Adam Baker
par Lydia
Je savoure encore la bonne nouvelle du stage reporté, qui me donne la possibilité de vivre cette période d’hibernation dans le confort, sans aucune pression. La tombée des masques et le déchiffrage des langages, mode d’expression des corps, qui demande d’être à l’écoute de soi, en totale confiance, se réalisent dans l’intimité, et c’est facilité par le confort du corps physique, qui favorise le calme mental approprié dans l’accueil de ce qui se manifeste en soi.
Tous les personnages intérieurs ont été élaborés à partir de croyances fausses, de la peur, du manque et du besoin et en observant depuis le cœur, dans l’accueil des pensées et émotions qu’elles génèrent, l’équilibre qui se réalise naturellement, les ramènent à leur juste place. En amenant ces énergies au point zéro, par la respiration consciente, le fait de casser le réflexe premier de déni, de rejet, restaure l’équilibre énergétique et en même temps l’amour vrai de soi.
C’est un processus qui me fascine tellement c’est libérateur et révélateur de notre vraie nature. « Il n’y a rien à faire mais juste à être » commence à prendre tout son sens dans cet exercice.
Je l’ai dit plusieurs fois mais c’est tellement important que j’en remets une couche !
Pour s’extraire de l’inconscient, du mode automatique de survie, basé sur l’idée que l’autre est un danger potentiel, il est nécessaire de prendre conscience de notre mode de fonctionnement.
Je dis bien prendre conscience et pas comprendre.
Ce n’est pas tout à fait la même chose. La compréhension procède du mental, de sa capacité à discerner, à évaluer, à mesurer, sous-peser, analyser…et la conscience c’est juste « voir et reconnaitre ce qui est ». Les deux démarches ne sont pas portées par la même énergie et c’est toute la différence.
La compréhension vient d’un questionnement et de réponses qui se complètent donnant l’impression de maitriser les choses, de savoir, de gérer sa vie puisque ça fait sens.
Le bien-être qui en découle sera réel puisqu’à l’intérieur, les corps mental/émotionnel et l’inconscient ne se bagarrent plus ce qui créé un état de paix et de sécurité.
Mais ça ne dure pas parce que les questions se succèdent et il suffit que quelque chose d’extérieur viennent infirmer nos croyances pour que nous ayons à tout remettre en question.
On se rend compte par l’observation neutre que cette façon d’interroger est une fonction du mental, un système, une façon d’appréhender la vie. Tout comme les 5 sens, les émotions, le cœur, l’intuition, qui sont aussi des « outils de perception ». Ce qui veut dire que ça n’est pas notre identité réelle mais des moyens d’expression de notre individualité, de notre essence originelle.
J’ai toujours eu au fond de moi, la certitude que tout est parfait, que rien n’est foncièrement mauvais, que l’humain est capable du meilleur comme du pire mais que la nature humaine, la vraie, celle qui se cache derrière la peur par des stratégies multiples, c’est l’amour et la lumière.
Pourtant, la vie, les circonstances douloureuses de l’enfance me montraient l’inverse mais malgré tout, je savais, sans pouvoir l’exprimer, le verbaliser, que l’amour était à la source de tout et que la peur faussait l’entendement et donc le comportement.
Je savais que la peur enfermait et conditionnait et pour ne pas en être affectée, j’ai choisi de me couper de mes émotions. Je savais aussi que ça n’était pas la solution idéale mais je n’en avais pas d’autres. Puis comme c’était un choix conscient, donc une création venant de moi, je me préservais de la manipulation extérieure et je savais que j’aurais le pouvoir de revenir sur cette décision.
Je n’avais pas le choix parce que la peur accumulée depuis tant d’années avait une intensité incontrôlable et je ne savais pas du tout comment la gérer. Je pensais en être prisonnière, je voyais qu’elle causait beaucoup de dégâts dans ma relation aux autres et je ne savais pas que je pouvais gérer les émotions. J’ai donc opté pour la carapace chimique qui m’a permise de prendre un peu de recul face aux mouvements intérieurs, par la fuite. Mais je ne savais pas qu’en faisant cela, j’amplifiais le mal-être et la peur grandissait, m’obligeant à augmenter les doses régulièrement.
La peur d’être manipulée m’a préservée du pire, de la prostitution, de la déchéance totale, de l’inconscience, mais ça me coûtait cher point de vue santé physique, mentale et aussi sociale ! Il me fallait augmenter ma vigilance et ma compréhension de l’humain et mon identification au mental me maintenait prisonnière de mes pensées contradictoires.
D’un côté quelque chose en moi savait que tout était parfait et que l’amour était en chaque cœur et de l’autre ce que mes 5 sens me renvoyaient n’était que chaos, manipulation, abus de pouvoir, jeux de rôles, de séduction…
Ce conflit interne a causé beaucoup de souffrance et en rencontrant la foi au Christ, j’ai ouvert mon cœur, libéré beaucoup de peurs et d’émotions relatives à la haine de soi. La vision duelle des églises ne m’a pas permis de trouver la paix réelle mais déjà, l’estime de soi a grandit et ça m’a aidé dans la relation aux autres. Jusque là, je vivais avec mes animaux et n’allais vers l’extérieur que pour gagner quelques pièces avec mon accordéon afin d’acheter les produits pharmaceutiques dont je ne pensais même pas pouvoir me passer. La découverte de ma nature divine, de ma filiation aux père et mère célestes a amplifié l’amour en moi au point de lâcher du jour au lendemain le geste addictif sans en souffrir. J’avais même réussi à arrêter de fumer des cigarettes !
