Lucien_Vatynan
Photo : Lucien Vatynan

 

par Lydia

Encore un réveil mitigé, avec des relents de fièvre qui s’estomperont dans la journée. Plus d’une semaine à flotter dans un  état fébrile ne m’empêchent cependant pas de garder la foi que « tout est bien ». Ce qui se passe au niveau énergétique et cellulaire étant microscopique et invisible, il est logique que je n’en perçoive qu’une vibration, une sensation atténuée par la fièvre. Mais tout comme je sais que le soleil est présent derrière les nuages, mon soleil intérieur, l’amour que je suis, rayonne même si je ne le ressens pas aussi fortement que d’habitude. La tendresse vis-à-vis de moi-même est une « preuve » suffisante de cette présence amoureuse.

C’est tout de même un peu frustrant pour quelqu’un dont le souhait demeure d’être présent à soi-même, à son ressenti. C’est là où le mental permet de sortir de la mémoire, les croyances basées sur l’expérience, sur une connaissance intérieure subtile mais néanmoins réelle.

On peut passer de la croyance à la connaissance mais cette transition ne se réalise pas en un coup de baguette magique. Bien qu’on puisse avoir foi au divin en soi en un éclair, en vivant une expérience intense au niveau vibratoire, au niveau du cœur, pour que cette expérience soit transformatrice, elle doit s’étendre à tous les corps, jusque dans les pensées, les paroles et les gestes.

Le mental ayant agit par conditionnement, selon des croyances inconscientes mais aussi conscientes, ça demande un nettoyage en profondeur pour que la nouvelle énergie vienne modifier le comportement. Il n’est cependant pas nécessaire d’effectuer un travail laborieux de compréhension, et d’analyse pour ce faire. C’est une option qui va demander beaucoup d’énergie tant les croyances s’incrustent jusque dans les cellules et elle enferme dans le mental.

Selon ce que je vis, il est plus efficace et rapide d’apprendre à revenir à la raison du cœur, à être conscient de son corps physique, de ses pensées et de ses émotions, dans le présent, plutôt que de vouloir tout décortiquer et analyser sa vie à longueur de temps.

Le lâcher prise qui vient lorsqu’on se focalise sur son cœur, sa respiration, permet de réaliser la transition sans effort.

Lorsque la foi est solide, le processus est facilité parce qu’on n’oppose plus de résistance. Devenir lucide et ne pas juger les aspects de soi moins éclairé, permet d’amplifier l’amour inconditionnel en soi par la libération de l’accusation. La critique et le jugement ne sont que l’expression du doute de soi, de son essence divine, de son potentiel créateur, de sa souveraineté.

Combien de personnes s’affichent comme des sages, des éveillés, mais continuent de nourrir la division en se permettant de juger les autres? Le comportement dans la vie de tous les jours est en parfaite contradiction avec le discours tant qu’on ne réalise pas l’unité intérieure.

Il m’apparait que le seul fait de vouloir s’exprimer sur la toile est un moyen d’ancrer sa personnalité, de gagner en confiance en soi, en estime de soi. Ce qui sous-entend que ces qualités font défaut à celui qui s’expose. Plus j’affirme haut et fort quelque chose et plus c’est le signe que je manque d’assurance, de confiance en la vie, au divin. Que je me présente en thérapeute, en personne éclairée ou en conseiller, ma quête inconsciente restera motivée par le besoin de reconnaissance tant que l’harmonie n’est pas réalisée. J’utiliserais les stratégies marketing pour asseoir ma crédibilité ce qui ne fera que nourrir la façade, l’apparence, le déni et la division intérieure.

Plus mon discours est emprunt de jugement et plus ça trahit le manque d’équilibre intérieur, le déni de mes parts obscures et un semblant d’authenticité. Car si on est réellement honnête, sincère vis-à-vis de soi et qu’on cesse de se juger, on relativise le comportement des autres. Le fait de prendre en charge ses blessures, d’appliquer l’amour sans conditions à soi-même, c’est ce qui permet de devenir intègre et cette responsabilisation délivre du jugement, de toute forme de responsabilité vis-à-vis d’autrui.

