J’aime me laisser porter par la Vie, mais l’être sensible que je suis se laisse parfois rattraper par les peurs, les doutes, toutes ces petites dissonances de l’existence qui nous font lutter contre le vent…
Dernièrement, je me suis retrouvée à un carrefour, me demandant sérieusement quoi faire de ma vie. Je me suis arrêtée de travailler par choix afin d’être pleinement attentive et présente pour mon enfant. Lui offrir la confiance et les outils nécessaires pour suivre, plus tard, sa propre voie.
Mais je me suis alors questionnée sur ce que j’avais créé, sur tout ce que j’avais entre les mains. Quoi faire de tout ça ? Comment faire pour pouvoir inspirer ou aider les gens, tout en gagnant ma vie ?
Ma vision du monde a changé, je suis arrivée au point de non-retour, celui où parmi tous mes principes, trône mon refus de reprendre un boulot alimentaire qui frustre et qui donne l’impression de perdre son temps. Mon temps est trop précieux pour que je le sacrifie sur l’autel de l’inutile. Je préfère l’optimiser à aider mon prochain.
J’ai donc pensé à l’auto-entreprise afin d’offrir une guidance spirituelle individualisée, de délivrer des messages à ceux qui ont du mal à se reconnecter à eux-même, qui souhaitent parler à leurs guides, résoudre des conflits intérieurs, voire même organiser des ateliers d’écriture inspirée.
Cette idée était à tel point tenace que je me suis renseignée sur les démarches à accomplir pour travailler dans un cadre légal, les papiers à faire, et j’ai questionné bon nombre de professionnels ou amis qui m’ont tous encouragé à me lancer.
Mais je ne peux pas…
Il y a une part de moi qui n’est pas pleinement convaincue. Je pensais que c’était la peur qui me paralysait, celle de l’administratif, celle de prendre un risque financier à démarrer une nouvelle activité sans gage de réussite. Mais quelque chose de plus profond semblait me bloquer. Alors face à ce frein, j’ai médité et j’ai pris le temps de discuter un peu avec mon guide intérieur.
Sa réponse m’a tout d’abord déçue, car il m’a dit l’exact contraire de ce que j’espérais entendre… Et pourtant, ses paroles m’ont parue si évidentes, si pleines de sens et en parfait accord avec ce que je Suis.
J’ai compris que cette envie d’ouvrir cette auto-entreprise n’était qu’un moyen désespéré de déjouer ma peur du demain, ma peur de manquer.
Habituellement, je ne me soucis guère de ces choses-là, mais comme tout le monde, il m’arrive de baisser la garde. C’est ainsi que je me suis faite piéger par l’appréhension de mon devenir, par mon exaspération d’être pour les autres, l’élan qui les propulse vers du meilleur, tandis que moi, j’ai l’impression de rester là, à stagner…
Ce talent de messagère, ce don est un sens que j’ai développé après une décennie de méditation, de travail intérieur et de volonté et de discipline à devenir l’être authentique et véritable qui se cache derrière les imposantes barrières du mental.
C’est un talent si précieux à mes yeux qu’il en est inestimable. Je l’ai acquis par une foi inébranlable en la Vie, par des expériences douloureuses et des moments de profondes afflictions, par des victoires et des fiertés, par des peurs dépassées, par l’enfer traversé et par la Lumière retrouvée.
Un panier rempli d’or et de diamants n’est que de la pacotille comparé à cette Joie pure que j’ai à transmettre par l’écrit.
Alors comment pourrais-je mettre un prix sur ce qui me paraît inestimable, je ne peux pas monnayer ce qui vient du Coeur…
Me voyant désemparée, mon guide m’a alors demandé de me rappeler mon rêve d’enfant. De m’en rappeler exactement.
Je me suis souvenue du seul rêve qui ait toujours dirigé ma Vie. Non pas que je l’avais oublié, j’en parle très souvent et il n’est un secret pour personne. Mais je n’en percevais pas jusqu’à présent, la profonde subtilité.
