lila luzpar Lilaluz

Dans le monde que nous avons créé collectivement, la tendance– après la libération de la morale- est de tendre à la normalisation des désirs afin de consommer en masse.

Dans ce cadre normatif, les gens et les choses sont proposés de la même manière, sur les mêmes supports, ce qui a pour conséquence de mettre les compétences humaines au même rang que les qualités des produits de consommation. L’humain redevient intellectuellement et psychologiquement une « marchandise » comme une autre, comme avant la chute de l’esclavage.

Cela entraîne pour l’être sensible – pour l’âme dans l’être humain- un sentiment de dévalorisation et des comportements de réponse au stress tel que la boulimie, la dépression, des accès de violence ou du défaitisme. Selon notre histoire génétique et la capacité de notre clan familial à répondre au stress d’une manière forte ou soumise, nous sommes influencés à nous dépasser ou à abandonner la course, car retrouver le sentiment de singularité et de dignité peut sembler trop difficile dans un monde où les standards esthétiques et intellectuels dépendent surtout du milieu social et du budget.

Les standards actuels de l’excellence ont également largement augmentés en qualité, ils se sont ouverts comme le reste de la société au niveau international, avec cependant une dominance du modèle anglo-saxon pour les diplômes, budget de dépenses et standardisation de la beauté des hommes, des femmes et des enfants. Cette vision unique suppose de mettre de côté un grand nombre de personnes n’entrant pas dans les critères basiques de sélection. Il est politiquement incorrect de mettre des barrières raciales, mais il est devenu normal de poser des barrières financières et sociales, comme avant les Révolutions.

Cette néo-aristocratisation de la société recrée la division sociale et appuie cette fracture sociale sur des critères physiques et intellectuels, et donc sur la capacité à Être et à apparaître. Autrefois, les classes sociales s’ordonnaient selon le métier, les possessions de domaines et la noblesse, aujourd’hui il s’agit de critères pseudo-scientifiques de calcul du Quotient intellectuel ou de la symétrie faciale : ces critères discriminent la personne elle-même sur la base de sa génétique, de son héritage cellulaire personnel, ce qui crée un rejet bien plus profond de soi, lorsque l’on ne correspond pas à l’image standardisée. Comment s’accepter quand notre personne n’entre pas dans le standard social ?

Cet ordre sous-jacent est devenu si totalitaire qu’il est difficile d’accéder aux strates supérieures de la société ou à un travail sans passer par un chirurgien, un coach en diététique ou un relooking. Il est aujourd’hui inimaginable de « réussir » sans auparavant entrer dans les critères de sélection intellectuelle ou esthétique ou les deux ensemble. Cette amélioration de la qualité est globalement une chose positive si elle permet de se responsabiliser et de mieux se considérer mais dans la plupart des cas, ce goût de l’excellence entraîne une décadence, la dévalorisation de soi, un manque de confiance en soi, en l’avenir et dans les autres, car trop de pression tue l’impulsion qui pousse à agir vers le mieux, rendant la progression trop lourde et difficile.

Dans le cadre sociétal actuel il est important d’apprécier ce que l’on EST. Les personnages d’exception de l’Histoire n’étaient pas très beaux, ni forcément très intelligents mais ils possédaient la capacité de séduire, d’être vivants et créatifs ainsi qu’ une grande confiance en eux. En captant le regard des autres, ils ont su marquer les cœurs et leur pays pour longtemps. Les détails d’une vie réussie ne sont ni la richesse accumulée, ni les diplômes, mais la capacité à être heureux, à créer sa vie selon ses capacités et une certaine grandeur d’âme. Cette notion de grandeur, de dignité est souvent ridiculisée, pourtant on continue à la chercher et à la regretter lorsqu’elle n’est pas présente chez nos dirigeants.

De fait, l’être humain aime la liberté intellectuelle qui lui offre l’espace émotionnel pour développer ses désirs de grandeur, son Idéal. En calibrant l’humain comme une marchandise, on lui retire ses droits innés de briller par sa spontanéité, son charme et sa beauté intérieure, c’est -à-dire une certaine vulnérabilité. Or, jusqu’à présent, on n’a jamais fait mieux que cet éclat-là pour séduire et rassurer.

Dans un monde qui se rationalise, qui se sclérose, n’oubliez pas de vous aimer, de vous libérer des attentes d’une société sans objectif défini, où ni le plaisir, ni l’excellence ne suffisent à rendre heureux. Soyez vous-mêmes et le reste adviendra !

Je vous aime. Lila

Source: http://www.lilaluz.net/

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