5552487271_c75ecf7b72Extrait des Amitiés Spirituelles de Sédir

Pendant le jour, c’est l’esprit conscient qui gouverne au moyen de la force nerveuse cérébro-spinale; pendant la nuit, cette force étant épuisée, le conscient se repose, tandis que les accumulateurs se rechargent par le cervelet; l’esprit inconscient, si l’on peut parler de la sorte, s’éloigne du corps, se divise même parfois; et les actes qu’il effectue dans ces courses, les rencontres qu’il fait, les scènes auxquelles il assiste, ne se transmettent à la conscience que s’il reste dans le corps, et surtout dans le cerveau, assez de force nerveuse pour les enregistrer.  Ainsi, on rêve constamment, mais on ne se souvient que rarement.

 Cet esprit, intermédiaire entre l’âme et le corps, n’est pas un halo, une aura, un oeuf fluidique; c’est un véritable organisme, bien plus complexe et plus délicat que le corps de chair et dont les nombreuses propriétés siègent dans des localisations différentes.  Il possède des fonctions de nutrition, de respiration, d’innervation; des organes de locomotion et de perception; une intelligence, du libre arbitre; et chacune de ces facultés correspond avec une des parties du corps physique.  De même que le muscle grossit en raison du travail mesuré qu’on lui impose, de même cet esprit se développe par les exercices qui lui sont propres : ambitions, inquiétudes, efforts volitifs, vertus, vices.  Les entraînements artificiels de l’ésotérisme l’accroissent aussi, mais d’une façon hâtive et anormale.  De tous les travaux de l’esprit, seule la lutte contre l’égoïsme l’affine et le purifie.

 En outre, de même que, dans le corps de chair, entrent par l’alimentation et la respiration des molécules de tout ordre, de même, dans l’esprit, entrent, s’installent, repartent, vivent et meurent toutes sortes d’esprits subordonnés.  Ces visites produisent dans la conscience les intuitions, les idées, les sentiments, les découvertes; elles rendent possibles les événements de l’existence, les maladies, les rencontres; enfin elles participent à la production des songes.

Pendant le sommeil, l’esprit s’aventure donc plus ou moins loin.  Quand il va dans un pays très inconnu, il s’y trouve étranger, puisque ni ses propres éléments ni les cellules corporelles n’ont d’affinités avec les choses de cette région.  Il a beau regarder, s’instruire, aller et venir, le cerveau ne peut rien rapporter à la conscience de ces enquêtes, puisque ses molécules sont incapables d’enregistrer des messages qui ne les font pas vibrer.

 Quand la promenade est courte, au contraire, les objets sont plus familiers, l’expérience s’enregistre.

 Il faut dire que ces excursions peuvent très bien avoir lieu pendant le jour; mais alors on ne s’en aperçoit pas, parce que la force nerveuse est presque tout entière employée aux actes de la conscience, et aussi parce que notre cerveau n’est pas assez robuste pour supporter une double tension, ni notre volonté assez calme pour résister aux désirs nouveaux que ferait naître cette vie seconde.

 Le songe remplace avantageusement toutes les inventions par lesquelles la science ésotérique établit les rapports volontaires de l’homme avec l’Invisible.  C’est un phénomène normal, sain, à la portée de tout le monde; il ne demande pas un genre de vie spécial.  De plus, la Nature lui prépare avec soin les conditions les meilleures; le milieu est organisé en vue de notre instruction nocturne comme il est organisé pour notre subsistance corporelle.  Pendant la nuit, la circulation magnéto-tellurique change, l’atmosphère est débarrassée de certains éléments trop actifs; la lune remplace le soleil jaune, d’autres ordres de génies s’approchent de la terre; le sol, la mer, les arbres, les animaux émanent une aura spéciale et exercent une influence propice au dégagement de l’esprit.

 Tout ce qui peut devenir la cause d’un rêve : les anges, les dieux, les démons, les défunts, les clichés, les images de ce qui fut, les fluides en déplacement dans les espaces intérieurs, les esprits des choses et des vivants, les images de ce qui a lieu, à cette heure, et de tout ce qui aura lieu jusqu’à la fin, en un mot, la Vie tout entière peut venir se refléter dans le miroir translucide de l’imagination.

 Mais les facteurs du songe les plus fréquents sont les clichés du destin personnel et les visites des membres de la famille spirituelle.

 Chacun de ces groupes, dont tous les membres se ressemblent, même corporellement, et, par suite, ont à faire des travaux identiques, suit la même route.  Ainsi, par exemple, l’aîné de la famille à laquelle j’appartiens possède, en plus parfait, les mêmes facultés que moi-même; il rencontre des clichés divers, mais plus tôt que moi; il se peut qu’il ait reçu le cliché de la tuberculose il y a trente ou cinquante ans et que moi, je ne le rencontre que dans dix ans.  Au point de vue de Sirius, cet écart est insignifiant; mais si j’étais déjà né sur terre quand mon chef de file est devenu phtisique, j’ai pu en rêve ressentir une douleur au poumon, pour me prévenir de l’épreuve encore lointaine.

  On ne rêve donc que des choses qui possèdent en nous une délégation, une cellule physique ou psychique de même nature.  Pour qu’un cliché m’affecte, il faut qu’il trouve en moi un point où s’accrocher; le rêve est ce contact.  C’est pour cela que le seul fait d’être averti d’une épreuve en diminue la rigueur ou augmente notre résistance; les myriades de petits génies dont le travail nous fait vivre s’inquiètent alors, se préparent à la défense et vont partout chercher du secours.

 Ainsi l’être de l’homme recèle les germes de tous les bonheurs, de tous les malheurs et de toutes les prérogatives.  Sa dignité est donc très haute, sa mission grave et ses responsabilités lourdes.

Extrait des Amitiés Spirituelles de Sédir

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