par Alyna Rouelle
Mon premier contact avec la notion de prana se situe à la fin de mon adolescence, lorsque sur un site internet le titre d’un livre a attiré mon attention : Se nourrir de lumière; l’expérience d’un scientifique, de Michael Werner. Mon coeur est aussitôt emballé à cette idée et à ce moment là, je sais que je vais faire cette expérience et accéder à ce mode d’alimentation par la lumière. J’ai toujours eu le sentiment de vivre bien en dessous de mes possibilités réelles et cette découverte eût sur mon âme l’effet d’un baume. J’ai acheté l’ouvrage sans tarder et me suis livrée à des tas de recherches et lectures sur le sujet : celles-ci allaient de témoignages contemporains à des sources venant de l’Inde et des écrits sur les grands ascètes chrétiens qui étaient parvenus au niveau spirituel permettant ce mode d’alimentation. Mais au-delà de ma fascination pour ces derniers, j’étais captivée par le propos de ce témoignage moderne, à savoir que tout le monde peut arriver à se nourrir de lumière sans pour autant que cela nécessite des années, voire une vie entière d’austérité, d’isolement, d’ascèse extrême ou d’érémitisme. Au contraire, l’auteur fournissait un protocole très précis à la suite duquel on pouvait reprendre tout à fait normalement (exception faite bien sûr de l’alimentation), le cours de notre « vie normale ». J’ai ainsi appris que pour certaines personnes, parvenir au prana est une pure et simple transition de l’être vers un mode d’alimentation nouveau, alors que pour d’autres il s’agit d’une élévation spirituelle très intense.
Ce n’est que plusieurs années après cela que j’ai pris la décision de tenter moi même l’aventure. J’ai d’abord voulu suivre le protocole conseillé dans l’ouvrage ainsi que dans d’autres textes sur le sujet, mais en raison d’une préparation insuffisante je n’ai pas passé l’épreuve de la première semaine, où il faut respecter un jeûne strict de sept jours sans manger ni boire. Cependant, ce que j’avais vécu durant ces quelques jours avait été très précieux. Bien au delà des symptômes physiques qui s’étaient déclarés du fait du nettoyage que le corps effectuait, j’avais senti la lumière me nourrir. Je pouvais percevoir comme des gouttes de lumière liquide gorgées de vie qui me rafraîchissaient. Ce fut ma première approche de la nourriture immatérielle.
Suite à cette tentative interrompue, j’ai donc repris une alimentation végétarienne quotidienne en me disant que ce n’était peut-être tout simplement pas le moment pour moi de vivre ce genre de chose, ni le juste procédé à suivre : je n’avais de cesse de penser à une alternative plus souple, une manière douce pour parvenir au même résultat. J’espérais intimement pouvoir réussir en vivant les choses à mon rythme. J’ai déclaré une quantité d’allergies alimentaires incroyable à cette époque. La puissance des crises que je traversais alors était effrayante et nécessitait que je supprime de mon alimentation beaucoup de choses et de manière très rigoureuse. Plus j’abandonnais ces « aliments fautifs », plus les réactions de mon corps se manifestaient ailleurs, jusqu’à me pousser à ne plus pouvoir consommer que des fruits et légumes crus. Par-delà ces réactions physiques, ma soif d’épanouissement spirituel motivait aussi beaucoup ces décisions : je retournais droit vers mon projet de nourriture pranique. J’ai donc continué à réduire et à ne plus consommer que des jus de fruits ou légumes que je préparais moi même.
