mandala+by+Louise

 

par Lydia

J’ai été réveillée ce matin, par des couinements de chien. Cra, c’est son nom, a les boyaux en vrac depuis hier après midi à cause de sa boulimie scatologique et je dois la sortir toutes les trois heures. Elle s’appelle de cette façon parce qu’elle est crado, enfin selon mon point de vue. Elle adore manger les crottes de chat, elle s’en délecte mais ça la rend malade. Elle ne s’est jamais baignée pourtant la rivière est proche et accessible. Au départ, je l’avais appelée crapaude sans trop y réfléchir, juste parce que ces sons m’étaient venus puis c’est devenu Cra tout court. Quand les gens me demandent son nom, ils restent perplexes et ça me plait bien de casser les clichés.

Les gens choisissent des noms à leurs chiens pour se valoriser à travers eux tout comme la « marque », la race. On aime s’entourer de belles personnes, de beaux animaux mais aussi de beaux objets, d’une belle maison, d’une grosse voiture comme pour prouver sa valeur mais c’est complètement bidon. Non seulement on ne fait que nourrir l’image mais en plus on s’éloigne de l’être essentiel.

L’apparence, la surface, sont des manifestations de ce que l’on est en dedans mais très souvent pour ne pas dire toujours, on s’identifie uniquement à l’enveloppe au lieu de la considérer comme une interface, un moyen de manifester notre essence et de communiquer avec l’extérieur.

 

Cette focalisation sur l’image créé un décalage entre l’humain et le divin en soi, et on se construit un modèle à suivre ce qui cause des attentes, des exigences… Toute sensation de séparation créant de la souffrance, on va essayer de conformer l’image à nos croyances et de cette façon, on creuse encore plus l’écart. A l’inverse, on peut aussi renier la personnalité au profit du divin à cause de ce que l’on ressent en dedans.

C’est ce que j’ai vécu pendant longtemps, la sensation de ne pas avoir une apparence qui soit fidèle à qui je sentais être en dedans. Je vivais comme une étrangère dans mon propre corps tellement le décalage entre le ressenti et l’image était grand. Je devais me couper de mes sensations pour atténuer la distance et faire en sorte d’avoir du plaisir à être sur terre.

La guerre entre le mental et le corps physique a duré près de quarante ans et ça n’est que depuis peu que j’accepte d’être limitée dans cette enveloppe charnelle.

D’un autre côté, ce désamour m’a permis de ne pas être dans la suridentification à la personnalité mais il me faut maintenant apprendre à vivre dans ce corps, à me l’approprier, à le voir comme un allié plutôt que comme un ennemi.

En ce sens la gestion émotionnelle est un excellent moyen de se sentir vivant depuis le cœur, de ressentir le divin de l’intérieur tout en se réconciliant avec des aspects de soi autrefois jugés inadéquat. Comme le cœur permet de voir au-delà des apparences et qu’il ne porte aucun jugement, se voir avec ses yeux là, favorise l’acceptation de ce qui se manifeste en soi.

Depuis l’enfance je sais que j’ai besoin d’amour et mes vaines tentatives auprès des membres de ma famille pour être reconnue, m’ont amenée à rejeter cette enveloppe. Les stratégies de l’ego qui consistent à vouloir plaire à tout prix, n’ont pas satisfait mon besoin immense d’amour. Seules les drogues me permettaient de me sentir à l’aise dans mon corps mais bien évidemment, c’est surtout le fait que mes émotions étaient voilées qui me donnait cette impression de bien-être. Je trouvais une forme d’équilibre entre les souffrances accumulées et le plaisir furtif procuré par la prise de produits.

Maintenant que je sais que je peux gérer mon monde intérieur sans violence, sans souffrance et sans rejeter quoique ce soit, je m’y applique avec un enthousiasme grandissant à mesure que je libère les fausses croyances et surtout la charge énergétique accumulée dans l’inconscient faute de savoir la gérer autrement. Cet allégement rend la cohabitation humain-divin, beaucoup plus fluide et comme plus rien n’est jugé bon ou mauvais, l’amour/lumière se diffusant dans tous mes corps, la guérison se réalise par la réunification de tout ce que je suis.