Mais cette foi au christ était décentrée et la personnalité s’en est emparée puisque le mode duel était amplifié par les croyances véhiculées dans l’église. J’avais une connaissance naturelle ou instinctive de ce qui fait du bien et de ce qui fait du mal, en dehors de toute morale, juste par le fait d’avoir expérimenté la douleur et de ne pas vouloir la faire subir aux autres. Je pouvais respecter l’autre mais je n’appliquais pas ce respect à moi-même. Déjà la blessure d’injustice qui était active depuis l’enfance a été amplifiée par ce déni de soi.
Il s’exprime à plusieurs niveaux et fausse tout. Le refoulement dans l‘inconscient qui va nourrir justement ce qu’on tente d’occulter, que ce soit les pensées, les émotions, les sentiments, les souvenirs douloureux ne peuvent pas être éliminés en les ignorant. Le déni de soi non seulement ne guérit pas du passé mais il amplifie les blessures de rejet, d’abandon, de trahison, d’humiliation et d’injustice.
Prendre conscience de soi, de ses peurs, de ses blessures, de l’illusion de certaines croyances, par l’accueil de ce qui est, équivaut à voir avec les yeux du cœur ce qui préserve de l’auto-critique, du jugement et permet la guérison. Sans l’énergie d’amour inconditionnel l’ego va continuer de trier, de vouloir lutter contre ce qu’il juge mauvais et imposer une ligne de conduite. On va endosser les costumes de nos parents, jouer les censeurs, tenter de contrôler ce qui se vit en soi et perpétuer la violence et le conflit internes. Venir au cœur et observer avec neutralité, sans critiques, permet la guérison des blessures. Ce qui est vu et accepté n’a plus de raison de se manifester outrageusement, violemment.
L’immobilité, c’est-à-dire le fait de ne pas entrer en réaction contre soi-même, casse le réflex conditionné et l’équilibre énergétique se réalise sans que le mental n’intervienne. Sans qu’on croit ce qu’il exprime.
C’est exactement l’inverse de ce que j’ai toujours fait car même quand j’ai cru en Christ, je m’identifiais encore uniquement à mes pensées, mon esprit et voyait le divin à l’extérieur de moi, comme une figure autoritaire. L’amour que je sentais en mon cœur semblait se déverser quand je faisais le bien, comme une récompense.
Ainsi, j’ai associé l’amour aux actes, au faire et à la notion de mérite, de récompense, de bien et de mal.
Même quand j’ai cru au christ intérieur en tant qu’énergie divine « personnelle », l’amour envers moi-même était si conditionné que je ne pouvais pas le percevoir.
Le besoin de s’accaparer, de s’approprier le divin et l’amour s’est enclenché naturellement puisque je pensais qu’il fallait le gagner, le mériter, mais ça comblait mon manque d’amour, mon besoin de reconnaissance uniquement. C’était déjà un pas vers la guérison, un genre d’équilibre entre la haine et l’amour de soi. Un bricolage maladroit qui demandait toujours d’être réparé. Comme si l’intellect qui comprend comment guérir s’imagine qu’il peut le faire.
Mais en réalité, il ne fait rien dans le processus de guérison. Il peut voir ce qui se manifeste, focaliser son attention mais ça n’est pas lui qui réalise la guérison même avec toute sa bonne volonté.
Il n’en a pas le pouvoir et ça n’est pas son rôle, son mode de fonctionnement est l’inverse de celui du cœur. Il ne peut pas comprendre ce qu’il ne connait pas. Il peut juste faire confiance au cœur par la comparaison des faits et capter l’intuition qu’il traduira par l’idée de se poser, de respirer, d’accueillir ce qui est.
En tant qu’outil, il a son propre mécanisme et quand on le connait un peu mieux, on comprend qu’en nettoyant les lunettes, sa vision s’éclaircira. Ce nettoyage se réalise par l’acceptation de toutes les pensées qui nourrissent le déni de soi et la peur. Laisser s’exprimer ce qui se vit en soi, sans juger, sans rejeter est la seule action requise. C’est un acte qui marque la confiance au divin, donc la reconnaissance de ces énergies en soi.
Être conscient de sa vraie nature la révèle.
Je nous encourage à amplifier l’amour vrai de soi par cet abandon au divin intérieur, à l’énergie de Vie, par le retour systématique au cœur dès que ça remue à l’intérieur.
Je suis heureuse de constater que la tendresse, la douceur, l’absence de pression extérieure reflètent l’état de mon monde intérieur, de mon inconscient. On dirait bien que l’autorisation à être soi-même, libre et authentique, a été entendue jusque dans les profondeurs et certainement dans les hauteurs !
Tiens voilà une nouvelle vidéo de Darpan qui résonne encore, rien que le titre… Je la découvre en même temps que je la publie ; (toujours pas moyen de l’insérer…)
« Déni de soi et engagement »
Voilà une définition de l’engagement qui me plait bien et me correspond, bien que l’ego puisse s’en emparer. Là encore ça demande d’être examiné depuis le coeur.
Il est vrai que le fait de reconnaitre son désir de transparence, d’honnête, de sincérité vis-à-vis de soi-même, amène à se voir en vérité mais quand c’est perçu depuis le cœur, avec bienveillance, patience et persévérance, la souffrance ou le choc face à la réalité, sont absorbés dans l’amour divin en soi. Cet acte de foi, de courage est une façon de passer le relais au divin intérieur qui se charge de manifester son soutien en permanence, en déversant la paix, dans l’alchimie émotionnelle, la douceur, la joie, la confiance en soi par l’abandon au cœur…
Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d’orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci