extrait du livre de Frank Hatem Editions Ganymèyde : « SUIS-JE ? »
Ce texte peut vous paraître difficile, mais comprenez bien que la cause de la souffrance est de l’ordre du plus fondamental des problèmes et qu’il ne peut donc pas être résolu superficiellement.
LE PARADOXE DU NEANT SE MANIFESTE PAR « L’ETRE » ;
LE PARADOXE DE L’ETRE SE MANIFESTE PAR « L’INCARNATION » ;
LE PARADOXE DE L’INCARNATION SE MANIFESTE PAR « LA SOUFFRANCE ».
LA RESOLUTION DE LA SOUFFRANCE PROCEDE DE LA RESOLUTION DU PARADOXE DU NEANT.
Etymologie : « souffrir » vient du latin « sub » : sous, et « ferre » : porter.
idem : SUPPORTER.
qu’est-ce que JE porte au-dessus de moi ? Et comment faire en sorte que ce fardeau soit léger ?
Le PARADOXE DE L’ETRE se formule comme suit en trois constats :
1 – L’ESPRIT EST TOUT
car, on l’a déjà expliqué et on l’expliquera encore, je ne peux avoir conscience de quelque chose qui ne soit pas DANS ma conscience. Toute chose dont j’ai conscience est donc une partie de ma conscience ici et maintenant, par conséquent esprit. Rien de ce que je perçois ne peut être matériel.. Ma conscience consiste à ressentir « je suis » en opposition à ce que je perçois comme « non-moi », et il est établi que cette conscience contient tout ce dont j’ai conscience. L’univers n’est que LA FORME de ma conscience à un moment donné pour un endroit donné. Seul l’ esprit est, puisqu’on ne pourrait parler de « matière » que pour quelque chose « en soi » extérieur à la conscience et indépendant d’elle. Ce n’est le cas de rien. La « matière » est donc nécessairement une illusion. Une superstition. On ne fait en cela que confirmer des enseignements des plus grands sages de l’histoire, et même dans les accélérateurs de particules on est bien obligé de se rendre compte que dans le présent il n’y a pas de « matière ». Ce constat est d’ailleurs la cause des contradictions de la Physique quantique qui par nature se fonde sur l’ « objectivité physique ».
2 – LE TOUT DOIT NECESSAIREMENT ETRE INFINI
Il y a nécessairement un tout, quel qu’il soit (néant, univers, esprit, matière, dieu, espace, temps ou autre) et ce tout doit nécessairement être infini, sinon il est limité par autre chose et donc n’est pas tout. Or le premier constat est « je suis », il n’y a pas d’autre réalité constatée. Si « Je-Suis » n’est pas le tout, alors il ne peut être, puisque il ne peut y avoir autre chose que le Tout, toute autre réalité restant hypothétique et donc infondée.
Donc « je suis » est bien tout selon toute vraisemblance et toute logique.
Il ne peut y avoir un tout non constaté et en même temps le constat unique de quelque chose de fini.
Où serait le Tout et quel serait-il ? C’est une question absurde.
On ne peut affirmer la réalité d’autre chose que SOI , la conscience « je suis » d’un univers apparemment extérieur et matériel. Toute autre affirmation d’une autre réalité serait pure hypothèse, purement arbitraire et invérifiable autrement que par « je suis », et de toute façon totalement inutile puisque, sans hypothèse aucune, on peut expliquer toutes les apparences universelles (Hyperscience) de l’origine de la particule aux atomes et systèmes planétaires à toutes les formes de l’évolution y compris spirituelle.
Si on ne peut pas prétendre que le tout soit fini (ce serait absurde car, cela voudrait dire qu’il existe autre chose, extérieur à ce tout, et donc il ne serait pas tout), cela exige donc que l’esprit, s’il est tout, soit infini.
3 – POURTANT, L’ETRE (esprit) NE PEUT ETRE INFINI CAR IL EST QUELQUE CHOSE
L’esprit, s’il est tout, doit nécessairement être infini, or il ne peut pas être infini, du fait qu’il a des caractéristiques. Toute caractéristique est une limitation, de quelqu’ordre qu’elle soit. Seul le zéro, seul rien, peut être infini. L’infinité interdit toute caractéristique qui limiterait cette infinité dans une dimension ou dans une autre. Il ne peut y avoir d’infini que nul. L’Etre est-il donc nul ?