Au jour de la Pâques 2014, j’ai su que je ne puisais plus ma force de vie dans les aliments que je consommais, mais dans ces particules de lumière que je distinguais dans l’air partout autour de moi. Malgré cette certitude intérieure, je ne parvenais toujours pas à cesser toute prise d’aliments solides. J’éprouvais encore parfois une grande tristesse à la pensée d’abandonner derrière moi « toutes ces bonne choses », et l’idée « de ne plus jamais rien manger », au delà de m’être pénible, me préoccupait et continuait de m’inquiéter. Je ne réussissais pas à maitriser ces émotions, alors que mon corps lui, était déjà passé au niveau supérieur. Ce n’est qu’un an plus tard que je me suis détachée des liens avec la nourriture physique. Durant une année entière j’ai alterné jours de jeûne, partiel ou total (c’est à dire en buvant mais ne mangeant pas, ou au contraire en ne faisant ni l’un ni l’autre) et jours où je m’alimentais de manière classique. Je mangeais parfois tous les deux, trois ou quatre jours, parfois toutes les semaines, puis un jour sur deux, cela variait. Durant cette période, je me suis « autorisée » à manger parfois des aliments qu’auparavant j’avais éliminé, l’important étant, je l’avais compris, de me faire plaisir pour n’entretenir aucune frustration ou crispation. Pour se nourrir de lumière il faut s’abandonner à elle, et le contrôle est contraire à l’abandon. Il me fallait donc « lâcher prise », lâcher mes principes sur l’alimentation : le cru c’est mieux que le cuit, le bio c’est mieux que le non bio, etc. Bien entendu ce sont des choses auxquelles je crois profondément, mais dans la position que j’occupais alors, il s’agissait de sortir des sous-catégories et de n’en plus distinguer que deux : l’alimentation lumière et l’alimentation matière (composée de lumière). Car à un moment donné, que je mange un bol de crudités ou un morceau de pizza, mes « réactions » étaient quasi semblables : une incompréhension cellulaire globale et une pesanteur très désagréable.
A partir de cette période donc, je puis certifier qu’à chaque fois que j’ai mangé quelque chose, quoi que ce fut, je l’ai fait en ayant conscience que mon corps n’en avait pas le moindre besoin. Pour quelle raison l’ai-je fait tout de même? Voilà pourquoi : dans cette pratique très concrète d’habituation de l’être à un autre mode d’absorption d’énergie vitale à son bon fonctionnement, la foi et la confiance ont un rôle prédominant. Chaque jour nous renouvelons notre foi dans le fait que nous n’avons besoin de rien d’autre que de lumière non seulement pour survivre, mais pour être en parfaite santé ; chaque jour nous réitérons notre confiance dans le fait que nous nous suffisons à nous mêmes dans la mesure où nous sommes reliés à notre être divin et à la Source de Lumière.
Mais les problèmes ou obstacles que nous rencontrons au cours de cet exercice ne sont pas posés par notre corps mais par notre mental et nos émotions.
Pourquoi certaines personnes parviennent à jeûner sans encombre alors que d’autres ne parviennent pas à se passer de manger ne serait-ce que vingt-quatre heures ? Pourquoi ces mêmes personnes capables de jeûnes long et stricts refusent de concevoir la possibilité de se nourrir de lumière alors que d’autres qui n’ont jamais pratiquer d’ascèse de leur vie en embrassent aussitôt l’idée ? Autrement dit, l’accession à la nutrition par la lumière ne réside pas en l’aptitude d’un individu à maîtriser son corps ou au contraire à son incapacité à le faire, mais à sa disposition à changer son appréhension de l’existence. La question n’est pas de dominer son corps, mais son être dans sa globalité ainsi que tout ce qui entre et peut entrer en interaction avec lui. Le corps n’est pas le centre : il ne s’agit en aucun cas d’arrêter de manger, mais d’accéder à une nouvelle manière de s’alimenter.
Un corps privé de nourriture meurt. Mais un corps privé de nourriture physique n’a aucune raison de mourir si on met à sa disposition un aliment d’un autre type. Ce n’est plus alors qu’accoutumance et cela, le corps humain y est très habitué. Chaque jour aux quatre coins de la planète des gens commencent ou arrêtent de fumer, mangent de la viande pour la première fois ou au contraire cessent d’en consommer, se sèvrent de l’alcool ou de drogues diverses, réduisent ou mettent fin à leur utilisation de sucre ou de sel, se voient proscrire le lait, le gluten, se libèrent d’addictions diverses, etc. Ces personnes ne meurent pas pour autant ni ne deviennent chétifs ou maladifs alors que beaucoup considèrent dangereux voire impossible de mener une vie saine en ayant une alimentation exempte de certains de ces produits. Notre corps est très talentueux pour le changement.
