zihni-anlamak

par Agnieszka Rouyer

Le débutant en pratique de la méditation est souvent confronté à de nombreuses distractions qui interrompent l’état de présence à soi – des pensées, images, dialogues internes. Ces « éléments perturbateurs » captent avec succès notre attention, alors que l’on tentait de se concentrer sur notre respiration, par exemple.

C’est tout à fait naturel et il est normal de se sentir découragé lorsque nous ne parvenons pas à nous concentrer sur cet état de pleine conscience. Mais nous pouvons y remédier et faire face à ce genre de distractions mentales. Nous pouvons même apprendre à les utiliser à notre avantage, afin d’approfondir l’expérience d’observation de notre mental souvent chaotique. Comment faire ?

Imaginons que nous sommes en pleine séance de méditation, bien concentré sur notre respiration…

 Expire… inspire… expire… inspire…

Et tout d’un coup, une pensée nous assaille :

Eh bien, bien ! pas mal cette méditation.

Oups ! Une fois de plus j’ai commencé à penser à quelque chose. Stop !

Ok, je retourne à la respiration…

 Expire… inspire… expire… inspire…

Hmm, je me demande ce que je vais manger ce soir… J’irais bien en ville, tiens…

Ah ! Je dois absolument appeler Caroline, je lui ai promis de lui téléphoner hier déjà…

Stop !!! J’essaie de méditer !

 Inspire… expire… inspire… expire…

Et c’est en boucle comme ça !

Si un tel scénario fait partie de ta pratique de la méditation, alors sois rassuré : c’est absolument naturel – ton mental a été plongé dans un chaos incessant de pensées pendant de nombreuses années. Le déracinement de ces habitudes prendra un peu plus que quelques minutes. Cela nécessite une pratique régulière.

Le premier avantage de la méditation régulière, et certainement l’un des plus importants, c’est de prendre conscience du chaos présent dans notre mental. On acquiert une faculté d’observation des pensées interférentes qui nous parasitent, sous forme d’images ou de voix internes. Et il y en a plein !

Comment faire face à ce genre de distractions ? En s’énervant ? En succombant aux perturbations ? Pas tout à fait… Il existe d’autres solutions qui permettront d’améliorer le sentiment d’être l’Observateur – l’état-clé dans la méditation.

Chaque fois quand dans ta tête, apparait quelque chose qui te détourne de l’objet de la méditation, – quel que soit cet objet : ta respiration, tes sensations corporelles, une partie de ton corps ou un mantra -, place-toi tout simplement en témoin de ce processus. Observe-le. N’analyse pas le contenu, ne t’identifie pas à ces pensées. « Mets-toi de côté » et observe ces pensées jusqu’à leurs disparition totale.

Il est nécessaire de distinguer ici deux états de conscience : celui de la méditation et celui dans lequel nous vivons la plupart du temps et dans lequel on s’identifie au contenu de la pensée. Cela appartient au domaine de l’ego. Dans une mesure très large, il s’agit de vivre dans le passé illusoire ou dans le futur.

Pendant la méditation, au contraire, nous ne sommes plus « l’acteur », mais nous devenons « l’Observateur » – le témoin des pensées qui traversent notre mental. Cela nous permet de nous dissocier du contenu de nos pensées et de ne plus les nourrir de notre propre énergie. A la place, nous adoptons l’attitude de l’observateur neutre, distant, dissocié, et les pensées, sans « moteur » pour les alimenter, se dissipent d’elles-mêmes, tout simplement.

Souviens-toi que si une pensée apparait soudainement, cela ne signifie absolument pas que tu n’es pas dans « ici et maintenant ». Tu peux être présent, tout en observant les pensées traversant ton mental.

Si tu n’as pas encore l’habitude de te mettre dans l’état « ici et maintenant », je t’invite à lire l’article Sois ici et maintenant.

Durant ta méditation, dès que tu observes que des pensées apparaissent, reviens à l’objet de ta méditation. Veille à ne pas passer du niveau d’observateur au niveau d’identification, car tu risques d’être coincé dans le chaos du mental et d’oublier la méditation. Le schéma est donc simple :

1. Une distraction apparait (pensée, image, voix intérieure…),

2. Tu l’aperçois et l’observes un certain temps tel un Observateur qui se met à côté.

3. Tu retournes à l’objet de ta méditation.

Avant que tu ne prennes conscience de l’apparition des diverses pensées durant la méditation, il peut s’écouler un certain temps. Cependant, avec de l’entraînement, tu seras en mesure de les observer, littéralement, dès le moment qu’elles apparaissent dans ta conscience.

S’il t’est difficile rester un observateur autonome de ce que ton mental te renvoie, et que tu cèdes à l’identification du contenu des pensées, je t’invite à te poser des questions telles que : « Comment est-ce que cette pensée a commencé ? Depuis combien de temps est-elle là ? Que concerne-t-elle ? ». Cela t’aidera dans ton observation.

Une pensée observée et consciente se dissipera rapidement, ce qui te permettra de revenir à l’objet de la méditation. Ce processus est l’entraînement de concentration, un exercice de conscience impartiale qui conduit à deux idées fondamentales dans la méditation, à savoir:

1. je ne suis pas ce corps,

2. je ne suis pas ce mental.

Toutefois, afin de comprendre ces deux points, et surtout de les intégrer à un niveau plus profond, nous devrions nous y exercer. L’assimilation par tout ton être se fera spontanément avec de la pratique.

Lorsque nous devenons l’Observateur de notre propre mental, il commence tout doucement à transmuter. C’est un processus naturel qui exige beaucoup de patience. Parce que, même si tu pratiques la méditation depuis un certain temps, ces moments de distractions viendront à toi, mais, petit à petit, ils se feront de plus en plus rares. Tu vas acquérir la faculté de demeurer dans l’état de pleine conscience durant 30 secondes, puis 1 minute et peut-être même en continu pendant 2 minutes. Tu remarqueras très rapidement les effets de cette pratique – la sensation d’être l’Observateur perdurera et t’accompagnera même quand tu ne médites pas.

Pour résumer, souviens-toi que lorsque tu commences à pratiquer la méditation, être distrait par des pensées parasites est tout à fait naturel, et tu n’as aucune raison de te reprocher quoi que ce soit. Cela ne ferait que gêner le processus de la méditation. Pour y remédier, et les canaliser, deviens le témoin et l’observateur de tes pensées, et permets-leur de disparaitre d’elles-mêmes. Une fois qu’elles se sont évanouies, tranquillement, sois de retour vers l’objet de ta méditation et demeure conscient du silence et de la puissance du moment présent.

Rappelle-toi aussi, qu’il existe différents genres de méditation que tu peux adapter avec succès à la façon qui te convient le plus.

Source: http://www.potentiel-infini.be

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