Il est nul en durée, puisqu’il est présent et que l’instant est sans durée, par contre il est infini en espace puisqu’il contient tout (qu’il y ait quelque chose ou pas) sans aucune limite définie possible. Etre nul et infini à la fois c’est la définition-même du néant. La nécessité qu’il y ait un tout se confond donc avec la
NECESSITE DU NEANT.
LA EST LE PARADOXE DE L’ETRE : « je suis » devrait être tout, et apparaît comme étant tout, mais ne pouvant être infini, il ne peut pas. Il est « quelque chose » et se confronte à ce qu’il devrait être
sans jamais l’atteindre.
La cause première du « mal-être » est ainsi purement métaphysique.
Je suis nécessairement néant, nécessairement infini, mais confronté en même temps à l’IMPOSSIBITE d’être infini. Le résultat est que LE NEANT EST et reste UN BUT et non une réalité : l’infinité de l’esprit est une nécessité et reste une nécessité, ce n’est pas un état. Et c’est très important car c’est cela qui explique l’évolution, c’est-à-dire le fait que nous sommes, en tant qu’être, la quête permanente d’une infinité qui nous échappe perpétuellement, et qui, parce qu’elle est inaccessible, engendre le fait que la conscience s’incarne et se réincarne. Toutes ces formes sont en recherche « d’autre chose » de moins fini. Tout être se ressent plus ou moins « en prison » dans ses limites.
C’est bien ce mouvement d’évolution que l’on constate : être c’est devenir. Personne n’est un état. Tout état est fugace, nul dans l’instant, et par contre la fuite à l’infini, elle, est perpétuelle. Simple constat qui, au passage, ce qui n’est pas rien, explique la cause de l’énergie universelle.
Si l’univers est une énergie, c’est parce que l’Etre est un but et non un état.
Le fait qu’aucun état ne puisse avoir de durée confirme le fait que tout change tout le temps, sauf le fait de changer, ce qu’on sait déjà ; et que la matière est une illusion, puisqu’à aucun moment elle n’est interceptable dans son changement, ce qu’on savait aussi.
Il n’y a dans ce déroulement logique aucune hypothèse.
Alors à quoi cela sert-il de comprendre tout cela ? Cela permet :
1°) de comprendre LA CAUSE DE TOUTE SOUFFRANCE :
La souffrance provient de l’identification à un état, alors que je ne suis pas un état mais un devenir.
Il est normal que je m’identifie à mes limites, mon ego, ma personnalité, mon incarnation, puisque je suis dans l’impossibilité d’être infini. J’ai vocation à être infini puisque je suis esprit, mais je ne le peux pas. Donc il y a confrontation entre ce que je devrais être et ce que je peux être.
Or c’est cette confrontation à l’infini potentiel qui est la CAUSE DE LA CONSCIENCE. On n’entrera pas dans les détails ici, mais il est facile de comprendre que dès l’instant qu’il y a un but inaccessible, il y a une dualité : l’infini est « extérieur ». A quoi ? A rien, il est de fait extérieur. Et cela engendre un centre, tous les centres. L’ « extéirorité » de la conscience, même en l’absence d’espace, c’est la conscience, et l’espace est son interprétation de cette intériorité. JE me situe au centre, comme la nullité dans l’infini, partout (comme dirait Pascal).
Et cette « extériorité », cause de l’illusion d’espace, est forcément consciente : sans cela, le centre ne serait pas le centre car cette confrontation est perpétuelle, et la conscience n’est rien d’autre que le fait de s’opposer à l’infini. Chacun a le sentiment d’être le centre de l’univers.
Il n’y a donc pas de « sujet » qui ait conscience, ni d’univers dont on ait conscience. Il n’y a qu’un processus abstrait au niveau des « principes » comme on dit dans la Genèse, qui engendre un « effet » de conscience universel.
Ce processus n’est situé nulle part, et il y a une infinité de façons possibles de s’opposer à l’infini puisque l’infini n’est pas une quantité mais une virtualité. Chacun d’entre nous, chaque être de l’univers, chaque particule, est une façon différente de s’opposer à l’infini.
NOUS NE SOMMES PAS PLUSIEURS ESPRITS AYANT CONSCIENCE D’UN UNIVERS MAIS
UN SEUL ESPRIT AYANT CONSCIENCE D’UNE MULTITUDE D’UNIVERS personnels et tous différents.
Cette formule a été citée à plusieurs reprises ici et là sans le nom de l’auteur qui écrit ces lignes et l’enseigne depuis 1985.