Je me suis moi-même un peu inquiétée des carences lorsque je n’ai plus mangé que des fruits et légumes crus, mais force m’a été de constater que non seulement je n’en développais aucune, mais me voyais délivrée de celles que j’avais auparavant. J’ai pu observer jour après jour que mon corps ne demandait qu’à m’aider dans ma démarche, et il s’est instaurée une relation active entre nous : j’ai du apprendre à lui parler, à lui demander son autorisation parfois, à beaucoup lui demander pardon aussi, à le prévenir et à le remercier et surtout à l’écouter. Il m’est souvent arrivé de lui demander son aide, sa compréhension et sa coopération. Il n’y a pas eu une seule fois où, lors d’un échange avec lui, je n’ai senti un élan d’énergie incroyable, que ce fut l’énergie du pardon ou celle de la gratitude, ou simplement celle dont j’avais besoin pour continuer à avancer. Je savais qu’il était mon meilleur allié dans cette aventure et que je devais le respecter et le tenir dans la plus haute estime qui soit. Quand on parle d’alimentation on parle de ce qui nous maintient en vie, il est donc primordial, et pour jouer sur les mots, vital, d’avoir une relation d’amour avec celui qui nous permet de tenir debout. Ce corps, il s’agit de le transformer, de le transmuter, non pas par la force, mais par l’amour qu’on lui porte et par notre conscience de lui et de son importance. Il ne s’agit pas, dès lors qu’on veut se nourrir de lumière, de considérer que le corps n’est qu’une machine, un morceau de matière duquel il faut se détacher un maximum. Bien au contraire il faut s’ancrer davantage dans son corps pour faire l’expérience à travers lui de cette nouvelle nutrition. N’oublions pas que toute matière est lumière, donc le corps est à considérer comme un don tout aussi précieux que le prana vers lequel on tend. Durant un an donc, j’ai analysé tout ce qui contrariait mon passage à l’alimentation pranique totale.
Le premier des obstacles est bien évidemment la faim. Nous sommes accoutumés à vivre le ventre plein et avoir toujours quelque chose en cours de digestion nous confère un sentiment de sécurité. Il est saisissant de réaliser à quel point on est habitué à avoir sans cesse quelque chose dans la bouche. Il faut donc se faire aux sensations nouvelles d’estomac vide, de corps léger.
A la suite de quoi on aborde la peur de manquer. On ne peut vouloir parvenir à se nourrir de lumière sans se confronter à elle. Elle n’est pas des moindres si l’on considère l’extrême matérialisme de la société dans laquelle nous vivons qui nous invente chaque jour des besoins nouveaux. Des faims gigantesques et irrépressibles apparaissent, que même le fait de manger n’apaise pas, ou encore des envies d’aliments défendus (dans le cas par exemple de fortes allergies) ou que l’on n’aime pas, voire qu’on ne connaît pas ! J’ai eu des envies de mets dont je ne connaissais rien car je n’en avais jamais mangé, et cela durait plusieurs jours. L’une d’elle ma tourmentée plusieurs semaines. Ce sont bien sûr des désirs virtuels ; ils ne sont basés sur aucune réalité de besoin, mais le phénomène est néanmoins troublant d’intensité et de réalisme et il faut beaucoup de force et de « self-control » pour y résister. Il y a ensuite les émotions liées au manque : la colère, la peur panique, la tristesse, la mélancolie, l’ennui…etc. Le défi consiste à les laisser sortir de soi sans les retenir. Je ne parle pas de ne pas leur prêter attention car cela ne reviendrait évidemment qu’à les renforcer, mais de les reconnaître et les accepter pour ce qu’elles sont, sans plus, c’est à dire des émotions enfouies qu’il faut libérer pour accéder à un état d’être supérieur. Encore une fois il ne s’agit pas de mépriser ces émotions, mais d’acquérir sur elles une autorité totale. Et pour trouver cette autorité, il nous faut consentir à vivre ces états, à les embrasser pour les traverser. Non pas en s’enfermant dans une rectitude à toute épreuve car là encore on ne ferait que créer des ruptures en nous, mais en se reliant à notre Conscience. Il s’agit de trouver un juste équilibre entre souplesse et fermeté. Souplesse qui nous permet de ne pas entrer en conflit avec nous mêmes et de conserver la sérénité nécessaire pour vivre les choses de manière agréable ; Fermeté qui nous replace sans cesse dans notre devoir d’autorité et nous donne la force de demeurer concentré et relié à notre but.
