par Laurent Van der We
Un matin, deux non-voyants entrent pour la première fois dans une salle de classe pour y suivre une formation. Ils entrent par la porte qui donne sur le mur arrière de la salle et vont tous deux s’assoir dans la rangée avant. Lorsque tout le monde est entré, le professeur débute son cours. À 11:45 le professeur donne congé aux élèves pour aller dîner et leur demande de revenir à 13:00. Ensuite, il s’adresse aux deux non-voyants assis à l’avant; « Pour sortir, si vous le voulez, vous pouvez retourner à l’arrière de la classe pour emprunter la même porte. Par contre, le trajet pour se rendre à la cafétéria est plus long. Cependant, il y a une autre alternative, à ma droite, donc sur le mur de gauche quand vous êtes entré dans la salle, il y a deux portes. La première, plus à l’arrière, donne sur l’escalier qui descend à la cafétéria. L’autre porte, un peu plus à l’avant, donne sur le même couloir, mais tout prêt des toilettes. Celle-ci sera plus pratique pour vous si vous avez besoin d’aller aux toilettes avant ou en revenant du diner ». Ensuite, le professeur sort, laissant seuls les deux non-voyants et les portes ouvertes.
Un des deux non-voyants retourne à l’arrière, car il n’a pas confiance à ce qu’il ne connait pas et préfère emprunter un chemin connu. L’autre décide de s’approcher du mur où se trouvent les deux portes. Il longe celui-ci et trouve une des deux portes. Il se demande si c’est la porte près des toilettes où l’autre. Il aimerait bien utiliser les toilettes avant de descendre à la cafétéria. Il décide donc de suivre le mur jusqu’en avant de la salle de classe. Il arrive sur le coin du mur avant sans avoir rencontré d’autre porte, donc la porte qu’il avait trouvée était bien la bonne.
Cet exemple explique bien qu’il faut d’abord croire pour ensuite connaitre. Le premier non-voyant ne croyant pas ne put connaitre les deux portes. Le deuxième crut et ensuite il eut la connaissance de la porte. Son chemin fut plus périlleux, mais il en fut récompensé. Nous pouvons nous demander quel non-voyant nous sommes dans notre chemin spirituel.
La croyance est un intermédiaire à la connaissance. C’est le chemin pour y arriver. Lorsque nous défendons nos croyances, cela prouve que nous n’avons pas atteint la connaissance, mais nous sommes en chemin.
Si les deux non-voyants s’étaient parlé au départ, ils auraient pu essayer de se convaincre mutuellement, car nul n’aurait la connaissance encore. Il y aurait eu un débat entre les croyances. Mais lorsque le deuxième connait la vérité sur la porte près des toilettes, il n’éprouve plus le besoin d’en débattre. Il sait, point. Il peut, s’il le désire, enseigner sa découverte à son tour comme le professeur l’a fait plus tôt, mais n’a nul besoin d’en débattre.
Croire c’est débattre et c’est essentiel à la connaissance qui elle, n’a nul besoin de débat.
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