par Christian Duval

En ces temps où nous fêtons la libération et rendons hommages à tous ceux et celles qui sont morts lors des derniers conflits mondiaux, se pose un problème de conscience : notre devoir est-il d’entretenir la mémoire des disparus ou de nourrir l’amour universel et la liberté pour lesquels ils sont morts ?

Un jour, alors que je me promenais dans un village, je me suis retrouvé à proximité du Monument aux morts, et trois petites filles et quatre garçons étaient assis sur les marches du Mausolée et devisaient joyeusement, ils se racontaient de belles histoires qui les faisaient rire, cela faisait plaisir à voir. Quand tout d’un coup une femme d’allure un peu revêche s’approcha des enfants et les invectiva ainsi « petits garnements, vous ne respectez donc rien, vous ne pouvez pas allez jouer ailleurs au lieu de salir la mémoire de ces gens qui sont morts pour vous ! » Il va sans dire que les enfants apeurés s’en allèrent voir ailleurs loin de cette femme désagréable.

Je me suis alors demandé, mais qui donc était dans le juste ? Les enfants qui en devisant joyeusement honoraient la mémoire des disparus, car ceux-ci étaient morts pour que ces enfants puissent vivre en paix, ou cette femme inquisitrice qui avait tendance à se comporter comme les envahisseurs lors de la dernière guerre ? Mon opinion fut en faveur des enfants car n’est-ce pas le meilleur moyen d’honorer la mémoire des disparus que de vivre en paix ? Ainsi leur sacrifice n’aura pas été vain et du haut du ciel, ils se réjouiront certainement de voir qu’ils ne sont pas morts pour rien.

En ces temps de commémoration, tous les médias œuvrent pour nous rassasier d’informations concernant la dernière guerre, les camps de concentration, Hitler et ses nazis, ce qui ne peut que susciter en nous (qui n’avons pas connu cette époque), un sentiment de haine ou de rejet face à ces horribles personnages, et ainsi la mémoire des actes maléfiques continue à empoisonner notre existence.

Le 8 mai nous fêtons la « libération » de l’oppresseur, mais sommes-nous vraiment libres aujourd’hui ? L’ennemi extérieur n’est il pas plutôt à l’intérieur de notre pays ou même à l’intérieur de chacun de nous. L’oppresseur inquisiteur demeure en tout un chacun et cette femme citée plus haut ne s’est elle pas comportée comme les SS et autres milices en temps de guerre en imposant sa vision ?

La question fondamentale qui se pose à nous aujourd’hui : comment pouvons-nous nous sentir libres alors que les instances sociales et gouvernementales ne cessent de nous « imposer » leurs vétos comme vérités et obligations : impôts sociaux, taxes de séjours, nourriture trafiquée etc., nous sommes obligés d’acheter des produits sur-emballés dont nous payons les emballages et on nous impose en contrepartie une taxe pour recycler ceux-ci, nous finançons les radars qui vont nous flasher si nous dépassons la vitesse autorisée, alors qu’on nous incite à acheter des voitures qui ne demandent qu’à rouler vite vu leur puissance, on nous impose de payer une taxe de raccordement pour disposer d’une box internet et on paie une autre taxe lorsqu’on décide de ne plus en avoir, on paie des députés et autres agents du gouvernement qui dépensent le fruit de nos impôts pour leur propre bien être et qui nous disent ensuite « vous avez trop dépensé, il faut payer vos dettes », on paie des impôts même sur l’argent qu’on ne touche pas, puisque la part versée comme impôts n’est pas déductible l’année suivante etc… Notre seule liberté consiste à « dire non » ou a boycotter tout ce qui ne correspond pas à nos souhaits.

Lorsque nous devons élire un nouveau chef de gouvernement, nous ne pouvons choisir que ce qui nous est proposé et si aucun candidat ne nous convient, alors on vote blanc ou on s’abstient et ainsi on ne tient pas compte de notre avis. Si 90% des Français s’abstenaient de voter, il suffirait que les 10 % restants votent pour un candidat pour que celui-ci soit élu à l’unanimité… Alors sommes-nous vraiment libérés de l’oppresseur qui nous impose sa vérité ?

Certes, il n’est pas utile de lutter contre tout cela puisque cela étant établi ne ferait que provoquer davantage de révolte et de chaos, mais de se rendre compte que notre seule façon d’être libre est d’agir en accord avec notre cœur, non par notre cœur d’artichaut (émotionnel sentimental) mais notre cœur divin, celui qui nous impulse à accomplir des actes d’amour. Car aimer est notre devoir et peu importe que l’on soit blanc ou noir, juif ou arabe, chrétien ou bouddhiste, riche ou pauvre, paysan ou bourgeois, pâle ou bronzé, homme ou femme, car ce qui importe c’est que nous avons tous les mêmes besoins ; manger, boire, dormir et aimer..

Alors, au lieu de privilégier la mémoire nos disparus et celles des grands initiés tels Jésus, Mahomet, Bouddha, Moïse, etc., qui se sont sacrifiés pour que nous vivions libres ; au lieu de nous présenter comme messagers ou révélateur des lois divines, peut-être devrions nous plus simplement être le Message, le témoin vivant de l’enseignement apporté par ces Maîtres et par tous ceux qui sont morts pour une « bonne cause », pour la liberté et l’amour.

Il est évident que des Êtres comme Jésus et Mahomet se réjouiraient de voir qu’enfin leur message d’amour et de solidarité a été compris et intégré par les humains. Alors, notre devoir de mémoire devient plus un devoir d’amour. Notre véritable devoir est de vivre cet amour et de le rendre réel dans notre quotidienneté au-delà de toutes les doctrines théologiques et religieuses : aimer est notre raison d’être, aimer de façon universelle et libre, car le Verbe originel a généré une onde d’amour et celle-ci tel l’Éros des grecs traverse et anime tous les Êtres vivants, tous les règnes, et notre mission consiste à actualiser cela et ainsi à chaque fois que nous passerons à côté d’un Monument aux Morts, nous pourrons dire à nos chers disparus : « merci de vous être sacrifiés pour nous, car si aujourd’hui nous vivons en paix avec tous les Êtres c’est grâce à vous, réjouissez-vous comme nous nous réjouissons » et si nous leur déposons des gerbes de fleurs, ce sera plus dans un état de joie et de gratitude que de pleurs et de regrets »

Wydyr (Christian Duval) le 9 Mai 2015 – http://lagazettedewydyr.over-blog.com/

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