Mon rêve n’est pas seulement d’écrire ou de toucher les gens… Mais de le faire à travers mes livres. Seulement ça. Surtout ça.
Faire des consultations individualisées et transmettre des messages, c’est écrire. Mais ce n’est pas écrire des livres. Et ne pas écrire des livres, c’est m’écarter de mon véritable Chemin…
En comprenant cela, je n’étais pas pour autant soulagée, car après un premier livre écrit, aucun éditeur ne semble pour l’instant intéressé. Il faut dire qu’un recueil de contes spirituels n’est pas aussi vendeur qu’un roman de gare… Mais là encore, je reste fidèle à moi-même, je préfère écrire ce qui me fait vibrer, plutôt que rentrer dans un registre formaté pour contenter les foules.
Je ne baisse donc pas les bras. Jamais. J’ai grimpé tellement de marches, il serait idiot d’abandonner si près du sommet… ou loin d’ailleurs. Mais comment le saurais-je, si je n’avance pas ?
Dès aujourd’hui, je mets de côté tous mes projets : le conte pour enfant et mon recueil de perles de sagesse qui ne sont pas des priorités, je le sens. Et je m’attaque à un livre qui m’obsède depuis quelques semaines déjà… Mais dont je garde cette fois, le secret.
Je suis persuadée que la Vie ne m’a pas doté de ces talents, de ces dons, de ces passions pour que je n’en fasse rien et que je leur tourne le dos. Je suis au contraire certaine que je suis à ma juste place et qu’en m’accrochant, en ne baissant pas les bras, tôt ou tard, ma persévérance payera…
Je ne tiens pas à écouter les discours défaitistes, je ne souhaite qu’écouter mon Coeur, c’est certainement lui qui me parle avec le plus de Sens et de Raison.
Je vais continuer encore un temps à être pauvre. Cela me réjouit, car je sais qu’en prenant cette décision, je serai éternellement riche…
Je vous partage ci-dessous la fameuse réponse de mon guide, peut-être vous inspirera-t-elle si vous vous trouvez également dans ce même carrefour… Que ce soit dans ce domaine ou dans un autre, rappelez-vous simplement de votre véritable rêve d’enfant. Il est la ligne directrice à suivre quand vous ne savez plus trop quelle route prendre…
« Ce que tu sèmes n’a pas pour but de te faire vivre, mais d’encourager les autres à Vivre.
Si tu souhaites vivre de tes écrits, prends ton crayon, note et écris. Diffuse à autrui, viendra le jour où tu pourras vivre de ce que tu auras semé et construit. Mais pas aujourd’hui… Aujourd’hui, sème, écrit.
Je sais que mon discours est difficile à accuser. Ne m’en veut pas joli colibri. Tu le sais, au fond de Toi, que mes paroles sont justes et vraies. Rappelle-toi de ton rêve, ton seul rêve d’enfant, celui qui est Vérité. Tu es née pour écrire, pour être écrivain. Laisse-le temps faire son oeuvre et oeuvre en lui pour apporter aux autres la Lumière dont ils ont besoin.
Je te promets ma fille, que viendra bientôt le moment pour toi de te réjouir de tes succès. Pèse tes mots, travaille encore, n’omets pas d’Écouter plus attentivement ce qui vient à toi et résonne en toi.
Marie, tu y arriveras, tu vas arriver sur l’autre berge et tu découvriras, tu comprendras à quel point ton chemin était inévitable et précieux.
Chaque chose est juste. Chaque action délibérément neutre. A toi d’en choisir le sens et la direction. Sache juste que tu n’es pas perdue mais à ta juste place. Tu as la valeur que tu mérites, celle des anges discrets et subtils.
Laisse la vie s’écouler à travers toi et Vois.
Vois que rien n’est à ta portée tant que tu n’oses faire le premier pas.
Écris, démarche. Mais ne monnaye pas tes messages. Continue simplement à diffuser ceux que l’on t’envoie. Et tu verras que bientôt, les portes s’ouvriront à toi… »