L’univers est donc fractal car il y a une infinité potentielle de façons de s’opposer à l’infini, et toute limitation contient une infinité potentielle d’autres limitations. Là où JE se croit, il se croit donc contenir beaucoup de choses, son identification à une personnalité dans l’espace et le temps, l’espace et le temps étant inséparablement les conséquences apparentes du processus de conscience (espace à intégrer dans un temps infini puisque le but de l’Etre est inaccessible).
Ce faisant, la conscience, pour s’opposer à l’infini, s’identifie donc à tout ce qui lui est « intérieur », autrement dit son « passé », et à rien de ce qui lui paraît « extérieur » qu’il a vocation à intégrer (« amour »). La conscience est une identification, autrement dit une « incarnation » dans des « limites », même si ces limites changent en permanence, et engendrant à chaque fois une forme différente d’amour (unification progressive du centre à l’infini).
Cette personnalité ne peut être figée, elle est en perpétuelle transformation.
Donc si JE m’identifie à mon passé, je souffre forcément puisque ce passé change en permanence. Remis en cause par toutes les circonstances engendrées dans l’illusion pour que ces limites soient effectivement des limites.
Cela permet aussi 2°) de comprendre l’AMOUR comme on vient de le définir. Et de remarquer que souffrance et amour sont liés, puisque l’amour suppose la séparation (on n’est jamais totalement UN, et pourtant c’est cela qu’on recherche)
Enfin, cela permet 3°) de GUERIR. C’est-à-dire d’éteindre cette souffrance éventuelle en assumant le fait que je suis ce paradoxe de l’Etre (évolution éternelle vers un infini inaccessible), et non un état (ego) qui aurait une réalité à laquelle on aurait tendance à s’accrocher. Et c’est beaucoup plus vrai. En aucun cas je ne suis les limites auxquelles je m’identifie. Ce que je suis c’est la dualité zéro-infini du néant, impossible nécessité d’unité du zéro à l’infini, qui se manifeste par une poursuite de l’infini en tout point, ce qui veut dire que la conscience est partout sans aucune exception, en chaque particule planète ou sous-particule (c’est fractal) comme en chaque entité incarnée, quel que soit le niveau d’évolution apparent (tous les niveaux existent virtuellement entre Soi absolu et Unité infinie absolue recherchée).
Donc je suis la transformation elle-même et non ce qui se transforme apparemment. Je suis le mouvement, l’énergie d’évolution, qui contient à la fois la nécessité de l’infini-néant, et les limites auxquelles JE m’identifie à un « moment » donné à un « endroit » donné. Bien entendu, tous ces niveaux d’évolution sont contemporains, c’est-à-dire qu’ils ne sont dans aucun temps ni aucun espace, simplement présents. L’espace et le temps ne sont que l’illusion du pôle « moi » face à l’infini, et non une réalité absolue. Cela aussi on le savait déjà, mais ce qui est intéressant c’est que désormais on peut connaître la cause originelle de l’espace et la cause originelle du temps.
Voilà pourquoi la résolution de toute souffrance est d’ordre spirituel, dans le changement d’identification, dans la cessation de toute identification à l’ego, de tout attachement à l’ego. L’ « Homme Nouveau » causal qui est en train de naître dans l’apparence de cette nouvelle Cinquième Dimension n’est rien d’autre que celui qui, fatigué de souffrir de ses identifications à la matière, commence à savoir qu’il est le mouvement infini vers « être tout ».
Ce qui lui évite de culpabiliser de ne pas être tout, de ne pas être parfait.
Tant que c’est l’ego qui récupère la connaissance métaphysique, cette connaissance peut être source de paranoïa ou de schizophrénie, mais une fois que les concepts sont clairs, il n’y a plus de risque. Bien sûr c’est difficilie car très abstrait, mais c’est simple dans les principes. Et se familiariser avec est extrêmement fécond.
Je Suis la relativité nécessaire à la réalisation de l’Absolu. Un Absolu inaccessible auquel il est donc stupide de me comparer. Toutes les limitations, donc toutes les personnalité à tous les niveaux de la « création » sont évidemment indispensables et uniques, afin que le Tout soit. Toute imperfection est parfaite. De toute façon toute existe ou existera dans l’illusion universelle, et nulle part la conscience ne cessera de passer d’une identification à une autre d’instant en instant, de vie en vie, d’univers en univers.
Il en a toujours été ainsi, mais désormais on peut en rire au lieu d’en pleurer.
L’incarnation devient plus joyeuse quand on sait qu’on la détermine soi-même et qu’on cesse de la comparer.
© GANYMEDE 2012
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