Illustration par Laurène Pijulet Balmer issue de la série « Belles Plantes »
par Olivia Zeitline
Nous sommes les agriculteurs de nos vies, les laboureurs de nos carrières, qui, pour réaliser leurs rêves doivent en planter les graines. Pour trouver notre voie, celle qui nous nourrit, nous devons commencer par l’alimenter, nous autoriser à choisir les semences que nous préférons, les arroser quotidiennement, les mettre en lumière, leur donner de l’oxygène puis laisser faire le temps, la conjonction des éléments de l’univers et de l’esprit qui anime chaque vie.
Rappelons-nous du principe magique de la vie terrestre : plus nous donnons de l’attention et de l’amour à une plante, plus elle pousse et grandit. Appliquons cette vielle recette dans nos quotidiens.
Nos projets sont comme des plantes, plus nous leur donnerons de l’attention plus ils prendront de l’ampleur. Pour réussir à donner toute cette présence, commençons donc par nous autoriser à planter les graines dont nous rêvons, celles qui nous plaisent et non celles que d’autres voudraient nous obliger à cultiver pour manger à la fin du mois, celles que d’autres croient plus fertiles, celles que la société considère comme plus rentables. Et faisons confiance à notre toucher, à notre nez, à nos sens pour les choisir.
Puis, engageons tout notre être dans leurs croissances. L’agriculteur fait de son mieux, il cherche le meilleur emplacement, une terre fertile, une orientation ensoleillée, il est tous les jours dans son champ, il arrose ses plantes, il retourne la terre. Comme lui, faisons tout notre possible pour réaliser nos rêves.
Mais en même temps, nous aurons beau nous doter des outils les plus performants, lire tous les livres d’agriculture, nous former, rencontrer les meilleurs agriculteurs de la région, il n’en reste pas moins qu’une éclosion est divine. Elle dépend de la nature, d’un système complexe et composé d’infinis paramètres climatiques, de la magie de la vie, de l’esprit qui décide d’animer la matière.
Remettons-nous en alors au temps qui nous apporte ce qui sera. Acceptons les aléas des saisons, que notre champ peut s’assécher et que si nous devons changer de terrain c’est parce que notre épouvantail a ses raisons. Parfois nous ne les comprenons pas, parfois nous savons tout de suite pourquoi, parfois quelques années après nous remercierons cette pénurie, ce changement de direction du vent qui nous aura mené vers un autre champ plus fertile.
La floraison est issue de cette conjonction magique de pluie et de soleil et, comme elle, c’est parce qu’il pleut et que le soleil brille que les rêves peuvent naître.
Source: http://www.reecrire.com/
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