, mais avant cela, tu dois prendre ta responsabilité et contacter la force infinie que tu as toujours eu en toi.
Si tu vis une situation difficile et que tu ne veux pas te voir comme une victime, pose toi les questions suivantes :
Que me montre de moi cette situation ?
Si quelqu’un te fais du mal : quelle partie de moi est en train de révéler cette personne ? Puisque nous agissons comme des miroirs, et l’autre est seulement une partie de moi que je ne veux pas voir.
Quels recours j’ai besoin de mobiliser pour sortir de cette situation ? Quelle partie de mon ÊTRE c’est-à-dire la part de Dieu en moi, celle qui possède tout et qui est déjà tout, puis-je mettre en avant pour résoudre ce problème ?
Que puis-je faire avec ce défi, comment je peux apprendre de cela, et même, quel sens puis-je lui donner ?
Est-ce que je suis en train de donner mon pouvoir à cette personne qui veut m’aider, plutôt que de me débrouiller tout seul ?
Quelle partie de mon identité ai-je besoin de changer pour résoudre cette situation ?
Dans le prochain article je donnerai des solutions pour sortir du rôle de Bourreau.
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Ana Sandrea – www.maitredetavie.com
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