À un peu plus de 350 kilomètres au Sud de Tokyo se trouve une île toute particulière, au beau milieu de l’océan Pacifique. Son nom : Aogashima. Ce qui fait sa particularité : c’est en réalité le cratère d’un volcan encore en activité qui abrite malgré tout 200 âmes.
Aogashima est l’île habitée située le plus au Sud de l’archipel japonais d’Izu. Elle est constituée d’un cratère extérieur, qui fait l’intégralité du périmètre insulaire, tandis qu’un second cratère volcanique se trouve également à l’intérieur. Deux volcans pour le prix d’un, toujours actifs.
D’ailleurs, Aogashima est considéré comme un volcan de « classe C » par l’Agence météorologique du Japon. Pourtant, sa dernière éruption date des années 1780, mais cette dernière a été tellement puissante qu’elle a tué près de la moitié de la population de l’île à l’époque. Les survivants ont pris la fuite peu de temps après, mais à peine cinquante ans après la catastrophe d’autres personnes sont venues s’y installer. D’après le dernier recensement en date, effectué en 2009, 205 personnes vivent sur l’île malgré le risque.
Totalement isolée, Aogashima n’est atteignable qu’en bateau, même si aucun port, sous quelque forme que ce soit, n’est présent à cause des falaises abruptes du volcan. L’autre moyen est d’affréter un hélicoptère depuis l’île « voisine » de Hachijojima, située à 60 kilomètres de là.
L’affrètemement des hélicoptères n’a débuté qu’en 1993, avant ça, les vivres et autres nécessités n’étaient acheminés que par bateau et les habitants n’avaient aucun moyen de savoir quand s’attendre à un approvisionnement. Désormais, l’hélicoptère se rend sur l’île une fois par jour pour un maximum de 9 passagers dans l’habitacle ; même si, par jours d’épais brouillards, la circulation est impossible.
Pour se chauffer, les habitants se servent de l’énergie géothermique du volcan. Grâce à cette même énergie, ils sont même capables de cuire leur nourriture très simplement, dont l’essentiel leur est fourni par l’île elle-même (poissons, légumes, etc.).
L’autre ressource de l’île, qui utilise également cette énergie et le sel hingya, un sel de très haute qualité utilisé dans certaines cuisines japonaises. Celui-ci est produit dans une petite usine située en marge du cratère intérieur de l’île en utilisant de l’eau de mer kuroshio, riche en minéraux et en calcium, et en la faisant crisalliser lentement sur plusieurs semaines grâce aux vapeurs dégagées par le volcan.
Malgré son éloignement de presque tout, Aogashima est tout de même régulièrement fréquentée par des touristes qui viennent chercher un peu de sérénité et se baigner dans les sources d’eau chaude de l’île. Ça, mais aussi les paysages tropicaux, dépaysants surtout la nuit ou encore pour sa faune et sa flore abondante.
L’île n’étant que peu fréquentée en dehors des habitants et de ces quelques touristes, les chemins de randonnées sont presque intacts.
Source: http://voyagerloin.com/