Il ne s’agit pas de faire sembler d’aimer, d’utiliser un langage spécifique, d’afficher un comportement qui satisfasse notre ego, qui redore notre image, mais d’être dans l’acceptation totale de tout ce que nous sommes en dedans.

Celui qui se regarde avec honnêteté voit clairement quels sont les aspects intérieurs qui manquent de lumière, de maturité, de tendresse, de soin et ce constat amène inévitablement à comprendre que le jugement vient de l’ignorance de ce qu’est véritablement l’amour. Cette méconnaissance maintient l’être dans l’obscurité intérieure, dans le déni de ses ombres et dans la division. Tout naturellement, il cherchera à compenser en accusant l’autre afin de trouver une forme d’équilibre, en existant en surface pour éviter de se voir en profondeur.

Plus il accusera et plus il s’éloignera de son être, de son cœur, de la vérité de l’amour inconditionnel. Très souvent lorsqu’on manque d’amour de soi, c’est parce que le flux d’énergie de la source peine à circuler. Des pensées, des croyances inconscientes créent des barrages limitant le rayonnement de l’amour divin en soi.

La tendresse manifestée lorsqu’on constate qu’une part de soi est vulnérable ou dans la peur, puis l’accueil de cette émotion, libèrent l’amour divin qui permet de vivre la puissance et la réalité de cet amour. L’humilité en est le fruit tout comme la gratitude et c’est seulement dans ce processus d’acceptation de ses propres ombres que la transmutation s’effectue. De cette façon, on change en profondeur et on trouve l’équilibre entre puissance et vulnérabilité. On se situe alors au cœur de son être et la comparaison n’a plus lieu d’être, elle n’est plus ce qui justifie et affirme notre valeur.

Trop souvent, les messages dits spirituels transpirent l’arrogance, la supériorité dissimulée sous des faux airs de compassion, ou derrière des flatteries égotiques. Pourtant par expérience et parce que mon seul désir c’est d’être vrai, de manifester ma Vraie nature et quand je parle de vraie nature, j’inclus l’aspect animal, sauvage, soumis aux croyances inconscientes collectives, les parts conditionnées par la peur…je constate que mes affirmations trahissent le besoin d’amplifier la confiance en soi.

Mais ce constat n’amène pas non plus un nouveau jugement, il m’indique simplement que le besoin vital de communion est un peu décentré et m’invite à lâcher les attentes, à accueillir la peur du manque et ainsi à débloquer l’énergie de la source.

Qu’on ne se leurre pas, celui qui est dans une quête existentielle, est amené sur ce chemin par dégoût de l’incarnation, de son corps physique qu’il juge inférieur, ou parce que son cœur est brisé, parce que la vie l’a déçu, parce qu’il rejette le monde…C’est son besoin d’équilibre, d’harmonie, de clarté et d’amour qui le pousse à chercher ce qu’il est. On peut voir que le mal-être peut être un moteur mais il demande à être reconnu et libéré, éclairé et pris en compte. Il est l’expression du besoin d’aimer, un appel de l’âme à ouvrir son cœur. Et c’est en le faisant qu’on trouve le bien-être et l’autonomie affective.

Tout le monde passe le voile de l’oubli à la naissance, à de rares exceptions près, personne ne nait en ayant pleinement conscience de ce qu’il est en vérité et en totalité.

Le monde de la dualité permet de se trouver par contraste, par attraction et par rejet, de s’affirmer en ayant des préférences et en osant les exprimer sans chercher à se comparer, à se surestimer. L’esprit critique est à la limite du jugement si on ne réalise pas l’unification de touts les aspects qui nous composent. Notre faculté d’évaluer afin de choisir ce qui nous convient, de tracer son propre chemin, ne nécessite pas d’invalider les choix des autres.

Un mental aimé, associé au cœur, s’équilibre naturellement sous l’influence de l’amour inconditionnel. Son potentiel d’analyse, de compréhension, sera au service de l’amour et de l’être divin intérieur. Il ne cessera pas d’évaluer mais il le fera en fonction de ses propres convictions, des élans de son cœur.