Je peux constater que c’est réel par le fait d’oser libérer la carapace et de persévérer dans mon désir de tomber tous les masques. Ce n’est pas la première fois que je tente de me libérer de la dépendance au plaisir finalement puisque c’est ce qui motivait mon geste mais cette fois-ci, il semble que j’aie intégré suffisamment l’amour vrai de soi, que je sache mieux revenir au cœur et maintenir mon taux vibratoire sur la fréquence de l’amour ce qui a pour effet de faciliter le processus du sevrage. Les échecs passés étaient dus à mon incapacité à être dans le moment présent. Je ne dis pas non plus que je suis tout à fait présente 24h/24 mais au moins, les moments où la chimie ne fait plus effet, je ne fuis plus systématiquement.

Avec du recul, je peux constater qu’à chaque fois que je suis retombée dans mes peurs, et que par le fait, je m’en suis à nouveau éloignée en me réfugiant dans ma bulle anesthésiante, c’est le fait de me juger qui m’a enfermée dans cette prison dorée.

Chaque fois que je rejetais, niais ou refoulais quelque chose en moi, je retombais dans le désamour et me coupant du flux de la source, je réactivais la blessure de rejet en accusant mon corps physique d’être la cause de mon mal-être. Par le fait d’accuser ma chair de me pourrir la vie j’amplifiais le conflit intérieur et comme je ne ressentais plus l’amour en moi je redoublais d’amertume envers cette enveloppe.

Puis comprenant l’importance de l’amour de soi, j’ai commencé à vouloir me prendre en main et le mon regard sur la personnalité, le corps physique a changé peu à peu. J’ai commencé par regarder l’enfant intérieur en face au lieu de le faire taire systématiquement et de lui donner libre cours une fois que les produits faisaient effet. Ce n’est qu’en me coupant de mes émotions que je pouvais entendre sa voix. Mais celle-ci ne reflétait pas vraiment la réalité puisque les souffrances étaient occultées.

A mesure que je prenais confiance dans ma capacité à gérer mes émotions, je comprenais qu’elles avaient des choses à me dire, que c’était le langage de l’âme et qu’en les laissant s’exprimer, elles me montreraient mes blessures que le divin pourrait alors guérir.

Dans l’expérience de l’alchimie émotionnelle, je me suis encore plus rapprochée du divin intérieur ce qui a eu pour effet d’augmenter ma foi et surtout de me réconcilier avec mon corps physique, avec l’incarnation et les conditions de vie passées.

En voyant que je pouvais amplifier l’amour en moi par l’acceptation de ce que je porte, j’ai changé mon regard sur moi-même, sur la vie et la relation à mon corps physique est devenue bienveillante.

En accueillant l’énergie accumulée par le déni des émotions douloureuses, j’ai allégé le corps émotionnel et guéri peu à peu les blessures de l’âme.

Le fait de constater que mon monde changeait à mesure que ma vision de moi-même devenait plus aimante, m’a motivé à continuer en ce sens. J’ai pu ainsi vérifier la réalité de la loi d’attraction qui dit que nous attirons ce qui nous ressemble, ce que nous émanons.

En toute logique, si je veux être comblée d’amour, il me faut l’accueillir en moi, le faire circuler entre tous mes corps, le laisser émerger de mon cœur en allant m’y loger. J’ai compris qu’il me fallait amener en ce centre tout ce que j’avais voulu occulter, l’examiner avec les yeux du cœur pour trouver la paix, l’équilibre et l’harmonie.

Et la seule façon de le faire réellement, c’est de libérer la croyance en la dualité, de cesser de juger, de compartimenter les choses en bien ou mal. Non seulement l’exercice d’accueil des émotions me démontre que le jugement est arbitraire, inutile et injuste mais en plus c’est ce qui m’empêche d’être dans l’amour total de soi.

