La loyauté est un mot que l’on n’utilise plus, dont le concept même parait désuet puisqu’il sous-entend de rester fidèle à quelqu’un ou à quelque chose, autrement dit, il s’agit de ne pas trahir. La Loyauté consiste à rester fidèle à l’esprit d’un engagement, à une amitié, à quelque chose d’important pour soi, quelque chose qui nous a construit ou qui nous soutient.
Aujourd’hui « loyal » se confond avec Monsieur Loyal, le présentateur des artistes du Cirque ou avec « naîf ». Les personnes loyales sont donc assimilées à des imbéciles parce que l’on pense qu’il faut être bien bête pour faire confiance et s’engager à respecter quelqu’un, ou bien quelque chose au delà de son propre plaisir. Il semble naturel de penser et de montrer que rien ni personne ne mérite l’honneur d’être aimé ou respecté, que toute chose et toute personne sont corruptibles et que cette potentialité de corruption, de trahison venant de l’autre, justifie que l’on anticipe en se montrant « malin ».
Pourquoi démontrer de la loyauté, quand aucune régle morale n’y oblige et que le concept éloigne de la seule fidélité qui vaille la peine : celle que l’on se donne à soi et à ses intérêts?
L’intelligence se mesurerait donc aujourd’hui à la capacité d’anticiper la trahison, et à ruser l’autre pour se sentir bien avec soi-même. Ne pas être loyal pourrait-il signifier être libre, sans attaches pour être l’unique personne capable de décider à qui l’on désire donner sa confiance? Cet éternel contrôle des sentiments, cette prudence d’animal malade ne me fait pas envie, elle rend le monde malodorant et ternit l’esprit de ce qui devrait être un sentiment honorable : la loyauté comme l’amour que l’on porte à quelqu’un n’est pas un fait honteux, choisir quelqu’un ou quelque chose – même s’il s’avère qu’ils ne sont pas parfaits- n’est pas à regretter, utiliser ses forces pour aimer et respecter n’est pas à redouter, ce n’est pas une faiblesse.
Bien sûr, la loyauté ne rend pas omniscient : aimer quelqu’un ne signifie pas tout connaître de lui, ni attendre de l’autre les mêmes comportements, les mêmes sentiments. Lorsque l’on parle de sentiments, de comportements affectifs tout ne s’obtient pas comme avec de l’argent! Car la véritable dégradation du monde vient du fait que l’on veut tout échanger selon le principe marchand : or ni les sentiments, ni les pensées sincères – quoi qu’on en dise- ne s’achétent vraiment, ils se partagent dans la mesure où l’on en est capable.
Si j’aborde ce sujet tellement décalé, c’est que nous aurons bientôt à démontrer nos loyautés, nos véritables attaches en coeur et en Esprit. La loyauté est une des formes de la Foi : on n’a pas besoin de preuve pour s’y attacher et c’est précisément pour cela que ce sentiment initie l’entrée vers la Fraternité universelle et à une conscience émancipée de l’esprit de manipulation.
On ne peut être un maître sans développer la loyauté : envers son énergie essentielle d’abord, et ensuite envers ceux qui possédent eux aussi cette ouverture de l’âme. Ce sentiment en apparence désuet, est la première condition pour rencontrer les êtres qui la possédent et la développent envers toutes les formes de vies… On s’étonne encore d’être seuls et de ne croiser personne dans ce grand univers, mais qui serait assez fou pour devenir l’ami des Hommes?
On se moquera encore des gens fidèles à leurs idées ou à leurs amours, de ceux qui restent ancrés à leur première foi, ceux-là semble-t-il sont inadaptés parce qu’ils n’ont pas démontrer leur aptitude à trahir, qu’ils ne se sont pas salis les mains, l’esprit et l’âme comme il conviendrait pour honorer le Mal. Ce monde n’était-il là que pour ça? Se sentir indigne et indigné? N’étions-nous nés que pour expérimenter l’inverse de la beauté des sens, des sentiments et des comportements?
N’avions-nous donc aucun véritable choix? Lila
Source: http://www.lilaluz.net/
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