Quand on aime tout en soi, les autres ne viennent plus affecter notre amour propre. Leur aspects sombres ne viennent plus nous agresser parce qu’on comprend que si c’est le cas, ça n’est que le reflet de nos propres ombres, de nos aspects refoulés. On viendra alors sonder son cœur, on dialoguera avec l’enfant intérieur qui n’est autre que l’être innocent que nous étions avant d’être soumis aux conditionnements extérieures.

Ce retour à soi, permet d’intégrer l’amour de la source, ouvre les yeux du cœur et  l’intelligence divine, la sagesse intérieure se manifeste. Il ne s’agit pas non plus de se forcer à être bon, de calquer son comportement sur l’image idéale qu’on voudrait avoir de soi, selon notre compréhension limitée de l’amour divin.

Bien que le mental soit dépassé, qu’il ait du mal à comprendre ce qu’est l’amour divin, en cessant de se juger, de juger les autres, il commence à changer ses croyances et à se laisser guider peu à peu par l’énergie du cœur.

Quand on se réconcilie avec l’enfant intérieur, avec ses ombres qui je le répète, sont des aspects de nous-même que nous refoulons, que nous jugeons inadaptés, inadéquates, notre sagesse acquise au fil des incarnations commence à s’exprimer et devient notre guide.

On apprend à percevoir au-delà des mots, à ressentir l’énergie qui sous-tend le verbe, le comportement d’autrui et on peut avoir une réelle empathie qui vient de notre capacité à accueillir les aspects vulnérables de notre être.

Cette empathie ne nous enferme pas dans un rôle, elle nous permet de voir avec les yeux du cœur, de voir la lumière contenue dans l‘ombre parce qu’on a cette perception vis-à-vis de nous-même.

On perçoit toujours le monde selon le regard qu’on porte sur soi. Il n’y a pas deux poids deux mesures.

Puisque c’est à partir de l’amour qui rayonne de notre propre cœur que l’on entre en empathie et non pour se sentir au-dessus des autres, il n’y a pas de risque de jouer les sauveurs. On n’a aucune attente puisqu’on sait par expérience que l’attente est l’expression d’un manque et comme on se remplit soi-même d’amour, par l’acceptation totale de soi, il n’y a plus de besoin de prendre pour être « gagnant ».

Le sauveur tourne son attention vers les autres afin de puiser l’amour qu’il ne trouve pas en lui puisqu’il rejette, exclu des aspects de sa personnalité. Il sentira un soulagement par l’afflux de lumière extérieure, la reconnaissance mais ça n’est ne fera qu’augmenter la division en lui, entre la personnalité qu’il se cache à lui-même, et son être divin.

La véritable paix se trouve uniquement en son cœur et ça n’est qu’à partir de cet espace qu’on peut avoir une vision neutre, objective des faits. Tant que l’amour de soi se base sur la comparaison, on aura besoin de l’approbation extérieure pour combler le manque affectif, on élaborera des stratégies de séduction qui vont conditionner tout un comportement, calqué sur la vision mentale de l’amour. Celle-ci est limitée, restrictive et se base sur un système de valeur établit selon des critères de jugement arbitraire. Les apparences, l’image, amèneront l’être dans la superficialité et le temps qui passe amplifiera la peur, le futur sera un ennemi, la vieillesse une perte, le passé nostalgique. Il vivra en surface en s’éloignant toujours plus de sa propre vérité, de son être véritable.

Il semble pourtant logique que l’être véritable étant constitué d’énergie et de ce fait il n’a donc pas de forme, ne peut être perçu qu’à un niveau subtil et profond. Ce qui demande une introspection qui amène à sonder les profondeurs, là où tout ce que nous voulions cacher demeure. Bien que la compréhension intellectuelle ne soit pas ce qui nous permet de toucher le divin intérieur, il nous faut tout de même devenir conscient de ce que nous refoulons afin de connaitre qui nous sommes vraiment.

La conscience se manifeste dans la transparence et la pureté de cœur. Reconnaitre ses aspects sombres, accueillir ses vibrations lourdes en son cœur, fait jaillir la lumière et la légèreté, créé l’équilibre ombre/lumière.