On ne peut pas vivre en même temps la dualité et l’unité. Bien que j’enfonce une porte ouverte, c’est néanmoins la réalité toute simple et crue ; tant que je rejette un aspect de moi-même, je nourris l’illusion de la séparation. L’unité ne peut être vécue, sentie si quelque chose en soi est mal aimé ou jugé.

Essayer de changer son regard sur soi uniquement par l’intellect est voué à l’échec parce que sa façon de considérer la vie est trop conflictuelle et comme le divin agit uniquement à partir du cœur, et qu’il est le seul à pouvoir réaliser l’alchimie intérieure, à moins d’associer l’ego au cœur, rien ne va changer en profondeur, donc véritablement. C’est comme si on posait un pansement sur une fracture ouverte. La guérison doit se faire à tous les niveaux de l’être, l’amour divin doit circuler partout pour restaurer l’unité intérieure.

Le fait de connaitre les drogues et leurs effets, m’a montré que la compréhension ne pouvait amener la guérison à elle seule. Tant qu’on ne purifie pas le corps émotionnel, tant qu’on ne vit pas une émotion liée à une fausse croyance, entièrement, la guérison est superficielle. J’ai compris que le semblant de bien-être éphémère se situait au niveau du mental et qu’il apparaissait uniquement en modifiant la chimie intérieure. Mais comme ça se faisait de façon artificielle, c’était à recommencer chaque jour d’où le besoin quotidien de produit.

La seule façon de libérer le corps émotionnel efficacement et durablement, c’est de le gérer en étant conscient et en choisissant de revivre ces émotions dans le cœur. En ce lieu, l’alchimie se réalise par l’acceptation totale de ce qui s’exprime en soi, dans une volonté de réunifier les aspects de l’être et ainsi rétablir la justice en soi. Restaurer les liens qui unissent les différents corps par l’amour divin libère l’amour de la source qui va les guérir en circulant sans entrave.

Puis ce « travail » de retour à soi, le mouvement de l’amour en soi l’amplifie et il permet d’intégrer la persévérance, la patience, la tendresse qui sont des manifestations de l’amour de la source. Ce sont ces vertus qui s’activent dans l’accueil de l’émotion et c’est ainsi qu’on les intègre.

Prendre des drogues c’est une façon de refuser la souffrance mais ça ne marche pas de cette façon. On ne peut se libérer de quelque chose qui nous dérange en l’occultant ou en le niant. Tôt ou tard, ça va nous revenir en pleine face. Pour plusieurs raisons, parce que ce sont nos créations, qu’elles soient conscientes ou inconscientes et que toute énergie doit circuler. Une énergie bloquée créé une forme de cristallisation amenant la maladie. Comme une prisonnière injustement punie, elle va tambouriner à la porte pour qu’on l’accueille enfin.

Par contre si on accepte de la ressentir parce qu’on sait qu’elle a quelque chose d’important à nous communiquer ne serait-ce que l’invitation à se centrer, on ose risquer l’aventure. Et c’est là qu’on découvre le pouvoir qui est le nôtre, celui d’aimer sans conditions. Mais cet amour, il nous faut le développer intérieurement afin d’être nourri et de pouvoir le rayonner vers l’extérieur.

Tant qu’on n’a pas un amour réel pour tous les aspects de soi-même, on offrira au monde nos incohérences et croyant envoyer de l’amour, on émanera l’énergie du conflit, du rejet et de la négation.

Concernant les bouffées de chaleur, comme j’associe l’amour à la chaleur, à l’image du soleil qui transmet son énergie de vie à tout ce qui est, je commence à me demander si ce cycle n’est pas une forme d’intégration de l’énergie sexuelle qui demande à monter au cœur, à être accueillie et diffusée sur les aspects intérieurs qui ont besoin d’être ragaillardis. Quand ça monte en moi, je respire calmement et du coup ça diminue les désagréments. Je vais tenter de diriger l’énergie pour voir si ça change quelque chose.

En tous cas, pour le moment je constate que ça me permet de ne pas ressentir le besoin d’allumer le poêle. C’est au moins un avantage ! Mais je pense qu’il y a moyen d’utiliser ces montées, que cette énergie a besoin d’être canalisée et orientée.

 

Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d’orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci 

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