Je me souviens de matins où je me réveillais en colère contre tout et tout le monde. Si j’avais la patience et la sagesse de ne pas me rebeller contre cet état de fait : « je suis en colère », il arrivait toujours ce moment magique où elle se dissipait et disparaissait d’un coup, comme si on avait appuyé sur un interrupteur. Si au contraire je cédais à l’émotion et mangeais quelque chose sans attendre, j’étais calmée sur le moment mais non seulement la colère finissait par revenir, mais la lourdeur de mon corps et la déception d’avoir craqué achevaient de m’accabler. D’autres fois encore, après avoir attendu plusieurs heures afin de discerner le caprice de la (relative) nécessité, je mangeais dans le calme et la totale conscience de mon acte, et dans ce cas tout se passait pour le mieux.
Il y eu des moments plus curieux et plus drôles que pénibles, comme lorsque j’avais soudain l’irréfrénable envie de manger. Je marque clairement la différence entre la faim et l’envie de manger. La faim, la vraie vous ferait avaler n’importe quoi, la première chose qui vous tombe sous la main : un bol de riz blanc et une pomme font alors office de festin. L’envie de manger est bien plus capricieuse. On préfère ceci à cela, on réfléchit à la manière de le préparer ou de l’accompagner et on finit toujours aussi insatisfait après s’y être soumis.
Ce n’est pas de la nature de l’aliment lui même dont nous avons envie mais de ce qu’il représente à nos yeux : un souvenir, une personne, un lieu, une habitude pour célébrer ou marquer un évènement. C’est le rituel qui nous manque. Le rituel et le rythme car la rupture rythmique est très déstabilisante. Lorsqu’on accède au prana, la journée parait tout à coup extraordinairement longue. Le temps semble s’arrêter, et quelques heures passent pour une éternité. On réalise alors le temps que monopolisait notre alimentation avant, et celui dont nous disposons donc à présent ! Certains jours j’avoue être allée acheter de quoi manger simplement parce que le caractère interminable de la journée m’intimidait ou, encore plus absurde, parce que le fait de ne ressentir aucun besoin ni d’avoir envie de rien m’angoissait et me déprimait. Il m’est même arrivé de me retrouver dans le magasin face aux produits et d’avoir à me forcer à prendre quelque chose tant rien, pas même mes plus grands délices de toujours, ne me tentait. Bien entendu, une fois cela fait je m’en voulais terriblement et mon corps ne manquait jamais de me le reprocher. Ce que je regrettais le plus était d’avoir pu, durant un court moment, penser qu’un aliment quel qu’il soit allait m’apporter quelque chose de supérieur, quelque chose que la lumière n’était pas en mesure de me donner. Lorsqu’on est nourrit par la lumière on se sent si rempli d’amour, on éprouve tant de beauté et de fluidité, tout nous est si facile, léger, évident, agréable et tout nous est tellement possible qu’on est honteux après avoir mangé. Et j’expérimentais tout cela sans ressentir la moindre faim ( ! ) ni la moindre nécessité de manger car mon corps était déjà habitué à se nourrir autrement.
Le terme même d’ « autrement » n’est pas adéquat, car en réalité on ne se nourrit pas autrement. Il serait plus juste et pertinent, pour décrire le processus, de dire qu’il s’agit de passer de l’état où l’on a besoin d’assimiler la matière pour accéder à sa lumière, à celui ou cette étape n’est plus nécessaire. Si l’on considère, comme nous l’enseignent la médecine quantique ou toutes les formes émergentes d’auto-guérison par l’expansion de notre lumière et de notre pouvoir créateur, que nous sommes des êtres de lumière (c’est à dire que nous sommes composés de lumière jusque dans les plus infimes éléments de notre organisme), on peut admettre que, la lumière renforçant la lumière, une lumière « extérieure » pourrait être en mesure de renforcer, et donc de nourrir, une lumière « intérieure ».
