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Dans les médias, les mauvaises nouvelles s’enchaînent… Trop ? Un mouvement émerge pour mettre à l’honneur des informations plus positives et surtout porteuses de solutions.

Les trains qui arrivent en retard, les menaces terroristes qui planent sur la France, la hausse des impôts, l’épidémie d’Ebola qui s’étend sur le monde… Qu’ils soient papier, télé, radio ou numériques, les journaux sont pleins de mauvaises nouvelles.  Pas de quoi sortir les Français de la sinistrose ambiante… Alors, pourquoi ne pas imaginer un journal des bonnes nouvelles pour une fois ?

Ce nouveau type de média permettrait de voir le monde autrement en donnant une solution à chaque problème. Ne pas seulement évoquer la violence dans les cités mais aussi les réseaux associatifs et les entrepreneurs qui y sont nés. Ne pas écarter la crise économique mais mettre à l’honneur ceux qui trouvent des solutions pour en sortir. En France, seuls quelques sites spécialisés ont vu le jour tels que Pepsnews ou SayYess, par exemple. A l’étranger aussi, un mouvement émerge. Jorge Dobner a créé en Espagne enPositivo, le journal des solutions. « Les médias traditionnels ne publient qu’une partie de la réalité, nous publions l’autre partie », explique-t-il à MYTF1News.

Un an après sa création, son site n’est toujours pas rentable. Pour autant, Jorge Dobner croit à une « révolution culturelle dans les médias ».  » Quand le public comprendra qu’il doit apporter son soutien à ce type de média, quand les annonceurs comprendront qu’ils ne doivent pas faire uniquement leur pub dans les médias traditionnels mais que les nouvelles positives leur offrent un très bon contexte… », alors un site d’informations positives comme le sien deviendra un grand média. Dans trois à cinq ans, selon lui.

Les journalistes doivent « travailler sur leur propre façon de penser »

En France, l’association « Reporters d’espoirs » œuvre pour l’émergence des bonnes nouvelles. Ou plutôt pour des informations de solution, positives ou constructives, comme on préfère les désigner dans le milieu du journalisme. « Une info qui donne envie d’agir », dit le slogan de l’association. Contrairement à Jorge Dobner, chez ces pionniers de « l’info solution », on ne croit pas à un journal entièrement dédié à ce segment de l’information. On lutte plutôt pour que les médias traditionnels intègrent des informations constructives.

L’association a d’ailleurs remis ce lundi des prix à des journalistes travaillant en ce sens. Autant d’exemples de ce à quoi pourraient ressembler des médias offrant une vision d’un monde porteur de solutions : la chronique « Tous acteurs du changement » de Sylvia Amicone sur LCI (prix TV), « Les uns pour les autres » de Nicolas Stoufflet sur France Info (prix radio), le webdocumentaire « Ma vie à 2 balles » de Sophie Brandström (prix web)…  Pour faire avancer les choses, l’association lie des partenariats avec les médias traditionnels. Ainsi, depuis quelques années, en décembre, Libération publie un numéro spécial consacré aux initiatives constructives. L’année dernière, TF1 s’était engagé aux côtés de « Reporters d’espoirs » pour proposer durant une semaine des reportages sur des porteurs de solutions dans son journal de 13h.

Ainsi, afin que les choses changent dans les médias traditionnels, les journalistes doivent en réalité « travailler sur leur propre façon de penser », comme l’explique Cathrine Gyldesnted, reporter danoise et référence en matière d’info solution. Même si c’est parfois très compliqué… Cathrine Gyldesnted donne notamment des cours de journalisme constructif aux étudiants au Danemark et aux Etats-Unis et organise des ateliers pour les journalistes professionnels. « On me demande souvent comment trouver des angles constructifs sur le sujet de l’Etat islamique. Au Danemark, beaucoup de jeunes musulmans partent en Syrie pour faire le jihad. Un sujet constructif serait de regarder ce qui pourrait être fait pour favoriser l’intégration de ces jeunes dans la société danoise afin d’éviter ce genre de problème », donne-t-elle comme exemple.

Les infos positives, plus lues et plus partagées

Et il semblerait que le public soit avide de ce genre d’informations. Selon une étude menée en 2013 sur le site américain Deseret News, les articles qui mettent en lumière des solutions sont plus lus et plus partagés sur les réseaux sociaux que ceux qui sont plus pessimistes. Par exemple, une tribune affirmant qu’on pourra mettre fin au trafic d’êtres humains uniquement par effort de groupe a été lu 916 fois. L’article relatant comment les hôtesses de l’air et steward luttent contre le trafic d’êtres humains a lui été lu plus de 17.400 fois. Un écart considérable que l’on constate aussi sur les réseaux sociaux. Le premier article a été partagé moins de 50 fois sur Facebook et Twitter, tandis que la seconde l’a été 5.000 fois sur chacun de ces réseaux.

Alors,  vous ne lirez peut-être pas tout de suite un journal des bonnes nouvelles… Par contre, faites attention, vous n’êtes pas à l’abri de tomber sur une information positive entre deux  trains qui arrivent en retard.

Source: http://lci.tf1.fr/