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par Lydia

De plus en plus de gens s’intéressent à la spiritualité, au développement personnel et c’est tout à fait logique puisque le mal-être croissant, la perte de valeurs de la société de consommation basée sur la compétition, amène chacun à s’interroger et la quête de sens face à la folie du monde va aller amplifiant.

En toute chose, il y a du « bon » et du « mauvais » et le fait que nous vivions dans un monde de dualité peut se vérifier à chaque instant, au niveau individuel et collectif puisque tout est lié.

Dans ce contexte, le nombre de personnes qui veulent partager les fruits de leur expérience et en faire une profession augmente à mesure que la demande amplifie, que le mal-être grandit.

Les stages, les formations, les coachs, les chanels, les médiums se multiplient en conséquence et c’est tout à fait logique, naturel.

Cependant, comme dans tous les domaines, il y a les opportunistes, ceux qui flairent le bon filon et on ne peut pas les blâmer vu le contexte actuel du secteur de l’emploi, puis il y a ceux qui ont tellement souffert, dans leur enfance ou dans leur vie d’adulte, pour des raisons diverses, que le besoin de comprendre, de guérir, les a amenés sur le chemin de la spiritualité et du développement personnel.

 

Deux façon d’agir se dessinent alors, celle qui consiste à se venger si on peut dire, du rejet vécu; « j’ai été rejeté, impuissant, maintenant, je veux faire ma place ». Je pense à mon voisin qui traîne des carences affectives parentales et qui pour les combler, trouver son pouvoir, est passé du banditisme, au RSA pour avoir une couverture sociale, une place légale et écouler ses marchandises, à l’ouverture d’un restaurant, pour se lancer maintenant, dans la « lecture psychique ».

Puis il y a la méthode classique, celle qui se base sur la gratuité de ses dons, selon les enseignements religieux, l’idée que lorsqu’on donne, on reçoit. Mais très souvent, la générosité n’est pas au rendez-vous et ce « travail » s’exerce en plus de celui qui permet de se nourrir et de se loger. Dans les deux cas, c’est le signe d’un déséquilibre, d’un manque d’amour véritable de soi, d’une survalorisation ou d’une dévalorisation.
Ces deux catégories de gens sont confrontées à un problème, celui de la concurrence.

Entre ces deux extrêmes, se dessine une nouvelle voie, celle de la stratégie marketing qui trouve sa place dans les milieux dits spirituels et puisque selon le cadre légal, la seule « étiquette possible », est celle du coaching, ils endossent ce rôle et suivent des formations.

Cet engouement pour le développement personnel a amené d’autres personnes et parfois les mêmes que celles précitées, à développer des stratégies marketing selon le modèle américain qui reste la référence en matière d’innovation et qui, par son hégémonie sur le monde, sa puissance, fascine les populations qui les considèrent comme les « gentils », les protecteurs de la démocratie, de la liberté, des reliquats du plan Marshall…

Ce qui vient des États-Unis est à la mode, ça se vend, c’est une réalité incontestable.

Le modèle américain est basé sur la conquête, l’esprit de compétition, celui du rendement, du business et les campagnes politiques où les adversaires investissent un large budget dans des enquêtes visant à trouver la faille, le point faible de leurs adversaires en sont l’illustration flagrante.

Pour ceux qui cherchent à transmettre leur maitrise, leur foi, leur expérience d’éveil, un autre souci arrive alors, celui de concilier l’éthique, le besoin d’honnêteté et la nécessité de trouver des clients afin de pouvoir vivre de leur passion, de leur expertise.

Dans la majorité des cas, une ouverture de conscience suit une quête existentielle difficile dont l’origine vient justement d’un sentiment d’exclusion, de rejet à cause de ses différences, d’un manque de reconnaissance, d’un dégoût pour la vie, d’un sentiment d’injustice. Ceci a été induit ou provoqué par un manque d’amour de soi, de la vie, de traumas et ceux qui s’en sont sortis en ont bavé pour se reconstruire.

Mais ce sont ces souffrances qui les ont amenés à chercher et à trouver l’amour en soi, le divin intérieur au prix d’une profonde introspection, d’un travail sur soi qui les a rendus plus conscients et capables d’accepter leur passé, leurs différences, gagnant ainsi plus de confiance en soi.

Pour répondre à cela, les stratégies marketing se sont adaptées à la demande et essaient de concilier éthique personnelle et professionnelle. On voit alors fleurir des articles ou des  messages qui commencent par des chiffres, des titres accrocheurs qui sont censés amener des clients à ceux qui les publient. Comme si les chiffres donnaient du crédit à leurs textes, montraient une certaine maitrise, une aptitude à structurer sa pensée, de la même façon qu’on vend mieux des lessives quand c’est un homme à blouse blanche qui en fait la promotion.

C’est une stratégie marketing incontournable dans les sessions de formation, de coaching qui dissimule un manque de confiance en soi.

Mais, il est vrai que lorsqu’on veut aider, transmettre, accompagner…on manque souvent de cette confiance justement puisque c’est ce manque qui nous a amené à chercher le sens de cette vie, notre véritable identité et à développer les qualités du cœur parce que c’est cet organe qui nous relie au « divin », et donne l’assurance et la confiance en la vie.