En acceptant ceci, il est envisageable, si l’on reconnaît notre corps comme étant pure lumière, qu’il soit nourri par cette lumière, une fois celui-ci détaché de son état d’élément matériel dépendant d’un apport de matière.
J’ai pu vivre, régulièrement et de manière très concrète, le fait que c’est la part de lumière contenue dans chaque bouchée de matière qui nous nourrit. Dès lors que nous reprenons contact avec notre véritable nature, j’ai presque envie de dire que l’alimentation par la lumière va de soi ( dans le sens où c’est celle qui nous correspond et nous sert le mieux ), même si la transition nécessite tout de même une conquête du pouvoir de soi sur soi et de la souveraineté qu’il nous faut alors exercer sur tout ce qui nous touche, entre, ou sort de nous.
Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que c’est notre Conscience qui fournit le plus gros du travail ; c’est notre aspiration à vivre dans la Conscience de notre état d’être de lumière qui nous permet d’accéder à ce dernier ; c’est notre Conscience qui transforme notre corps au point qu’un beau matin on se réveille sans le moindre besoin, en ayant presque oublié ce qu’est la faim, et que la notion de manger nous est devenue quasi-abstraite ; c’est elle enfin qui, par tous ces efforts produits pour placer sous notre juste autorité tout ce qui n’est pas elle, tout ce qui n’est pas Dieu (ou Conscience supérieure) en nous, devient libre.
Les dernières fois où j’ai mangé, au sens classique du terme, je me souviens très nettement de cette impression de superflu, de vain. Je me sentais si bête de mâcher quelque chose que j’allais très vite éliminer et qui ne m’apportait en rien les qualités nutritives et énergétiques du prana. Quelqu’un compara cela à la première fois où dans son processus pour arrêter de fumer, il avait conscientisé qu’il trouvait cela plutôt dégoûtant, désagréable et que le seul plaisir qu’il pouvait à peine en tirer se situait dans le geste. Je vivais la même chose : le geste pour le geste. Faire acte de manger pour me dire que j’avais fait acte de manger, même si l’acte de manger était désormais chez moi totalement dissocié du fait de me nourrir.
Qu’est ce qui a changé aujourd’hui ? L’expérience joue pour beaucoup. A force de répéter les mêmes échecs et victoires, on trouve en soi la force de faire le dernier pas. On s’accoutume aussi aux sensations nouvelles, on les préfère les unes aux autres et finalement, c’est avec beaucoup de simplicité qu’un jour on comprend qu’on a réussi.
J’ai acquis beaucoup de calme intérieur ainsi que la conscience de ce que je suis, mais aussi celle que la faim, lorsqu’elle se présente encore parfois n’est qu’un symptôme, un indicateur d’une faim intérieure bien plus importante : une faim d’amour et de lumière, pour l’assouvissement de laquelle il nous suffit de nous relier directement à la Source. Malgré le concret de la pratique qu’implique un tel changement, c’est dans notre coeur que se trouve la véritable clé. C’est lui le maître du jeu. C’est avec le coeur apaisé et confiant que l’on franchit la dernière étape, celle du choix de la liberté.
Car c’est bien faire l’expérience de la liberté que de se nourrir de lumière. Au delà même de la liberté, je dirais que c’est faire l’expérience du divin, et du divin en soi. C’est accepter de penser sans limites et d’agir sans limites. Car on touche véritablement à l’illimité et à l’infini. Il nous est simplement demandé de nous y abandonner.
C’est aussi ouvrir les yeux sur tout ce qu’on laisse avoir du pouvoir sur nous jusque dans les détails les plus insignifiants du quotidien comme lorsqu’on pense par exemple qu’une tablette de chocolat va nous aider à surmonter notre chagrin ou notre ennui, que si l’on mange ceci ou cela on sera plus respecté, ou encore qu’on sera considéré avec plus de sérieux si on boit notre verre d’alcool comme tout le monde.
