par Agnieszka Rouyer
D’une manière ou d’une autre, nous sommes tous concernés par les addictions, et pas seulement les fans de drogue ou d’alcool. D’où viennent donc les addictions ? Quelle est leur base psychologique et comment s’en libérer ?
Pour écrire cet article je me suis inspirée de Gabor Mate, médecin canadien, qui a parlé d’addictions sur TEDxRio.
Tu peux visionner sa présentation ci-dessous. Cependant, ce n’est pas sous-titré en français. Je me permets donc d’en faire un petit résumé, en enrichissant le contenu de mon point de vue.
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Gabor Mate travaillait avec des centaines de personnes qui vivaient dans la dépendance de la drogue. Il voyait la souffrance de ceux qui détruisaient leurs corps et leurs vies.
Le médecin souligne que pour comprendre la dépendance nous devons arrêter de nous poser la question « qu’est-ce qui ne va pas avec la drogue ? » et commencer à nous demander « qu’est-ce qui est bien dans la drogue ? ». En d’autres termes, quel sont les avantages pour la personne qui vit dans la dépendance de la drogue ?
Une telle approche est très cohérente et nous ramène aux principes du coaching. Tous les comportements, même ceux jugés destructeurs dans leur apparence, et qui se manifestent dans notre vie de temps à autre, ont un but précis. Nous y puisons des bénéfices bien spécifiques. Dans le cas contraire, nous n’aurions pas ces attitudes et comportements. Il suffit de penser à toutes ces personnes qui vivent avec les maladies, et qui, souvent, « extorquent » à leurs proches de l’attention, de la tendresse, leur présence…
Quels sont les avantages d’une personne sous la dépendance de la drogue ? Entre autres :
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l’absence de douleur,
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un sentiment de paix profonde,
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un sentiment de contrôle.
La question la plus importante est : pourquoi les personnes qui vivent dans la dépendance manquent-t-elles de ces éléments dans leur vie ? D’où vient la douleur qui les pousse à chercher le soulagement dans la drogue ?
Si une personne vit dans la souffrance, elle cherche à l’oublier. Elle ne veut pas se rappeler qui elle est vraiment. Elle désire s’échapper, être soulagée. Elle cherche une solution simple et rapide.
Aveuglée par sa douleur, il lui est impossible d’entrevoir de quelconques perspectives, et encore moins d’envisager, qu’à long terme, la drogue est la pire des solutions possibles à ses problèmes. La drogue lui apporte un soulagement rapide et puissant, mais cet effet positif est malheureusement de courte durée. Et cet effet est le principal facteur de la motivation de ses actions.
Gabor Mate dans sa conférence indique trois choses, desquelles les gens nourrissent la plus grande peur : la mort, le regard des autres et notre propre conscience.
Quelqu’un avec une faible estime de soi risque ne pas être satisfait de sa vie, et par conséquent, de ne pas s’accepter soi-même. À ce moment, se manifeste la peur d’être seul à seul avec son esprit et il préfère fuir plutôt que d’affronter cette peur.
Les personnes qui se sentent faibles cherchent une compensation et ont recours aux médicaments et aux drogues, tant la douleur existentielle est insupportable. La vérité est telle que chacun de nous est dépendant de quelque chose. Peu importe que la plupart de ces choses ne soit pas officiellement appelée « drogue » – la cause et le schéma de la dépendance sont exactement les mêmes.
Le médecin canadien nous raconte qu’il a vécu lui-même une dépendance. La dépendance au travail et à la musique. Il passait des heures au travail, achetait beaucoup et écoutait des CD de musique classique, au point d’en négliger sa vie et sa famille.
Sa définition de la dépendance est la suivante : l’addiction est tout comportement qui procure un soulagement/apaisement temporaire et un plaisir temporaire. Mais qui entraine à long terme des dommages et des conséquences négatives. Malgré ces conséquences, la personne concernée se trouve dans l’incapacité d’arrêter ces comportements.
Dans cette perspective, nous pouvons distinguer les addictions suivantes :
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travail,
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nourriture,
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sexe,
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jeux de hasard,
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relations toxiques,
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argent,
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shopping,
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TV, internet, jeux sur l’ordi.
Je t’invite maintenant à examiner si tu es accro à quelque chose ? Est-ce que tu cherches à fuir ta vie quotidienne et ses difficultés en t’investissant dans une activité spécifique ?
Souviens-toi qu’il n’y a rien de mal à utiliser les choses qui sont à notre disposition, en profiter ou s’investir dans une activité que tu aimes et quand tu en a envie. Il faut juste se poser la question si tu les gardes sous ton contrôle ? Dans l’affirmatif, tout va bien. Toutefois, si tu le fais par habitude, pour te sentir soulagé ou pour te sentir quelqu’un d’autre, il y a un risque que ce comportement ne soit pas complètement sous ton contrôle. Es-tu prêt à considérer ce comportement comme une addiction. ? Es-tu prêt à t’en libérer ?
J’aime beaucoup la métaphore bouddhique d’un esprit affamé, citée dans la conférence, d’ailleurs. C’est l’idée d’une bête (un esprit) avec un énorme ventre, vide en permanence, et une toute petite bouche. La bête se retrouve donc dans l’incapacité de se rassasier. Elle a besoin de toujours plus. Beaucoup d’entre nous vit exactement de la même manière.
En même temps, quand nous regardons quelqu’un sous influence de la drogue dans la rue, il nous est très facile de le juger – sans doute parce que nous voyons en lui un écho de nous-même, une image qui ne nous plaît pas. Nous rejetons d’office cette personne juste pour préserver notre estime, tout en oubliant que nous-mêmes, nous luttons avec des nombreuses addictions cachées.
À la fin, j’ai préparé un petit exercice qui pourrait aider à passer la première étape sur chemin de la libération de la dépendance. Bien sûr, il s’agit d’un processus approprié à l’addiction légère cachée, pas celles de l’alcool ou de drogues dures.
1. Je t’invite à analyser tes éventuelles addictions. Quels sont tes comportements qui ne sont pas totalement sous ton contrôle ? Vers quoi fuis-tu lorsque tu passes une mauvaise journée ?
2. Examine d’où viennent ces addictions. Qu’est-ce qui manque dans ta vie au point que tu aies besoin, par exemple, de stimulants, de t’asseoir devant la télé, de jouer ou de faire des escapades shopping ? S’agit-t-il de paix de l’esprit, d’un sentiment de contrôle, d’amusement, d’oubli ?
3. Je t’invite à écrire des moyens pour enrichir ta vie avec des éléments que tu as découvert dans le point 2. Que ce soit des moyens constructifs, « sains », qui te procurent un effet positif et à long terme, pas seulement dans une perspective à court terme.
4. Sur base de cette liste de moyens, tu peux planifier les premières actions, qui te guideront vers la libération des dépendances.
Je te souhaite une maîtrise consciente de toi-même et l’indépendance de toute sorte d’addictions. La liberté est une chose merveilleuse !
Source: http://www.potentiel-infini.be/
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