Cette harmonisation amène la paix, libère de tout jugement, permet de comprendre que rien n’est ou tout blanc ou tout noir. Que toute chose contient son contraire et que la paix, l’amour de soi et la joie se manifestent dans l’équilibre de ces forces, dans le juste milieu.

Derrière chaque question se cache une peur, un manque ou un besoin mais il y a aussi un potentiel amoureux immense. C’est une occasion de faire émerger l’amour et la lumière que nous sommes en acceptant ce qui est, en accueillant l’émotion, sans aucun jugement. Il ne s’agit pas non plus de sombrer dans la fatalité, le découragement, de se résigner, il est simplement question de reconnaitre ce qui est. Juste d’être conscient du blocage énergétique, de la croyance qui l’a constitué, pour que l’alchimie se réalise naturellement. Un jugement est un bocage, une focalisation sur quelque chose que nous refusons d’admettre, une résistance qui coupe le flux de l’énergie de vie et amplifie le conflit intérieur.

Lorsqu’on accepte ce qui est, il se créé un changement de perspective, la vision s’élargit parce qu’on regarde avec les yeux du cœur. La décrispation qui s’effectue en respirant profondément, ramène la libre circulation énergétique, l’énergie de la source vient alors guérir la personnalité, la lumière divine éclaire et absorbe l’ombre qui révèle son potentiel lumineux. Le bien-être ressenti vient de l’alignement intérieur, de l’harmonisation des chakras, des corps subtils, de la cohérence cardiaque. Cet état permet de lâcher peu à peu les à priori, les jugements et d’entrer dans la confiance totale de soi. Celle qui se fonde sur l’amour inconditionnel de soi, de tous les aspects de l’être ce qui inclut les parts plus humaines, plus vulnérables.

Cette acceptation permet de connaitre la puissance de l’amour en soi et délivre du besoin de secourir les autres parce qu’on comprend qu’il n’y a personne à sauver. Que chacun choisit le chemin qui lui permettra de trouver aussi cet amour en lui. Cette confiance en l’amour et la lumière en soi lorsqu’elle est acquise, rayonne sur tous nos corps et au-delà sans avoir besoin de prononcer une parole. C’est au contraire ce qui nous donnera envie d’écouter vraiment l’autre, sans chercher à le changer, sans même vouloir lui expliquer quoi que ce soit. Il ne s’agit pas d’être condescendant mais d’être dans l’amour vrai de soi, d’être authentique et ainsi de reconnaitre en l’autre la lumière que l’on perçoit en soi.

Nos faiblesses, nos défauts, ce qu’on refoule et qui s’accumule en soi, lorsque nous les reconnaissons et les acceptons, nous ouvrent le cœur à la compassion. On sera plus à même d’accepter les défauts de l’autre qui nous apparaitrons alors comme des passerelles et plus comme des amplificateurs de nos ombres.

On pourra communier avec l’autre sans être happé par sa tristesse, ses peines, sa colère ou sa haine. On ne s’identifiera pas à ce qu’il manifeste parce que notre intégrité nous préservera de toute intrusion.

Et si ce qu’il dit fait écho en nous, que ce soit positif ou négatif, ça ne viendra pas nous bousculer puisque nous savons quoi faire de nos ombres.

Nous n’aurons pas besoin de valider ou d’invalider ce qu’il dit ou fait, nous viendront en notre cœur rétablir l’équilibre intérieur plutôt que de porter un jugement, quel qu’il soit. Cette neutralité amènera l’autre face à lui-même, à sa propre responsabilité, ses propres croyances, valeurs et raison d’être mais aussi à son propre pouvoir.

Ceci dit, le mental continue d’évaluer mais quand on sait que c’est sa façon d’envisager le monde, comme on ne s’identifie plus seulement à notre personnalité, et qu’on ne le juge pas, ça n’a pas d’influence sur notre état d’être. Peu à peu il passe du jugement à l’acceptation, sans forcer, en toute logique puisqu’il y trouve son « compte ».

Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d’orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci

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