par Lilaluz
J’ai choisi ce thème aujourd’hui à cause de deux coïncidences : la première est un incident qui m’est arrivé ce matin en allant accompagner mon fils à l’école ; les enfants de ma voisine- qui jouent souvent avec mes enfants, viennent chez et moi, et inversement- ne m’ont pas dit bonjour. Nous étions les uns à côté des autres, et ils étaient sciemment indifférents puisqu’à plusieurs reprises ils nous ont vus et lorsque je leur ai dit bonjour, ne nous ont pas répondu. Ce n’est pas grand ’chose, un enfant n’étant que la moitié d’un adulte, on peut se dire que cela n’a aucune valeur, mais personnellement j’aime donner le même respect aux chiens, aux enfants, aux adultes et je pense mériter la même chose en retour. Bref, ce serait passer comme un enfantillage si ma voisine, à qui je faisais part de ce microscopique incident n’avait pas répondu en disant : « ma fille est timide » sous-entendant que j’avais fait peur aux enfants! C’est vrai, dire bonjour le matin, c’est super choquant, c’est presque du viol de mauvaise humeur !
Une minute plus tard, je surfe sur internet et trouve un superbe blog, remplis de vibrations positives pour me réconforter de cette horrible déception…un texte audio attire particulièrement mon attention : Soyez un parent pour les enfants orphelins de l’éveil. http://effetbaleine.blogspot.ca/2014/11/soyez-un-parent-pour-les-enfants.html
En l’écoutant je me suis retrouvée de nouveau un enfant, avec une immense solitude, une tristesse enfantine née de la constatation des limites affectives et émotionnelles des autres humains ; cet incident me rappelle combien les gens sont indifférents aux autres, combien nous sommes seuls lorsque nous sommes capables d’aimer avec l’énergie et que nous incluons l’autre au lieu de l’exclure par peur, indifférence ou mauvaise éducation. J’inclus les gens alors que le monde fait de l’exclusion son modèle social ! Le rejet est devenu le summum de la capacité à choisir. Puisque les gens ne choisissent plus leur travail, leur loyer, leur alimentation ou leurs habitudes, ils rejettent pour se donner l’illusion de contrôler quelque chose dans leur vie.
L’attitude des enfants de ma voisine m’a rappelé combien je suis sensible, beaucoup plus qu’un enfant ordinaire, je suis un cœur tendre et je regrette toujours les mondes où les relations sont simples et affectueuses, naturellement positives et spontanées. Le fait d’être adulte, coach et responsable ne me retire pas ma sensibilité, elle est simplement devenue plus large et souvent déçue par les comportements humains tellement méprisants et obscurs. Ce petit retour à mon Enfant Intérieur m’a fait du bien, cette reconnexion à ma singularité m’a fait ressentir clairement mon cœur d’enfant, sincère, confiant, loyal, proche de sa lumière radiante. Guérie de ma déception en repensant aux merveilleux messages des baleines, je surfe encore un peu et je tombe abasourdie sur le thème du prochain colloque organisé à cannes par François Lapérou : La Peur ; peur de l’autre, peur de l’avenir, peur de soi…Y aurait-il quelque chose à comprendre ? Ou à écrire sur le sujet ?
La peur n’est pas seulement un modèle d’éducation : « on ne parle pas aux inconnus » est une petite phrase qui s’est vite étendu en comportement d’exclusion de ce qui est étranger ou immigré… étendu ensuite à tous ceux que l’on ne souhaite pas connaître, faute de pouvoir les dominer ou en tirer profit. Les esprits pauvres ne pourront jamais aimer la découverte, les personnes différentes, l’exotisme. Les esprits pauvres sont démunis face à ce qu’ils ne peuvent pas appréhender, ce qui dérange leurs habitudes. Le racisme, l’exclusion sociale, la peur des différences sociales sont une extension psychologique chez les adultes de cette petite phrase sensée protéger la naïveté des enfants, sauf qu’avec le temps les adultes sont loin d’être naïfs, ils sont seulement «petits ».
Cette petitesse du cœur entraîne la peur de la réussite, qui touche précisément les adultes craignant les responsabilités. Grandir n’est pas seulement une question de taille et d’âge ; nombre d’adulte sont encore très petits quand il s’agit d’accepter des responsabilités : ils préférent être jaloux de celles qu’occupent les autres. La plupart des gens désirent restés cachés dans la masse des invisibles pour ne pas être trop vu, trop sollicité, trop « démarqué » et faire parler d’eux. Il y a peu, la notion de célébrité était liée à l’idée du scandale ; il fallait faire quelque chose d’inhabituel pour recevoir de l’attention, c’est vrai que pour obtenir l’attention des journaux il faut être homme politique, sportif ou bien malfrat…. Si certaines choses ne changent pas, aujourd’hui le monde est malgré tout bien différent, n’est-ce pas ? Grâce à l’utilisation des réseaux sociaux, il n’y a plus besoin de faire quelque chose de spécial pour être une icône…il suffit de se dénuder ou de photographier son chien, son chat ou son cochon d’inde d’une manière amusante.
La peur de soi, ou plutôt des aspects destructeurs et autodestructeurs en soi, devrait donner lieu à une éducation spécifique du « vivre avec les autres », une hygiène intérieure qui expliquerait ce que sont les sentiments, comment se forme les émotions et qui contiendrait un code social du respect de soi, et d’autrui. Le fait que l’on vive dans une démocratie au suffrage universel incluant des influences étrangères diverses ainsi que des différences religieuses ou laïques doit conduire à réintégrer le « bien vivre ensemble ». Certes, les Années 1968/70 ont cassés les barrières morales, mais faut-il pour autant nier la bienveillance, la convivialité sous le prétexte que l’indifférence et la malveillance, la révolte systématique et la grève laissent libre cours à l’expression de soi, sans formatage ni « hypocrisie » ? Le respect est-il une régle si difficile à appliquer?
La plupart du temps, la peur traite d’un manque de reconnaissance et d’éducation des sentiments. On remplace l’expression de Soi par le rejet de l’autre, en délimitant un territoire fictif qui préserve sa « privacité ». La peur dont la version soft est la timidité sont des excuses pour se donner une liberté, sans accepter de devoirs. La peur est une attitude frileuse et bougonne qui sert à caricaturer les vieux et les peuples immatures. La peur est donc un syndrome de faiblesse physique, psychologique et émotionnelle,la marque d’une hésitation sur le comportement à adopter, une fuite. En ne se confrontant pas à ce que l’on ne connait pas, on ne peut ni progresser, ni vivre intensément ses émotions …on meurt à petit feu, sans joie, sans force, sans courage puisque le courage est la Force du Cœur !
Sommes-nous tellement immatures, incapables de responsabilités, indifférents à tout ce qui n’est pas directement placé sous notre domination ? Si « on s’en fout des autres », de quel autre êtes-vous l’indésirable, le rejeté, le laissé pour compte ?
La peur est une maladie qu’on ne soigne qu’avec patience et entrain !
Beijos de coraçao !! Lila
Source: http://www.lilaluz.net/
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