par Bertrand Duhaime
La dualité représente le principe qui sépare la Réalité divine ou cosmique en deux éléments opposés de la polarité, pour en faire le présumé «Couple des opposés originel», assignant à ces caractères des formes divines apparemment séparées. Il s’agit de la perception arbitraire et illusoire du mental qui a besoin de scinder le Pouvoir divin en deux, en phénomène électromagnétique (électrique et magnétique), pour mieux comprendre l’Univers, donnant l’illusion de tous les opposés et, en morale, l’impression d’un conflit entre le bien et le mal. La dualité conduit aux conflits et à la participation à ce qu’on pourrait appeler, les drames émotionnels d’abus et de victimisation, avec les nuances infinies des sentiments de domination ou de dépendance, de rejet, d’abandon, d’humiliation, de trahison et d’injustice. Selon les Maîtres du Destin, la dualité perdure, pour ainsi dire, jusqu’au milieu de la Sixième dimension cosmique.
Pour comprendre, le mental a besoin de capter des oppositions ou des différences, dans une relation de sujet à objet, de cause à effet, d’action et de réaction, qu’il oublie être compatibles et complémentaires dans une Vibration originelle une et unique. Alors, il perçoit des divisions, plutôt que des possibilités d’alliances, d’où il cherche constamment à concilier ou à régler des duels et des conflits, ce qui le valorise et l’affermit dans son présumé savoir et lui rappelle qu’il existe. Le Maître Omraam Mikaël Aïvanhov a résumé cette perception comme suit : «Dieu a donné l’inertie à la matière, à l’esprit l’impulsion et l’homme est placé entre les deux. Il est extérieurement enveloppé de matière, mais intérieurement il est plongé dans l’océan de l’esprit. Il reçoit donc leur double influence : c’est tantôt Dieu qui se meut à travers lui, et tantôt la matière qui veut l’engloutir et le ramener vers le chaos primordial.» Cette dynamique résulte de l’opposition apparente de l’esprit logique et de l’intuition. Ce conflit présumé permet à l’être incarné de s’acheminer vers l’Unité en vérifiant ce qui ressort de la partie humaine, qui conçoit l’histoire de la vie d’une façon, souvent à partir d’hypothèses forgées et imposées, et de la partie divine, qui cherche plutôt à comprendre le tableau d’ensemble de la situation. Bien qu’elle focalise l’attention sur le moi, elle n’en reste pas moins nécessaire pour supporter le libre arbitre.
La dualité naît de la Loi des Polarités. En chacun de nous, circule une énergie électromagnétique qui nous attire tantôt davantage vers le négatif tantôt vers le positif. La vérité s’exprime dans la créativité qui allie les deux courants de l’énergie vitale. Mais, lorsque l’énergie négative domine, nous formons des idées plutôt sombres, parce que, en soi, elle détruit; lorsque l’énergie positive domine, nous formons des idées plutôt claires, parce que, en soi, elle construit. Lorsque la Vie détruit quelque chose de rétrograde, en nous, nous ressentons du déplaisir, parce que nous perdons quelque chose; lorsque la Vie construit quelque chose, en nous, nous ressentons du plaisir, du contentement, de la satisfaction, en nous, parce que nous acquérons quelque chose, prenons de l’expansion. De là, nous avons dégagé les idées relatives du bien et du mal, des forces bonnes et maléfiques.
Chez l’être humain, la dualité se constate d’abord dans la contradiction apparente entre la vie intérieure et la vie extérieure, ses aspirations et ses réalisations, sa raison et son sentiment, son plaisir et son déplaisir. Le conflit, qui s’ensuit, dans sa conscience, vient de son besoin fondamental d’unité qu’il porte au plus profond de lui, de s’appuyer sur une vérité unique, alors qu’il est tenu de se mouvoir et d’agir dans la complexité des conditions de la Vie. Il tend alors à opter pour l’une des deux positions, apparemment antagonistes,, au détriment de l’autre.
Pourtant, la vérité est une, mais toute médaille présente un avers, un revers et un cordon qui les unit. En regardant l’avers, il oublie le revers et le cordon. L’être humain cherche toujours un point d’appui qui puisse justifier sa manière de penser et d’agir et supporte son besoin de sécurité et de stabilité. Mais, aussitôt qu’il profère une vérité, la Vie ne tarde pas à le mettre en présence de ce qu’il n’a pas encore compris à l’intérieur de sa vérité. Pour en sortir, il doit s’élever sur le plan spirituel, le point qui unit tout. Il doit abandonner la raison pour le cœur. Car la contradiction apparente est une création du cerveau lui-même. Dans l’ordre spirituel, les contraires deviennent compatibles et complémentaires.
La dualité naît du conflit entre les aspirations spirituelles et l’attraction matérialisante. D’un côté, la conscience cherche l’unité. Mais, simultanément, l’homme se meut et agit dans la multiplicité apparente. La Cabbale dit pourtant: «Tout dans le Monde a été ordonné en supérieur et en inférieur, en ciel et en terre, en monde d’en haut et en monde d’en bas, en un monde visible et en un monde invisible; il n’y a rien en bas qui n’ait son paradigme en haut, et tout est un.» Satprem explique: «Tout dualisme est une vision de l’ignorance: partout il n’est que «l’Un innombrable» et les «discordes de Dieu» pour faire grandir le dieu en nous.»
La dualité se résorbe dans la Conscience de l’Unité.
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