Mais il apparait que le volet manquant c’est maintenant le manque de confiance en l’autre, la vision aidant/aidé, qui souffre d’utiliser les schémas du passé, basés sur la concurrence, l’esprit de compétition, la comparaison, la crédibilité basée sur l’autorité, l’image du père.

Je souligne ceci, non pour dévaloriser les auteurs qui utilisent ces méthodes puisque si je le publie ici ces articles, c‘est que j’y trouve une certaine sagesse et qu’il est bon justement de s’ouvrir aux autres, de ne pas rester enfermé dans son point de vue car on peut alors élargir son horizon tout en reconnaissant la valeur de l’autre, peu importe son âge, son genre, sa culture, ses origines…

Mais plutôt pour réfléchir à la question des stratégies et montrer qu’un ‘défaut’, une faiblesse, une difficulté ou tout ce que l’on juge comme tel, peut devenir une ‘qualité’, une force, une singularité, qui nous permettra de nous démarquer de l’ensemble sans avoir besoin d’entrer dans un rapport de force, d’avoir raison.

Affirmer notre individualité et en même temps, reconnaitre l’unité entre humain.

Accepter ses ombres permet d’amplifier l’amour véritable de soi puisque tout ceci nous aura permis d’aller au fond de nous-même et d’y trouver notre pouvoir d’aimer, notre véritable puissance, même si elle demeure fragile. C’est aussi cette fragilité qui nous permettra de rester humble, d’éprouver de l’empathie pour ‘les autres’ et de sortir des schémas du passé.

Dans le processus de guérison « miracle » de mon addiction, il y a quinze ans de cela, je peux constater avec du recul, un phénomène vérifié par des scientifiques, celui de la relation bienveillante, de la sociabilisation qui a fait que je ne suis pas retombée dans l’addiction tant que j’étais dans l’église. J’en déduis que le fait d’être en confiance, d’être entouré de gens qui partagent des valeurs humaines basées sur l’amour du prochain, restaure la relation de confiance tant vis-à-vis des autres que vis-à-vis de soi-même. Je copie-colle un passage de cet article trouvé sur Huffingtonpost*
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…« L’être humain est une créature qui a besoin de créer des liens, d’être en relation avec les autres, d’aimer. Pour moi, la phrase la plus juste du XXe siècle est celle d’E.M. Forster : « Relier suffit. » Mais les circonstances et la culture qui sont les nôtres empêchent toute véritable connexion, bien qu’internet nous en donne l’illusion. L’augmentation des comportements addictifs est le symptôme d’un mal-être profondément enraciné, qui nous pousse à privilégier le nouveau gadget dont nous avons envie plutôt que les personnes qui nous entourent.

Dans un de ses textes, Georges Monbiot a qualifié notre époque d’« âge de la solitude ». Nous avons créé des sociétés humaines dans lesquelles il n’a jamais été aussi facile de vivre coupé des autres. Selon Bruce Alexander, le créateur du parc à rats, nous nous préoccupons depuis trop longtemps de la manière de guérir l’addiction au cas par cas. Il est temps, à présent, de porter nos efforts sur la guérison sociale : comment guérir, tous ensemble, la maladie de l’isolement qui s’est abattue sur nous.

Mais ces nouvelles données sont bien plus qu’un défi à la politique que nous avons suivie, et à ce que nous tenions pour acquis. Nous devons également ouvrir nos cœurs… »

 

extrait du récit de Johann Hari, auteur du livre « Chasing the scream »*

 

Concernant les stratégies marketing, il y aurait beaucoup à dire et chacun est libre de ses choix. Mais si on veut participer à l’évolution du monde, éveiller les consciences, contribuer au changement de société, peut-on concevoir de le faire selon des schémas  stratégiques, des techniques d’accroche, en perpétuant des valeurs qui sont justement celles qui mènent l’humanité à sa perte ? Dans ces approches où on se situe au-dessus de l’autre où on le considère comme une cible, un client potentiel, quelqu’un d’inférieur, qui ne sait pas gérer sa vie, ou qui manque de maturité, de ressources, n’est-ce pas nier la valeur de tout humain qui est justement dans le fait d’être unique ?

Ce sont ses différences qui enrichissent l’ensemble. Deux personnes vivant la même expérience n’auront pas la même façon de l’expérimenter, elles en tireront des enseignements différents et pour cela chacun peut enseigner l’autre. Le jeune apportera sa fraicheur, son dynamisme à celui qui arrive à la fin de sa vie, celui qui a acquis des dons pourra les partager avec ceux qui entrent dans le monde de l’adulte…

Nous sommes tous différents et c’est en cela que chacun peut avoir sa place dans tous les domaines de la vie, y compris dans le monde du travail. De plus quand on connait la loi d’attraction et de résonance, on sait que les énergies qui s’assemblent amplifient, tout comme disait le christ ; « lorsque deux d’entre vous se réunissent en mon nom, je suis présent ». Il ne parlait pas de lui en personne mais de l’amour, de cette énergie capable de soulever des montagnes, de créer des mondes.