Le rapport aux autres et à la société est certainement l’une des plus grande difficultés dans cette transition. On est souvent obligé de cacher la réalité pour ne pas déclencher de conflits avec ceux que cela dérange ou terrorise. Car il y a bien l’idée de terreur derrière ce genre de sujet pour tout ceux qui n’ont pas encore la conscience que l’être humain est beaucoup plus que ce qu’ils croient. A partir d’un certain moment donc, il y a ceux à qui notre nouvelle réalité fait peur, et il y a ceux qu’elle fascine et fait rêver. Beaucoup de gens réagissent avec agressivité, voire violemment lorsque vous refusez de boire ou manger ce qu’ils vous proposent. Certains peuvent même décider de ne plus jamais vous voir plutôt que d’accepter une telle idée. Moi qui avais déjà du mal avec les gens qui m’en mettaient plein la figure quand je leur disais que j’étais végétarienne, puis végétalienne, puis crudi-végétalienne, etc. Tous ceux qui suivent un régime alimentaire particulier connaissent le problème par coeur : vous arrivez dans un dîner, tout le monde est parfaitement au courant que vous ne mangez (par exemple) rien d’animal, et vous vous retrouvez avec des oeufs cuisinés et un poisson en sauce, préparés tout spécialement pour vous. Devant votre air désolé on s’exclame que ben quoi, c’est pas de la viande ça si?! Certaines personnes ont du mal à comprendre (car enfin une bonne fois pour toutes, ce n’est pas une question de point de vue, c’est un fait !) que la chair du poisson est une chair animale, au même titre que les oeufs proviennent d’un corps animal. On s’arme alors d’un doigté infini pour expliquer, sans perdre son calme et sa tolérance de l’ignorance d’autrui, que « rien d’animal » signifie : pas de viande, pas de poisson, pas d’oeufs, pas de lait (et dans certains cas, pas de miel non plus). Souvent on ne vous écoute même pas, et si on le fait, c’est pour vous répondre très agacé et avec une insupportable opiniâtreté qu’il vous faut des protéines, du fer etc., que maintenant que c’est dans votre assiette vous n’allez pas faire d’histoires et que de toute façon ça ne peut vous faire que du bien. Il est facile d’imaginer la réaction de ces mêmes individus si vous leur dites que vous ne mangez plus rien ! Ne parlons même pas du fait de ne plus boire non plus…
Je suis consciente de la portée d’un tel choix et des conséquences relationnelles possibles quant à ce genre de changement, mais je suis également consciente des bouleversements qui s’opèrent autant à l’échelle planétaire qu’à l’échelle cellulaire humaine. Je sais que beaucoup de gens ont ressenti avant moi cet appel, et que chaque jour des âmes nouvelles s’engagent sur cette voie afin d’élever, à travers toutes ces victoires individuelles, le niveau, le rayonnement et l’expansion vibratoires de toute l’humanité.
Quant à ceux qui ne sont pas prêts, soit parce qu’ils ne peuvent pas, pour l’heure, entendre ou accepter une pareille éventualité ni les perspectives qu’elle révèle, soit parce qu’ils ne sont pas résolus, déterminés ou qu’ils manquent encore de confiance en eux pour franchir le pas personnellement, la lumière ne ferme aucune porte. Chaque fois que quelqu’un accède à l’alimentation par la lumière, c’est une ouverture supplémentaire pour tous : chaque personne qui réussit cette transmutation permet à toutes les autres qui viendront après elle un cheminement facilité, plus rapide et une transition beaucoup plus douce. A tous ceux qui tendent vers ce changement mais s’en sentent incapables, j’ai envie de dire ceci : Placez vous dans votre coeur, le Coeur de votre Conscience et demandez à être aidé, guidé et soutenu, demandez que la facilité vous soit accordée. Sentez-vous faire déjà partie de tous ceux qui y sont parvenus car en vous reliant ainsi à ce réseau d’amour et de conscience lumineuse, vous bénéficierez de tout son champ vibratoire et des acquis de chacun.
J’ai été accompagnée, grâce à ma médiumnité, par des êtres éthériques merveilleux de toutes natures, de tous âges, de toutes cultures et toutes époques qui m’ont offert les récits de leurs expériences, m’ont conseillée, encouragée, rassurée aussi. Sachez qu’il est dans l’invisible, une multitude d’êtres débordants d’amour prêts à nous aider à tout instant. Leur énergie fut, pour mon compagnon et pour moi-même d’une grande valeur et d’un grand secours.
Je me suis cependant souvent posé la question suivante : si je devais agir aussi par rapport aux autres et en fonction des autres, quel serait mon choix ? Est ce que je déciderais de re-manger pour ne pas perturber les habitudes et croyances de ceux qui ont peur et pour ( soi-disant ) ne pas me marginaliser, ou est ce qu’a l’inverse j’opterais pour entretenir et nourrir les rêves de ceux que cela appelle et émerveille ? Dans cette société où tout est apparences et où le rapport à soi comme le rapport aux autres se veut social, ce type de question se présente forcément. La réponse m’est apparue en toute simplicité sous la forme d’un souvenir : celui de ma première rencontre avec le concept de nutrition par la lumière, le titre de ce livre qui m’avait tant troublée quelques années auparavant. Celui qui m’avait permis d’envisager de faire moi même un jour un tel saut et qui avait été une fenêtre ouverte sur mon droit et mon devoir de prendre toute ma dimension. Une ouverture sur ma Responsabilité.
Il est une réalité remarquable, c’est que tout vient de soi. La prana que je vois dans l’air et qui, je peux l’observer compose chaque chose, me compose moi aussi. Lorsque j’émets une pensée négative elle me fatigue et me cause des maux physiques, alors que des pensées d’amour me nourrissent et me guérissent. Les jours où j’ai eu peur de mourir de faim, j’ai fait l’expérience de la faiblesse et du désarroi, en opposition aux jours où je me suis sentie nourrie par tout ce qui Existe où je ne pouvais concevoir la notion de limitation et me sentais invincible. Chaque fois que j’ai craqué, je me suis sentie une petite personne pauvre sur une planète hostile, j’étais effrayée, résignée et j’avais un goût de triste fatalité. Lorsqu’au contraire je me suis réfugiée dans la confiance, dans la calme chaleur des êtres divins qui nous guident, dans la puissance de mon coeur et dans cette douce lumière que je sentais s’écouler en moi, je me suis sentie moi même un ange et rien ne m’était inaccessible. Faire le choix d’une telle transmutation reflète le choix de la lumière. Pas seulement pour ne plus avoir à manger de matière, mais pour ne plus être limité, dépendant ou asservi par elle. Mes connaissances, recherches et expériences en médecine quantique abondent dans ce sens : la matière est au service de la lumière, en tant qu’élément non pas inférieur mais de nature différente, dans le sens où elle est façonnable, modulable par elle. Elle est le moyen, l’instrument par lequel il nous est possible de manifester notre lumière et de créer. C’est notre pouvoir créateur qu’il nous faut reconquérir pour rompre tout asservissement et atteindre l’état d’Être Libre et Souverain. Se nourrir de lumière, c’est accueillir l’Unité en soi, et abandonner derrière soi la dualité. Alors bien entendu mon choix se porte du côté des deux : ceux qui sont conscients de leurs véritables essence et nature et que je pourrai, je l’espère, aider à manifester dans leur matière leur rêve de lumière, et ceux qui ignorent encore qui ils sont mais qui, un jour qui sait, dans cette vie ou dans les suivantes, pourraient remporter d’encore plus grandes victoires.
J’ai fini par refaire le protocole, car mon coeur en ressentait trop le besoin. Je l’ai adapté, et l’expérience que j’ai faite a dépassé tout ce que j’avais pu connaître, croire, imaginer…
Source: http://alynarouelle.wix.com/lumieredevie
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