Il y a une puissance indéniable à s’unir sur une même fréquence.

Nous sommes identiques dans nos origines divines, nos attributs, nos corps qui sont construits de la même façon, seule l’apparence change et au lieu d’en faire un sujet de discorde, de valorisation ou de rejet ne peut-on pas y trouver une force nouvelle, capable de changer les relations humaines et sortir en même temps du « nous contre eux » ?

C’est sûr que ça risque de soulever des peurs, d’éveiller des blessures mais c’est ce qui permet de les libérer, de se libérer et de changer. Je pense que l’avenir de l’humanité est là, dans la solidarité et la reconnaissance de l’autre en tant que frère, sœur.

Je constate que lorsque j’ouvre mon cœur, l’envie d’aller vers les autres se fait sentir puissamment et ça éveille des souvenirs traumatiques enfouies, mais en les accueillant, je sens que le cœur harmonise les énergies en moi et non seulement je n’ai plus peur d’aller vers les autres, quels qu’ils soient, mais en plus, je sens une guérison profonde, la confiance en soi qui grandit. C’est sûr que des nettoyages, des ajustements, sont encore à réaliser mais ça m’évite de retomber dans le piège de la valorisation par comparaison.

Ce n’est pas de cette façon que la véritable confiance en soi s’acquiert ni le sens de sa propre valeur.

Amplifier l‘amour en soi en ayant un amour véritable pour tous les aspects de l’être est quelque chose de magnifique parce que on se sent renaitre mais nous sommes avant tout des êtres énergétiques et l’énergie s’étiole si elle est limitée.

Je me rends compte de cela depuis peu même si j’en avais déjà conscience mais il me semble que ça devient urgent de changer la relation aux autres, d’être dans l’amour inconditionnel de soi, de l’autre et dans l’authenticité, la transparence.

Je prends pas mal de claques depuis que je suis sur les réseaux sociaux parce que les demandes d’amis sont une fois sur dix, des invitations qui visent à augmenter la visibilité de ceux qui m’appellent à devenir « ami ». C’est encore une stratégie marketing et cette situation m’invite à accueillir l’enfant intérieur, la vulnérabilité, la naïveté, mon côté « peace and love ». D’un autre côté, quand la peine a été absorbée, je change de point de vue et je me dis que si ça peut permettre à quelqu’un de gagner des clients, pourquoi pas, dans la mesure où les méthodes de soins me semblent viables.

Ceci m’aide à m’aligner, à me recentrer et à trouver l’équilibre entre amour de soi et amour de l’autre puis à comprendre et accepter le fait que la reconnaissance extérieure est quelque chose d’important. C’est sûr qu’on est encore dans un schéma qui trahit le manque d’amour de soi parce que lorsque je suis ancrée, connectée à la terre mère, au « ciel » rien ne peut m’affecter mais je peux aussi rester enfermée dans ma bulle.

Ce qui amène à chercher l’équilibre entre introspection et extériorisation, entre don et réception. Il y a encore des mises à jour à faire à ce niveau là !

Personnellement, je préfère ‘gagner’ cette confiance au quotidien, dans ma relation aux autres, avec mon voisinage, les gens que je croise et utiliser l’effet miroir pour accueillir ce qu’il révèle en moi. Et ne pas me précipiter pour proposer un accompagnement.

Déjà, il est bon de savoir ce qui motive et de libérer les ‘mauvaises raisons’, du moins d’épurer les corps émotionnel et mental afin de trouver le juste milieu pour ne pas retomber à nouveau dans les jeux de rôle.

Tant que l’ego n’est pas équilibré, la tendance à se protéger derrière un masque faussera les relations. Puis il faut aussi accueillir la peur de ne pas être à la hauteur, de manquer d’expérience, de qualités, celle aussi, et justement de la concurrence parce qu’il est clair que c’est relié et si je parle de ce sujet c’est parce qu’il me touche.

Je ne prétends pas savoir mieux que les autres mais il me semble que l’ancien mode de fonctionnement dans le service à autrui ne peux plus fonctionner du moins il ne peut pas satisfaire ce que je suis ni proposer des solutions durables et valables pour tous.

Une chose est certaine c’est que nous avançons tous ensembles comme toujours seulement si on veut mettre à profit les outils qui nous sont donnés, tant la connaissance de l’humain divin, des lois universelles que les outils technologiques qui n’ont pas été développés par hasard, comprendre le sens de l’unité, de la solidarité, du « grandir ensembles » me parait essentiel.

Puis le sujet vous intéresse aussi puisque tout être humain qui prends conscience de sa vraie nature passe par ces questions et porte en lui l’envie de participer, de contribuer à l’élévation des consciences, concrètement, au-delà de la sphère privée.

*Le blog où vous pouvez acheter le livre (en anglais) de Johann Hari : « Chasing the scream » http://chasingthescream.com/

 

*Article intitulé: « On a découvert les mécanismes probables de l’addiction », que vous pouvez lire dans son intégralité, sur ce site : http://www.huffingtonpost.fr/johann-hari/causes-addictions-drogues_b_6643266.html?utm_hp_ref=france 

Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d’orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci

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